Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 décembre 1857 10 décembre 1857
Description : 1857/12/10 (A2,N36). 1857/12/10 (A2,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530635h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
H2Ï L'ISTHME DE SUEZ,
» Il y a aussi le Chinese bill; niais celui là a passé aux
deux chambres d'un accord unanime. La législature et le pays
sont disposés à tout faire pour arrêter le flot des émigrants
chinois, des celestials, comme on les nomme. Par ce bill, ils
auront à payer 10 schellings par mois pour avoir la permis-
sion de rester en Australie, sans parler des 10 livres sterling
qu'ils doivent acquitter en débarquant; 250 fr. à l'arrivée et
150 fr. par an ! Vous voyez que c'est énorme pour des ou-
vriers. C'est ce qu'on appelle protection money. Mais malgré
cette protection, les Chinois affluent, et ils trouvent leur pro-
fit, à ce qu'il parait, à affluer malgré ces droits exorbitants.
On veut ouvrir la porte de la Chine, mais on ferme la porte
de Victoria. C'est bizarre; mais ce n'est pas contradictoire.
» Le parlement est d'ailleurs fort impopulaire, témoin les
nombreux meetings tenus contre le crown-land bill; et il est
Irès-prohable qu'à la fin de cette session, le parlement sera
dissous et la loi électorale changée. Le religion and slate
aid bill étant le cri de l'opinion publique sera vite passé; les
terres seront divisées et vendues à crédit par lots de 10 à 60
arpents. Le preneur devra acquitter le prix de son achat en
quelques années, sans quoi la terre lui sera reprise sans qu'on
ait à lui tenir compte des améliorations qu'il y aura fuites.
» C'est là du moins le désir de l'opinion publique, qui,
grâce à Dieu, est ici très-pbissante. Tout cela pourra se déci-
der avant six mois; ce sera le moment de vous envoyer des
nouvelles officielles.
» Le gouvernement s'occupe actuellement de faire voter
le railway bill, et le projet est de faire passer deux artères
principales : 1° de Melbourne à la rivière Murray par Ben-
digo; 20 de Melbourne à Ballarat par Geelong. On ferait en
conséquence un emprunt de 7 millions sterling ou 180 mil-
lions de francs. Mais ce vaste plan n'est pas populaire, et la
presse locale recommande une seule artère, de Melbourne à
Castlemaine.
a La vigne commence à être cultivée en Victoria. Le pro-
duit de l'année passée s'est augmenté de 16 à 40,000 gallons,
(de 64 à 160,000 litres). Des ouvriers français et allemands y
sont employés.
» Le gouvernement anglais a pris possession, il y a trois
ou quatre mois, des iles Cocos, à moitié chemin entre West-
Australia et Ceylan. C'est pour y faire, à ce qu'il paraît, un
dépôt de charbons pour les steamers.
JI Je vous envoie par ce paquebot un journal fort curieux.
C'est le IFeekly-Herald. Ce n'est pas l'organe du gouverne-
ment; c'est celui du peuple des campagnes, ce qui est bien
autrement puissant. Car le peuple de nos campagnes n'est
pas une race ignorante et abrutie comme dans tant d'autres
pays. C'est une race éclairée d'Anglo-Saxons qui sont assez
sages pour la liberté et qui savent la conquérir et la conser-
ver sans avoir recours à la force brutale.
» Dès qu'il y aura ici quelque chose de nouveau ou d'inté-
ressant, comptez-bien que je ne manquerai pas de vous le
signaler.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Morning Chronicle du 25 novembre a traduit tout au
long l'article du Moniteur de la flotte sur la réception de
M. Ferd. de Lesseps à Vienne. Nous remercions de nouveau
le Morning Chronicle de l'appui qu'il veut bien nous prêter;
et nous sommes heureux que le public anglais ait, dans un
des organes les plus accrédités de la presse britannique, une
juste idée de la manière dont on envisage ici l'attitude de l'Au-
triche dans la question du canal de Suez.
Voici l'article du Liverpool Journal dont nous parlions
dans notre dernière revue de la presse et que nous n'avions
pu donner faute d'espace. Le Liverpool Journal est un organe
très-important du commerce anglais; il s'exprime ainsi qu'il
suit sur l'état actuel de la question du canal de Suez :
« La manifestation la plus éclatante de l'opinion publique
en France vient d'être faite par les Conseils généraux et Cham-
bres de commerce en faveur du canal de Suez. Le projet a reçu
l'approbation unanime; et, dans ce moment, plus de cent
Conseils généraux et Chambres de commerce ont exprimé
leurs sympathies pour cette grande entreprise. Les délibéra-
tions ont eu pour résultat l'envoi de pétitions au gouver-
nement, pour le prier de prêter son appui à un projrt destiné
à donner un développement et une activité si immenses aux
marines marchandes de l'ouest de l'Europe, et à augmenter
surtout le commerce de la Grande-Bretagne. On se rappelle
que l'appréciation des avantages qui doivent résulter du canal
a été grande et que le projet a reçu la plus haute approbali- r,
des principales villes commerçantes du Royaume-Uni. Les
marchands et armateurs de Liverpool en particulier seront
contents de voir leurs opinions trouver un écho auprès de leurs
confrères du Havre, Marseille et Bordeaux. Les déclarations de
lord Palmerston ne peuvent changer un iota à l'opinion fondée
sur l'expérience d'hommes pratiques. En France, on attache
une grande importance à l'expression officielle d'une opinion
telle que celle des Conseils généraux, qui se composent de
personnes appartenant à tous les partis, et dont l'antagonisme
politique les empêche d'être d'accord, à moins qu'il ne s'a-
gisse d'un intérêt universel comme dans la question du canal
de Suez.
» M. de Lesseps a quitté Paris le 5 novembre pour se rendre
à Constantinople. Il passera quelques jours à Vienne, pour
conférer avec les autorités autrichiennes. Il s'embarquera en-
suite à Trieste et arrivera à Constantinople vers le commence-
ment de décembre. L'ère finale dans l'histoire de cette affaire
gigantesque va commencer. Etre ou ne pas être, telle est
littéralement la question; et lorsque nous considérons les
grands intérêts qui sont en jeu, la délivrance de l'Inde et le
châtiment de la Chine, l'économie de temps, de dépenses et
d'hommes que l'on obtiendra par ce moyen de transport plus
rapide, nous ne pouvons nous empêcher de nous écrier,
malgré le sombre pronostic de lord Palmerston : Que Dieu
conduise M. de Lesseps sur son chemin et qu'il fasse réussir
son entreprise ! »
Le Portsmouth Times and naval Gazette du 7 novembre a
publié sur le canal de Suez un article très-bien fait, qui est
surtout une réponse à l'Edinburgh Review et au Quarterly
Review, dont nos lecteurs connaissent suffisamment les ob-
jections.
Après avoir établi en peu de mots l'opportunité de la ques-
tion du canal en vue des événements de l'Inde, le journal de
Portsmouth donne un aperçu succinct du projet lui-même et
cite les ohjections de l'Edinburgh Review adoptées également
par le Quarterly Review. Il n'a pas grand'peine à les réfuter
à l'aide des résultats des travaux de la Commission interna-
tionale.
Passant ensuite aux avantages de l'entreprise, il s'exprime
ainsi qu'il suit : « Nou-seuleinent ce canal mettra nos com-
» Il y a aussi le Chinese bill; niais celui là a passé aux
deux chambres d'un accord unanime. La législature et le pays
sont disposés à tout faire pour arrêter le flot des émigrants
chinois, des celestials, comme on les nomme. Par ce bill, ils
auront à payer 10 schellings par mois pour avoir la permis-
sion de rester en Australie, sans parler des 10 livres sterling
qu'ils doivent acquitter en débarquant; 250 fr. à l'arrivée et
150 fr. par an ! Vous voyez que c'est énorme pour des ou-
vriers. C'est ce qu'on appelle protection money. Mais malgré
cette protection, les Chinois affluent, et ils trouvent leur pro-
fit, à ce qu'il parait, à affluer malgré ces droits exorbitants.
On veut ouvrir la porte de la Chine, mais on ferme la porte
de Victoria. C'est bizarre; mais ce n'est pas contradictoire.
» Le parlement est d'ailleurs fort impopulaire, témoin les
nombreux meetings tenus contre le crown-land bill; et il est
Irès-prohable qu'à la fin de cette session, le parlement sera
dissous et la loi électorale changée. Le religion and slate
aid bill étant le cri de l'opinion publique sera vite passé; les
terres seront divisées et vendues à crédit par lots de 10 à 60
arpents. Le preneur devra acquitter le prix de son achat en
quelques années, sans quoi la terre lui sera reprise sans qu'on
ait à lui tenir compte des améliorations qu'il y aura fuites.
» C'est là du moins le désir de l'opinion publique, qui,
grâce à Dieu, est ici très-pbissante. Tout cela pourra se déci-
der avant six mois; ce sera le moment de vous envoyer des
nouvelles officielles.
» Le gouvernement s'occupe actuellement de faire voter
le railway bill, et le projet est de faire passer deux artères
principales : 1° de Melbourne à la rivière Murray par Ben-
digo; 20 de Melbourne à Ballarat par Geelong. On ferait en
conséquence un emprunt de 7 millions sterling ou 180 mil-
lions de francs. Mais ce vaste plan n'est pas populaire, et la
presse locale recommande une seule artère, de Melbourne à
Castlemaine.
a La vigne commence à être cultivée en Victoria. Le pro-
duit de l'année passée s'est augmenté de 16 à 40,000 gallons,
(de 64 à 160,000 litres). Des ouvriers français et allemands y
sont employés.
» Le gouvernement anglais a pris possession, il y a trois
ou quatre mois, des iles Cocos, à moitié chemin entre West-
Australia et Ceylan. C'est pour y faire, à ce qu'il paraît, un
dépôt de charbons pour les steamers.
JI Je vous envoie par ce paquebot un journal fort curieux.
C'est le IFeekly-Herald. Ce n'est pas l'organe du gouverne-
ment; c'est celui du peuple des campagnes, ce qui est bien
autrement puissant. Car le peuple de nos campagnes n'est
pas une race ignorante et abrutie comme dans tant d'autres
pays. C'est une race éclairée d'Anglo-Saxons qui sont assez
sages pour la liberté et qui savent la conquérir et la conser-
ver sans avoir recours à la force brutale.
» Dès qu'il y aura ici quelque chose de nouveau ou d'inté-
ressant, comptez-bien que je ne manquerai pas de vous le
signaler.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Morning Chronicle du 25 novembre a traduit tout au
long l'article du Moniteur de la flotte sur la réception de
M. Ferd. de Lesseps à Vienne. Nous remercions de nouveau
le Morning Chronicle de l'appui qu'il veut bien nous prêter;
et nous sommes heureux que le public anglais ait, dans un
des organes les plus accrédités de la presse britannique, une
juste idée de la manière dont on envisage ici l'attitude de l'Au-
triche dans la question du canal de Suez.
Voici l'article du Liverpool Journal dont nous parlions
dans notre dernière revue de la presse et que nous n'avions
pu donner faute d'espace. Le Liverpool Journal est un organe
très-important du commerce anglais; il s'exprime ainsi qu'il
suit sur l'état actuel de la question du canal de Suez :
« La manifestation la plus éclatante de l'opinion publique
en France vient d'être faite par les Conseils généraux et Cham-
bres de commerce en faveur du canal de Suez. Le projet a reçu
l'approbation unanime; et, dans ce moment, plus de cent
Conseils généraux et Chambres de commerce ont exprimé
leurs sympathies pour cette grande entreprise. Les délibéra-
tions ont eu pour résultat l'envoi de pétitions au gouver-
nement, pour le prier de prêter son appui à un projrt destiné
à donner un développement et une activité si immenses aux
marines marchandes de l'ouest de l'Europe, et à augmenter
surtout le commerce de la Grande-Bretagne. On se rappelle
que l'appréciation des avantages qui doivent résulter du canal
a été grande et que le projet a reçu la plus haute approbali- r,
des principales villes commerçantes du Royaume-Uni. Les
marchands et armateurs de Liverpool en particulier seront
contents de voir leurs opinions trouver un écho auprès de leurs
confrères du Havre, Marseille et Bordeaux. Les déclarations de
lord Palmerston ne peuvent changer un iota à l'opinion fondée
sur l'expérience d'hommes pratiques. En France, on attache
une grande importance à l'expression officielle d'une opinion
telle que celle des Conseils généraux, qui se composent de
personnes appartenant à tous les partis, et dont l'antagonisme
politique les empêche d'être d'accord, à moins qu'il ne s'a-
gisse d'un intérêt universel comme dans la question du canal
de Suez.
» M. de Lesseps a quitté Paris le 5 novembre pour se rendre
à Constantinople. Il passera quelques jours à Vienne, pour
conférer avec les autorités autrichiennes. Il s'embarquera en-
suite à Trieste et arrivera à Constantinople vers le commence-
ment de décembre. L'ère finale dans l'histoire de cette affaire
gigantesque va commencer. Etre ou ne pas être, telle est
littéralement la question; et lorsque nous considérons les
grands intérêts qui sont en jeu, la délivrance de l'Inde et le
châtiment de la Chine, l'économie de temps, de dépenses et
d'hommes que l'on obtiendra par ce moyen de transport plus
rapide, nous ne pouvons nous empêcher de nous écrier,
malgré le sombre pronostic de lord Palmerston : Que Dieu
conduise M. de Lesseps sur son chemin et qu'il fasse réussir
son entreprise ! »
Le Portsmouth Times and naval Gazette du 7 novembre a
publié sur le canal de Suez un article très-bien fait, qui est
surtout une réponse à l'Edinburgh Review et au Quarterly
Review, dont nos lecteurs connaissent suffisamment les ob-
jections.
Après avoir établi en peu de mots l'opportunité de la ques-
tion du canal en vue des événements de l'Inde, le journal de
Portsmouth donne un aperçu succinct du projet lui-même et
cite les ohjections de l'Edinburgh Review adoptées également
par le Quarterly Review. Il n'a pas grand'peine à les réfuter
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