Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 décembre 1857 10 décembre 1857
Description : 1857/12/10 (A2,N36). 1857/12/10 (A2,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530635h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. :,|y
changements considérables, et les annoncent même
comme s'ils étaient déjà faits. Les choses ne sont pas
encore aussi avancées, et on ne saurait prévoir dès à
présent quelles sont les résolutions du gouvernement
anglais. Saisira-t-il, comme on le lui demande, la di-
rection immédiate des affaires de l'Inde? Conservera-t-il
encore jusqu'à un certain point l'intermédiaire de la
grande Compagnie qui dans le passé a été si utile?
C'est ce qu'on ne peut tarder beaucoup à savoir.
La Reine, dans le discours d'ouverture, n'a rien dit
de précis à cet égard. Après avoir loué la valeur des
généraux et des soldats qui ont vaincu l'insurrection
même avant l'arrivée des renforts européens; après avoir
constaté avec bonheur que l'immense majorité de la
population indigène n'a pas pris part à la révolte , et
que les princes indigènes se sont en général montrés
fidèles, la Reine ajoute seulement : I Les affaires de
mon .Empire des Indes orientales exigent votre atten-
» tion la plus sérieuse, et je les recommande à toute
« votre sollicitude. Je donnerai des ordres pour que tous
» les documents relatifs à ces affaires soient placés sous
» vos yeux. »
Ces phrases officielles, qui devaient rester nécessaire-
ment dans ce vague, permettent toutes les suppositions,
y compris la destruction même de la Compagnie des
Indes orientales, si ce sacrifice est jugé nécessaire. Les
orateurs de l'opposition se sont plaints que le discours
de la couronne ne fût pas plus clair. sur ce point et que
le gouvernement n'eût pas annoncé plus explicitement
ce qu'il comptait faire.
Du reste, dans la courte discussion qui a accompagné
l'adresse, les orateurs n'ont pas été , ni dans un sens ni
dans l'autre, plus précis que le cabinet. La réorganisa-
tion des Indes orientales est une question des plus graves
et des plus complexes. Il est bon, de toutes manières,
qu'on se donne le temps d'y penser mûrement, et d'ap-
porter à ces réformes si difficiles toute la prudence et la
réflexion possibles.
Le Times se prononce de la manière la plus vive pour
qu'on s'occupe à peu près exclusivement de cette im-
mense question durant la session du Parlement. Les
circonstances lui semblent très-favorables; et, comme
tout est détruit, on peut faire un édifice absolument
nouveau de fond en comble. En d'autres termes, et tout
en rendant justice à la Compagnie des Indes, le Times
demande qu'elle soit remplacée par le gouvernement
direct de la couronne. Il paraît que c'est bien là aussi
la tendance de l'opinion publique en Angleterre. Les
affaires de l'Inde absorbent toute l'attention, et on ne
s'occupe point du tout en ce moment des affaires de Chine.
Le discours même de la Reine n'y fait pas la moindre al-
lusion, comme l'a remarqué lord Derby.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
UN DES DANGERS DE LA PUISSANCE ANGLAISE.
En parlant dernièrement du jour de jeûne et d humiliation
auquel iest soumise l'Angleterre, le 7 octobre, nous disions
que cette manifestation solennelle était parfaitement ginchp,
en ce qui regarde du moins la nation, attendu qu'une nation
entière n'est jamais hypocrite, et nous ajoutions que ce retour
d'un grand peuple sur lui-même devait le mener à de sages
réflexions. Nous .indiquions même quelques-uns des objets sur
lesquels devait porter nécessairement cet examen de conscience;
et nous signalions très-particulièrement les sentiments d'am-
bition-et d'orgueil. Ces deux passions peuvent être fatales aux
peuples aussi bien qu'aux individus, et puisque l'Angleterre..
le courage très-louable de donner au monde le spectacle de sa
contrition, elle doit être prête aussi à entendre la vérité que
d'autres lui disent, tandis qu'elle-même la cherche de bonne
foi.
Nous avons, d'ailleurs, fait preuve assez souvent de bien-
veillance envers l'Angleterre pour que les intentions dont noua
sommes animés à son égard ne soient pas douteuses; et nos
conseils, s'ils ne sont pas très-agréables, seront du moins
ceux d'alliés sincères et de fidèles amis.
Or, la question du canal de Suez, au point où elle en est
actuellement arrivée, est faite pour mettre en pleine lumière
le caractère britannique, et faire ressortir, selon qu'on la vou-
dra résoudre dans l'un ou l'autre sens, ou ce qu'il a de louable
ou ce qu'il a de fâcheux. Jamais peut-être une occasion aussi
manifeste ne se sera présentée pour se montrer au monde
sous un aspect ou excellent ou regrettable. Voilà une question
sur laquelle l'Europe entière, ou pour mieux dire les peuples
civilisés sont unanimement d'accord. Tous le désirent sans au-
cune exception, y compris le peuple anglais lui-même. Une
vaste et profonde enquête, qui se poursuit depuis trois ans
passés, a démontré tout ce que l'entreprise avait d'utile et de
facile tout ensemble. Elle a été menée avec une prudence et
une énergie égales, avec une honnêteté des plus rares. L'uni-
vers la réclame, et chacun est d'avis qu'elle sera immensé-
ment profitable à toutes les nations, sans pouvoir nuire à
aucune.
Le cabinet anglais, cette situation étant avérée, pourra-t-il
désormais persister dans son opposition, et dire qu'à son avis
l'intérêt anglais, tel qu'il l'entend , doit prévaloir sur l'intérêt
du reste du monde? Nous ne croyons pas qu'une telle décla-
ration soit possible, et nous n'hésitons pas à dire qu'elle serait
d'une haute imprudence.
S'-il est un reproche spécieux qu'on adresse à la politique
anglaise, c'est de songer trop exclusivement à elle, et de ne
pas assez tenir compte des autres peuples. Ce reproche, il faut
bien en convenir, n'est pas sans fondement; et tout amis que.
nous sommes de l'Angleterre, c'est un défaut que nous lui
reconnaissons. On peut l'expliquer par la situation même du
pays, séparé de tous les autres par la nature et n'ayant avec
eux que des contacts d'une certaine espèce. Il y a bien long-
temps que le poëte a parlé de l'isolement de la Grande-Bre-
tagne : Penitùs loto divisas orbe Britannos; et cette position
insulaire a eu plus de conséquences que le poète lui-même ne
pouvait le prévoir. L'isolement, surtout quand on est fort,
pousse invinciblement à se trop occuper de soi-même et à né-
gliger un peu trop le prochain, en le dédaignant.
De là bien des excès dans la politique anglaise qu'elle
aurait évités si elle eût un peu mieux pensé de ceux avec qui
elle avait affaire. Un nouvel excès et une nouvelle faute serait
de résister plus longtemps, et sans motifs acceptables, aux
vœux de l'Europe, qui juge que le moment est venu de joindre
la mer Rouge à la Méditerranée pour ouvrir entre les nations
des communications nouvelles et préparer à la civilisation des
progrès nouveaux.
Une voix éloquente dans le parlement, celle de M. Glad-
changements considérables, et les annoncent même
comme s'ils étaient déjà faits. Les choses ne sont pas
encore aussi avancées, et on ne saurait prévoir dès à
présent quelles sont les résolutions du gouvernement
anglais. Saisira-t-il, comme on le lui demande, la di-
rection immédiate des affaires de l'Inde? Conservera-t-il
encore jusqu'à un certain point l'intermédiaire de la
grande Compagnie qui dans le passé a été si utile?
C'est ce qu'on ne peut tarder beaucoup à savoir.
La Reine, dans le discours d'ouverture, n'a rien dit
de précis à cet égard. Après avoir loué la valeur des
généraux et des soldats qui ont vaincu l'insurrection
même avant l'arrivée des renforts européens; après avoir
constaté avec bonheur que l'immense majorité de la
population indigène n'a pas pris part à la révolte , et
que les princes indigènes se sont en général montrés
fidèles, la Reine ajoute seulement : I Les affaires de
mon .Empire des Indes orientales exigent votre atten-
» tion la plus sérieuse, et je les recommande à toute
« votre sollicitude. Je donnerai des ordres pour que tous
» les documents relatifs à ces affaires soient placés sous
» vos yeux. »
Ces phrases officielles, qui devaient rester nécessaire-
ment dans ce vague, permettent toutes les suppositions,
y compris la destruction même de la Compagnie des
Indes orientales, si ce sacrifice est jugé nécessaire. Les
orateurs de l'opposition se sont plaints que le discours
de la couronne ne fût pas plus clair. sur ce point et que
le gouvernement n'eût pas annoncé plus explicitement
ce qu'il comptait faire.
Du reste, dans la courte discussion qui a accompagné
l'adresse, les orateurs n'ont pas été , ni dans un sens ni
dans l'autre, plus précis que le cabinet. La réorganisa-
tion des Indes orientales est une question des plus graves
et des plus complexes. Il est bon, de toutes manières,
qu'on se donne le temps d'y penser mûrement, et d'ap-
porter à ces réformes si difficiles toute la prudence et la
réflexion possibles.
Le Times se prononce de la manière la plus vive pour
qu'on s'occupe à peu près exclusivement de cette im-
mense question durant la session du Parlement. Les
circonstances lui semblent très-favorables; et, comme
tout est détruit, on peut faire un édifice absolument
nouveau de fond en comble. En d'autres termes, et tout
en rendant justice à la Compagnie des Indes, le Times
demande qu'elle soit remplacée par le gouvernement
direct de la couronne. Il paraît que c'est bien là aussi
la tendance de l'opinion publique en Angleterre. Les
affaires de l'Inde absorbent toute l'attention, et on ne
s'occupe point du tout en ce moment des affaires de Chine.
Le discours même de la Reine n'y fait pas la moindre al-
lusion, comme l'a remarqué lord Derby.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
UN DES DANGERS DE LA PUISSANCE ANGLAISE.
En parlant dernièrement du jour de jeûne et d humiliation
auquel iest soumise l'Angleterre, le 7 octobre, nous disions
que cette manifestation solennelle était parfaitement ginchp,
en ce qui regarde du moins la nation, attendu qu'une nation
entière n'est jamais hypocrite, et nous ajoutions que ce retour
d'un grand peuple sur lui-même devait le mener à de sages
réflexions. Nous .indiquions même quelques-uns des objets sur
lesquels devait porter nécessairement cet examen de conscience;
et nous signalions très-particulièrement les sentiments d'am-
bition-et d'orgueil. Ces deux passions peuvent être fatales aux
peuples aussi bien qu'aux individus, et puisque l'Angleterre..
le courage très-louable de donner au monde le spectacle de sa
contrition, elle doit être prête aussi à entendre la vérité que
d'autres lui disent, tandis qu'elle-même la cherche de bonne
foi.
Nous avons, d'ailleurs, fait preuve assez souvent de bien-
veillance envers l'Angleterre pour que les intentions dont noua
sommes animés à son égard ne soient pas douteuses; et nos
conseils, s'ils ne sont pas très-agréables, seront du moins
ceux d'alliés sincères et de fidèles amis.
Or, la question du canal de Suez, au point où elle en est
actuellement arrivée, est faite pour mettre en pleine lumière
le caractère britannique, et faire ressortir, selon qu'on la vou-
dra résoudre dans l'un ou l'autre sens, ou ce qu'il a de louable
ou ce qu'il a de fâcheux. Jamais peut-être une occasion aussi
manifeste ne se sera présentée pour se montrer au monde
sous un aspect ou excellent ou regrettable. Voilà une question
sur laquelle l'Europe entière, ou pour mieux dire les peuples
civilisés sont unanimement d'accord. Tous le désirent sans au-
cune exception, y compris le peuple anglais lui-même. Une
vaste et profonde enquête, qui se poursuit depuis trois ans
passés, a démontré tout ce que l'entreprise avait d'utile et de
facile tout ensemble. Elle a été menée avec une prudence et
une énergie égales, avec une honnêteté des plus rares. L'uni-
vers la réclame, et chacun est d'avis qu'elle sera immensé-
ment profitable à toutes les nations, sans pouvoir nuire à
aucune.
Le cabinet anglais, cette situation étant avérée, pourra-t-il
désormais persister dans son opposition, et dire qu'à son avis
l'intérêt anglais, tel qu'il l'entend , doit prévaloir sur l'intérêt
du reste du monde? Nous ne croyons pas qu'une telle décla-
ration soit possible, et nous n'hésitons pas à dire qu'elle serait
d'une haute imprudence.
S'-il est un reproche spécieux qu'on adresse à la politique
anglaise, c'est de songer trop exclusivement à elle, et de ne
pas assez tenir compte des autres peuples. Ce reproche, il faut
bien en convenir, n'est pas sans fondement; et tout amis que.
nous sommes de l'Angleterre, c'est un défaut que nous lui
reconnaissons. On peut l'expliquer par la situation même du
pays, séparé de tous les autres par la nature et n'ayant avec
eux que des contacts d'une certaine espèce. Il y a bien long-
temps que le poëte a parlé de l'isolement de la Grande-Bre-
tagne : Penitùs loto divisas orbe Britannos; et cette position
insulaire a eu plus de conséquences que le poète lui-même ne
pouvait le prévoir. L'isolement, surtout quand on est fort,
pousse invinciblement à se trop occuper de soi-même et à né-
gliger un peu trop le prochain, en le dédaignant.
De là bien des excès dans la politique anglaise qu'elle
aurait évités si elle eût un peu mieux pensé de ceux avec qui
elle avait affaire. Un nouvel excès et une nouvelle faute serait
de résister plus longtemps, et sans motifs acceptables, aux
vœux de l'Europe, qui juge que le moment est venu de joindre
la mer Rouge à la Méditerranée pour ouvrir entre les nations
des communications nouvelles et préparer à la civilisation des
progrès nouveaux.
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