Le fonds photographique VINCI
Le géant de l’industrie VINCI, qui conjugue l’histoire d’une centaine d’entreprises, fait don à l’École nationale des ponts et chaussées d’archives relatives à d’importants travaux de construction réalisés en France et à l’international. Cette collection d’images et de documents réunit dans des albums, enveloppes et chemises cartonnées un nombre massif de photographies, ainsi que des correspondances, plans, calques, comptes rendus, mémoires, bordereaux de prix et devis en lien avec les chantiers.
L'École nationale des ponts et chaussées entreprend la valorisation d’un fonds photographique et documentaire sans pareil, qui donne à voir une part importante de l’histoire industrielle de la France au XXe siècle. Cette collection, construite de plus d’un millier de dossiers de formes et de tailles différentes, nous plonge au cœur de chantiers remarquables, explore des moments oubliés, d’où semble soudainement - d’un rien - jaillir le bâti. La construction est une étape forte que le fait accompli ne doit pouvoir effacer, de là comprenons l’intérêt d’exhumer ces images.
L’ensemble archivistique, qui réunit dans des albums, enveloppes et chemises cartonnées plus de 49 000 photographies prises entre 1911 et 1995, nous vient de la société VINCI, groupe éminent de l’industrie française, dont l’histoire, ponctuée de nombreuse fusions et acquisitions, débute au XIXe siècle. Il n’est alors guère étonnant que ce fonds puisse, seul, porter l’expérience d’une trentaine d’entreprises des métiers de concessions et de la construction qui, en France et dans le monde, prirent part à la réalisation d’ouvrages majeurs, à l’instar du barrage de Sidi Saïd Maâchou érigé sur le fleuve Oum Errabiaa au Maroc, ou encore de l’École polytechnique située à Palaiseau, dans le département de l’Essonne.
La photographie, bien que muette, ne se contente pas d’illustrer. Tout comme le texte, elle ne sait être tout à fait objective et, à ce titre, doit être comprise comme une source d’histoire extrêmement riche, dont il nous est possible de questionner le contexte de production et de diffusion. Outil de compréhension du monde industriel et politique, cette iconographie est susceptible d’intéresser dans leur travail de recherche ingénieurs, historiens contemporanéistes, anthropologues et politistes.
Paul Collinot
