Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1857 25 septembre 1857
Description : 1857/09/25 (A2,N31). 1857/09/25 (A2,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530630f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
394 L'ISTHME DE SUEZ,
en Angleterre pensent ce qu'a dit le Daily News, et ce
qu'a fait entendre M, Gladstone dans son admirable
discours.
ERNEST DESPLACES.
Nous citons encore cette lettre adressée au Daily
News, 14 septembre.
A L EDITEUR DU « DAILY NEWS ».
Monsieur,
Les dernières nouvelles de la révolution dans les Indes sont
arrivées en Angleterre le 27 juin. Un paquebot, ayant pu
transporter 1,000 hommes en Egypte, est parti le 4 juillet de
l'Angleterre pour Alexandrie. Un autre vapeur aurait pu être
envoyé à Alexandrie, ayant également 1,000 hommes à bord.
Ces troupes étaient disponibles à Aldershott. Arrivées à Alexan-
drie, elles auraient @ pu traverser en chemin de fer la plus
grande partie de l'Egypte. Au moment d'arriver au port de
Suez, deux grands vapeurs, les malles pour Bombay et pour
Calcutta, y étaient stationnés, de sorte qu'embarquées immé-
diatement, ces troupes seraient parvenues à Calcutta six se-
maines après avoir quitté l'Angleterre. C'est ainsi que tous les
quinze jours 2,000 hommes auraient pu partir, par la voie
d'Egypte, de l'Angleterre pour les Indes, et y arriver six se-
maines plus tard. Le gouvernementale droit incontestable de
se servir des paquebots dans un but pareil, car c'est là un cas
prévu dans les stipulations du mailcontract. On se demande
Lien de quelle manière les voyageurs auraient fait le trajet
pour se rendre dans les Indes. La réponse est facile : le gou-
vernement aurait pu louer des vapeurs à hélice pour expédier
les voyageurs par la route du Cap. Après avoir reçu la pre-
mière nouvelle télégraphique de la révolte dans les Indes, on
aurait dû y envoyer, pour bien des mois, dans les paquebots
et par la voie d'Egypte, rien que les malles et des soldats. Cela
faisait de la peine de voir, pendant les deux derniers mois, ces
vapeurs monstres, dont chacun peut aisément prendre à bord
1,000 soldats, partir de nos ports avec à peu près 70 à 80 voya-
geurs, en grande partie des dames et des enfants, qui, em-
portés avec la plus grande rapidité, débarquent en quelques
semaines aux Indes, tandis que nos troupes envoyées par la
route du Cap n'atteignent que dans quatre mois le lieu de leur
destination. Les voyageurs, pour les neu f dixièmes desquels il
n'est d'aucune importance d'arriver dans les Indes ou dans un
mois ou dans six mois, peuvent aller à Calcutta par la voie
la plus courte, et les troupes, dont la présence là-bas est une
question de vie ou de mort pour notre domination, y vont par
la route la plus longue. Et pourquoi cela? Parce que M. Ver-
non Smith a pensé qu'il n'y avait pas lieu de trop se hâter. Il
a déclaré à la Chambre des Communes avoir reçu du gou-
verneur général des Indes des lettres dans lesquelles celui-ci
exprime la confiance pleine et entière que la rébellion serait
promptement étouffée. En effet, lord Canning fut tellement sûr
dans ses lettres d'écraser la révolte, que M. Vernon Smith,
probablement, ne jugea pas même nécessaire de faire partir des
troupes pour les Indes. Son Excellence pensa sans doute que
la seule mesure à prendre serait de restreindre la liberté de
la presse indienne. Mais au moment même que lord Canning
riv insi à M. Yernon Smith en traitant la révolte de
lîS:u{\,' dernier point. Dans une lettre publiée parmi
léfr prèi^èrâ|nouvelles de la révolution et écrite par un offi-
r,- e e ty distingué, il était dit : « Pour l'amour de Dieu,
jf ^o^* e roupes par la voie d'Égypte. Dites à lord Panmure
We s q responsable de cette mesure. »
Le Daily News et d'autres journaux demandèrent : Pour-
quoi le gouvernement n'envoie-t-il pas des troupes dans les
Indes à travers l'Egypte? Maintenant, pourquoi donc le gou-
verneur général des Indes a-t-il traité la révolution des ci-
payes à la légère, tandis que tout le monde la jugeait si sé-
rieuse?
Il semble que le caractère invariable des fonctionnaires an-
glais est d'apprendre toujours les derniers ce qui se passe au-
tour d'eux. Où donc est la prescience des ministres de Sa
Majesté, %'ils ne peuvent prévoir un pareil événement tout
aussi bien que le public? Le cœur de maint brave homme
dans les Indes doit avoir tremblé, qui, en défendant sa femme
et ses enfants, a pensé combien, dans ces moments si pré-
cieux, les secours sont tardivement envoyés par la route du
cap de Bonne-Espérance.
Le 12 septembre.
UN ANGLAIS.
LE « LIVERPOOL CHROXICLE » ET LE CAXAL DE SUEZ.
Le Liverpool Chronicle soutenait récemment la cause
du canal de Suez dans un excellent article dont nous
donnons les principaux passages :
« Il y aquelques semaines, nous avons rendu compte dans nos
colonnes d'une brochure, dit le Chronicle, qui traite du projet
du canal de Suez. La valeur intrinsèque de cette question, et
la discussion qui de jour en jour s'en occupe davantage, nous
servira d'excuse pour y revenir encore une fois. En effet, les
derniers événements en Chine et dans les Indes nous font
faire des réflexions qui sont de la dernière gravité et qui exi-
gent la solution prompte et définitive de ce problème.
» La grande cause se juge actuellement, et tandis que les
intérêts politiques et mercantiles de l'Europe, de l'Asie et de
l'Australie , ou pour mieux dire de tout le monde civilisé, par-
lent en faveur du canal, lord Palmerston se présente comme
son unique adversaire. Les plaidoyers devant une grande Com-
mission d'enquête composée des éléments compétents de notre
nation et des autres sont clos, et un verdict décisif d'approba-
tion ou de condamnation doit être rendu infailliblement.
» Les avantages du canal projeté sont si manifestes et si
immenses, qu'il est difficile d'inventer quelques arguments
sérieux contre son exécution. Le but en est cosmopolite, en
embrassant à la fois, sans partialité et sans distinction, les
intérêts de toutes les nations. Mais fixons d'abord, pour un
instant, nos réflexions sur les intérêts particuliers de notre
pays.
» Notre empire oriental comprend les continents et les
îles de l'Inde et de l'Australie dont le centre gouvernemental se
trouve en Angleterre. Outre cela nous avons, pour la guerre
ou pour le trafic, d'importantes relations avec la Chine et les
autres pays de l'Orient. L'accès à toutes ces contrées est réduit
à la route qui double ou le cap de Bonne-Espérance ou le cap
Horn, excepté le petit trafic qui peut se faire au moyen de la
malle de l'Overland. Par cette voie-ci nous transmettons et
receeons bien nos correspondances; il y passe également un
nombre limité de voyageurs qui, pour gagner du temps, ne
regardent pas à la dépense, ou elle sert au transport du numé-
raire et de quelques petitesquantitésde marchandises précieu-
ses et peu volumineuses. Mais les neuf dixièmes de notre trafic et
de nos munitions de guerre doivent faire le tour de l'Afrique,
avec le danger inévitable de grever notre commerce et d'ex-
poser notre domination. Maintenant le canal de Suez abrégera
la route de l'Orient de 5,000 milles, et c'est contre ce canal
en Angleterre pensent ce qu'a dit le Daily News, et ce
qu'a fait entendre M, Gladstone dans son admirable
discours.
ERNEST DESPLACES.
Nous citons encore cette lettre adressée au Daily
News, 14 septembre.
A L EDITEUR DU « DAILY NEWS ».
Monsieur,
Les dernières nouvelles de la révolution dans les Indes sont
arrivées en Angleterre le 27 juin. Un paquebot, ayant pu
transporter 1,000 hommes en Egypte, est parti le 4 juillet de
l'Angleterre pour Alexandrie. Un autre vapeur aurait pu être
envoyé à Alexandrie, ayant également 1,000 hommes à bord.
Ces troupes étaient disponibles à Aldershott. Arrivées à Alexan-
drie, elles auraient @ pu traverser en chemin de fer la plus
grande partie de l'Egypte. Au moment d'arriver au port de
Suez, deux grands vapeurs, les malles pour Bombay et pour
Calcutta, y étaient stationnés, de sorte qu'embarquées immé-
diatement, ces troupes seraient parvenues à Calcutta six se-
maines après avoir quitté l'Angleterre. C'est ainsi que tous les
quinze jours 2,000 hommes auraient pu partir, par la voie
d'Egypte, de l'Angleterre pour les Indes, et y arriver six se-
maines plus tard. Le gouvernementale droit incontestable de
se servir des paquebots dans un but pareil, car c'est là un cas
prévu dans les stipulations du mailcontract. On se demande
Lien de quelle manière les voyageurs auraient fait le trajet
pour se rendre dans les Indes. La réponse est facile : le gou-
vernement aurait pu louer des vapeurs à hélice pour expédier
les voyageurs par la route du Cap. Après avoir reçu la pre-
mière nouvelle télégraphique de la révolte dans les Indes, on
aurait dû y envoyer, pour bien des mois, dans les paquebots
et par la voie d'Egypte, rien que les malles et des soldats. Cela
faisait de la peine de voir, pendant les deux derniers mois, ces
vapeurs monstres, dont chacun peut aisément prendre à bord
1,000 soldats, partir de nos ports avec à peu près 70 à 80 voya-
geurs, en grande partie des dames et des enfants, qui, em-
portés avec la plus grande rapidité, débarquent en quelques
semaines aux Indes, tandis que nos troupes envoyées par la
route du Cap n'atteignent que dans quatre mois le lieu de leur
destination. Les voyageurs, pour les neu f dixièmes desquels il
n'est d'aucune importance d'arriver dans les Indes ou dans un
mois ou dans six mois, peuvent aller à Calcutta par la voie
la plus courte, et les troupes, dont la présence là-bas est une
question de vie ou de mort pour notre domination, y vont par
la route la plus longue. Et pourquoi cela? Parce que M. Ver-
non Smith a pensé qu'il n'y avait pas lieu de trop se hâter. Il
a déclaré à la Chambre des Communes avoir reçu du gou-
verneur général des Indes des lettres dans lesquelles celui-ci
exprime la confiance pleine et entière que la rébellion serait
promptement étouffée. En effet, lord Canning fut tellement sûr
dans ses lettres d'écraser la révolte, que M. Vernon Smith,
probablement, ne jugea pas même nécessaire de faire partir des
troupes pour les Indes. Son Excellence pensa sans doute que
la seule mesure à prendre serait de restreindre la liberté de
la presse indienne. Mais au moment même que lord Canning
riv insi à M. Yernon Smith en traitant la révolte de
lîS
léfr prèi^èrâ|nouvelles de la révolution et écrite par un offi-
r,- e e ty distingué, il était dit : « Pour l'amour de Dieu,
jf ^o^* e roupes par la voie d'Égypte. Dites à lord Panmure
We s q responsable de cette mesure. »
Le Daily News et d'autres journaux demandèrent : Pour-
quoi le gouvernement n'envoie-t-il pas des troupes dans les
Indes à travers l'Egypte? Maintenant, pourquoi donc le gou-
verneur général des Indes a-t-il traité la révolution des ci-
payes à la légère, tandis que tout le monde la jugeait si sé-
rieuse?
Il semble que le caractère invariable des fonctionnaires an-
glais est d'apprendre toujours les derniers ce qui se passe au-
tour d'eux. Où donc est la prescience des ministres de Sa
Majesté, %'ils ne peuvent prévoir un pareil événement tout
aussi bien que le public? Le cœur de maint brave homme
dans les Indes doit avoir tremblé, qui, en défendant sa femme
et ses enfants, a pensé combien, dans ces moments si pré-
cieux, les secours sont tardivement envoyés par la route du
cap de Bonne-Espérance.
Le 12 septembre.
UN ANGLAIS.
LE « LIVERPOOL CHROXICLE » ET LE CAXAL DE SUEZ.
Le Liverpool Chronicle soutenait récemment la cause
du canal de Suez dans un excellent article dont nous
donnons les principaux passages :
« Il y aquelques semaines, nous avons rendu compte dans nos
colonnes d'une brochure, dit le Chronicle, qui traite du projet
du canal de Suez. La valeur intrinsèque de cette question, et
la discussion qui de jour en jour s'en occupe davantage, nous
servira d'excuse pour y revenir encore une fois. En effet, les
derniers événements en Chine et dans les Indes nous font
faire des réflexions qui sont de la dernière gravité et qui exi-
gent la solution prompte et définitive de ce problème.
» La grande cause se juge actuellement, et tandis que les
intérêts politiques et mercantiles de l'Europe, de l'Asie et de
l'Australie , ou pour mieux dire de tout le monde civilisé, par-
lent en faveur du canal, lord Palmerston se présente comme
son unique adversaire. Les plaidoyers devant une grande Com-
mission d'enquête composée des éléments compétents de notre
nation et des autres sont clos, et un verdict décisif d'approba-
tion ou de condamnation doit être rendu infailliblement.
» Les avantages du canal projeté sont si manifestes et si
immenses, qu'il est difficile d'inventer quelques arguments
sérieux contre son exécution. Le but en est cosmopolite, en
embrassant à la fois, sans partialité et sans distinction, les
intérêts de toutes les nations. Mais fixons d'abord, pour un
instant, nos réflexions sur les intérêts particuliers de notre
pays.
» Notre empire oriental comprend les continents et les
îles de l'Inde et de l'Australie dont le centre gouvernemental se
trouve en Angleterre. Outre cela nous avons, pour la guerre
ou pour le trafic, d'importantes relations avec la Chine et les
autres pays de l'Orient. L'accès à toutes ces contrées est réduit
à la route qui double ou le cap de Bonne-Espérance ou le cap
Horn, excepté le petit trafic qui peut se faire au moyen de la
malle de l'Overland. Par cette voie-ci nous transmettons et
receeons bien nos correspondances; il y passe également un
nombre limité de voyageurs qui, pour gagner du temps, ne
regardent pas à la dépense, ou elle sert au transport du numé-
raire et de quelques petitesquantitésde marchandises précieu-
ses et peu volumineuses. Mais les neuf dixièmes de notre trafic et
de nos munitions de guerre doivent faire le tour de l'Afrique,
avec le danger inévitable de grever notre commerce et d'ex-
poser notre domination. Maintenant le canal de Suez abrégera
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