Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 décembre 1857 10 décembre 1857
Description : 1857/12/10 (A2,N36). 1857/12/10 (A2,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530635h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
VJO L'ISTHME DE SUEZ,
stone, a signalé le danger dans les termes les plus vifs. On a
eu l'air de ne point accepter ses conseils, parce que l'amour-
propre a toujours quelque peine à se rendre; mais il y faudra
revenir de toute nécessité, parce que ses conseils sont ceux de
la sagesse même et du patriotisme le plus éclairé. Au milieu
des complications de toute sorte qui ont surgi en Asie depuis
le Bosphore jusqu'à la mer Jaune, de Constantinople à
Péking, devant l'insurrection indienne et la guerre de Chine,
M. Gladstone a recommandé aux hommes d'État qui dirigent
actuellement les affaires, de ne pas s'aliéner les sympathies
de l'Europe, y compris celles de la France, à un moment où
l'on avait tant besoin de toutes ces sympathies pour régler à
l'amiable les questions pendantes.
Depuis que M. Gladstone tenait ce langage, digne d'un vé-
ritable ami de son pays et de l'humanité, les événements ont
marché; et à moins que le triomphe, très-heureusement pro-
bable dans les Indes , ne donne le vertige aux vainqueurs, il
est clair qu'aujourd'hui les paroles de M. Gladstone doivent
avoir encore plus de poids qu'elles n'en avaient il y a quatre
moi. L'Angleterre a pu voir par l'impression que les événe-
ments de l'Inde ont produite dans le monde, jusqu'à quel
point le monde lui est sympathique. Il n'est personne qui n'ait
frémi d'horreur au récit des cruautés des cipayes, et qui n'ait
plaint les victimes. Mais si l'Angleterre avait d'ordinaire
montré elle-même plus de bienveillance envers les autres na-
tions, on lui en eût certainement aussi montré davantage dans
ces circonstances cruelles.
Des journaux anglais ont dit que cette réserve venait de
l'envie, et que le reste du monde enviait l'Angleterre à cause
de sa puissance. C'est une erreur complète. On n'envie pas
l'Angleterre, mais généralement on l'aime assez peu, parce que
l'Angleterre n'aime point non plus assez lesaulres.
On va voir prochainement si dans une question aussi claire
que celle du canal de Suez, elle est encore d'humeur à tout
sacrifier à de vains ombrages.
L'intérêt le plus évident et le plus certain de l'Angleterre
est d'avoir une route deux fois plus courte et plus facile vers
ses possessions de l'Asie. Quel esprit raisonnable peut le nier?
On lui offre cette route, dans les conditions les plus loyales et
les plus simples. Et elle prétendrait empêcher cette route !
Elle la combattrait par ce motif que d'autres qu'elle en pour-
raient user! Une telle attitude n'est pas acceptable, quand des
puissances amies et de premier ordre se prononcent comme
l'Autriche vient de le faire. Non, cette attitude n'est accep-
table à aucun point de vue; et l'on peut mettre au défi qui
que ce soit de prouver sérieusement dans des documents di-
plomatiques que l'Angleterre ait absolument rien à redouter
de la voie nouvelle.
L'Angleterre accomplit certainement une grande œuvre de
civilisation dans toutes les colonies qu'elle possède, et dans
les Indes comme partout ailleurs, ainsi que le proclamait na-
guère M. de Bruck, le ministre autrichien, dans une cir-
constance importante ; mais , quelques services que l'Angle-
terre rende d'ailleurs à l'humanité, tout en y trouvant sa
propre grandeur et sa richesse, il est des questions où elle ne
peut pas penser à faire reculer l'humanité entière. Ce serait
une sorte d'affectation de la domination universelle, et à tant
de force l'Angleterre fera bien de toujours joindre la justice.
Si les forts savaient toujours être justes , ils se donneraient à
eux-mêmes plus de garanties de durée, en provoquant plus
de respect et d'affection. De nos jours, d'illustres exemples
ont prouvé plus d'une fois qu'on périt surtout par ses fautes,
quelque puissant qu'on soit; la faute que nous signalons à
l'Angleterre serait considérable, et nous espérons encore
qu'elle saura l'éviter, dans son intérêt bien entendu et dans
l'intérêt de l'harmonie générale des peuples. SCHILLER ainé.
(Moniteur de la flotte.)
Nous avons reproduit cet article du Moniteur de la
flotte d'autant plus volontiers que les conseils qu'il donne
à l'Angleterre sont tout pareils à ceux que nous lui
donnions nous-mêmes dès -année dernière. (Voir notre
numéro du 10 septembre 1836.) En traçant le tableau
de la prospérité du commerce anglais, nous admirions
ce prodigieux développement d'industrie, d'activité, de
richesse; et tout en l'admirant, nous avertissions les
hommes d'Etat qui président aux destinées de l'Angle-
terre, d'user de modération et de ne pas s'enivrer du
pouvoir immense qui est remis en leurs mains, ou plutôt
de l'immense pouvoir que possède la nation à qui ils
commandent.
Sous une autre forme, et à un an de distance, le
Moniteur de la Jloite répète les mêmes conseils de pru-
dence. Ils sont aujourd'hui de mise comme l'année der-
nière; et il serait bon qu'ils fussent entendus dans l'in-
térêt de l'Angleterre elle-même, aussi bien que dans
l'intérêt du repos du monde.
BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.
FAITS DIVERS.
Les nouvelles des Indes orientales continuent à être favo-
rables , bien que depuis la prise de Dehli il ne se soit rien passé
de très-considérable.
Les dernières nouvelles sont de Bombay, 3 novembre, Cal-
cutta, 23 octobre, Hong-kong, 16 octobre, Chang-haï, 7 oc-
tobre.
Les nouvelles d'Australie venues par le Simla sont de Sydney,
11 octobre, Melbourne, 16.octobre, détroit du Roi Georges,
22 octobre, Pointe de Galle, 6 novembre, et Aden, 14 no-
vembre.
— On se rappelle qu'il était question d'une convention té-
légraphique conclue entre l'Autriche et l'Angleterre, et par
laquelle la première s'engageait à compléter le télégraphe
sous-marin de Suez à Bombay par une ligne d'Alexandrie à
Raguse en Dalmatie, à condition que toutes les dépêches an-
glaises passeraient exclusivement et toujours par la ligne autri-
ch enne. Le Times blâmait cette convention (qui du reste n'a
pas été conclue) à cause de son caractère exclusif et perma-
nent. Aujourd'hui, la Gazette autrichienne combat les objec-
tions du journal anglais, et cherche à démontrer que l'Au-
triche tirerait trop peu d'avantages de cette ligne pour se
charger d'une entreprise aussi coûteuse, à moins d'obtenir
une garantie suffisante des intérêts du capital, et que pour
cette raison elle avait voulu prendre des arrangements avec
l'A ngleterre.
D'ailleurs le journal autrichien ajoute que la convention
n'exclut nullement l'établissement d'une autre ligne, et que
l'Autriche se réserve la transmission des dépêches anglaises
seulement, tant que des lignes rivales n'établiront pas un tarif
moins élevé que celui de la ligne d'Alexandrie à Raguse par
Candie, Zanle et Corfou. Une autre condition indispen-
sable pour que l'Autriche entreprenne l'établissement de ce
stone, a signalé le danger dans les termes les plus vifs. On a
eu l'air de ne point accepter ses conseils, parce que l'amour-
propre a toujours quelque peine à se rendre; mais il y faudra
revenir de toute nécessité, parce que ses conseils sont ceux de
la sagesse même et du patriotisme le plus éclairé. Au milieu
des complications de toute sorte qui ont surgi en Asie depuis
le Bosphore jusqu'à la mer Jaune, de Constantinople à
Péking, devant l'insurrection indienne et la guerre de Chine,
M. Gladstone a recommandé aux hommes d'État qui dirigent
actuellement les affaires, de ne pas s'aliéner les sympathies
de l'Europe, y compris celles de la France, à un moment où
l'on avait tant besoin de toutes ces sympathies pour régler à
l'amiable les questions pendantes.
Depuis que M. Gladstone tenait ce langage, digne d'un vé-
ritable ami de son pays et de l'humanité, les événements ont
marché; et à moins que le triomphe, très-heureusement pro-
bable dans les Indes , ne donne le vertige aux vainqueurs, il
est clair qu'aujourd'hui les paroles de M. Gladstone doivent
avoir encore plus de poids qu'elles n'en avaient il y a quatre
moi. L'Angleterre a pu voir par l'impression que les événe-
ments de l'Inde ont produite dans le monde, jusqu'à quel
point le monde lui est sympathique. Il n'est personne qui n'ait
frémi d'horreur au récit des cruautés des cipayes, et qui n'ait
plaint les victimes. Mais si l'Angleterre avait d'ordinaire
montré elle-même plus de bienveillance envers les autres na-
tions, on lui en eût certainement aussi montré davantage dans
ces circonstances cruelles.
Des journaux anglais ont dit que cette réserve venait de
l'envie, et que le reste du monde enviait l'Angleterre à cause
de sa puissance. C'est une erreur complète. On n'envie pas
l'Angleterre, mais généralement on l'aime assez peu, parce que
l'Angleterre n'aime point non plus assez lesaulres.
On va voir prochainement si dans une question aussi claire
que celle du canal de Suez, elle est encore d'humeur à tout
sacrifier à de vains ombrages.
L'intérêt le plus évident et le plus certain de l'Angleterre
est d'avoir une route deux fois plus courte et plus facile vers
ses possessions de l'Asie. Quel esprit raisonnable peut le nier?
On lui offre cette route, dans les conditions les plus loyales et
les plus simples. Et elle prétendrait empêcher cette route !
Elle la combattrait par ce motif que d'autres qu'elle en pour-
raient user! Une telle attitude n'est pas acceptable, quand des
puissances amies et de premier ordre se prononcent comme
l'Autriche vient de le faire. Non, cette attitude n'est accep-
table à aucun point de vue; et l'on peut mettre au défi qui
que ce soit de prouver sérieusement dans des documents di-
plomatiques que l'Angleterre ait absolument rien à redouter
de la voie nouvelle.
L'Angleterre accomplit certainement une grande œuvre de
civilisation dans toutes les colonies qu'elle possède, et dans
les Indes comme partout ailleurs, ainsi que le proclamait na-
guère M. de Bruck, le ministre autrichien, dans une cir-
constance importante ; mais , quelques services que l'Angle-
terre rende d'ailleurs à l'humanité, tout en y trouvant sa
propre grandeur et sa richesse, il est des questions où elle ne
peut pas penser à faire reculer l'humanité entière. Ce serait
une sorte d'affectation de la domination universelle, et à tant
de force l'Angleterre fera bien de toujours joindre la justice.
Si les forts savaient toujours être justes , ils se donneraient à
eux-mêmes plus de garanties de durée, en provoquant plus
de respect et d'affection. De nos jours, d'illustres exemples
ont prouvé plus d'une fois qu'on périt surtout par ses fautes,
quelque puissant qu'on soit; la faute que nous signalons à
l'Angleterre serait considérable, et nous espérons encore
qu'elle saura l'éviter, dans son intérêt bien entendu et dans
l'intérêt de l'harmonie générale des peuples. SCHILLER ainé.
(Moniteur de la flotte.)
Nous avons reproduit cet article du Moniteur de la
flotte d'autant plus volontiers que les conseils qu'il donne
à l'Angleterre sont tout pareils à ceux que nous lui
donnions nous-mêmes dès -année dernière. (Voir notre
numéro du 10 septembre 1836.) En traçant le tableau
de la prospérité du commerce anglais, nous admirions
ce prodigieux développement d'industrie, d'activité, de
richesse; et tout en l'admirant, nous avertissions les
hommes d'Etat qui président aux destinées de l'Angle-
terre, d'user de modération et de ne pas s'enivrer du
pouvoir immense qui est remis en leurs mains, ou plutôt
de l'immense pouvoir que possède la nation à qui ils
commandent.
Sous une autre forme, et à un an de distance, le
Moniteur de la Jloite répète les mêmes conseils de pru-
dence. Ils sont aujourd'hui de mise comme l'année der-
nière; et il serait bon qu'ils fussent entendus dans l'in-
térêt de l'Angleterre elle-même, aussi bien que dans
l'intérêt du repos du monde.
BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.
FAITS DIVERS.
Les nouvelles des Indes orientales continuent à être favo-
rables , bien que depuis la prise de Dehli il ne se soit rien passé
de très-considérable.
Les dernières nouvelles sont de Bombay, 3 novembre, Cal-
cutta, 23 octobre, Hong-kong, 16 octobre, Chang-haï, 7 oc-
tobre.
Les nouvelles d'Australie venues par le Simla sont de Sydney,
11 octobre, Melbourne, 16.octobre, détroit du Roi Georges,
22 octobre, Pointe de Galle, 6 novembre, et Aden, 14 no-
vembre.
— On se rappelle qu'il était question d'une convention té-
légraphique conclue entre l'Autriche et l'Angleterre, et par
laquelle la première s'engageait à compléter le télégraphe
sous-marin de Suez à Bombay par une ligne d'Alexandrie à
Raguse en Dalmatie, à condition que toutes les dépêches an-
glaises passeraient exclusivement et toujours par la ligne autri-
ch enne. Le Times blâmait cette convention (qui du reste n'a
pas été conclue) à cause de son caractère exclusif et perma-
nent. Aujourd'hui, la Gazette autrichienne combat les objec-
tions du journal anglais, et cherche à démontrer que l'Au-
triche tirerait trop peu d'avantages de cette ligne pour se
charger d'une entreprise aussi coûteuse, à moins d'obtenir
une garantie suffisante des intérêts du capital, et que pour
cette raison elle avait voulu prendre des arrangements avec
l'A ngleterre.
D'ailleurs le journal autrichien ajoute que la convention
n'exclut nullement l'établissement d'une autre ligne, et que
l'Autriche se réserve la transmission des dépêches anglaises
seulement, tant que des lignes rivales n'établiront pas un tarif
moins élevé que celui de la ligne d'Alexandrie à Raguse par
Candie, Zanle et Corfou. Une autre condition indispen-
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