Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1857 25 septembre 1857
Description : 1857/09/25 (A2,N31). 1857/09/25 (A2,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530630f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 391
s'est rendu à l'évidence. M. Gladstone, dans l'occasion que je
rappelais tout à l'heure, disait qu'il suffisait de jeter les yeux
sur la carte du globe pour voir de quelle incalculable utilité
serait l'ouverture de cet isthme étroit qui sépare la Méditer-
ranée de la mer Rouge. C'est vrai; mais que voulez-vous! Il y
a bien longtemps que l'Evangile a dit qu'il y a des gens qui
ont des yeux pour ne point voir. Il y a plus. Si l'inspection
d'une carte peut éclairer d'un seul regard les esprits non pré-
venus, que dirai-je des événements qui se passent dans les
Indes et dans la Chine? Quelle leçon terrible à tant d'égards!
Et restera-t-elle infructueuse pour le projet qui nous occupe?
De quel avantage ne serait pas une route maritime par Péluse
et Suez au peuple qui possède et doit défendre les Indes ? Quel
accroissement de puissance et de force, si l'on pouvait aller en
six semaines à Calcutta, à Hong-kong, à Canton, au lieu des
quatre ou cinq mois qu'exige aujourd'hui cet effroyable pas-
sa ge parle cap des Tempêtes ? Messieurs, n'est-ce pas plus clair
que le jour? Et comment un premier ministre chargé des
destinées d'un grand peuple peut-il assumer la responsabilité
d'un si aveugle refus? Les journaux anglais le disent sur tous
les tons et tous les jours, à commencer par les plus impor-
tants, et le répètent à lord Palmerston. Il faudra bien qu'il
finisse cependant par entendre leur voix, qui est celle de la
raison, de la prudence et du vrai patriotisme.
Quant à nous, Messieurs, il nous faut joindre notre voix à
tant d'autres; et je vous propose de réitérer notre vœu de
l'année dernière et d'acclamer une seconde fois le canal de
Suez comme une des entreprises les plus dignes de l'appui et
de la sympathie de tous les hommes intelligents et généreux.
Je vous soumets en conséquence la résolution suivante :
Le Congrès scientifique de France, persistant dans l'opinion
qu'il a émise à la session de septembre 1856 sur l'utilité de
l'ouverture de l'isthme de Suez :
Considérant que depuis un an l'Europe savante a prononcé
définitivement sur la facilité de l'exécution technique de ce
grand travail ;
Considérant que toutes les corporations commerciales de
l'Europe et notamment celles de l'Angleterre se sont pronon-
cées de la manière la plus favorable sur les avantages inap-
préciables de cette communication nouvelle entre l'Europe et
l'Asie;
Déclare qu'il appelle de tous ses vœux le moment où les
obstacles qui entravent cette noble entreprise seront enfin
aplanis par une politique éclairée et bienfaisante.
G. F. BARUFFI,
Professeur 4 l'Université royale de Turin.
LA REVUE DES DEUX-MONDES
ET LE CAXAL DE SUEZ.
M. Paul Merruau, notre honorable collaborateur, a
publié dans la Revue des Deux-Alondes du 15 de ce
mois un travail très-remarquable qui a pour titre :
« L'Égypte sous le gouvernement de Saïd-Pacha. »
Nous extrayons de cet article, où la justesse des vue3
s'unit à l'abondance et à l'exactitude des détails deux
passages principaux, comptant bien revenir sur cette
histoire de l'état actuel de l'Egypte. )
Voici d'abord comment débute M. Merruau : q
« L'Europe occidentale attache un grand prix à l'intégrité de
l'Empire Ottoman. Elle vient de faire un effort suprême;
elle a prodigué ses trésors et son sang ppur sauver cet em-
pire, attaqué par un puissant voisin. La cause si vaillamment
défendue a pu trouver dans le principe les opinions partagées.
Aujourd'hui, en France et en Angleterre surtout, elle ne peut
plus être envisagée que sous un seul et même aspect. Les
sacrifices qu'elle nous a imposés l'ont grandie, nous l'ont
rendue chère, et l'ont mise en quelque sorte au-dessus de
toute discussion ; seulement il est bien entendu que l'Empire
Ottoman doit s'aider lui-même, et ce n'est que par une trans-
formation chaque jour plus complète qu'il se mettra en me-
sure de maîtriser ses destinées, sans avoir à faire de constants
appels à l'Europe.
» Cette œuvre de transformation a été commencée heureuse-
ment depuis près d'un demi-siècle déjà; elle a été entreprise à
la fois au nord et au midi de l'Empire par deux hommes dont
les noms seront toujours honorés dans les annales de la
Turquie. L'un de ces hommes était le Sultan Mahmoud , l'autre
le Pacha d'Egypte Méhémet-Ali. Quand ils prirent en main
simultanément la réforme des institutions de l'Orient, la
Turquie et l'Egypte étaient en pleine dissolution. Leurs efforts
n'ont pas été infructueux; on dirait que le vieil arbre veut
reverdir. Il y a certainement beaucoup à faire encore pour
lui rendre la vigueur, il renferme toujours bien des éléments
de corruption et de mort; mai s les héritiers de Mahmoud et
de Méhémet-Ali paraissent comprendre l'étendue de la tâche
qui leur est confiée : ils semblent décidés à poursuivre l'œuvre
réformatrice, et l'Europe ne saurait leur refuser ni ses encou-
ragements ni ses éloges.
1 Un récent séjour en Egypte nous a permis d'étudier un des
aspects de la réforme orientale, celui auquel est attaché le
nom de Méhémet-Ali, et dont l'Europe ne s'est peut-être pas
assez préoccupée depuis la mort de ce prince. Nous voudrions
montrer ce que trois années d'un bon gouvernement peuvent
faire pour la prospérité d'un pays obligé à la fois de réformer
ses mœurs et ses institutions. La question mériterait à tous
égards d'être examinée, quand même nous n'aurions pas
à signaler là un des éléments du grand problème de la trans-
formation de la Turquie. La réforme égyptienne a dû em-
brasser trois ordres de faits : l'administration d'abord, puis le
système de la propriété, enfin le développement de la vie in-
tellectuelle et des forces productrices du pays. C'est dans cette
triple direction aussi que se sont portées les recherches dont
se grouperont ici les principaux résultats. »
M. Paul Merruau examine avec les développements les
plus intéressants les divers sujets qu'il vient d'indiquer,
et voici en terminant ce qu'il dit du canal de Suez :
« Quant au canal de Suez, nous n'avons point à exposer ici
le tracé qui a été définitivement adopté par le Pacha d'E-
gypte (1). Toutes les questions que soulève au point de vue
de l'art et de la science cette grande entreprise ont été l'où.
jrt d'études sérieuses et développées dans un rapport publié
par une Commission d'ingénieurs des principales nations
maritimes. Sans nous préoccuper du tracé à suivre, c'est
la portée économique et politique de l'opération que nous vou-
lons examiner.
r Et d'abord, quel sera le produit de l'entreprise? On a évalué
à 3 millions de tonneaux par an la quantité de marchandises
qui passeraient par le canal pour aller d'Europe en Orient et
vice versa. Ce calcul est établi sur le relevé du mouvement
commercial, et l'on a évité à dessein de l'exagérer. Depuis l'é-
poque où ce chiffre a été posé, la valeur des échanges de
(1) Voyez sur les divers projets de tracé lit Revue des Deux. Mondes,
livraisons du 15 mars, du 1er mai 1851 et du 1er janvier 1856. Le
tracé adopté par le Vice-roi est celiti de M. de Lesseps.
s'est rendu à l'évidence. M. Gladstone, dans l'occasion que je
rappelais tout à l'heure, disait qu'il suffisait de jeter les yeux
sur la carte du globe pour voir de quelle incalculable utilité
serait l'ouverture de cet isthme étroit qui sépare la Méditer-
ranée de la mer Rouge. C'est vrai; mais que voulez-vous! Il y
a bien longtemps que l'Evangile a dit qu'il y a des gens qui
ont des yeux pour ne point voir. Il y a plus. Si l'inspection
d'une carte peut éclairer d'un seul regard les esprits non pré-
venus, que dirai-je des événements qui se passent dans les
Indes et dans la Chine? Quelle leçon terrible à tant d'égards!
Et restera-t-elle infructueuse pour le projet qui nous occupe?
De quel avantage ne serait pas une route maritime par Péluse
et Suez au peuple qui possède et doit défendre les Indes ? Quel
accroissement de puissance et de force, si l'on pouvait aller en
six semaines à Calcutta, à Hong-kong, à Canton, au lieu des
quatre ou cinq mois qu'exige aujourd'hui cet effroyable pas-
sa ge parle cap des Tempêtes ? Messieurs, n'est-ce pas plus clair
que le jour? Et comment un premier ministre chargé des
destinées d'un grand peuple peut-il assumer la responsabilité
d'un si aveugle refus? Les journaux anglais le disent sur tous
les tons et tous les jours, à commencer par les plus impor-
tants, et le répètent à lord Palmerston. Il faudra bien qu'il
finisse cependant par entendre leur voix, qui est celle de la
raison, de la prudence et du vrai patriotisme.
Quant à nous, Messieurs, il nous faut joindre notre voix à
tant d'autres; et je vous propose de réitérer notre vœu de
l'année dernière et d'acclamer une seconde fois le canal de
Suez comme une des entreprises les plus dignes de l'appui et
de la sympathie de tous les hommes intelligents et généreux.
Je vous soumets en conséquence la résolution suivante :
Le Congrès scientifique de France, persistant dans l'opinion
qu'il a émise à la session de septembre 1856 sur l'utilité de
l'ouverture de l'isthme de Suez :
Considérant que depuis un an l'Europe savante a prononcé
définitivement sur la facilité de l'exécution technique de ce
grand travail ;
Considérant que toutes les corporations commerciales de
l'Europe et notamment celles de l'Angleterre se sont pronon-
cées de la manière la plus favorable sur les avantages inap-
préciables de cette communication nouvelle entre l'Europe et
l'Asie;
Déclare qu'il appelle de tous ses vœux le moment où les
obstacles qui entravent cette noble entreprise seront enfin
aplanis par une politique éclairée et bienfaisante.
G. F. BARUFFI,
Professeur 4 l'Université royale de Turin.
LA REVUE DES DEUX-MONDES
ET LE CAXAL DE SUEZ.
M. Paul Merruau, notre honorable collaborateur, a
publié dans la Revue des Deux-Alondes du 15 de ce
mois un travail très-remarquable qui a pour titre :
« L'Égypte sous le gouvernement de Saïd-Pacha. »
Nous extrayons de cet article, où la justesse des vue3
s'unit à l'abondance et à l'exactitude des détails deux
passages principaux, comptant bien revenir sur cette
histoire de l'état actuel de l'Egypte. )
Voici d'abord comment débute M. Merruau : q
« L'Europe occidentale attache un grand prix à l'intégrité de
l'Empire Ottoman. Elle vient de faire un effort suprême;
elle a prodigué ses trésors et son sang ppur sauver cet em-
pire, attaqué par un puissant voisin. La cause si vaillamment
défendue a pu trouver dans le principe les opinions partagées.
Aujourd'hui, en France et en Angleterre surtout, elle ne peut
plus être envisagée que sous un seul et même aspect. Les
sacrifices qu'elle nous a imposés l'ont grandie, nous l'ont
rendue chère, et l'ont mise en quelque sorte au-dessus de
toute discussion ; seulement il est bien entendu que l'Empire
Ottoman doit s'aider lui-même, et ce n'est que par une trans-
formation chaque jour plus complète qu'il se mettra en me-
sure de maîtriser ses destinées, sans avoir à faire de constants
appels à l'Europe.
» Cette œuvre de transformation a été commencée heureuse-
ment depuis près d'un demi-siècle déjà; elle a été entreprise à
la fois au nord et au midi de l'Empire par deux hommes dont
les noms seront toujours honorés dans les annales de la
Turquie. L'un de ces hommes était le Sultan Mahmoud , l'autre
le Pacha d'Egypte Méhémet-Ali. Quand ils prirent en main
simultanément la réforme des institutions de l'Orient, la
Turquie et l'Egypte étaient en pleine dissolution. Leurs efforts
n'ont pas été infructueux; on dirait que le vieil arbre veut
reverdir. Il y a certainement beaucoup à faire encore pour
lui rendre la vigueur, il renferme toujours bien des éléments
de corruption et de mort; mai s les héritiers de Mahmoud et
de Méhémet-Ali paraissent comprendre l'étendue de la tâche
qui leur est confiée : ils semblent décidés à poursuivre l'œuvre
réformatrice, et l'Europe ne saurait leur refuser ni ses encou-
ragements ni ses éloges.
1 Un récent séjour en Egypte nous a permis d'étudier un des
aspects de la réforme orientale, celui auquel est attaché le
nom de Méhémet-Ali, et dont l'Europe ne s'est peut-être pas
assez préoccupée depuis la mort de ce prince. Nous voudrions
montrer ce que trois années d'un bon gouvernement peuvent
faire pour la prospérité d'un pays obligé à la fois de réformer
ses mœurs et ses institutions. La question mériterait à tous
égards d'être examinée, quand même nous n'aurions pas
à signaler là un des éléments du grand problème de la trans-
formation de la Turquie. La réforme égyptienne a dû em-
brasser trois ordres de faits : l'administration d'abord, puis le
système de la propriété, enfin le développement de la vie in-
tellectuelle et des forces productrices du pays. C'est dans cette
triple direction aussi que se sont portées les recherches dont
se grouperont ici les principaux résultats. »
M. Paul Merruau examine avec les développements les
plus intéressants les divers sujets qu'il vient d'indiquer,
et voici en terminant ce qu'il dit du canal de Suez :
« Quant au canal de Suez, nous n'avons point à exposer ici
le tracé qui a été définitivement adopté par le Pacha d'E-
gypte (1). Toutes les questions que soulève au point de vue
de l'art et de la science cette grande entreprise ont été l'où.
jrt d'études sérieuses et développées dans un rapport publié
par une Commission d'ingénieurs des principales nations
maritimes. Sans nous préoccuper du tracé à suivre, c'est
la portée économique et politique de l'opération que nous vou-
lons examiner.
r Et d'abord, quel sera le produit de l'entreprise? On a évalué
à 3 millions de tonneaux par an la quantité de marchandises
qui passeraient par le canal pour aller d'Europe en Orient et
vice versa. Ce calcul est établi sur le relevé du mouvement
commercial, et l'on a évité à dessein de l'exagérer. Depuis l'é-
poque où ce chiffre a été posé, la valeur des échanges de
(1) Voyez sur les divers projets de tracé lit Revue des Deux. Mondes,
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