Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1857 10 novembre 1857
Description : 1857/11/10 (A2,N34). 1857/11/10 (A2,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530633p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
466 L'ISTHME DE SUEZ,
Dans cette occurrence, nous prions instamment le gouver-
nement de l'Empercur de hâter, par tous les moyens qui sont
en son pouvoir, le moment où le commerce du monde entier
pourra profiter du canal maritime dont est question.
CHAMBRE DE COMMERCE DE SAINT-BRIEUC.
Saint-Brieuc, le 12 octobre 1857.
A monsieur Ferdinand de Lesseps, à Paris.
Monsieur,
J'ai reçu en temps la lettre que vous m'avez fait l'honneur
de m'écrire pour recommander à mon intérêt particulier la
lettre que vous adressiez aux présidents des Conseils généraux
et des Cham bres de commerce, relativement au percement de
l'isthme de Suez dont vous vous occupez spécialement.
, Je comprends trop bien, Monsieur, toute l'importance de
cette grave question, et je sens trop bien tous les bons résultats
que sa solution, conforme à vos vues éclairées, peut amener
pour tant d'intérêts et notamment pour le commerce fran-
çais, pour être resté indifférent au contenu de votre lettre,
que je m'empressai de communiquer à notre Chambre de com-
merce avec tous les documents qui l'accompagnaient. De lon-
gues absences et des circonstances particulières ont empêché
la Chambre de commerce de pouvoir plus tôt s'occuper de
la question, et moi, conséquemment, de vous répondre plus
tôt; car je tenais, en le faisant, à vous faire connaître l'opi-
nion de la Chambre, qui n'était pas douteuse pour moi, mais
qu'enfin il fallait avoir. Elle a été telle que je le présumais ,
et j'ai l' honneur de vous envoyer copie de la lettre qu'elle
écrit à M. le Ministre de l'agriculture et du commerce, rela-
tivement à la question du percement de l'isthme de Suez. Vous
y verrez, Monsieur, qu'elle se prononce vivement pour l'exé-
cution de ce projet, en indiquant une partie des avantages
qui peuvent résulter de son exécution.
J'espère, Monsieur, que ce résultat satisfera pour l'instant
à votre désir, et je m'en féliciterai. Si plus tard je pouvais en
quoi que ce soit contribuer à la réussite de vos larges et pa-
triotiques projets, je serais heureux de trouver l'occasion de
le faire.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments
les plus distingués.
Le président de la Chambre,
J.-L. BoussÉ.
Copie de la lettre adressée par la Chambre de commerce de
Saint-Brieuc à M. le Ministre de l'agriculture et du
commerce.
La question du percement de l'isthme de Suez intéresse le
monde entier.
Ouvrir à la navigation la voie la plus abrégée pour péné-
trer vers l'Orient, rapprocher les 300 millions d'hommes de
l'Occident des 600 millions qui peuplent l'Orient, n'est-ce pas
une entreprise digne d'une époque où le génie de l'homme a
déjà tout fait pour multiplier les communications entre les
peuples au profit de la civilisation?
Au point de vue commercial, le canal de Suez n'aura pas
moins d'importance. En réunissant la Méditerranée à la mer
Rouge, il ouvrira au commerce maritime un nouveau champ
d'exploitation sur les rivages mal explorés de l'Afrique et de
l'Asie. Il abrégera de moitié la route des Indes, de la Chine
et de l'Australie. Il augmentera ainsi le domaine de la mer,
au grand avantage du commerce européen.
Dû à l'initiative d'un Français, ce noble projet se recom-
mande particulièrement au gouvernement de la France; car
nos ports de la Méditerranée, ceux de notre colonie africaine,
semblent des premiers appelés à profiter de la nouvelle voie
pour étendre leur navigation.
Quoique moins rapprochés de la baie de Péluse, les ports
français de la Manche et de l'Océan ne laisseront pas de pro-
fiter de cette grande amélioration.
Dans cette conviction, la Chambre de commerce de Saint-
Brieuc n'hésite pas, monsieur le Ministre, à manifester sa
vive adhésion pour une entreprise qu'elle considère comme
très-propre à favoriser le développement du commerce ma-
ritime.
Pour copie conforme :
Le président de la Chambre de commerce,
J.-L. BoussÉ.
CHAMBRE DE COMMERCE DE SAlXT-ÉTIENNE.
(Séance du 4 septembre 1857 ).
La Chambre de commerce de Saint-Etienne s'est réunie
dans la salle de ses séances, à la Bourse, où étaient présents
MM. Mathieu Passerai, vice-président; de Bouchaud) Auguste
Gérin, Petin, Vignat-Cezenas, Philip-Thiollière, Toutza et
Jules Galiard.
Monsieur le président a dit :
Messieurs ,
Le commerce du département de la Loire, que vous repré-
sentez, ne saurait rester étranger à une entreprise qui préoc-
cupe en ce moment tous les gouvernements, en raison des
immenses avantages qu'elle doit procurer à tous les pays;
c'est le percement de l'isthme de Suez, qui doit relier la mer
Rouge avec la mer Méditerranée, et par conséquent toutes
les régions orientales avec le reste du monde, en évitant le
contour de l'Afrique depuis le détroit de Gibraltar jusqu'à la
partie occidentale de l'océan Indien; projet qui remonte à la
plus haute antiquité, et dont la réalisation sera un honneur
pour notre siècle.
Déjà une commission internationale composée d'hommes
spéciaux d'un rare mérite appartenant à divers États de
l'Europe, s'est rendue sur les lieux pour les examiner
et se mettre en rapport avec les ingénieurs du Vice-roi
d'Egypte, auteurs de l'Avant-projet. Les recherches auxquelles
elle s'est livrée, les documents qu'elle s'est procurés, lui ont
permis d'évaluer aussi exactement que possible la dépense,
et de reconnaître que les travaux pouvaient être exécutés sans
éprouver de difficultés sérieuses.
Le travail consciencieux de la Commission a été chaleureu-
sement accueilli par la Russie, la France, l'Autriche, l'Es-
pagne, le Portugal, la Belgique, la Hollande, et par toutes Irs
villes commerçantes d'Angleterre, à l'exception du gouverne-
ment de ce pays ; mais tant de sympathies, tant de vœux si
fortement exprimés en faveur d'un projet qui intéresse au
plus haut degré toutes les nations, amèneront sans doute le
gouvernement britannique à partager le sentiment uni-
versel.
La Chambre de commerce, pénétrée de la haute influence
qu'aura l'établissement du canal maritime au travers de
l'isthme de Suez sur la civilisation et le commerce de tous les
peuples, et en particulier sur l'industrie de l'arrondissement
de Saint-Elienne,
Emet à l'unanimité le vœu qu'il soit donné suite à celte
grande entreprise, et prie avec instance M. le Ministre de
l'agriculture, du commerce et des travaux publics de vouloir
bien lui accorder sa protection et son bienveillant appui.
Pour copie conforme :
Le président de la Chambre, ET. FAIRE.
Dans cette occurrence, nous prions instamment le gouver-
nement de l'Empercur de hâter, par tous les moyens qui sont
en son pouvoir, le moment où le commerce du monde entier
pourra profiter du canal maritime dont est question.
CHAMBRE DE COMMERCE DE SAINT-BRIEUC.
Saint-Brieuc, le 12 octobre 1857.
A monsieur Ferdinand de Lesseps, à Paris.
Monsieur,
J'ai reçu en temps la lettre que vous m'avez fait l'honneur
de m'écrire pour recommander à mon intérêt particulier la
lettre que vous adressiez aux présidents des Conseils généraux
et des Cham bres de commerce, relativement au percement de
l'isthme de Suez dont vous vous occupez spécialement.
, Je comprends trop bien, Monsieur, toute l'importance de
cette grave question, et je sens trop bien tous les bons résultats
que sa solution, conforme à vos vues éclairées, peut amener
pour tant d'intérêts et notamment pour le commerce fran-
çais, pour être resté indifférent au contenu de votre lettre,
que je m'empressai de communiquer à notre Chambre de com-
merce avec tous les documents qui l'accompagnaient. De lon-
gues absences et des circonstances particulières ont empêché
la Chambre de commerce de pouvoir plus tôt s'occuper de
la question, et moi, conséquemment, de vous répondre plus
tôt; car je tenais, en le faisant, à vous faire connaître l'opi-
nion de la Chambre, qui n'était pas douteuse pour moi, mais
qu'enfin il fallait avoir. Elle a été telle que je le présumais ,
et j'ai l' honneur de vous envoyer copie de la lettre qu'elle
écrit à M. le Ministre de l'agriculture et du commerce, rela-
tivement à la question du percement de l'isthme de Suez. Vous
y verrez, Monsieur, qu'elle se prononce vivement pour l'exé-
cution de ce projet, en indiquant une partie des avantages
qui peuvent résulter de son exécution.
J'espère, Monsieur, que ce résultat satisfera pour l'instant
à votre désir, et je m'en féliciterai. Si plus tard je pouvais en
quoi que ce soit contribuer à la réussite de vos larges et pa-
triotiques projets, je serais heureux de trouver l'occasion de
le faire.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments
les plus distingués.
Le président de la Chambre,
J.-L. BoussÉ.
Copie de la lettre adressée par la Chambre de commerce de
Saint-Brieuc à M. le Ministre de l'agriculture et du
commerce.
La question du percement de l'isthme de Suez intéresse le
monde entier.
Ouvrir à la navigation la voie la plus abrégée pour péné-
trer vers l'Orient, rapprocher les 300 millions d'hommes de
l'Occident des 600 millions qui peuplent l'Orient, n'est-ce pas
une entreprise digne d'une époque où le génie de l'homme a
déjà tout fait pour multiplier les communications entre les
peuples au profit de la civilisation?
Au point de vue commercial, le canal de Suez n'aura pas
moins d'importance. En réunissant la Méditerranée à la mer
Rouge, il ouvrira au commerce maritime un nouveau champ
d'exploitation sur les rivages mal explorés de l'Afrique et de
l'Asie. Il abrégera de moitié la route des Indes, de la Chine
et de l'Australie. Il augmentera ainsi le domaine de la mer,
au grand avantage du commerce européen.
Dû à l'initiative d'un Français, ce noble projet se recom-
mande particulièrement au gouvernement de la France; car
nos ports de la Méditerranée, ceux de notre colonie africaine,
semblent des premiers appelés à profiter de la nouvelle voie
pour étendre leur navigation.
Quoique moins rapprochés de la baie de Péluse, les ports
français de la Manche et de l'Océan ne laisseront pas de pro-
fiter de cette grande amélioration.
Dans cette conviction, la Chambre de commerce de Saint-
Brieuc n'hésite pas, monsieur le Ministre, à manifester sa
vive adhésion pour une entreprise qu'elle considère comme
très-propre à favoriser le développement du commerce ma-
ritime.
Pour copie conforme :
Le président de la Chambre de commerce,
J.-L. BoussÉ.
CHAMBRE DE COMMERCE DE SAlXT-ÉTIENNE.
(Séance du 4 septembre 1857 ).
La Chambre de commerce de Saint-Etienne s'est réunie
dans la salle de ses séances, à la Bourse, où étaient présents
MM. Mathieu Passerai, vice-président; de Bouchaud) Auguste
Gérin, Petin, Vignat-Cezenas, Philip-Thiollière, Toutza et
Jules Galiard.
Monsieur le président a dit :
Messieurs ,
Le commerce du département de la Loire, que vous repré-
sentez, ne saurait rester étranger à une entreprise qui préoc-
cupe en ce moment tous les gouvernements, en raison des
immenses avantages qu'elle doit procurer à tous les pays;
c'est le percement de l'isthme de Suez, qui doit relier la mer
Rouge avec la mer Méditerranée, et par conséquent toutes
les régions orientales avec le reste du monde, en évitant le
contour de l'Afrique depuis le détroit de Gibraltar jusqu'à la
partie occidentale de l'océan Indien; projet qui remonte à la
plus haute antiquité, et dont la réalisation sera un honneur
pour notre siècle.
Déjà une commission internationale composée d'hommes
spéciaux d'un rare mérite appartenant à divers États de
l'Europe, s'est rendue sur les lieux pour les examiner
et se mettre en rapport avec les ingénieurs du Vice-roi
d'Egypte, auteurs de l'Avant-projet. Les recherches auxquelles
elle s'est livrée, les documents qu'elle s'est procurés, lui ont
permis d'évaluer aussi exactement que possible la dépense,
et de reconnaître que les travaux pouvaient être exécutés sans
éprouver de difficultés sérieuses.
Le travail consciencieux de la Commission a été chaleureu-
sement accueilli par la Russie, la France, l'Autriche, l'Es-
pagne, le Portugal, la Belgique, la Hollande, et par toutes Irs
villes commerçantes d'Angleterre, à l'exception du gouverne-
ment de ce pays ; mais tant de sympathies, tant de vœux si
fortement exprimés en faveur d'un projet qui intéresse au
plus haut degré toutes les nations, amèneront sans doute le
gouvernement britannique à partager le sentiment uni-
versel.
La Chambre de commerce, pénétrée de la haute influence
qu'aura l'établissement du canal maritime au travers de
l'isthme de Suez sur la civilisation et le commerce de tous les
peuples, et en particulier sur l'industrie de l'arrondissement
de Saint-Elienne,
Emet à l'unanimité le vœu qu'il soit donné suite à celte
grande entreprise, et prie avec instance M. le Ministre de
l'agriculture, du commerce et des travaux publics de vouloir
bien lui accorder sa protection et son bienveillant appui.
Pour copie conforme :
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