Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 octobre 1857 10 octobre 1857
Description : 1857/10/10 (A2,N32). 1857/10/10 (A2,N32).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530631v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 431
Jars. — Le nombre des navires entrés dans le cours de
l'année 1856 s'est élevé à 976 contre 894 en 1855, et celui
des navires sortis à 1012 contre 922 en 1855. — Le nombre
des jonques et autres petits bateaux des iles avoisinantes a
été à l'entrée de 2,435 contre 2,513 en 1855 et à la sortie
de 2,545 contre 2,615 en 1855.
Le commerce du Siam a pris un développement important
par suite du nouveau traité conclu entre l'Angleterre et ce
pays; de petits navires font actuellement un service régulier
entre Siam et Singapore, et entre Siam et la Chine.
Le chargement de ces navires appartenant à des armateurs
de Singapore et destinés pour la Chine se compose pour la
plus grande partie de riz, dont l'exportation du Siam a con-
sidérablement augmenté l'année dernière. Dans les derniers
temps, un grand nombre de navires, ne trouvant pas d'occupa-
tion en Chine (à cause de la guerre), ont fait route vers Siam,
pour trouver des chargements; mais il paraît que les provi-
sions de Siam étaient déjà embarquées, de sorte qu'une partie
de ces navires a été obligée de retourner sur lest à Singapore.
Des maisons de commerce ne se sont pas encore établies à
Siam; plusieurs des maisons anglaises à Singapore et un petit
nombre de celles de Hong-kong y ont envoyé provisoirement
leurs agents pour la direction des affaires. Plus tard, des éta-
blissements se formeront sans doute comme dans les ports
chinois, et le commerce se fera sur des bases plus sûres que
jusqu'à présent.
Le commerce avec Bornéo a également gagné en régularité
et étendue, surtout par suite de l'établissement d'une commu-
nication régulière à vapeur avec Sarawach. La communi-
cation postale de tous les quinze jours entre la Chine, Singa-
pore et l'Europe n'est pas encore établie. Très-probablement
il sera organisé une troisième ligne viâ Calcutta, communi-
quant avec les vapeurs, qui transportent tous les mois la
malle anglaise viâ Egypte et Ceylan à Melbourne et à Sydney.
Il n'existe pas encore de communication à vapeur entre
Singapore et l'Australie, et on a peu d'espérance qu'elle sera
bientôt établie.
Le gouvernement a l'intention de se faire payer des droits
de part par tout navire marchand entrant ou sortant; cepen-
dant il est à espérer qu'il abandonnera cette idée, les négo-
ciants de Singapore ayant protesté contre une pareille mesure ,
et le commerce de ce port ne pouvant assurément prospérer
que lorsqu'il sera libre de toutes entraves. »
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
_— � *
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correspondance particulière de HsTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 26 août 1857.
En Egypte, de même que sur tous les points du globe,
l'attention se porte vers le drame sanglant dont les Indes sont
le théâtre. On dirait que la Providence a choisi le moment
où une diplomatie égoïste et ombrageuse nie, en opposition
avec le monde entier, les avantages du futur canal de Suez,
pour que la révolution terrible qui éclate dans les Indes vint
démontrer les avantages et on peut dire la nécessité de ce
canal pour la seule puissance qui s'oppose à son exécution.
Mais le moment est venu où cette opposition doit tomber
devant la force des faits.
La malle de Bombay vient d'arriver à Suez. Dehli tenait
toujours et on avait renoncé pour le moment à l'espoir de s'en
rendre maître. La révolution gagnait du terrain, et Calcutta
et Bombay, les deux points les plus importants, étaient forte-
ment agités. Malheureusement les renforts partis d'Angleterre
par le Cap ont un long chemin à parcourir, et un jour de re-
tard est beaucoup dans la situation.
J'ai à vous parler aujourd'hui de la Compagnie de naviga-
tion à vapeur sur la mer Rouge et la Méditerranée ( la
Medjidié). Cette Compagnie possède déjà quatre steamers à
hélice qu'elle a décidé d'envoyer de suite tous les quatre sur
la mer Rouge pour commencer un service actif sur ces côtes
jusqu'ici peu fréquentées. C'est une bonne pensée, car
dans 5 à 6 mois le passage des pèlerins pour la Mecque com-
mencera, et au lieu d'un voyage long, pénible et dangereux
que les hadgis avaient à effectuer jusqu'ici faute de moyens
de transport convenables, on les transportera à la Mecque
promptement et à de bonnes conditions. Ensuite le commerce
avec les côtes de la mer Rouge, jusqu'à présent nul ou tout
au moins bien misérable, prendra de la vie. On doit donc
applaudir à la décision de la Compagnie, qui veut diriger toute
son activité pour le moment du côté de la mer Rouge, où son
action est bien plus nécessaire au commerce que sur la Médi-
terranée, qui est desservie par de nombreuses lignes fran-
çaises, anglaises et autrichiennes, mais que la Medjidié exploi-
tera également lorsque tout son matériel sera à sa disposition.
En opérant des travaux de terrassement, on a découvert
ces jours derniers, dans un terrain derrière la colonne dite
de Pompée, l'entrée d'une chapelle qu'on dit remonter au
quatrième siècle, et qui est encore en bon état de conservation.
Son Altesse le Vice-roi en apprenant ce fait a donné immédia-
tement les ordres nécessaires pour que les fouilles et les dé-
blais soient opérés convenablement, afin de conserver ce mo-
nument, qui est peut être précieux, et dont je vous parlerai de
nouveau si ce sujet mérite véritablement votre attention.
Le tracé et les travaux préparatoires du canal de l'Ouadé
sont terminés jusqu'au lac Timsah, et par conséquent on doit
attendre la baisse des eaux du Nil avant de pouvoir entre-
prendre le creusement du canal même; cependant la brigade
des ingénieurs avec leurs aides continue les travaux du ca-
dastre et autres nécessaires au futur canal.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Times du 24 septembre répète un excellent article du
Courrier de Liverpool où l'on démontre péremptoirement
qu'il serait facile de faire passer les troupes anglaises par
l'isthme de Suez. Il est aujourd'hui certain qu'on pourrait
avoir dans la mer Rouge tous les steamers nécessaires, et l'au-
teur de l'article s'étonne que lord Palmerston ne se décide
pas dans les circonstances actuelles à user de cette voie.
Le Bailway Times du 26 septembre ne cite pas moins de
trente-neuf journaux de province anglais qui ont condamné „
la politique de lord Palmerston dans la question du canal;
comme les journaux de la capitale n'ont pas été moins em-
pressés à exprimer leur désapprobation des paroles de lord
Palmerston et de sa conduite, on peut dire que la presse an-
glaise a été unanime dans son jugement.
Le Railway Times cite ensuite l'excellent article du Morning
Chronicle que nous avons donné nous-même tout entier un
peu plus haut.
Jars. — Le nombre des navires entrés dans le cours de
l'année 1856 s'est élevé à 976 contre 894 en 1855, et celui
des navires sortis à 1012 contre 922 en 1855. — Le nombre
des jonques et autres petits bateaux des iles avoisinantes a
été à l'entrée de 2,435 contre 2,513 en 1855 et à la sortie
de 2,545 contre 2,615 en 1855.
Le commerce du Siam a pris un développement important
par suite du nouveau traité conclu entre l'Angleterre et ce
pays; de petits navires font actuellement un service régulier
entre Siam et Singapore, et entre Siam et la Chine.
Le chargement de ces navires appartenant à des armateurs
de Singapore et destinés pour la Chine se compose pour la
plus grande partie de riz, dont l'exportation du Siam a con-
sidérablement augmenté l'année dernière. Dans les derniers
temps, un grand nombre de navires, ne trouvant pas d'occupa-
tion en Chine (à cause de la guerre), ont fait route vers Siam,
pour trouver des chargements; mais il paraît que les provi-
sions de Siam étaient déjà embarquées, de sorte qu'une partie
de ces navires a été obligée de retourner sur lest à Singapore.
Des maisons de commerce ne se sont pas encore établies à
Siam; plusieurs des maisons anglaises à Singapore et un petit
nombre de celles de Hong-kong y ont envoyé provisoirement
leurs agents pour la direction des affaires. Plus tard, des éta-
blissements se formeront sans doute comme dans les ports
chinois, et le commerce se fera sur des bases plus sûres que
jusqu'à présent.
Le commerce avec Bornéo a également gagné en régularité
et étendue, surtout par suite de l'établissement d'une commu-
nication régulière à vapeur avec Sarawach. La communi-
cation postale de tous les quinze jours entre la Chine, Singa-
pore et l'Europe n'est pas encore établie. Très-probablement
il sera organisé une troisième ligne viâ Calcutta, communi-
quant avec les vapeurs, qui transportent tous les mois la
malle anglaise viâ Egypte et Ceylan à Melbourne et à Sydney.
Il n'existe pas encore de communication à vapeur entre
Singapore et l'Australie, et on a peu d'espérance qu'elle sera
bientôt établie.
Le gouvernement a l'intention de se faire payer des droits
de part par tout navire marchand entrant ou sortant; cepen-
dant il est à espérer qu'il abandonnera cette idée, les négo-
ciants de Singapore ayant protesté contre une pareille mesure ,
et le commerce de ce port ne pouvant assurément prospérer
que lorsqu'il sera libre de toutes entraves. »
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
_— � *
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correspondance particulière de HsTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 26 août 1857.
En Egypte, de même que sur tous les points du globe,
l'attention se porte vers le drame sanglant dont les Indes sont
le théâtre. On dirait que la Providence a choisi le moment
où une diplomatie égoïste et ombrageuse nie, en opposition
avec le monde entier, les avantages du futur canal de Suez,
pour que la révolution terrible qui éclate dans les Indes vint
démontrer les avantages et on peut dire la nécessité de ce
canal pour la seule puissance qui s'oppose à son exécution.
Mais le moment est venu où cette opposition doit tomber
devant la force des faits.
La malle de Bombay vient d'arriver à Suez. Dehli tenait
toujours et on avait renoncé pour le moment à l'espoir de s'en
rendre maître. La révolution gagnait du terrain, et Calcutta
et Bombay, les deux points les plus importants, étaient forte-
ment agités. Malheureusement les renforts partis d'Angleterre
par le Cap ont un long chemin à parcourir, et un jour de re-
tard est beaucoup dans la situation.
J'ai à vous parler aujourd'hui de la Compagnie de naviga-
tion à vapeur sur la mer Rouge et la Méditerranée ( la
Medjidié). Cette Compagnie possède déjà quatre steamers à
hélice qu'elle a décidé d'envoyer de suite tous les quatre sur
la mer Rouge pour commencer un service actif sur ces côtes
jusqu'ici peu fréquentées. C'est une bonne pensée, car
dans 5 à 6 mois le passage des pèlerins pour la Mecque com-
mencera, et au lieu d'un voyage long, pénible et dangereux
que les hadgis avaient à effectuer jusqu'ici faute de moyens
de transport convenables, on les transportera à la Mecque
promptement et à de bonnes conditions. Ensuite le commerce
avec les côtes de la mer Rouge, jusqu'à présent nul ou tout
au moins bien misérable, prendra de la vie. On doit donc
applaudir à la décision de la Compagnie, qui veut diriger toute
son activité pour le moment du côté de la mer Rouge, où son
action est bien plus nécessaire au commerce que sur la Médi-
terranée, qui est desservie par de nombreuses lignes fran-
çaises, anglaises et autrichiennes, mais que la Medjidié exploi-
tera également lorsque tout son matériel sera à sa disposition.
En opérant des travaux de terrassement, on a découvert
ces jours derniers, dans un terrain derrière la colonne dite
de Pompée, l'entrée d'une chapelle qu'on dit remonter au
quatrième siècle, et qui est encore en bon état de conservation.
Son Altesse le Vice-roi en apprenant ce fait a donné immédia-
tement les ordres nécessaires pour que les fouilles et les dé-
blais soient opérés convenablement, afin de conserver ce mo-
nument, qui est peut être précieux, et dont je vous parlerai de
nouveau si ce sujet mérite véritablement votre attention.
Le tracé et les travaux préparatoires du canal de l'Ouadé
sont terminés jusqu'au lac Timsah, et par conséquent on doit
attendre la baisse des eaux du Nil avant de pouvoir entre-
prendre le creusement du canal même; cependant la brigade
des ingénieurs avec leurs aides continue les travaux du ca-
dastre et autres nécessaires au futur canal.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Times du 24 septembre répète un excellent article du
Courrier de Liverpool où l'on démontre péremptoirement
qu'il serait facile de faire passer les troupes anglaises par
l'isthme de Suez. Il est aujourd'hui certain qu'on pourrait
avoir dans la mer Rouge tous les steamers nécessaires, et l'au-
teur de l'article s'étonne que lord Palmerston ne se décide
pas dans les circonstances actuelles à user de cette voie.
Le Bailway Times du 26 septembre ne cite pas moins de
trente-neuf journaux de province anglais qui ont condamné „
la politique de lord Palmerston dans la question du canal;
comme les journaux de la capitale n'ont pas été moins em-
pressés à exprimer leur désapprobation des paroles de lord
Palmerston et de sa conduite, on peut dire que la presse an-
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