Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 décembre 1857 10 décembre 1857
Description : 1857/12/10 (A2,N36). 1857/12/10 (A2,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530635h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. t-,i7
-) l'agent de la Compagnie Péninsulaire et Orientale que si par
» cette agence le gouvernement anglais avait l'intention d'en-
» voyer des troupes à travers son territoire pour la mer Rouge,
Il il était prêt à donner à ces troupes toutes les facilités de
» passage, que les soldats y passeraient avec ou sans unifor-
» me, par centaines ou par mille, comme on le voudrait, et
» qu'il leur donnerait ses chevaux, ses voitures, et tous les
» moyens possibles de transport, absolument comme s'ils
» étaient ses propres soldats. » (Applaudissements.)
Lord Derby a ajouté que l'Empereur des Français
avait également informé le gouvernement anglais que
si l'on voulait envoyer des troupes par la France, elles
auraient sur-le-champ le passage libre avec toutes les
facilités désirables. Lord Derby a demandé pourquoi,
avec toutes ces facilités, on n'avait pas fait passer un
seul soldat par l'isthme de Suez jusqu'au Ier octobre.
Lord Elphinstone, gouverneur de Bombay, avait proposé
d'envoyer des steamers dans la mer Rouge pour y pren-
dre les troupes; lord Canning a résisté. Dès le mois de
juillet, la Compagnie Péninsulaire et Orientale avait
offert de transporter cinq cents hommes à chaque voyage
et de faire tous les arrangements pour leur passage par
l'isthme de Suez. « Si les troupes avaient pris cette
» route, dit lord Derby, elles seraient arrivées à Bom-
« bay et à la Pointe de Galle en six ou sept semaines.
» Expédiées d'Angleterre à la fin de juin ou au com-
» mencement de juillet, elles seraient arrivées dans
» l'Inde vers le milieu d'août. Le gouvernement a re-
» poussé toutes ces propositions, et le firman du Sultan,
» et les offres du Vice-roi d'Egypte, et celles de l'Em-
11 pereur des Français, et celles de la Compagnie Pé-
« ninsulaire et Orientale. » Lord Derby blâme sévère-
ment le cabinet de cette conduite, puisqu'on devait
l'abandonner plus tard, et se résoudre enfin à envoyer
des renforts par l'isthme de Suez.
Lord Palmerston, dans la Chambre des Communes,
a reconnu aussi que l'Empereur des Français avait fait
l'offre dont il a été question un peu plus haut; mais il
n'a pas dit quels motifs avaient fait repousser cette offre
si utile et si bienveillante. E. D.
LA GAZETTE DE COLOGNE
ET LA GAZETTE D'AUGSBOURG.
Il s'est engagé dernièrement, entre la Gazette de Co-
logne et la Gazette d'Augsbourg, une polémique très-
remarquable sur la question du canal de Suez. Nous ne
savons de qui sont les articles de la Gazette d Augsbourg,
puisqu'ils ne sont pas signés; ceux de la Gazette de
Cologne sont dus à M. Fréd. Szarvady, dont nos lec-
teurs ont déjà pu apprécier plus d'une fois le rare talent.
Les deux journaux sont aussi favorables l'un que l'autre
à la cause ducanaldeSuez ; mais le dissentiment s'est élevé
sur le rôle de l'Angleterre et ses intérêts politiques dans
cette grande question. La Gazette d Augsbourg, sans
justifier l'opposition qui nous est faite, essaye de l'ex-
pliquer au point de vue particulier du Cabinet anglais,
et ce sont ces explications que M. Fréd. Szarvady a com-
ê
battues dans l'article qu'a publié la Gazette de Cologne
du 1er décembre. Nous aurions désiré pouvoir reproduire
en entier les arguments donnés de part et d'autre; et
sans partager en ceci les vues de l'écrivain bavarois,
nous rendons pleine justice à l'élévation de ses idées et
à la vigueur de son style; les considérations auxquelles
il se livre sont exclusivement politiques. Il reconnaît
d'ailleurs que les résolutions unanimes des meetings,
dans toutes les principales villes du Royaume-Uni, doi-
vent avoir un grand poids; et c'est la contradiction fla-
grante des opinions du commerce britannique et de la
conduite du Cabinet qu'il voudrait s'efforcer d'éclaircir.
Nous ne croyons pas du tout que les intérêts politiques
de la Grande-Bretagne soient en désaccord avec ses in-
térêts commerciaux, et nous avons avec nous sur ce
point des hommes d'Etat considérables jusque dans le
sein du Parlement anglais; car on n'a point oublié le
discours si sensé et si énergique de M. Gladstone.
Voici la réponse de M. Fréd. Szarvady à son adver-
saire de la Gazette d'Augsbourg; nous la donnons pres-
que tout entière :
« Les manifestations de la sympathie officielle à Vienne ont
donné une nouvelle impulsion aux discussions sur la question
du canal de Suez. Les publicistes, surtout en Allemagne, re-
doublent d'ardeur à s'occuper d'une question qui fera époque
dans l'histoire de la civilisation moderne. Les feuilles de toutes
les couleurs émettent des vœux pour le succès. Les opinions
qui se manifestent sont toutes également favorables. Chaque
œil qui saisit la nature de l'entreprise, y voit un levier puis-
sant pour les intérêts matériels du monde entier, ainsi que
pour les intérêts de la civilisation universelle.
» Bien que les sympathies soient les mêmes, les vœux par-
tout également ardents, les opinions se divisent néanmoins
dès qu'il s'agit d'une appréciation de la politique de l'Angle-
terre, de la conduite de lord Palmerston. Tandis que les unes,
comme la presse française, une partie de la presse anglaise,
même celle qui n'est pas tout à fait amie du canal, et aussi
quelques organes allemands, n'aperçoivent dans l'établisse-
ment de la nouvelle route maritime aucun danger ni pour les
intérêts matériels ni pour les intérêts politiques de l'Angle-
terre, d'autres voix s'élèvent dans la presse allemande qui, en
ayant des sympathies très-vives pour une œuvre aussi impor-
tante que le canal, arrivent nécessairement à cette conclusion,
qu'il faudra réaliser l'union des deux mers en dépit du Cabinet
anglais. C'est particulièrement la Gazelle d'Augsbourg qui a
défendu cette manière de voir avec beaucoup d'éloquence et
de sagacité. .l. --'
» Nos lecteurs savent que nous ne la partageons pas; mais
avant de faire valoir notre propre opinion , nous faisons re-
marquer d'abord que le triomphe du projet du canal est assuré
du moment qua toutes les autres puissances seraient décidées
à le faire triompher. La France, l'Autriche, la Russie et la
Prusse , pour ne pas parler du grand nombre d'États de second
rang favorables au canal, n'ont qu'à demander à la Porte la si-
gnature du firman déjà promis, et le canal de Suez sera réa-
lisé. Les adversaires de l'entreprise ne sauraient alors l'entra-
ver; car ils n'ignorent pas, et il ne faut pas l'oublier, que
l'Angleterre , c'est-à-dire la nation anglaise, n'est pas un ad-
versaire du percement de l'isthme, et que ce n'est pas appa-
remment pour cette question qu'on pourrait déclarer la guerre
à l'Europe entière. Ainsi, dans le cas où le gouvernement an-
glais resterait en réalité aussi ferme et inébranlable que le sup-
-) l'agent de la Compagnie Péninsulaire et Orientale que si par
» cette agence le gouvernement anglais avait l'intention d'en-
» voyer des troupes à travers son territoire pour la mer Rouge,
Il il était prêt à donner à ces troupes toutes les facilités de
» passage, que les soldats y passeraient avec ou sans unifor-
» me, par centaines ou par mille, comme on le voudrait, et
» qu'il leur donnerait ses chevaux, ses voitures, et tous les
» moyens possibles de transport, absolument comme s'ils
» étaient ses propres soldats. » (Applaudissements.)
Lord Derby a ajouté que l'Empereur des Français
avait également informé le gouvernement anglais que
si l'on voulait envoyer des troupes par la France, elles
auraient sur-le-champ le passage libre avec toutes les
facilités désirables. Lord Derby a demandé pourquoi,
avec toutes ces facilités, on n'avait pas fait passer un
seul soldat par l'isthme de Suez jusqu'au Ier octobre.
Lord Elphinstone, gouverneur de Bombay, avait proposé
d'envoyer des steamers dans la mer Rouge pour y pren-
dre les troupes; lord Canning a résisté. Dès le mois de
juillet, la Compagnie Péninsulaire et Orientale avait
offert de transporter cinq cents hommes à chaque voyage
et de faire tous les arrangements pour leur passage par
l'isthme de Suez. « Si les troupes avaient pris cette
» route, dit lord Derby, elles seraient arrivées à Bom-
« bay et à la Pointe de Galle en six ou sept semaines.
» Expédiées d'Angleterre à la fin de juin ou au com-
» mencement de juillet, elles seraient arrivées dans
» l'Inde vers le milieu d'août. Le gouvernement a re-
» poussé toutes ces propositions, et le firman du Sultan,
» et les offres du Vice-roi d'Egypte, et celles de l'Em-
11 pereur des Français, et celles de la Compagnie Pé-
« ninsulaire et Orientale. » Lord Derby blâme sévère-
ment le cabinet de cette conduite, puisqu'on devait
l'abandonner plus tard, et se résoudre enfin à envoyer
des renforts par l'isthme de Suez.
Lord Palmerston, dans la Chambre des Communes,
a reconnu aussi que l'Empereur des Français avait fait
l'offre dont il a été question un peu plus haut; mais il
n'a pas dit quels motifs avaient fait repousser cette offre
si utile et si bienveillante. E. D.
LA GAZETTE DE COLOGNE
ET LA GAZETTE D'AUGSBOURG.
Il s'est engagé dernièrement, entre la Gazette de Co-
logne et la Gazette d'Augsbourg, une polémique très-
remarquable sur la question du canal de Suez. Nous ne
savons de qui sont les articles de la Gazette d Augsbourg,
puisqu'ils ne sont pas signés; ceux de la Gazette de
Cologne sont dus à M. Fréd. Szarvady, dont nos lec-
teurs ont déjà pu apprécier plus d'une fois le rare talent.
Les deux journaux sont aussi favorables l'un que l'autre
à la cause ducanaldeSuez ; mais le dissentiment s'est élevé
sur le rôle de l'Angleterre et ses intérêts politiques dans
cette grande question. La Gazette d Augsbourg, sans
justifier l'opposition qui nous est faite, essaye de l'ex-
pliquer au point de vue particulier du Cabinet anglais,
et ce sont ces explications que M. Fréd. Szarvady a com-
ê
battues dans l'article qu'a publié la Gazette de Cologne
du 1er décembre. Nous aurions désiré pouvoir reproduire
en entier les arguments donnés de part et d'autre; et
sans partager en ceci les vues de l'écrivain bavarois,
nous rendons pleine justice à l'élévation de ses idées et
à la vigueur de son style; les considérations auxquelles
il se livre sont exclusivement politiques. Il reconnaît
d'ailleurs que les résolutions unanimes des meetings,
dans toutes les principales villes du Royaume-Uni, doi-
vent avoir un grand poids; et c'est la contradiction fla-
grante des opinions du commerce britannique et de la
conduite du Cabinet qu'il voudrait s'efforcer d'éclaircir.
Nous ne croyons pas du tout que les intérêts politiques
de la Grande-Bretagne soient en désaccord avec ses in-
térêts commerciaux, et nous avons avec nous sur ce
point des hommes d'Etat considérables jusque dans le
sein du Parlement anglais; car on n'a point oublié le
discours si sensé et si énergique de M. Gladstone.
Voici la réponse de M. Fréd. Szarvady à son adver-
saire de la Gazette d'Augsbourg; nous la donnons pres-
que tout entière :
« Les manifestations de la sympathie officielle à Vienne ont
donné une nouvelle impulsion aux discussions sur la question
du canal de Suez. Les publicistes, surtout en Allemagne, re-
doublent d'ardeur à s'occuper d'une question qui fera époque
dans l'histoire de la civilisation moderne. Les feuilles de toutes
les couleurs émettent des vœux pour le succès. Les opinions
qui se manifestent sont toutes également favorables. Chaque
œil qui saisit la nature de l'entreprise, y voit un levier puis-
sant pour les intérêts matériels du monde entier, ainsi que
pour les intérêts de la civilisation universelle.
» Bien que les sympathies soient les mêmes, les vœux par-
tout également ardents, les opinions se divisent néanmoins
dès qu'il s'agit d'une appréciation de la politique de l'Angle-
terre, de la conduite de lord Palmerston. Tandis que les unes,
comme la presse française, une partie de la presse anglaise,
même celle qui n'est pas tout à fait amie du canal, et aussi
quelques organes allemands, n'aperçoivent dans l'établisse-
ment de la nouvelle route maritime aucun danger ni pour les
intérêts matériels ni pour les intérêts politiques de l'Angle-
terre, d'autres voix s'élèvent dans la presse allemande qui, en
ayant des sympathies très-vives pour une œuvre aussi impor-
tante que le canal, arrivent nécessairement à cette conclusion,
qu'il faudra réaliser l'union des deux mers en dépit du Cabinet
anglais. C'est particulièrement la Gazelle d'Augsbourg qui a
défendu cette manière de voir avec beaucoup d'éloquence et
de sagacité. .l. --'
» Nos lecteurs savent que nous ne la partageons pas; mais
avant de faire valoir notre propre opinion , nous faisons re-
marquer d'abord que le triomphe du projet du canal est assuré
du moment qua toutes les autres puissances seraient décidées
à le faire triompher. La France, l'Autriche, la Russie et la
Prusse , pour ne pas parler du grand nombre d'États de second
rang favorables au canal, n'ont qu'à demander à la Porte la si-
gnature du firman déjà promis, et le canal de Suez sera réa-
lisé. Les adversaires de l'entreprise ne sauraient alors l'entra-
ver; car ils n'ignorent pas, et il ne faut pas l'oublier, que
l'Angleterre , c'est-à-dire la nation anglaise, n'est pas un ad-
versaire du percement de l'isthme, et que ce n'est pas appa-
remment pour cette question qu'on pourrait déclarer la guerre
à l'Europe entière. Ainsi, dans le cas où le gouvernement an-
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