Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1857 25 septembre 1857
Description : 1857/09/25 (A2,N31). 1857/09/25 (A2,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530630f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 399
Telle est la situation des choses au 25 août. Mais au 1er oc-
tobre-prochain et conformèment aux ordres du Vice-roi, les
rails seront posés jusqu'à la tranchée d'Awébed, èt la voie
ferrée sera allongée de Il milles anglais, et le chemin de fer
ouvert aux voyageurs de l'Inde jusqu'au n° 12 de la route de
poste.
La station d'Atvébed du chemin de fer n'est séparée du
n° 12 de la route de poste que par cinq milles anglais du che-
min sur terrain solide.
Les voitures de poste franchissent cette
distance avec les voyageurs en. , 1 heure
Après être venues de Suez au n° 12 en.. 4 —
De la station d'Awébed à Alexandrie en. 8 heures 1/2
Temps effectif. 13 heures 1/2
Distance entre les convois et repos au
Caire, , , , , , , , ., 12-
Total. 25 heures 1/2
Il résulté de ce qui précède qu au 1er octobre, les malles de
l'Inde et de l'Australie pourront être transportées de Suez à
Alexandrie en moins de trente heures au lieu de soixante
heures qui étaient nécessaires avant qu'on utilisât la partie
achevée du chemin de fer du Caire à Suez.
Trois grands avantages pourront en être retirés immédiate-
ment :
1° Réduction de moitié du temps de transit de Suez à
Alexandrie.
2° Diminution des deux tiers au moins des frais considéra-
bles des transports par chameaux.
3° Suppression possible des onze premières postes de l'an-
cienne route, c'est-à-dire d'environ 250 chevaux, et des
fortes dépenses qu'entraînait leur entretien dans le désert.
Nous empruntons an Constitutionnel du 13 sep-
tembre la correspondance suivante de Cartoum ; elle
nous intéresse à bien des égards :
« On se rappelle, dit le Constitutionnel, que, dans les pre-
miers mois de cette année, le Vice-roi d'Egypte se trouvait
dans ses États du Soudan, où il s'occupait à réorganiser l'ad-
ministration du pays sur des bases nouvelles, afin de faire
cesser l'oppression qui, depuis le temps de la conquête du
pays par Méhémet-Ali, pesait sur les populations. On se rap-
pelle également que, depuis le retour du Vice-roi au
Caire" on avait fait courir, jusqu'en Europe, le bruit
qu'Arakel-Bey, un chrétien nommé gouverneur du Soudan,
avait péri, victime du fanatisme des habitants. Une lettre,
que nous avons reçue et que nous publions, prouve que nous
étions bien informés lorsque nous avons démenti ce bruit.
Loin qu'il ait été fondé, il résulte, au contraire, de notre cor-
respondance que le gouverneur a surmonté aisément les. diffi-
cultés que son administration réformatrice devait nécessaire-
ment rencontrea au début. »
Cartoum, Sennaar, avril 1857.
Les réformes décrétées par le Vice-roi d'Egypte se poursui-
vent ici avec suite et fermeté. Notre gouverneur, Arakel-Bey,
montre un dévouement digne d'éloge et bien nouveau c hez un
chef de l'administration de cette partie si reculée des États du
Vice-roi. Sa tâche n'est pas aisée. Les ordonnances du Vice-roi
embrassent à la fois l'administration, les contributions et l'ar-
mée. Un nouveau cadastre des terres cultivées et qui peuvent
supporter l'impôt, une nouvelle répartition des charges entre
les contribuables, une diminution générale de l'impôt, des rè-
glements. pour fuœr III population au sol,, lui assurer la jouis-
sance des produits, rappeler et rassurer ceux des habitants
que les exactions avaient éloignés du pays ; enfin la constitu-
tion de la commune, et son administration par elle-même: tel
est l'ensemble des réformes administratives que le Vice-roi a
ordonnées. Quant à l'armée, il a voulu qu'elle fût, autant que
possible, recrutée, en partie, par les habitants du pays, évi-
tant ainsi deux genres d'abus : celui qui consistait à enlever
les recrues à leurs foyers pour les transporter en Égypte, loin
de tous leurs proches ; et celui d'imposer à ses États de
l'Afrique intérieure un trop grand nombre de soldats d'une
race étrangère, disposée à se comporter comme en pays con-
quis.
Toutes ces améliorations sont abordées simultanément par
le gouverneur.
La réforme du système des impôts est ce qu'il y a de plus
difficile à réorganiser, à cause de la mauvaise volonté des
cheiks, ou chefs de village, qui ne voient pas sans résistance
la diminution du pouvoir arbitraire qu'ils exerçaient autrefois
pour la levée des contributions, et qui était pour eux une
source de profits. Le Vice-roi avait une intention excellente,
quand il décidait que l'administration interviendrait le moins
possible dans la répartition de l'impôt, et qu'on l'abandonne-
rait aux délégués et notables des communes. Ce système ne
pourra être appliqué dans toute son étendue. Tout en mainte-
nant le principe de l'administration de la commune par elle-*
même, il conviendra, en attendant qu'elle ait fait son éduca-
tion, de la diriger au moyen d'agents du gouvernement. Mais
on les prendra dans le civil, pour éviter qu'ils n'apportent
dans leurs rapports avec les habitants la roideur et le pen-
chant à l'oppression qui caractérisent souvent le militaire.
D'après les ordres du Vice-roi on recrute à Cartoum un
bataillon de volontaires levés dans le pays. Fait inouï dans ces
contrées, on trouve des engagés en grand nombre. Il est vrai
qu'à l'imitation de ce qui se fait actuellement en Egypte, on a
grand soin des soldats ; ils sont bien logés, bien vêtus et bien
nourris. Leur uniforme est blanc avec le collet, les revers et
la ceinture rouges. Les jeunes négrillons font un effet très-
pittoresque. Ils paraissent eux-mêmes enchantés d'avoir une
tournure si militaire; et lorsqu'ils passent dans le bazar de
Cartoum, ils reçoivent les applaudissements des vétérans et
font l'admiration des fellahs. Le Soudan, depuis cette réorga-
nisation, présente une force qu'il n'a jamais eue; et les Abys-
siniens qui, disait-on, l'année dernière, se disposaient à des-
cendre de leurs montagnes sur nos frontières, montrent des
dispositions beaucoup plus pacifiques.
S. A. le Vice-roi a ordonné deformer un conseil, composé des
vingt principaux cheiks du pays, pour discuter, tous les mois,
- sur tous les besoins du pays.
La grande affaire pour la prospérité et la civilisation du
pays sera l'établissement de voies promptes et régulières de
communication pour l'écoulement des produits. L'avenir du
Soudan est dans le creusement d'un canal de Corosko à Ber-
ber. Entre ces deux points, le Nil fait un immense détour, et,'
indépendamment de la longueur de son parcours, il n'est pas
partout navigable. Le canal dont je parle, formerait comme la
corde d'un grand arc, couperait en droite ligne un désert et le
vivifierait. S'il pouvait être complété par une bonne route et
surtout par un chemin de fer qui irait de Berber à Souakiri,
sur la mer Rouge, le Soudan pourrait devenir le centre d'un
commerce immense. Le coton croît ici naturellement. Il ne
coûte guère en ce moment que 2 fr. 50 c. le quintal. L'ardfb
de froment, qui vaut quatre-vingts piastres à la Mecque, M
coûte ici que soixante paras. Je ne vous parle pas de tant
d'autres articles de comtnerce qui seraient créés par la facilité
Telle est la situation des choses au 25 août. Mais au 1er oc-
tobre-prochain et conformèment aux ordres du Vice-roi, les
rails seront posés jusqu'à la tranchée d'Awébed, èt la voie
ferrée sera allongée de Il milles anglais, et le chemin de fer
ouvert aux voyageurs de l'Inde jusqu'au n° 12 de la route de
poste.
La station d'Atvébed du chemin de fer n'est séparée du
n° 12 de la route de poste que par cinq milles anglais du che-
min sur terrain solide.
Les voitures de poste franchissent cette
distance avec les voyageurs en. , 1 heure
Après être venues de Suez au n° 12 en.. 4 —
De la station d'Awébed à Alexandrie en. 8 heures 1/2
Temps effectif. 13 heures 1/2
Distance entre les convois et repos au
Caire, , , , , , , , ., 12-
Total. 25 heures 1/2
Il résulté de ce qui précède qu au 1er octobre, les malles de
l'Inde et de l'Australie pourront être transportées de Suez à
Alexandrie en moins de trente heures au lieu de soixante
heures qui étaient nécessaires avant qu'on utilisât la partie
achevée du chemin de fer du Caire à Suez.
Trois grands avantages pourront en être retirés immédiate-
ment :
1° Réduction de moitié du temps de transit de Suez à
Alexandrie.
2° Diminution des deux tiers au moins des frais considéra-
bles des transports par chameaux.
3° Suppression possible des onze premières postes de l'an-
cienne route, c'est-à-dire d'environ 250 chevaux, et des
fortes dépenses qu'entraînait leur entretien dans le désert.
Nous empruntons an Constitutionnel du 13 sep-
tembre la correspondance suivante de Cartoum ; elle
nous intéresse à bien des égards :
« On se rappelle, dit le Constitutionnel, que, dans les pre-
miers mois de cette année, le Vice-roi d'Egypte se trouvait
dans ses États du Soudan, où il s'occupait à réorganiser l'ad-
ministration du pays sur des bases nouvelles, afin de faire
cesser l'oppression qui, depuis le temps de la conquête du
pays par Méhémet-Ali, pesait sur les populations. On se rap-
pelle également que, depuis le retour du Vice-roi au
Caire" on avait fait courir, jusqu'en Europe, le bruit
qu'Arakel-Bey, un chrétien nommé gouverneur du Soudan,
avait péri, victime du fanatisme des habitants. Une lettre,
que nous avons reçue et que nous publions, prouve que nous
étions bien informés lorsque nous avons démenti ce bruit.
Loin qu'il ait été fondé, il résulte, au contraire, de notre cor-
respondance que le gouverneur a surmonté aisément les. diffi-
cultés que son administration réformatrice devait nécessaire-
ment rencontrea au début. »
Cartoum, Sennaar, avril 1857.
Les réformes décrétées par le Vice-roi d'Egypte se poursui-
vent ici avec suite et fermeté. Notre gouverneur, Arakel-Bey,
montre un dévouement digne d'éloge et bien nouveau c hez un
chef de l'administration de cette partie si reculée des États du
Vice-roi. Sa tâche n'est pas aisée. Les ordonnances du Vice-roi
embrassent à la fois l'administration, les contributions et l'ar-
mée. Un nouveau cadastre des terres cultivées et qui peuvent
supporter l'impôt, une nouvelle répartition des charges entre
les contribuables, une diminution générale de l'impôt, des rè-
glements. pour fuœr III population au sol,, lui assurer la jouis-
sance des produits, rappeler et rassurer ceux des habitants
que les exactions avaient éloignés du pays ; enfin la constitu-
tion de la commune, et son administration par elle-même: tel
est l'ensemble des réformes administratives que le Vice-roi a
ordonnées. Quant à l'armée, il a voulu qu'elle fût, autant que
possible, recrutée, en partie, par les habitants du pays, évi-
tant ainsi deux genres d'abus : celui qui consistait à enlever
les recrues à leurs foyers pour les transporter en Égypte, loin
de tous leurs proches ; et celui d'imposer à ses États de
l'Afrique intérieure un trop grand nombre de soldats d'une
race étrangère, disposée à se comporter comme en pays con-
quis.
Toutes ces améliorations sont abordées simultanément par
le gouverneur.
La réforme du système des impôts est ce qu'il y a de plus
difficile à réorganiser, à cause de la mauvaise volonté des
cheiks, ou chefs de village, qui ne voient pas sans résistance
la diminution du pouvoir arbitraire qu'ils exerçaient autrefois
pour la levée des contributions, et qui était pour eux une
source de profits. Le Vice-roi avait une intention excellente,
quand il décidait que l'administration interviendrait le moins
possible dans la répartition de l'impôt, et qu'on l'abandonne-
rait aux délégués et notables des communes. Ce système ne
pourra être appliqué dans toute son étendue. Tout en mainte-
nant le principe de l'administration de la commune par elle-*
même, il conviendra, en attendant qu'elle ait fait son éduca-
tion, de la diriger au moyen d'agents du gouvernement. Mais
on les prendra dans le civil, pour éviter qu'ils n'apportent
dans leurs rapports avec les habitants la roideur et le pen-
chant à l'oppression qui caractérisent souvent le militaire.
D'après les ordres du Vice-roi on recrute à Cartoum un
bataillon de volontaires levés dans le pays. Fait inouï dans ces
contrées, on trouve des engagés en grand nombre. Il est vrai
qu'à l'imitation de ce qui se fait actuellement en Egypte, on a
grand soin des soldats ; ils sont bien logés, bien vêtus et bien
nourris. Leur uniforme est blanc avec le collet, les revers et
la ceinture rouges. Les jeunes négrillons font un effet très-
pittoresque. Ils paraissent eux-mêmes enchantés d'avoir une
tournure si militaire; et lorsqu'ils passent dans le bazar de
Cartoum, ils reçoivent les applaudissements des vétérans et
font l'admiration des fellahs. Le Soudan, depuis cette réorga-
nisation, présente une force qu'il n'a jamais eue; et les Abys-
siniens qui, disait-on, l'année dernière, se disposaient à des-
cendre de leurs montagnes sur nos frontières, montrent des
dispositions beaucoup plus pacifiques.
S. A. le Vice-roi a ordonné deformer un conseil, composé des
vingt principaux cheiks du pays, pour discuter, tous les mois,
- sur tous les besoins du pays.
La grande affaire pour la prospérité et la civilisation du
pays sera l'établissement de voies promptes et régulières de
communication pour l'écoulement des produits. L'avenir du
Soudan est dans le creusement d'un canal de Corosko à Ber-
ber. Entre ces deux points, le Nil fait un immense détour, et,'
indépendamment de la longueur de son parcours, il n'est pas
partout navigable. Le canal dont je parle, formerait comme la
corde d'un grand arc, couperait en droite ligne un désert et le
vivifierait. S'il pouvait être complété par une bonne route et
surtout par un chemin de fer qui irait de Berber à Souakiri,
sur la mer Rouge, le Soudan pourrait devenir le centre d'un
commerce immense. Le coton croît ici naturellement. Il ne
coûte guère en ce moment que 2 fr. 50 c. le quintal. L'ardfb
de froment, qui vaut quatre-vingts piastres à la Mecque, M
coûte ici que soixante paras. Je ne vous parle pas de tant
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