Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX HIERS. 3G7
de Suez, et à M. Ferd. de Lesseps, l'infatigable promoteur de
Cette grande entreprise. Je vous enverrai ce toast à la pre-
m ière occasion. »
Nous remercions notre correspondant de Hollande et
M. Conrad d'une bienveillance si chaleureuse et si sym-
pathique. Ce discours aura du retentissement en Hol-
lande, où l'opinion publique s'est vivement émue des
déclarations de lord Palmerston, et où l'on apprécie
aussi bien que nulle part ailleurs l'importance de la
communication nouvelle.
ERNEST DESPLACES.
TRIESTE ET LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette de Tnestc, organe du Lloyd autrichien,
du 27 août publie un article fort remarquable que nous
nous faisons un plaisir de reproduire :
« C'est de grand cœur que nous adhérons à cette parole
qui a été prononcée dernièrement sur les bords de la mer
du Nord, savoir : que Trieste ne deviendra une ville du com-
merce universel que lorsqu'elle sera devenue une ville océa-
nique : c'est-à-dire lorsque la Méditerranée, par suite du
canal de Suez, fera partie de l'organisme vivant des eaux
océaniques. A vrai dire, depuis l'existence de notre feuille,
nous avons toujours émis une opinion pareille. Mais, de-
puis l'achèvement de notre chemin de fer, notre conviction
devient plus puissante encore, et nous sommes bien sûrs que
cette route miraculeuse à travers les hauteurs et les précipices
des Alpes doit trouver sa continuation dans le canal gigan-
tesque à travers l'isthme de Suez.
» C'est depuis longtemps que les amis sérieux de cette ville
avaient reconnu que le bassin oriental de la Méditerranée
n'était point un champ suffisant pour les forces de Trieste,
mais que l'océan Indien avec ses bords, avec l'Asie, l'Australie,
la côte orientale de l'Afrique, et avec son centre, les magnifiques
îles de l'Inde orientale, devra devenir l'arène de l'activité de
l'entreprenant Triestin. La seule clef pour cette solution, c'est
le canal de Suez. Si donc nous ne voulons plus prolonger
notre subordination commerciale, nous devons traiter la ques-
tion du canal de Suez comme une question de vie pour nous,
et le poids de l'empire autrichien nous aidera dans nos ten-
dances.
» Nous, de notre côté, nous n'avions jamais attaché une très-
grande importance à la création d'une ligne de paquebots
conduisant de Trieste en Amérique; car nous sommes de l'avis
de nos alliés de la mer du Nord, que pour les relations avec
l'Occident ils ont une avance très-considérable sur nous,
avance que nous avons pour l'Orient. Et que signifierait donc
cette idée d'une Europe centrale à laquelle nous sommes restés
attachés, même pendant les jours les plus tristes, si l'orga-
nisme de la vie de cette Europe centrale n'avait point ses
organes distincts pour les différentes fonctions de sa vie ? Le
partage rationnel du travail entre ces différents organes se fait
même avant que l'Europe centrale soit complétement orga-
nisée dans son intérieur. Brême et Hambourg sont déjà au-
jourd'hui des ports autrichiens, bien que l'union douanière
qui se trouve entre nous soit d'une action gênante sous plu-
sieurs rapports. C'est cela qui donne le droit à l'Autriche, qui
lui impose le devoir de pousser à une meilleure organisation
de l'Europe centrale, au point de vue de l'économie politique;
car autrement l'Autriche n'aurait que les inconvénients de sa
politique commerciale toute libérale; En même temps, il faut
prendre des mesures sérieuses à Suez pour que Trieste
devienne l'organe oriental pour toute l'Europe centrale. Ainsi,
l'organisation de l'Europe centrale, au point de vue de l'éco-
nomie politique, et le canal de Suez sont les deux grandes
questions qui décident de notre avenir. »
Nous aimons à voir des aspirations aussi hautes et des
espérances aussi vives dans un journal de Trieste. Cet
article, entre tant d'autres, prouve avec quelle sympa-
thie les marines de la Méditerranée accueillent notre
entreprise.
L'Austria, revue d'économie politique et organe scmi-
officiel , vient de publier un travail plein de mérite sur
l'importance de la nouvelle voie ferrée qui rallie Trieste
au reste de l'empire autrichien. Cet article, que nous
retrouvons dans la Gazette de Trieste, a produit une
certaine sensation en Autriche, et nous ne pouvons nous
dispenser d'en extraire les quelques passages où il est
fait mention du canal de Suez :
« Le but principal du commerce du monde est encore
aujourd'hui, comme il y a quatre mille ans, la presqu'île de
l'Indus et du Gange. L'Allemagne et l'Autriche possèdent pour
leurs communications avec l'Orient deux routes, le Danube
et la mer.
» Le libre Danube est et restera l'artère de la branche levan-
tine; la branche de l'Inde orientale s'appuiera principalement
sur Trieste. C'est à plusieurs reprises que, lors de l'inaugura-
tion du nouveau chemin de fer, on avait mentionné une entre-
prise qui paraissait rencontrer les sympathies de toutes les
personnes présentes, nous voulons dire la canalisation de
l'isthme de Suez. Mais une abréviation du chemin de Trieste
aux Indes orientales devra pourtant se faire un jour ou
l'autre, et bien que nous n'ayons point à attendre l'inverse de
la révolution commerciale qui a eu lieu à la fin du quinzième
siècle, cette abréviation ne restera point sans effet non plus.
La richesse des produits du sol, l'intelligence industrielle, le
développement matériel et moral, la quantité imposante des
fabriques de l'Autriche et de l'Allemagne, sont autant de ga-
ranties que ces pays joueront un rôle sur un marché qui
s'ouvre à leurs produits les plus importants.
« La mer enrichit » est une vérité bien ancienne. Aussi, la
grande fédération commerciale de 75 millions d'hommes
verra, dans son étroite liaison avec Trieste, plus d'une source
de bénédiction et de prospérité s'ouvrir devant elle. Si l'Au-
triche apporte à cette fédération son commerce déjà fondé avec
l'Orient, elle n'aura pour l'avenir qu'à continuer avec plus
d'énergie la marche qu'elle avait observée jusqu'à présent.
Les villes hanséatiques, de leur côté, ont noué depuis longtemps
des relations avec l'Amérique. Grâce à l'activité des armateurs
des ports de l'Allemagne du Nord, le transit américo-indo-
oriental pourrait facilement être acquis à la ligne Hambourg-
Trieste, qui est presque la même que celle de BrêmeTrieste.
a Les lignes commerciales de l'Amérique aboutissent en
Autriche du nord-ouest, tandis que celles de l'Asie y abou-
tissent du sud-est. Ceci est une vérité qui, comme bien d'autres,
a quelque peine à être reconnue, mais qui finira par se faire
jour. »
On voit qu'à Vienne les sentiments sont les mêmes
qu'à Trieste, et pour notre part nous ne pouvons qu'y
applaudir. Ces grandes conquêtes pacifiques, cette
énergie, ces travaux, ces entreprises, ne doivent que
tourner au profit de la civilisation et de l'humanité.
FRÉDÉRIC SZARVADY.
de Suez, et à M. Ferd. de Lesseps, l'infatigable promoteur de
Cette grande entreprise. Je vous enverrai ce toast à la pre-
m ière occasion. »
Nous remercions notre correspondant de Hollande et
M. Conrad d'une bienveillance si chaleureuse et si sym-
pathique. Ce discours aura du retentissement en Hol-
lande, où l'opinion publique s'est vivement émue des
déclarations de lord Palmerston, et où l'on apprécie
aussi bien que nulle part ailleurs l'importance de la
communication nouvelle.
ERNEST DESPLACES.
TRIESTE ET LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette de Tnestc, organe du Lloyd autrichien,
du 27 août publie un article fort remarquable que nous
nous faisons un plaisir de reproduire :
« C'est de grand cœur que nous adhérons à cette parole
qui a été prononcée dernièrement sur les bords de la mer
du Nord, savoir : que Trieste ne deviendra une ville du com-
merce universel que lorsqu'elle sera devenue une ville océa-
nique : c'est-à-dire lorsque la Méditerranée, par suite du
canal de Suez, fera partie de l'organisme vivant des eaux
océaniques. A vrai dire, depuis l'existence de notre feuille,
nous avons toujours émis une opinion pareille. Mais, de-
puis l'achèvement de notre chemin de fer, notre conviction
devient plus puissante encore, et nous sommes bien sûrs que
cette route miraculeuse à travers les hauteurs et les précipices
des Alpes doit trouver sa continuation dans le canal gigan-
tesque à travers l'isthme de Suez.
» C'est depuis longtemps que les amis sérieux de cette ville
avaient reconnu que le bassin oriental de la Méditerranée
n'était point un champ suffisant pour les forces de Trieste,
mais que l'océan Indien avec ses bords, avec l'Asie, l'Australie,
la côte orientale de l'Afrique, et avec son centre, les magnifiques
îles de l'Inde orientale, devra devenir l'arène de l'activité de
l'entreprenant Triestin. La seule clef pour cette solution, c'est
le canal de Suez. Si donc nous ne voulons plus prolonger
notre subordination commerciale, nous devons traiter la ques-
tion du canal de Suez comme une question de vie pour nous,
et le poids de l'empire autrichien nous aidera dans nos ten-
dances.
» Nous, de notre côté, nous n'avions jamais attaché une très-
grande importance à la création d'une ligne de paquebots
conduisant de Trieste en Amérique; car nous sommes de l'avis
de nos alliés de la mer du Nord, que pour les relations avec
l'Occident ils ont une avance très-considérable sur nous,
avance que nous avons pour l'Orient. Et que signifierait donc
cette idée d'une Europe centrale à laquelle nous sommes restés
attachés, même pendant les jours les plus tristes, si l'orga-
nisme de la vie de cette Europe centrale n'avait point ses
organes distincts pour les différentes fonctions de sa vie ? Le
partage rationnel du travail entre ces différents organes se fait
même avant que l'Europe centrale soit complétement orga-
nisée dans son intérieur. Brême et Hambourg sont déjà au-
jourd'hui des ports autrichiens, bien que l'union douanière
qui se trouve entre nous soit d'une action gênante sous plu-
sieurs rapports. C'est cela qui donne le droit à l'Autriche, qui
lui impose le devoir de pousser à une meilleure organisation
de l'Europe centrale, au point de vue de l'économie politique;
car autrement l'Autriche n'aurait que les inconvénients de sa
politique commerciale toute libérale; En même temps, il faut
prendre des mesures sérieuses à Suez pour que Trieste
devienne l'organe oriental pour toute l'Europe centrale. Ainsi,
l'organisation de l'Europe centrale, au point de vue de l'éco-
nomie politique, et le canal de Suez sont les deux grandes
questions qui décident de notre avenir. »
Nous aimons à voir des aspirations aussi hautes et des
espérances aussi vives dans un journal de Trieste. Cet
article, entre tant d'autres, prouve avec quelle sympa-
thie les marines de la Méditerranée accueillent notre
entreprise.
L'Austria, revue d'économie politique et organe scmi-
officiel , vient de publier un travail plein de mérite sur
l'importance de la nouvelle voie ferrée qui rallie Trieste
au reste de l'empire autrichien. Cet article, que nous
retrouvons dans la Gazette de Trieste, a produit une
certaine sensation en Autriche, et nous ne pouvons nous
dispenser d'en extraire les quelques passages où il est
fait mention du canal de Suez :
« Le but principal du commerce du monde est encore
aujourd'hui, comme il y a quatre mille ans, la presqu'île de
l'Indus et du Gange. L'Allemagne et l'Autriche possèdent pour
leurs communications avec l'Orient deux routes, le Danube
et la mer.
» Le libre Danube est et restera l'artère de la branche levan-
tine; la branche de l'Inde orientale s'appuiera principalement
sur Trieste. C'est à plusieurs reprises que, lors de l'inaugura-
tion du nouveau chemin de fer, on avait mentionné une entre-
prise qui paraissait rencontrer les sympathies de toutes les
personnes présentes, nous voulons dire la canalisation de
l'isthme de Suez. Mais une abréviation du chemin de Trieste
aux Indes orientales devra pourtant se faire un jour ou
l'autre, et bien que nous n'ayons point à attendre l'inverse de
la révolution commerciale qui a eu lieu à la fin du quinzième
siècle, cette abréviation ne restera point sans effet non plus.
La richesse des produits du sol, l'intelligence industrielle, le
développement matériel et moral, la quantité imposante des
fabriques de l'Autriche et de l'Allemagne, sont autant de ga-
ranties que ces pays joueront un rôle sur un marché qui
s'ouvre à leurs produits les plus importants.
« La mer enrichit » est une vérité bien ancienne. Aussi, la
grande fédération commerciale de 75 millions d'hommes
verra, dans son étroite liaison avec Trieste, plus d'une source
de bénédiction et de prospérité s'ouvrir devant elle. Si l'Au-
triche apporte à cette fédération son commerce déjà fondé avec
l'Orient, elle n'aura pour l'avenir qu'à continuer avec plus
d'énergie la marche qu'elle avait observée jusqu'à présent.
Les villes hanséatiques, de leur côté, ont noué depuis longtemps
des relations avec l'Amérique. Grâce à l'activité des armateurs
des ports de l'Allemagne du Nord, le transit américo-indo-
oriental pourrait facilement être acquis à la ligne Hambourg-
Trieste, qui est presque la même que celle de BrêmeTrieste.
a Les lignes commerciales de l'Amérique aboutissent en
Autriche du nord-ouest, tandis que celles de l'Asie y abou-
tissent du sud-est. Ceci est une vérité qui, comme bien d'autres,
a quelque peine à être reconnue, mais qui finira par se faire
jour. »
On voit qu'à Vienne les sentiments sont les mêmes
qu'à Trieste, et pour notre part nous ne pouvons qu'y
applaudir. Ces grandes conquêtes pacifiques, cette
énergie, ces travaux, ces entreprises, ne doivent que
tourner au profit de la civilisation et de l'humanité.
FRÉDÉRIC SZARVADY.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 23/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6530629s/f23.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6530629s/f23.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6530629s/f23.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6530629s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6530629s
Facebook
Twitter