Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
352 L'ISTHME DE SUEZ,
toire a les plus grandes dimensions, telles que l'Australie,
tous les jours se peuplent davantage et pèsent d'un plus grand
poids dans le commerce du monde;
» Considérant que, parmi les événements propres à ac-
croître la richesse du genre humain et à développer surtout
la prospérité des nations les plus civilisées, il n'en est aucun
dont il y ait lieu d'attendre des effets plus grands que de
l'établissement d'une communication qui rapprocherait les
deux extrémités de l'ancien continent, l'Europe et l'Asie loin-
taine, et mettrait presque en contact les uns avec les autres
trois cents millions d'Occidentaux renommés pour leur supé-
riorité dans les sciences et les arts, et six cents millions d'Orien-
taux, aux mains desquels la nature livre une multitude d'ob-
jets en rapport avec les besoins de la civilisation occidentale,
tels que, dans la Chine le thé et la soie, dans l'Inde le coton
et le riz, dans les archipels du grand Océan les épices et les
aromates, dans l'Australie l'or et la laine;
» Considérant que, si, il y a trois cents ans , la découverte
de l'Amérique, c'est-à-dire d'un continent qui, sans doute,
était vaste et abondant en ressources naturelles, mais n'offrait
presque partout qu'une population clairsemée, ignorante et
impropre au travail, a été pour l'Europe l'occasion et même la
cause de progrès inespérés en tout genre, il y a lieu d'attendre
de bien autres résultats d'une entreprise qui réduirait, dans
les proportions indiquées plus haut, la distance qui nous
sépare de régions envers lesquelles la nature n'a pas été
moins prodigue, et qui présentent des peuples accoutumés au
travail et déjà remarquables par leur habileté dans plusieurs
arts utiles.
» Considérant que l'opposition que rencontre le percement
de l'isthme de Suez dans un des plus grands États de l'Europe
doit être considérée comme fortuite et ne peut être attribuée
qu'à un malentendu, puisque la nation chez laquelle cette op-
position s'est produite est peut-être celle de toutes qui doit en
recueillir le plus de fruits, et, ainsi que le démontrent
les événements du jour, la plus intéressée à raccourcir le
trajet;
» Considérant qu'on ferait injure à la civilisation moderne
si l'on admettait que le libre concours des capitaux européens
est impuissant à exécuter une œuvre pour laquelle il ne faudra
pas la moitié de la somme qu'ont absorbée les travaux de
telles compagnies de chemins de fer anglais ou français qu'il
serait facile de citer, ou si l'on prétendait que la science des
ingénieurs échouera dans ses efforts pour triompher des diffi-
cultés que peut présenter l'entreprise;
» Considérant qu'une pareille voie commerciale est de celles
dont le libre usage doit être garanti à tout le monde sans
exception et sans préférence; qu'il importe de la neutraliser
en la plaçant sous la commune protection des grandes nations
civilisées, et qu'en adoptant une mesure pareille, par un acte
solennel, on ne fera que suivre la tradition indiquée par le
congrès de Vienne en 1815 et le congrès de Paris en
1856;
» Par tous ces motifs, appelle l'attention du gouvernement
de l'Empereur sur la nécessité d'accorder un appui efficace à
l'entreprise du percement de l'isthme de Suez ;
» Sollicite de sa sagesse et de sa puissance qu'il intervienne
pour lever les obstacles que rencontre l'accomplissement de
cette grande œuvre,
» Et signale à sa haute prévoyance la convenance qu'il y
aurait à faire placer le canal de l'isthme de Suez sous le
patronage des grandes puissances maritimes , après avoir fait
déclarer la neutralité du passage. »
hDRE. — « Le Conseil général
Considérant qu'en jetant les yeux sur le réseau de fer
actuellement décrété dans l'Empire, on reconnaît qu'un chemin
de fer de Tours à Montluçon par la vallée de l'Indre compléte-
rait une ligne directe de Cherbourg à Marseille et à Toulon et
offrirait la voie la plus courte aux relations d'une partie du
commerce de l'Angleterre avec les Indes, si le percement de
l'isthme de Suez opérait une révolution dans les communica-
tions actuelles, etc. »
Loire.— «Le conseil général, pénétré de l'importanceextrème
du percement de l'isthme de Suez pour la civilisation du monde
et pour le commerce et l'industrie de la France et du départe-
ment de la Loire en particulier,
A l'unanimité, émet le vœu qu'il soit donné suite à cette
grande entreprise, et que le gouvernement lui accorde toute
sa sollicitude et tout son appui. »
Loire-Inférieure. — « D'après les considérations dévelop-
pées dans le Rapport de la Commission des vœux,
Le Conseil émet le vœu que le très-important projet du per-
cement de l'isthme de Suez soit mis à exécution. Il joint à ce
vœu si naturel l'expression de sa reconnaissance envers son
persistant et habile promoteur, M. Ferdinand de Lesseps."
LOIRE-INFÉRIEURE. — Voici le rapport fait au Conseil général
par M. le comte de l'alori, et le vœu émis par ce Conseil :
le Messieurs,
» Votre Commission des vœux, saisie de la lettre par laquelle
M. Ferd. de Lesseps demande au Conseil général un vœu en
faveur du percement de l'isthme de Suez, n'a pas cru devoir
confondre cette grande affaire avec les vœux généraux que le
Conseil émet pour ses intérêts particuliers; elle m'a donc
chargé de vous communiquer ses sentiments à cet égard.
» En effet, Messieurs, on ne pouvait passer sous silence ce
projet rénovateur du commerce maritime, ce projet de per-
cement de l'isthme de Suez, une des plus grandes, des
plus utiles entreprises qui aient été tentées de mémoire
d'homme ! -
» Elle restitue au commerce l'importance maritime dont la
Méditerranée avait joui sous le monde romain, puissance per-
due par la découverte du cap de Bonne-Espérance, au profit
de l'Espagne d'abord, de l'Angleterre ensuite.
» L'enfance des moyens de travaux publics avait changé la
situation antique, les traces de l'esclavage n'existaient plus,
grâce au christianisme , et la science n'avait point encore
parlé; mais aujourd'hui ses progrès actifs sont les Pharaons
et les Néchos destinés à résoudre le grand problème enfoui
sous les sables de l'Égypte. La science a aplani les difficultés
de niveau soulevées sous Darius; elle a donné raison au puis-
sant génie d'Adrien, aux prophétiques prévisions du conqué-
rant moderne de l'Egypte. Napoléon Ic'r avait confié l'étude
topographi,que de cette grande question à l'ingénieur Lepère ,
sur les traditions imparfaites duquel s'est appuyé Méhémet-
Ali, le seul mahométan progressiste qu'ait produit l'Orient.
M. Linant-Bey eut à rectifier les erreurs de Lepère, et les
dernières difficultés de nivellement furent dénouées par
M. Bourdaloue; aussi, à dater de ces travaux, il fut acquis
à la science que la différence des niveaux était une lettre
morte.
» Les premiers projets présentés par MM. Stephenson et
Negrelli concluaient d'abord à l'exécution d'un chemin de
fer, quand M. Talabot proposa d'ouvrir un canal à très-
grande section ; ce projet, M. Ferd. de Lesseps le saisit, et il
toire a les plus grandes dimensions, telles que l'Australie,
tous les jours se peuplent davantage et pèsent d'un plus grand
poids dans le commerce du monde;
» Considérant que, parmi les événements propres à ac-
croître la richesse du genre humain et à développer surtout
la prospérité des nations les plus civilisées, il n'en est aucun
dont il y ait lieu d'attendre des effets plus grands que de
l'établissement d'une communication qui rapprocherait les
deux extrémités de l'ancien continent, l'Europe et l'Asie loin-
taine, et mettrait presque en contact les uns avec les autres
trois cents millions d'Occidentaux renommés pour leur supé-
riorité dans les sciences et les arts, et six cents millions d'Orien-
taux, aux mains desquels la nature livre une multitude d'ob-
jets en rapport avec les besoins de la civilisation occidentale,
tels que, dans la Chine le thé et la soie, dans l'Inde le coton
et le riz, dans les archipels du grand Océan les épices et les
aromates, dans l'Australie l'or et la laine;
» Considérant que, si, il y a trois cents ans , la découverte
de l'Amérique, c'est-à-dire d'un continent qui, sans doute,
était vaste et abondant en ressources naturelles, mais n'offrait
presque partout qu'une population clairsemée, ignorante et
impropre au travail, a été pour l'Europe l'occasion et même la
cause de progrès inespérés en tout genre, il y a lieu d'attendre
de bien autres résultats d'une entreprise qui réduirait, dans
les proportions indiquées plus haut, la distance qui nous
sépare de régions envers lesquelles la nature n'a pas été
moins prodigue, et qui présentent des peuples accoutumés au
travail et déjà remarquables par leur habileté dans plusieurs
arts utiles.
» Considérant que l'opposition que rencontre le percement
de l'isthme de Suez dans un des plus grands États de l'Europe
doit être considérée comme fortuite et ne peut être attribuée
qu'à un malentendu, puisque la nation chez laquelle cette op-
position s'est produite est peut-être celle de toutes qui doit en
recueillir le plus de fruits, et, ainsi que le démontrent
les événements du jour, la plus intéressée à raccourcir le
trajet;
» Considérant qu'on ferait injure à la civilisation moderne
si l'on admettait que le libre concours des capitaux européens
est impuissant à exécuter une œuvre pour laquelle il ne faudra
pas la moitié de la somme qu'ont absorbée les travaux de
telles compagnies de chemins de fer anglais ou français qu'il
serait facile de citer, ou si l'on prétendait que la science des
ingénieurs échouera dans ses efforts pour triompher des diffi-
cultés que peut présenter l'entreprise;
» Considérant qu'une pareille voie commerciale est de celles
dont le libre usage doit être garanti à tout le monde sans
exception et sans préférence; qu'il importe de la neutraliser
en la plaçant sous la commune protection des grandes nations
civilisées, et qu'en adoptant une mesure pareille, par un acte
solennel, on ne fera que suivre la tradition indiquée par le
congrès de Vienne en 1815 et le congrès de Paris en
1856;
» Par tous ces motifs, appelle l'attention du gouvernement
de l'Empereur sur la nécessité d'accorder un appui efficace à
l'entreprise du percement de l'isthme de Suez ;
» Sollicite de sa sagesse et de sa puissance qu'il intervienne
pour lever les obstacles que rencontre l'accomplissement de
cette grande œuvre,
» Et signale à sa haute prévoyance la convenance qu'il y
aurait à faire placer le canal de l'isthme de Suez sous le
patronage des grandes puissances maritimes , après avoir fait
déclarer la neutralité du passage. »
hDRE. — « Le Conseil général
Considérant qu'en jetant les yeux sur le réseau de fer
actuellement décrété dans l'Empire, on reconnaît qu'un chemin
de fer de Tours à Montluçon par la vallée de l'Indre compléte-
rait une ligne directe de Cherbourg à Marseille et à Toulon et
offrirait la voie la plus courte aux relations d'une partie du
commerce de l'Angleterre avec les Indes, si le percement de
l'isthme de Suez opérait une révolution dans les communica-
tions actuelles, etc. »
Loire.— «Le conseil général, pénétré de l'importanceextrème
du percement de l'isthme de Suez pour la civilisation du monde
et pour le commerce et l'industrie de la France et du départe-
ment de la Loire en particulier,
A l'unanimité, émet le vœu qu'il soit donné suite à cette
grande entreprise, et que le gouvernement lui accorde toute
sa sollicitude et tout son appui. »
Loire-Inférieure. — « D'après les considérations dévelop-
pées dans le Rapport de la Commission des vœux,
Le Conseil émet le vœu que le très-important projet du per-
cement de l'isthme de Suez soit mis à exécution. Il joint à ce
vœu si naturel l'expression de sa reconnaissance envers son
persistant et habile promoteur, M. Ferdinand de Lesseps."
LOIRE-INFÉRIEURE. — Voici le rapport fait au Conseil général
par M. le comte de l'alori, et le vœu émis par ce Conseil :
le Messieurs,
» Votre Commission des vœux, saisie de la lettre par laquelle
M. Ferd. de Lesseps demande au Conseil général un vœu en
faveur du percement de l'isthme de Suez, n'a pas cru devoir
confondre cette grande affaire avec les vœux généraux que le
Conseil émet pour ses intérêts particuliers; elle m'a donc
chargé de vous communiquer ses sentiments à cet égard.
» En effet, Messieurs, on ne pouvait passer sous silence ce
projet rénovateur du commerce maritime, ce projet de per-
cement de l'isthme de Suez, une des plus grandes, des
plus utiles entreprises qui aient été tentées de mémoire
d'homme ! -
» Elle restitue au commerce l'importance maritime dont la
Méditerranée avait joui sous le monde romain, puissance per-
due par la découverte du cap de Bonne-Espérance, au profit
de l'Espagne d'abord, de l'Angleterre ensuite.
» L'enfance des moyens de travaux publics avait changé la
situation antique, les traces de l'esclavage n'existaient plus,
grâce au christianisme , et la science n'avait point encore
parlé; mais aujourd'hui ses progrès actifs sont les Pharaons
et les Néchos destinés à résoudre le grand problème enfoui
sous les sables de l'Égypte. La science a aplani les difficultés
de niveau soulevées sous Darius; elle a donné raison au puis-
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rant moderne de l'Egypte. Napoléon Ic'r avait confié l'étude
topographi,que de cette grande question à l'ingénieur Lepère ,
sur les traditions imparfaites duquel s'est appuyé Méhémet-
Ali, le seul mahométan progressiste qu'ait produit l'Orient.
M. Linant-Bey eut à rectifier les erreurs de Lepère, et les
dernières difficultés de nivellement furent dénouées par
M. Bourdaloue; aussi, à dater de ces travaux, il fut acquis
à la science que la différence des niveaux était une lettre
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» Les premiers projets présentés par MM. Stephenson et
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