Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 35;
poursuivit l'œuvre qu'il s'était imposée avec un courage, un
talent et une persévérance qui laisseront son nom inscrit dans
l'avenir. Le travail de M. de Lesseps était d'autant plus ardu,
qu'il avait à s'attaquer non-seulement aux difficultés maté-
rielles , mais encore aux jalousies de science, qui étouffent
ant de grandes pensées, aux jalousies de nationalités, et plus
encore à l'antagonisme commercial de l'Angleterre et du con-
tinent. Ce fut donc pour M. de Lesseps un travail de science,
un travail d'industrie, un travail diplomatique; comme Co-
lomb, il eut à courir de pays en pays pour calmer les uns,
exciter les autres, et combattre le passé au moyen du
présent.
» Il prit pour point de départ les études de MM. Linant et
Mougel-Bey, il soumit ses calculs, ses moyens, ses projets, à
une Commission internationale composée des hommes spé-
ciaux les plus éminents; cette Commission a examiné tous les
divers projets. Je n'entrerai pas dans le détail de chacun
d'eux; on les trouve dans les diverses publications de M. de
Lesseps.
» On a fait la part du chemin de fer égyptien , du chemin
de fer syrien, de la navigation par le tour de l'Afrique; on a
examiné l'emploi des navires mixtes à vapeur, les considéra-
tions d'assurances maritimes; on a établi les tableaux de
commerce entre l'Angleterre et l'Orient depuis des siècles;
aucune question n'a été laissée de côté.
» En résumé, quel que soit le mode d'exécution, son im-
portance ne peut être et n'est pas contestée ; les colères de
lord Palmerston à ce sujet se briseront contre le propre élan
du peuple anglais; n'a-t-il pas du reste mis depuis longtemps
un doigt indicatif sur la question quand il établissait un nou-
veau Gibraltar aux abords de Suez?
» Ce projet ouvrira une voie économique de commerce
entre trois cents millions d'Occidentaux qui possèdent, comme
le dit M. Charles Dupin dans son Rapport à l'Académie des
sciences, qui possèdent la science, l'industrie, l'opulence, et
six cents millions d'Orientaux qui détiennent le commerce de
la laine, de l'or, des aromates, des épices, du thé, de la por-
celaine, de la soie, du coton. Presque tout le genre humain
viendra centraliser ses intérêts dans la Méditerranée, en rat-
tachant à tous les points du globe les grands travaux publics
dont l'élan, imprimé par le gouvernement, s'est propagé de
la France à toute l'Europe. Les intérêts de l'Angleterre ont
percé les chaines de montagnes de l'Hindoustan, creusé des
canaux du Gange à l'Himalaya. Ne devons-nous pas apporter
l'énergie et la spontanéité de notre caractère national à une
entreprise qui doit rendre la France maîtresse du monde par
la Méditerranée, maîtresse encore plus de toute l'influence
commerciale par l'établissement dans l'avenir d'un canal à
grande section entre Agde et le golfe de Gascogne, canal des-
tiné à rendre impuissantes les redoutes de Gibraltar!
» C'est à côté d'une grande question humanitaire et cosmo-
polite une question commerciale et politique pour la France :
aussi vous trouverez comme votre Commission qu'il ne faut
pas l'amoindrir en mettant en avant nos intérêts privés.
Nantes y trouvera un avenir comme la France tout entière, et
Nantes est trop française pour ne pas appuyer un projet natio-
nal en raison d'un intérêt personnel.
» Votre Commission vous propose donc le vœu suivant :
» Le Conseil général émet le vœu que l'important et natio-
nal projet de percement de l'isthme de Suez soit mis à exé-
cution ; il joint à ce vœu tout national l'expression de rare
reconnaissance envers son persistant et habile promoteur,
M. Ferdinand de Lesseps. »
Lot-et-Garonne (séance du 27 août). - M. le rapporteur
de la Commission d'agriculture et de commerce termine ainsi
son rapport :
« L'infatigable promoteur du percement de l'isthme de
Suez, M. Ferd. de Lesseps, après avoir obtenu l'approbation
des corporations municipales et commerciales en Angleterre,
en Allemagne, en Hollande, en Italie, en Espagne, tant de
témoignages de sympathie des pays étrangers, demande aux
Conseils généraux de France de sanctionner ses efforts et de
l'aider dans le noble but qu'il se propose d'atteindre.
» Un concert général d'éloges s'élève de toutes les parties
du monde pour préconiser dans toutes les langues l'entreprise
du canal de Suez ;
'i Une seule voix, eu Europe, s'est élevée contre cette œuvre
gigantesque, si éminemment utile au monde entier; mais la
presse anglaise désapprouve à l'unanimité la voix de son Pre-
mier Ministre.
» Le Conseil général, sur la proposition de sa Commission
d'agriculture et de commerce (M. de Vigier, rapporteur),
hâte de tous ses vœux l'exécution du canal de Suez , qui sera
une des merveilles de ce siècle si fécond en autres mer-
veilles. ')
Nièvre. — Vœux du Conseil général, rédigés par M. le ba-
ron Ch. Dupin sous forme d'Adresse à l'Empereur :
« Sire,
» Dans la dernière année du dix-huitième siècle, parmi les
ineffaçables traces qu'une de nos armées imprimait sur le
sol de l'Egypte, il faut compter les pas du général en chef ex-
plorant lui-même et reconnaissant le premier les vestiges du
canal ébauché par les Pharaons, repris, quitté par un Darius,
achevé par les Ptolémées, perfectionné par Adrien, et disparu
dans la barbarie du moyen âge. Le héros ordonnait des études
pour ouvrir la communication entre Péluse et Suez ; il en dé-
posait le trésor dans sa propre pyramide, la Description de
l'Égypte.
» Cinquante ans à peine écoulés, cette grande pensée de
nos pères, nos jeunes contemporains l'ont reprise, l'ont ap-
profondie et perfectionnée sous la direction du très-honorable
et courageux Ferd. de Lesseps. Ils n'en font pas un monopole
français ; ils l'offrent à tous les peuples, à tous les capitaux,
à tous les talents étrangers, en retenant pour nous le privi-
lége du bienfait. Voilà l'intérêt de la gloire.
» Le département de la Nièvre, au centre de la France, est
précisément au milieu d'une triple ligne de routes impériales,
de chemins de fer et de cours d'eau qui nous rattachent à
deux mers. Ses bois, ses fers, ses cuivres ouvrés, ses ancres
et ses chaînes-câbles sont transportés par ces deux issues dans
les ports français. L'activité de ses ports fait la nôtre, et nos
sympathies suivent leurs navires sur tous les océans.
» Voilà ce qui justifie le vœu que nous formons, de concert
avec nos cités maritimes , pour nous rapprocher de la Grande-
Asie, pour nous en rapprocher par des travaux qui porteront
le cachet glorieux de la France, et qui seront un titre de plus
à la reconnaissance des autres nations.
» Qu'il nous soit permis, pour mieux motiver notre vœu,
de consigner ici le grave enseignement qui nait du plus
simple aperçu des faits.
» Sous le sceau d'une Providence qui compte pour rien les
jours, depuis trente siècles le val de Suez est le val de l'erreur
et de l'orgueil châtié!
» La première erreur remonte au Pharaon le Superbe; le
premier châtiment s'opère au débouché de Suez, sous les
eaux bravées de la mer Rouge.
» La seconde erreur appartient au dernier des Pharaons.
Il avait commencé de percer l'isthme de Suez; on lui fait
poursuivit l'œuvre qu'il s'était imposée avec un courage, un
talent et une persévérance qui laisseront son nom inscrit dans
l'avenir. Le travail de M. de Lesseps était d'autant plus ardu,
qu'il avait à s'attaquer non-seulement aux difficultés maté-
rielles , mais encore aux jalousies de science, qui étouffent
ant de grandes pensées, aux jalousies de nationalités, et plus
encore à l'antagonisme commercial de l'Angleterre et du con-
tinent. Ce fut donc pour M. de Lesseps un travail de science,
un travail d'industrie, un travail diplomatique; comme Co-
lomb, il eut à courir de pays en pays pour calmer les uns,
exciter les autres, et combattre le passé au moyen du
présent.
» Il prit pour point de départ les études de MM. Linant et
Mougel-Bey, il soumit ses calculs, ses moyens, ses projets, à
une Commission internationale composée des hommes spé-
ciaux les plus éminents; cette Commission a examiné tous les
divers projets. Je n'entrerai pas dans le détail de chacun
d'eux; on les trouve dans les diverses publications de M. de
Lesseps.
» On a fait la part du chemin de fer égyptien , du chemin
de fer syrien, de la navigation par le tour de l'Afrique; on a
examiné l'emploi des navires mixtes à vapeur, les considéra-
tions d'assurances maritimes; on a établi les tableaux de
commerce entre l'Angleterre et l'Orient depuis des siècles;
aucune question n'a été laissée de côté.
» En résumé, quel que soit le mode d'exécution, son im-
portance ne peut être et n'est pas contestée ; les colères de
lord Palmerston à ce sujet se briseront contre le propre élan
du peuple anglais; n'a-t-il pas du reste mis depuis longtemps
un doigt indicatif sur la question quand il établissait un nou-
veau Gibraltar aux abords de Suez?
» Ce projet ouvrira une voie économique de commerce
entre trois cents millions d'Occidentaux qui possèdent, comme
le dit M. Charles Dupin dans son Rapport à l'Académie des
sciences, qui possèdent la science, l'industrie, l'opulence, et
six cents millions d'Orientaux qui détiennent le commerce de
la laine, de l'or, des aromates, des épices, du thé, de la por-
celaine, de la soie, du coton. Presque tout le genre humain
viendra centraliser ses intérêts dans la Méditerranée, en rat-
tachant à tous les points du globe les grands travaux publics
dont l'élan, imprimé par le gouvernement, s'est propagé de
la France à toute l'Europe. Les intérêts de l'Angleterre ont
percé les chaines de montagnes de l'Hindoustan, creusé des
canaux du Gange à l'Himalaya. Ne devons-nous pas apporter
l'énergie et la spontanéité de notre caractère national à une
entreprise qui doit rendre la France maîtresse du monde par
la Méditerranée, maîtresse encore plus de toute l'influence
commerciale par l'établissement dans l'avenir d'un canal à
grande section entre Agde et le golfe de Gascogne, canal des-
tiné à rendre impuissantes les redoutes de Gibraltar!
» C'est à côté d'une grande question humanitaire et cosmo-
polite une question commerciale et politique pour la France :
aussi vous trouverez comme votre Commission qu'il ne faut
pas l'amoindrir en mettant en avant nos intérêts privés.
Nantes y trouvera un avenir comme la France tout entière, et
Nantes est trop française pour ne pas appuyer un projet natio-
nal en raison d'un intérêt personnel.
» Votre Commission vous propose donc le vœu suivant :
» Le Conseil général émet le vœu que l'important et natio-
nal projet de percement de l'isthme de Suez soit mis à exé-
cution ; il joint à ce vœu tout national l'expression de rare
reconnaissance envers son persistant et habile promoteur,
M. Ferdinand de Lesseps. »
Lot-et-Garonne (séance du 27 août). - M. le rapporteur
de la Commission d'agriculture et de commerce termine ainsi
son rapport :
« L'infatigable promoteur du percement de l'isthme de
Suez, M. Ferd. de Lesseps, après avoir obtenu l'approbation
des corporations municipales et commerciales en Angleterre,
en Allemagne, en Hollande, en Italie, en Espagne, tant de
témoignages de sympathie des pays étrangers, demande aux
Conseils généraux de France de sanctionner ses efforts et de
l'aider dans le noble but qu'il se propose d'atteindre.
» Un concert général d'éloges s'élève de toutes les parties
du monde pour préconiser dans toutes les langues l'entreprise
du canal de Suez ;
'i Une seule voix, eu Europe, s'est élevée contre cette œuvre
gigantesque, si éminemment utile au monde entier; mais la
presse anglaise désapprouve à l'unanimité la voix de son Pre-
mier Ministre.
» Le Conseil général, sur la proposition de sa Commission
d'agriculture et de commerce (M. de Vigier, rapporteur),
hâte de tous ses vœux l'exécution du canal de Suez , qui sera
une des merveilles de ce siècle si fécond en autres mer-
veilles. ')
Nièvre. — Vœux du Conseil général, rédigés par M. le ba-
ron Ch. Dupin sous forme d'Adresse à l'Empereur :
« Sire,
» Dans la dernière année du dix-huitième siècle, parmi les
ineffaçables traces qu'une de nos armées imprimait sur le
sol de l'Egypte, il faut compter les pas du général en chef ex-
plorant lui-même et reconnaissant le premier les vestiges du
canal ébauché par les Pharaons, repris, quitté par un Darius,
achevé par les Ptolémées, perfectionné par Adrien, et disparu
dans la barbarie du moyen âge. Le héros ordonnait des études
pour ouvrir la communication entre Péluse et Suez ; il en dé-
posait le trésor dans sa propre pyramide, la Description de
l'Égypte.
» Cinquante ans à peine écoulés, cette grande pensée de
nos pères, nos jeunes contemporains l'ont reprise, l'ont ap-
profondie et perfectionnée sous la direction du très-honorable
et courageux Ferd. de Lesseps. Ils n'en font pas un monopole
français ; ils l'offrent à tous les peuples, à tous les capitaux,
à tous les talents étrangers, en retenant pour nous le privi-
lége du bienfait. Voilà l'intérêt de la gloire.
» Le département de la Nièvre, au centre de la France, est
précisément au milieu d'une triple ligne de routes impériales,
de chemins de fer et de cours d'eau qui nous rattachent à
deux mers. Ses bois, ses fers, ses cuivres ouvrés, ses ancres
et ses chaînes-câbles sont transportés par ces deux issues dans
les ports français. L'activité de ses ports fait la nôtre, et nos
sympathies suivent leurs navires sur tous les océans.
» Voilà ce qui justifie le vœu que nous formons, de concert
avec nos cités maritimes , pour nous rapprocher de la Grande-
Asie, pour nous en rapprocher par des travaux qui porteront
le cachet glorieux de la France, et qui seront un titre de plus
à la reconnaissance des autres nations.
» Qu'il nous soit permis, pour mieux motiver notre vœu,
de consigner ici le grave enseignement qui nait du plus
simple aperçu des faits.
» Sous le sceau d'une Providence qui compte pour rien les
jours, depuis trente siècles le val de Suez est le val de l'erreur
et de l'orgueil châtié!
» La première erreur remonte au Pharaon le Superbe; le
premier châtiment s'opère au débouché de Suez, sous les
eaux bravées de la mer Rouge.
» La seconde erreur appartient au dernier des Pharaons.
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