Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1857 25 novembre 1857
Description : 1857/11/25 (A2,N35). 1857/11/25 (A2,N35).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306343
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
498 L'ISTHME DE SUEZ,
et les malles de Calcutta et de Bombay seraient expédiées à la
fin de chaque semaine alternativement, faisant ainsi un dé-
part et une arrivée à chaque fin de semaine. Chaque ba-
teau qui arriverait des Indes apporterait la malle de Calcutta;
une de Calcutta directement et une passant par Bombay, et
de là expédiée par la malle de Bombay. De cette manière
tout navire quittant l'Angleterre em portera la malle de Cal-
cutta, une directement et l'autre via Bombay. En résumé, ce
sera une communication hebdomadaire entre Londres et Cal-
cutta ; et comme le système télégraphique commence à s'é-
tendre dans l'Inde, chaque malle apportera les nouvelles les
plus récentes de toutes les parties de ce pays. »
ROUTE DE BEYROUTH A DAMAS.
On sait que la Porte s'occupe sérieusement depuis quelque
temps de l'établissement d'un vaste réseau de voies de com-
munication qui relierait toutes les provinces de l'Empire. A
côté des projets qui appartiennent à l'initiative du gouverne-
ment, se sont produites des entreprises privées, parmi les-
quelles plusieurs chemins de fer, et une route, celle de Bey-
routh à Damas, qui vient d'être concédée à M. de Perthuis,
Français résidant à Beyrouth.
L'accroissement considérable de cette ville, dont la popu-
lation s'est élevée en dix-sept ans de 18,000 à 55,000 âmes,
provient surtout de sa situation géographique, qui lui assure
le trafic de toutes les productions du Liban, du Hauran et de
la province de Damas. De meilleurs moyens de communica-
tion avec l'intérieur et l'assainissement du port contribueraient
encore plus puissamment au développement de cette ville, et
dans vingt ans Beyrouth serait presque la rivale de Smyrne.
M. de Perthuis a reconnu cet état des choses, et il a proposé
de construire une route de Beyrouth à Damas à travers le
Liban, l'Anti-Liban et les riches plaines qui séparent ces
deux chaînes de montagnes. Le parcours total est de 125 ki-
lomètres environ ou 32 lieues. La route sera pavée ou maca-
damisée, selon les nécessités et la nature du sol ; elle aura
6 mètres de largeur, dont 4 de pavage ou d'empierrement, et
1 mètre d'accotement de chaque côté.
Aux termes du traité conclu entre M. de Perthuis et la
Porte, la route doit être commencée dans un an et demi et
terminée dans cinq ans et demi. Le concessionnaire seul a le
droit de faire circuler des voitures sur la route. Il établira un
service de messageries pour les voyageurs, qui franchiront la
distance en neuf heures au lieu de deux jours comme aujour-
d'hui, et un service de roulage pour les marchandises. Le
transport se fera dans deux jours au lieu des cinq jours qu'y
mettent les caravanes, et à moitié du prix actuel du transport
à dos de mulet ou de chameau. La concession est de cinquante
années, à l'expiration desquelles la route deviendra la pro-
priété du gouvernement.
Un coup d'oeil suffit pour comprendre la haute importance
pour les provinces de Beyrouth et de Damas de l'exécution de
celle voie de communication. Les riches productions agricoles
et industrielles du pays vont trouver le débouché sûr, facile
et rapide qui leur manquait.
Ce projet nous parait d'une exécution aisée, et la prudence
veut que dans ces pays on pense à faire des routes avant de
songer à des chemins de fer.
C'est à la Presse d'Orient que nous avons emprunté les
renseignements qui précèdent, et nous les compléterons dès
que cette utile entreprise aura fait de notables progrès.
G. IVAGEXER.
Pour faire mieux comprendre de quelle importance sont
les routes dans ces pays, nous rappellerons la catastrophe
arrivée à la grande caravane de Damas au mois de juillet der-
nier. C'est encore à la Presse d'Orient que nous emprunte-
rons ces détails, très-curieux, mais fort tristes :
« A cinq journées de marche environ, avant d'arriver à
Hitt, petite ville sur l'Euphrate, la caravane venant de Damas
à Bagdad s'est égarée. C'était vers le milieu de juillet. Cette
caravane était composée de 400 personnes environ, 1,100
chameaux, 1,200 charges de marchandises, dont les trois
quarts pour le compte des négociants de Damas, et l'autre
quart pour ceux de Bagdad. Ne sachant pas quelle direction
prendre et manquant d'eau depuis plusieurs jours, on décida
de décharger tous les chameaux et de les envoyer la nuit
même sous la conduite de quatre chameliers à la recherche
de quelque puits qui leur ferait aussi retrouver la route perdue.
Les chameliers partirent. Pendant plusieurs jours les voya-
geurs restèrent campés autour des ballots de marchandises
déposés au milieu du désert, attendant avec anxiété le retour
des chameaux et des quatre chameliers.
» Les provisions diminuaient sensiblement, on se mit à la
ration, surtout pour l'eau, dont il ne restait qu'une très-petite
quantité dans les outres. Les chameliers, après trois jours de
recherches vaines et ne trouvant plus le campement de leurs
compagnons, virent de minute en minute des chameaux
brisés par la fatigue et par la soif tomber dans le désert; les
autres, rendus furieux, s'enfuirent dans toutes les directions.
Le désespoir s'empara de ces quatre chameliers, perdus, eux
aussi, sans savoir de quel côté se diriger. Deux d'entre eux
succombèrent à la chaleur et à la soif; les deux autres, plus
heureux, purent gagner Hitt.
11 Sur ces entrefaites, trois Arabes Anézis, ayant aperçu
le campement, offrirent à la caravane de fournir les cha-
meaux nécessaires pour transporter les marchandises jusqu'à
Hitt seulement. En récompense de leurs bons offices , ils se
firent donner préalablement 20,000 piastres. Quelques voya-
geurs chameliers accompagnèrent ces trois Arabes jusqu'au
campement de la tribu, à trois journées de marche. On fit les
conventions pour le prix du transport des marchandises ; de
300 à 400 piastres, on monta jusqu'à 1,200 piastres par
charge. Les Arabes refusèrent. On leur offrit alors la moitié
des marchandises pour sauver le reste; cette offre n'eut pas
plus de succès. La tribu, prétextant avoir à se venger des
Arabes Aghils qui escortaient la caravane, refusait tout ac-
commodement et demandait à marcher contre ces derniers,
qui n'étaient que deux cents.
» De retour auprès de leurs compagnons, les négociants
racontèrent ce qui s'était passé ; l'espérance qu'avaient ces
malheureux fit bientôt place au désespoir. La confusion se
mit dans le camp. Deux heures après, quelques Arabes Slebs,
ces chasseurs de gazelles qui parcourent en tous sens cet im-
mense désert respecté de tous, même des autres Arabes,
vinrent annoncer aux voyageurs que les Anézis s'approchaient
pour les combattre et les piller. La panique se mit dans la ca-
ravane , et on ne trouva rien de plus prudent que d'abandonner
le tout aux Anézis. Guidés par les Slebs, les fuyards, avec
40 chameaux seulement qu'ils avaient repris, arrivèrent à
Hitt, laissant derrière eux dans le désert trois des leurs morts
de soif. Les Anézis ne durent pas tarder à fondre sur cette
riche proie, abandonnée à leur avidité.
» Sans compter la perte de 1,660 chameaux, on estime
qu'il y avait de 5 à 6 millions de piastres de marchandises,
plus un nombre indéterminé de groups enfermés dans les
ballots. Plusieurs maisons de commerce de notre ville se trou-
vent complètement ruinées.
et les malles de Calcutta et de Bombay seraient expédiées à la
fin de chaque semaine alternativement, faisant ainsi un dé-
part et une arrivée à chaque fin de semaine. Chaque ba-
teau qui arriverait des Indes apporterait la malle de Calcutta;
une de Calcutta directement et une passant par Bombay, et
de là expédiée par la malle de Bombay. De cette manière
tout navire quittant l'Angleterre em portera la malle de Cal-
cutta, une directement et l'autre via Bombay. En résumé, ce
sera une communication hebdomadaire entre Londres et Cal-
cutta ; et comme le système télégraphique commence à s'é-
tendre dans l'Inde, chaque malle apportera les nouvelles les
plus récentes de toutes les parties de ce pays. »
ROUTE DE BEYROUTH A DAMAS.
On sait que la Porte s'occupe sérieusement depuis quelque
temps de l'établissement d'un vaste réseau de voies de com-
munication qui relierait toutes les provinces de l'Empire. A
côté des projets qui appartiennent à l'initiative du gouverne-
ment, se sont produites des entreprises privées, parmi les-
quelles plusieurs chemins de fer, et une route, celle de Bey-
routh à Damas, qui vient d'être concédée à M. de Perthuis,
Français résidant à Beyrouth.
L'accroissement considérable de cette ville, dont la popu-
lation s'est élevée en dix-sept ans de 18,000 à 55,000 âmes,
provient surtout de sa situation géographique, qui lui assure
le trafic de toutes les productions du Liban, du Hauran et de
la province de Damas. De meilleurs moyens de communica-
tion avec l'intérieur et l'assainissement du port contribueraient
encore plus puissamment au développement de cette ville, et
dans vingt ans Beyrouth serait presque la rivale de Smyrne.
M. de Perthuis a reconnu cet état des choses, et il a proposé
de construire une route de Beyrouth à Damas à travers le
Liban, l'Anti-Liban et les riches plaines qui séparent ces
deux chaînes de montagnes. Le parcours total est de 125 ki-
lomètres environ ou 32 lieues. La route sera pavée ou maca-
damisée, selon les nécessités et la nature du sol ; elle aura
6 mètres de largeur, dont 4 de pavage ou d'empierrement, et
1 mètre d'accotement de chaque côté.
Aux termes du traité conclu entre M. de Perthuis et la
Porte, la route doit être commencée dans un an et demi et
terminée dans cinq ans et demi. Le concessionnaire seul a le
droit de faire circuler des voitures sur la route. Il établira un
service de messageries pour les voyageurs, qui franchiront la
distance en neuf heures au lieu de deux jours comme aujour-
d'hui, et un service de roulage pour les marchandises. Le
transport se fera dans deux jours au lieu des cinq jours qu'y
mettent les caravanes, et à moitié du prix actuel du transport
à dos de mulet ou de chameau. La concession est de cinquante
années, à l'expiration desquelles la route deviendra la pro-
priété du gouvernement.
Un coup d'oeil suffit pour comprendre la haute importance
pour les provinces de Beyrouth et de Damas de l'exécution de
celle voie de communication. Les riches productions agricoles
et industrielles du pays vont trouver le débouché sûr, facile
et rapide qui leur manquait.
Ce projet nous parait d'une exécution aisée, et la prudence
veut que dans ces pays on pense à faire des routes avant de
songer à des chemins de fer.
C'est à la Presse d'Orient que nous avons emprunté les
renseignements qui précèdent, et nous les compléterons dès
que cette utile entreprise aura fait de notables progrès.
G. IVAGEXER.
Pour faire mieux comprendre de quelle importance sont
les routes dans ces pays, nous rappellerons la catastrophe
arrivée à la grande caravane de Damas au mois de juillet der-
nier. C'est encore à la Presse d'Orient que nous emprunte-
rons ces détails, très-curieux, mais fort tristes :
« A cinq journées de marche environ, avant d'arriver à
Hitt, petite ville sur l'Euphrate, la caravane venant de Damas
à Bagdad s'est égarée. C'était vers le milieu de juillet. Cette
caravane était composée de 400 personnes environ, 1,100
chameaux, 1,200 charges de marchandises, dont les trois
quarts pour le compte des négociants de Damas, et l'autre
quart pour ceux de Bagdad. Ne sachant pas quelle direction
prendre et manquant d'eau depuis plusieurs jours, on décida
de décharger tous les chameaux et de les envoyer la nuit
même sous la conduite de quatre chameliers à la recherche
de quelque puits qui leur ferait aussi retrouver la route perdue.
Les chameliers partirent. Pendant plusieurs jours les voya-
geurs restèrent campés autour des ballots de marchandises
déposés au milieu du désert, attendant avec anxiété le retour
des chameaux et des quatre chameliers.
» Les provisions diminuaient sensiblement, on se mit à la
ration, surtout pour l'eau, dont il ne restait qu'une très-petite
quantité dans les outres. Les chameliers, après trois jours de
recherches vaines et ne trouvant plus le campement de leurs
compagnons, virent de minute en minute des chameaux
brisés par la fatigue et par la soif tomber dans le désert; les
autres, rendus furieux, s'enfuirent dans toutes les directions.
Le désespoir s'empara de ces quatre chameliers, perdus, eux
aussi, sans savoir de quel côté se diriger. Deux d'entre eux
succombèrent à la chaleur et à la soif; les deux autres, plus
heureux, purent gagner Hitt.
11 Sur ces entrefaites, trois Arabes Anézis, ayant aperçu
le campement, offrirent à la caravane de fournir les cha-
meaux nécessaires pour transporter les marchandises jusqu'à
Hitt seulement. En récompense de leurs bons offices , ils se
firent donner préalablement 20,000 piastres. Quelques voya-
geurs chameliers accompagnèrent ces trois Arabes jusqu'au
campement de la tribu, à trois journées de marche. On fit les
conventions pour le prix du transport des marchandises ; de
300 à 400 piastres, on monta jusqu'à 1,200 piastres par
charge. Les Arabes refusèrent. On leur offrit alors la moitié
des marchandises pour sauver le reste; cette offre n'eut pas
plus de succès. La tribu, prétextant avoir à se venger des
Arabes Aghils qui escortaient la caravane, refusait tout ac-
commodement et demandait à marcher contre ces derniers,
qui n'étaient que deux cents.
» De retour auprès de leurs compagnons, les négociants
racontèrent ce qui s'était passé ; l'espérance qu'avaient ces
malheureux fit bientôt place au désespoir. La confusion se
mit dans le camp. Deux heures après, quelques Arabes Slebs,
ces chasseurs de gazelles qui parcourent en tous sens cet im-
mense désert respecté de tous, même des autres Arabes,
vinrent annoncer aux voyageurs que les Anézis s'approchaient
pour les combattre et les piller. La panique se mit dans la ca-
ravane , et on ne trouva rien de plus prudent que d'abandonner
le tout aux Anézis. Guidés par les Slebs, les fuyards, avec
40 chameaux seulement qu'ils avaient repris, arrivèrent à
Hitt, laissant derrière eux dans le désert trois des leurs morts
de soif. Les Anézis ne durent pas tarder à fondre sur cette
riche proie, abandonnée à leur avidité.
» Sans compter la perte de 1,660 chameaux, on estime
qu'il y avait de 5 à 6 millions de piastres de marchandises,
plus un nombre indéterminé de groups enfermés dans les
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