Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1857 10 novembre 1857
Description : 1857/11/10 (A2,N34). 1857/11/10 (A2,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530633p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
472 L'ISTHME DE SUEZ,
» ment pareil, comme absolument indigne de nous et de notre
» pays. » Nous laissons à l'organe du gouvernement le soin de
réconcilier ces sentiments justes et libéraux avec la déclaration
faite par lord Palmerston en réponse à M. Berkeley.
» Les insinuations contre le caractère et les motifs de
M. de Lesseps faites par lord Palmerston, et justement répu-
diées avec indignation par les amis de ce gentleman et le grand
nombre d'hommes honorables ses collaborateurs , ne sont
qu'un exemple de cette légèreté des assertions et des accusa-
tions qui sacrifie l'honneur des hommes pour détourner l'at-
tention de la Chambre des communes des mérites réels d'une
affaire. Quel que doive être le résultat des efforts de M. de
Lesseps, il a identifié son nom avec un projet sérieusement
défendu par quelques-uns des ingénieurs les plus éminents de
l'Angleterre et de l'étranger. Ce projet peut être impraticable
ou non rémunératoire; mais il n'est certainement pas de ceux
qui méritent le nom d'attrape-nigauds (bubble), ou qui
doivent attirer à leurs défenseurs l'accusation de fraude inten-
tionnée ou de spéculation illicite.
» En déclarant que l'opposition du gouvernement était uni-
quement fondée sur des jalousies politiques, et en jetant ainsi
le gant, il a provoqué l'opposition de la France et des autres
nations à tous h5 projets à venir, dans lesquels le capital
anglais pourra s'engager avec avantage ou qui pourront servir
les intérêts de l'Angleterre. Il a ajouté ainsi une nouvelle
amertume à cet antagonisme et à ces dangereuses intrigues
et luttes d'influence qui ont tant discrédité en Orient la diplo-
matie de l'Angleterre aussi bien que celle des autres puissances.
Nous insistons avec d'autant plus de force sur ce point, qu'il
y a d'autres projets de la plus haute importance pour la
Grande-Bretagne soumis à la Porte, et près d'être exécutés,
qui auront maintenant à combattre l'hostilité avouée ou
secrète de la France et des autres Etats, naturellement
stimulés et excités par cette déclaration du Premier Ministre. Il
Nous nous félicitons qu'un recueil aussi justement
estimé que la Quarterly Review s'exprime comme nous
venons de le voir sur la politique de lord Palmerston
dans la question du canal de Suez, et nous nous plaisons
à croire, après ses déclarations et celles de la Revue
iVEdimbourg, qu'il n'y a pas en Angleterre un esprit
sensé et impartial qui ne pense comme ces deux revues.
Mais il est quelques points techniques où nous ne serions
pas également d'accord avec la Quart erly Review. Nous
ne croyons pas devoir insister pour le moment sur ces
dissentiments. Il nous suffira de dire que l'auteur semble
n'avoir sous les yeux et ne connaître que le premier
volume de nos documents, celui de 1855. Du moins
c'est le seul qu'il cite. Evidemment, depuis cette époque,
la question a fait bien des progrès ; et il serait inutile
de recommencer avec la Quarterly Review la discussion
que nous avons eue avec la Revue d'Édimbourg. Après
deux ans, cette discussion serait désormais sans objet.
G. WAGENER.
LE MORNING HERALD
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Morning Herald publie un article intitulé : « Iso-
lement de l'Angleterre , , et dans lequel on blâme sévè-
rement toute la politique de lord Palmerston, qui est
cause que les sympathies des nations étrangères com-
mencent à s'éloigner de plus en plus de l'Angleterre.
Nous reproduisons ici le passage de cet article con-
cernant particulièrement le percement de l'isthme de
Suez :
« La question du canal de Suez a été soumise au public. Il
promet, s'il est praticable , de satisfaire à un des plus grands
besoins de l'époque. Il a le défaut, aux yeux de certains hommes
politiques, d'être d'origine étrangère. Ainsi, bien que cette en-
treprise soit très-avantageuse pour les intérêts de l'Angleterre
et ceux du monde en général, tout le poids de l'influence an-
glaise est mis en jeu pour l'empêcher. Depuis quinze ans
déjà elle est toujours ajournée. Lord Palmerston lui-même,
dans la Chambre des Communes, a refusé son appui, d'abord
à cause du danger de la séparation de l'Egypte d'avec la Tur.
quie , et ensuite à cause de quelque danger mystérieux pour
la politique traditionnelle de l'Angleterre. Si le noble lord
avait déclaré que les difficultés techniques fussent trop grandes
et les frais de construction trop énormes pour faire espérer
un revenu suffisant, s'il en avait appelé à la déclaration de
M. Robert Stephenson , certainement cet avis aurait suffi aux
capitalistes anglais. Mais par cette proclamation en public
d'une opposition de l'Etat, les puissances continentales sont
poussées à une persistance plus résolue dans ce projet, tandis
que tout étranger est de plus en plus convaincu que nous
sommes une nation égoïste, que nous n'avons au cœur que
les intérêts anglais, que nous n'appuierons jamais, ou bien
plus, que nous ferons tous nos efforts pour empêcher, tout
projet calculé pour rendre des bienfaits généraux, à moins qu'il
ne soit d'origine anglaise, exécuté par entreprise anglaise et
spécialement avantageux pour les intérêts anglais. Tant que
le gouvernement est dominé par un esprit semblable, nous
ne pouvons attendre de la sympathie de la part des nations
étrangères. Heureusement le peuple en général ne s'incline
pas devant ces plaisanteries avec ce qui est bon et juste, et
tant que les affaires de ce pays sont menées par cette politique
égoïste et exclusive, particulièrement palmerstonienne, il est
de notre devoir de protester contre l'opinion qui croirait que
cette politique est notre politiqué nationale. Elle a commencé et
elle finira avec lord Palmerston, et on comprend cela si bien
que le système actuel passe sous le nom de système de lord
Palmerston. -
On voit que les opinions du Morning Herald sont
tout à fait d'accord avec celles qu'ont exprimées le
Morning Chronicle et le Daily News. Nous sommes
très-touchés de cet appui que nous prêtent les grands
journaux de Londres.
G. WAGENER.
a DIE ZEIT » DE BERLIN
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Temps (die Zeit), journal allemand de Berlin, public
deux articles remarquables sur le canal de Suez. Le premier,
contenu dans le n° du 3 octobre, après quelques paroles d'in-
troduction sur le besoin, ressenti dès la plus haute antiquité,
d'une relation plus intime et d'un échange bien organisé entre
l'Occident et l'Orient, donne un aperçu de l'histoire du canal,
depuis les premières tentatives des Pharaons jusqu'aux der-
niers travaux de la Commission internationale et les efforts
de M. de Lesseps, pour réaliser de la manière la plus parfaite
cet éternel desideratum du monde occidental.
Le second article du 4 octobre traite des dispositions des
X.
» ment pareil, comme absolument indigne de nous et de notre
» pays. » Nous laissons à l'organe du gouvernement le soin de
réconcilier ces sentiments justes et libéraux avec la déclaration
faite par lord Palmerston en réponse à M. Berkeley.
» Les insinuations contre le caractère et les motifs de
M. de Lesseps faites par lord Palmerston, et justement répu-
diées avec indignation par les amis de ce gentleman et le grand
nombre d'hommes honorables ses collaborateurs , ne sont
qu'un exemple de cette légèreté des assertions et des accusa-
tions qui sacrifie l'honneur des hommes pour détourner l'at-
tention de la Chambre des communes des mérites réels d'une
affaire. Quel que doive être le résultat des efforts de M. de
Lesseps, il a identifié son nom avec un projet sérieusement
défendu par quelques-uns des ingénieurs les plus éminents de
l'Angleterre et de l'étranger. Ce projet peut être impraticable
ou non rémunératoire; mais il n'est certainement pas de ceux
qui méritent le nom d'attrape-nigauds (bubble), ou qui
doivent attirer à leurs défenseurs l'accusation de fraude inten-
tionnée ou de spéculation illicite.
» En déclarant que l'opposition du gouvernement était uni-
quement fondée sur des jalousies politiques, et en jetant ainsi
le gant, il a provoqué l'opposition de la France et des autres
nations à tous h5 projets à venir, dans lesquels le capital
anglais pourra s'engager avec avantage ou qui pourront servir
les intérêts de l'Angleterre. Il a ajouté ainsi une nouvelle
amertume à cet antagonisme et à ces dangereuses intrigues
et luttes d'influence qui ont tant discrédité en Orient la diplo-
matie de l'Angleterre aussi bien que celle des autres puissances.
Nous insistons avec d'autant plus de force sur ce point, qu'il
y a d'autres projets de la plus haute importance pour la
Grande-Bretagne soumis à la Porte, et près d'être exécutés,
qui auront maintenant à combattre l'hostilité avouée ou
secrète de la France et des autres Etats, naturellement
stimulés et excités par cette déclaration du Premier Ministre. Il
Nous nous félicitons qu'un recueil aussi justement
estimé que la Quarterly Review s'exprime comme nous
venons de le voir sur la politique de lord Palmerston
dans la question du canal de Suez, et nous nous plaisons
à croire, après ses déclarations et celles de la Revue
iVEdimbourg, qu'il n'y a pas en Angleterre un esprit
sensé et impartial qui ne pense comme ces deux revues.
Mais il est quelques points techniques où nous ne serions
pas également d'accord avec la Quart erly Review. Nous
ne croyons pas devoir insister pour le moment sur ces
dissentiments. Il nous suffira de dire que l'auteur semble
n'avoir sous les yeux et ne connaître que le premier
volume de nos documents, celui de 1855. Du moins
c'est le seul qu'il cite. Evidemment, depuis cette époque,
la question a fait bien des progrès ; et il serait inutile
de recommencer avec la Quarterly Review la discussion
que nous avons eue avec la Revue d'Édimbourg. Après
deux ans, cette discussion serait désormais sans objet.
G. WAGENER.
LE MORNING HERALD
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Morning Herald publie un article intitulé : « Iso-
lement de l'Angleterre , , et dans lequel on blâme sévè-
rement toute la politique de lord Palmerston, qui est
cause que les sympathies des nations étrangères com-
mencent à s'éloigner de plus en plus de l'Angleterre.
Nous reproduisons ici le passage de cet article con-
cernant particulièrement le percement de l'isthme de
Suez :
« La question du canal de Suez a été soumise au public. Il
promet, s'il est praticable , de satisfaire à un des plus grands
besoins de l'époque. Il a le défaut, aux yeux de certains hommes
politiques, d'être d'origine étrangère. Ainsi, bien que cette en-
treprise soit très-avantageuse pour les intérêts de l'Angleterre
et ceux du monde en général, tout le poids de l'influence an-
glaise est mis en jeu pour l'empêcher. Depuis quinze ans
déjà elle est toujours ajournée. Lord Palmerston lui-même,
dans la Chambre des Communes, a refusé son appui, d'abord
à cause du danger de la séparation de l'Egypte d'avec la Tur.
quie , et ensuite à cause de quelque danger mystérieux pour
la politique traditionnelle de l'Angleterre. Si le noble lord
avait déclaré que les difficultés techniques fussent trop grandes
et les frais de construction trop énormes pour faire espérer
un revenu suffisant, s'il en avait appelé à la déclaration de
M. Robert Stephenson , certainement cet avis aurait suffi aux
capitalistes anglais. Mais par cette proclamation en public
d'une opposition de l'Etat, les puissances continentales sont
poussées à une persistance plus résolue dans ce projet, tandis
que tout étranger est de plus en plus convaincu que nous
sommes une nation égoïste, que nous n'avons au cœur que
les intérêts anglais, que nous n'appuierons jamais, ou bien
plus, que nous ferons tous nos efforts pour empêcher, tout
projet calculé pour rendre des bienfaits généraux, à moins qu'il
ne soit d'origine anglaise, exécuté par entreprise anglaise et
spécialement avantageux pour les intérêts anglais. Tant que
le gouvernement est dominé par un esprit semblable, nous
ne pouvons attendre de la sympathie de la part des nations
étrangères. Heureusement le peuple en général ne s'incline
pas devant ces plaisanteries avec ce qui est bon et juste, et
tant que les affaires de ce pays sont menées par cette politique
égoïste et exclusive, particulièrement palmerstonienne, il est
de notre devoir de protester contre l'opinion qui croirait que
cette politique est notre politiqué nationale. Elle a commencé et
elle finira avec lord Palmerston, et on comprend cela si bien
que le système actuel passe sous le nom de système de lord
Palmerston. -
On voit que les opinions du Morning Herald sont
tout à fait d'accord avec celles qu'ont exprimées le
Morning Chronicle et le Daily News. Nous sommes
très-touchés de cet appui que nous prêtent les grands
journaux de Londres.
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a DIE ZEIT » DE BERLIN
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Temps (die Zeit), journal allemand de Berlin, public
deux articles remarquables sur le canal de Suez. Le premier,
contenu dans le n° du 3 octobre, après quelques paroles d'in-
troduction sur le besoin, ressenti dès la plus haute antiquité,
d'une relation plus intime et d'un échange bien organisé entre
l'Occident et l'Orient, donne un aperçu de l'histoire du canal,
depuis les premières tentatives des Pharaons jusqu'aux der-
niers travaux de la Commission internationale et les efforts
de M. de Lesseps, pour réaliser de la manière la plus parfaite
cet éternel desideratum du monde occidental.
Le second article du 4 octobre traite des dispositions des
X.
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