Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 octobre 1857 10 octobre 1857
Description : 1857/10/10 (A2,N32). 1857/10/10 (A2,N32).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530631v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UN.ION DES DEUX MERS. 421
quines tentatives faites par le ministre anglais à Constanti-
nople pour empêcher l'accomplissement de cette grande
œuvre.
-« Mais il n'en est pas moins vraiment étrange que lord Pal-
merston, chef d'un gouvernement libéral en Angleterre, pre-
mier conseiller d'une souveraine qui a de vastes possessions
dans les Indes, des colonies importantes en Australie, et qui
cherche, dans un intérêt utile, à étendre son influence en
Chine, se laisse aveugler par des considérations étroites au
point de se poser en adversaire du canal de Suez. Le gouver-
nement de ce pays, que ne donnerait-il pas dans ce moment,
s'il pouvait expédier quelques milliers' de soldats aux Indes
par une route abrégeant de 8,000 milles le voyage de Liver-
pool et Londres à Bombay? Dire que « la politique immuable
de FAngloteri-e ) s'oppose à une voie qui amènerait ce résul-
tat, c'est plaisanter avec une grande question, et faire insulte
au bon sens du peuple anglais. Il est assurément de l'intérêt
de ce pays de conserver nos possessions de l'Inde; en consé-
quence il lui importe d'avoir les voies de communication les
plus expéditives avec ce grand empire. Si IL la politique im-
muable de l'Angleterre » s'oppose à l'accomplissement de ce
grand résultat, que ses intérêts soient alors consultés et étudiés,
au risque même d'envoyer la « politique immuable" au même,
rebut où taut d'absurdités aussi imposantes par leur nom et
non moins désastreuses par leurs effets ont été rejetées de-
puis longtemps. -
« Suivant les déclarations de lord Palmerston, son argument
principal pour s'opposer depuis quinze ans à l'établissement
du canal est que_ce canal « rendrait plus facile la séparation
de l'Egypte d'avec la Turquie. » Il n'est pas facile de voir
pourquoi une communication qui aurait pour effet presque
immédiat de donner plus de valeur à l'Egypte et d'offrir à la
Porte de plus grandes facilités pour faire respecter sa souve-
raineté serait un moyen de rendre la séparation plus facile.
Si la facilité de voyager à travers le désert de Péluse à Suez
doit être considérée comme dangereuse pour les rapports entre
l'Egypte et la Turquie, que faudra-t-il dire alors du chemin
de fer d'Alexandrie à Suez? Si la rapidité du transit d'Europe
en Asie est regardée comme un danger pour l'intégrité' des
possessions du Sultan en Afrique, alors le gouvernement turc
ne gardera assurément pas longtemps sa souveraineté sur les
provinces du Vice-roi, une fois que le chemin de fer du Caire
a Suez sera achevé.
» Mais, dit-on, les nations de la Méditerranée pourraient
envoyer des flottes à travers le canal et surprendre nos posses-
sions de l'Inde. Ces craintes sont vaines; car le canal sera
placé sous la protection commune de toutes les puissances
européennes; et à notre époque des télégraphes et des chemins
de fer, les surprises et les expéditions inattendues sont deve-
nues des impossibilités. Il est absurde aussi de supposer à un
Etat voisin de la Méditerranée la velléité d'opérer une descente
, à Bombay ou de piller le trésor de Calcutta! Il est possible que
la neutralité du canal puisse être violée en temps de guerre;
mais le gouvernement d'Egypte a prouvé par sa conduite, de-
puis que la route de l'Overland existe, que l'on pourra se re-
poser sur sa parfaite impartialité et l'exécution consciencieuse
des engagements pris par le Vice-roi. Lors de la guerre avec la
Russie, il a laissé passer deux régiments de cavalerie à travers
le désert, et on annonce qu'il vient de consentir au transport
de quelques centaines d'hommes par le chemin de fer dA-
lexandrie à Suez.
» Nous espérons sincèrement, pour l'honneur de ce pays,
que le monde n'entendra plus parler des indignes intrigues de
notre ministre à Constantinople, ni de l'absurde fiction de « la
politique immuable de l'Angleterre, a par rapport à cette
noble et utile entreprise de la canalisation de l'isthme de Suez.
Des diplomates et des politiques pourront, pendant un temps,
empêcher l'accomplissement de ce grand projet; mais sur-
viendront d'autres hommes d'État d'un esprit éclairé et de
principes intelligents, qui, ayant le courage de ne pas tenir
compte des considérations égoïstes et surannées, se rallieront
à l'opinion unanime exprimée par les négociants de Londres,
qui pensent que « le canal sera extrêmement avantageux pour
« les intérêts commerciaux de la Grande-Bretagne. «
Cet article du Morning-Chronicle, si loyal et si con-
cluant, afrappé toute la presse française; et les principaux
journaux de Paris l'ont reproduit dans leurs colonnes.
Le Moniteur universel en donnait les principaux passa-
ges dans son numéro du 26 septembre. Pour notre part,
nous ne pouvons que remercier le Morning-Chronicle de
l'appui qu'il nous prête si chaleureusement; et nous
croyons que le sentiment exprimé par ce journal, appuyé
sur les résolutions de vingt meetings, est le reflet très-
exact de l'opinion publique en Angleterre.
G. WAGENER,
L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE NAPLES
ET LE CANAL DE SUEZ.
Nous avons sous les yeus un mémoire relatif au per-
cement de l'isthme de Suez , qui a été lu par M. Giovanni
Cenni, à l'Académie des sciences de Naples, dans la
séance du mois de juin. L'auteur donne un aperçu suc-
cinct mais très-complet sur les travaux concernant le
projet du canal , exécutés depuis 1798 jusqu'à la con-
cession accordée par le Vice-roi d'Egypte à M. Ferdinand
de Lesseps. Il démontre ensuite en quelques mots l'in-
suffisance des chemins de fer pour le transport des mar-
chandises générales; et il traite à la fin de son mémoire
de l'opposition anglaise, qu'il combat par les arguments
les plus forts. Ce savant mémoire se termine ainsi :
« L'Angleterre a-t-elle peur que la propagation des lumières
de la civilisation puisse compromettre ou amoindrir son in-
fluence dans ses possessions les plus importantes? Mais si
la raison politique et la sagesse de ses gouvernements ont su
conserver à la mère patrie le Canada, pays incontestablement
civilisé, par des lois bienveillantes et faites pour satisfaire à
tous les besoins locaux ; si elle a su établir sur des bases ana-
logues l'administration de ses autres colonies et de l'immense
Australie destinée à un développement infini et rapide, cette
intelligence politique et pratique ne saurait lui manquer pour
les possessions asiatiques, où la transformation sera nécessai-
rement très-lente, parce qu'il faut vaincre les anciennes ha-
bitudes des populations et les croyances invétérées, auxquelles
elles sont attachées avec ténacité. D'un autre côté, on ne peut
croire qu'une nation illustre et généreuse puisse jamais s'op-
poser aux progrès de la civilisation, elle qui a si bien mérité
de l'humanité par l'émancipation des nègres de ses colonies
en dédommageant les propriétaires, et qui a prodigué tant
d'efforts pour que son noble exemple fût suivi partout à
l'honneur de l'esprit humain. Nous n'ignorons pas que l'école
des économistes anglais a la tendance de subordonner les
principes de la science économique à l'état social de leur pays;
mais en faisant même une large part à cette tendance égoïste
quines tentatives faites par le ministre anglais à Constanti-
nople pour empêcher l'accomplissement de cette grande
œuvre.
-« Mais il n'en est pas moins vraiment étrange que lord Pal-
merston, chef d'un gouvernement libéral en Angleterre, pre-
mier conseiller d'une souveraine qui a de vastes possessions
dans les Indes, des colonies importantes en Australie, et qui
cherche, dans un intérêt utile, à étendre son influence en
Chine, se laisse aveugler par des considérations étroites au
point de se poser en adversaire du canal de Suez. Le gouver-
nement de ce pays, que ne donnerait-il pas dans ce moment,
s'il pouvait expédier quelques milliers' de soldats aux Indes
par une route abrégeant de 8,000 milles le voyage de Liver-
pool et Londres à Bombay? Dire que « la politique immuable
de FAngloteri-e ) s'oppose à une voie qui amènerait ce résul-
tat, c'est plaisanter avec une grande question, et faire insulte
au bon sens du peuple anglais. Il est assurément de l'intérêt
de ce pays de conserver nos possessions de l'Inde; en consé-
quence il lui importe d'avoir les voies de communication les
plus expéditives avec ce grand empire. Si IL la politique im-
muable de l'Angleterre » s'oppose à l'accomplissement de ce
grand résultat, que ses intérêts soient alors consultés et étudiés,
au risque même d'envoyer la « politique immuable" au même,
rebut où taut d'absurdités aussi imposantes par leur nom et
non moins désastreuses par leurs effets ont été rejetées de-
puis longtemps. -
« Suivant les déclarations de lord Palmerston, son argument
principal pour s'opposer depuis quinze ans à l'établissement
du canal est que_ce canal « rendrait plus facile la séparation
de l'Egypte d'avec la Turquie. » Il n'est pas facile de voir
pourquoi une communication qui aurait pour effet presque
immédiat de donner plus de valeur à l'Egypte et d'offrir à la
Porte de plus grandes facilités pour faire respecter sa souve-
raineté serait un moyen de rendre la séparation plus facile.
Si la facilité de voyager à travers le désert de Péluse à Suez
doit être considérée comme dangereuse pour les rapports entre
l'Egypte et la Turquie, que faudra-t-il dire alors du chemin
de fer d'Alexandrie à Suez? Si la rapidité du transit d'Europe
en Asie est regardée comme un danger pour l'intégrité' des
possessions du Sultan en Afrique, alors le gouvernement turc
ne gardera assurément pas longtemps sa souveraineté sur les
provinces du Vice-roi, une fois que le chemin de fer du Caire
a Suez sera achevé.
» Mais, dit-on, les nations de la Méditerranée pourraient
envoyer des flottes à travers le canal et surprendre nos posses-
sions de l'Inde. Ces craintes sont vaines; car le canal sera
placé sous la protection commune de toutes les puissances
européennes; et à notre époque des télégraphes et des chemins
de fer, les surprises et les expéditions inattendues sont deve-
nues des impossibilités. Il est absurde aussi de supposer à un
Etat voisin de la Méditerranée la velléité d'opérer une descente
, à Bombay ou de piller le trésor de Calcutta! Il est possible que
la neutralité du canal puisse être violée en temps de guerre;
mais le gouvernement d'Egypte a prouvé par sa conduite, de-
puis que la route de l'Overland existe, que l'on pourra se re-
poser sur sa parfaite impartialité et l'exécution consciencieuse
des engagements pris par le Vice-roi. Lors de la guerre avec la
Russie, il a laissé passer deux régiments de cavalerie à travers
le désert, et on annonce qu'il vient de consentir au transport
de quelques centaines d'hommes par le chemin de fer dA-
lexandrie à Suez.
» Nous espérons sincèrement, pour l'honneur de ce pays,
que le monde n'entendra plus parler des indignes intrigues de
notre ministre à Constantinople, ni de l'absurde fiction de « la
politique immuable de l'Angleterre, a par rapport à cette
noble et utile entreprise de la canalisation de l'isthme de Suez.
Des diplomates et des politiques pourront, pendant un temps,
empêcher l'accomplissement de ce grand projet; mais sur-
viendront d'autres hommes d'État d'un esprit éclairé et de
principes intelligents, qui, ayant le courage de ne pas tenir
compte des considérations égoïstes et surannées, se rallieront
à l'opinion unanime exprimée par les négociants de Londres,
qui pensent que « le canal sera extrêmement avantageux pour
« les intérêts commerciaux de la Grande-Bretagne. «
Cet article du Morning-Chronicle, si loyal et si con-
cluant, afrappé toute la presse française; et les principaux
journaux de Paris l'ont reproduit dans leurs colonnes.
Le Moniteur universel en donnait les principaux passa-
ges dans son numéro du 26 septembre. Pour notre part,
nous ne pouvons que remercier le Morning-Chronicle de
l'appui qu'il nous prête si chaleureusement; et nous
croyons que le sentiment exprimé par ce journal, appuyé
sur les résolutions de vingt meetings, est le reflet très-
exact de l'opinion publique en Angleterre.
G. WAGENER,
L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE NAPLES
ET LE CANAL DE SUEZ.
Nous avons sous les yeus un mémoire relatif au per-
cement de l'isthme de Suez , qui a été lu par M. Giovanni
Cenni, à l'Académie des sciences de Naples, dans la
séance du mois de juin. L'auteur donne un aperçu suc-
cinct mais très-complet sur les travaux concernant le
projet du canal , exécutés depuis 1798 jusqu'à la con-
cession accordée par le Vice-roi d'Egypte à M. Ferdinand
de Lesseps. Il démontre ensuite en quelques mots l'in-
suffisance des chemins de fer pour le transport des mar-
chandises générales; et il traite à la fin de son mémoire
de l'opposition anglaise, qu'il combat par les arguments
les plus forts. Ce savant mémoire se termine ainsi :
« L'Angleterre a-t-elle peur que la propagation des lumières
de la civilisation puisse compromettre ou amoindrir son in-
fluence dans ses possessions les plus importantes? Mais si
la raison politique et la sagesse de ses gouvernements ont su
conserver à la mère patrie le Canada, pays incontestablement
civilisé, par des lois bienveillantes et faites pour satisfaire à
tous les besoins locaux ; si elle a su établir sur des bases ana-
logues l'administration de ses autres colonies et de l'immense
Australie destinée à un développement infini et rapide, cette
intelligence politique et pratique ne saurait lui manquer pour
les possessions asiatiques, où la transformation sera nécessai-
rement très-lente, parce qu'il faut vaincre les anciennes ha-
bitudes des populations et les croyances invétérées, auxquelles
elles sont attachées avec ténacité. D'un autre côté, on ne peut
croire qu'une nation illustre et généreuse puisse jamais s'op-
poser aux progrès de la civilisation, elle qui a si bien mérité
de l'humanité par l'émancipation des nègres de ses colonies
en dédommageant les propriétaires, et qui a prodigué tant
d'efforts pour que son noble exemple fût suivi partout à
l'honneur de l'esprit humain. Nous n'ignorons pas que l'école
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