Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 septembre 1857 25 septembre 1857
Description : 1857/09/25 (A2,N31). 1857/09/25 (A2,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530630f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
384 L'ISTHME DE SUEZ.
CHAMBRE DE COMMERCE DE FÉCAMP.
A Sa Majesté l'Empereur des Français,
Le président de la Chambre de commerce de Fécamp.
Sire,
La Chambre de commerce de Fécamp, comprenant tout
l'intérêt qu'aura pour la France la réalisation du projet de
M. Ferdinand de Lesseps, qui consiste à ouvrir un canal
navigable au travers de l'isthme de Suez, voit avec inquiétude
l'opposition que le gouvernement de l'Angleterre fait, contrai-
rement aux vœux de son pays, à l'exécution d'un travail qui
doit régénérer le monde entier.
Confiante dans la juste et immense influence qu'exerce par-
tout la sagesse du gouvernement de la France, la Chambre
vient, à l'unanimité, s'adresser à Votre Majesté, pour la prier
de bien vouloir soulever les obstacles qui ont jusqu'à ce jour
arrêté la réalisation de cette grande et immortelle entreprise.
Daignez, Sire, agréer l'hommage du profond respect avec
lequel j'ai l'honneur d'être
De Votre Majesté
Le très-humble et très-fidèle serviteur.
Le président de la Chambre de commerce,
Signé: ADRIEN FRÉRET.
Fécamp, le 3 septembre 1857.
CHAMBRE DE COMMERCE DE MARSEILLE.
Marseille, 7 septembre 1857.
La Chambre de Marseille à M. Ferd. de Lesseps, Ministre
plénipotentiaire, président fondateur de la Compagnie
universelle du canal de Suez.
Monsieur,
Notre Chambre a reçu la lettre que vous lui avez adressée
le 9 de ce mois et que vous transmettez aux Chambres de
commerce et aux Conseils généraux de l'Empire pour recom-
mander à son attention toute particulière la question du per-
cement de l'isthme de Suez.
En sollicitant son concours dans la solution de cette impor-
tante question, vous n'avez fait, Monsieur, qu'aller au-devant
d'un de ses vœux les plus ardents. Depuis longtemps la ques-
tion trop controversée du percement de l'isthme de Suez n'en
est plus une pour elle, pas plus que pour tous les esprits
droits et éclairés qui rattachent, avec raison, à l'exécution de
ce magnifique projet, dont l'heureuse initiative vous appar-
tient, la civilisation future du continent indien et l'immense
développement du commerce européen dans lequel notre pays
a une si grande part.
Aussi, notre Chambre, se conformant au désir que vous lui
exprimez, s'est-ellc empressée de se réunir, et, dans sa der-
nière séance, elle a pris une délibération dont nous avons
l'honneur de vous transmettre une copie.
Vous verrez, Monsieur, qu'elle a fait valoir tous les motifs
qui militent en faveur de cette grandiose entreprise. Si, dans
une question que vous avez si profondément étudiée, il vous
semble, Monsieur, que quelques considérations de nature à
corroborer le vœu émis par notre Chambre nous ait échappé,
veuillez nous le faire connaître, et nous nous ferons un devoir
de les mettre ultérieurement sous les yeux du gouvernement
de Sa Majesté, heureux d'avoir pu contribuer, dans la limite
de nos attributions, à faire réussir cette entreprise, à laquelle
vous prêtez si noblement l'appui de vos lumières et de votre
expérience.
- Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de notre considéra-
tion la plus distinguée.
Signé ; J. B. PASTRÉ, président, RFAIS aîné, GOUJOK,
E. RAIBAUD, H. BERNARD, VAÏSSE, P. RODOCOXACHI, E. FÉRAND,
J. GRANVAL, F. TOUACHE, S. BERTEAUX, secrétaire.
Extrait des registres des délibérations de la Chambre
de commerce de Marseille.
(Séance tenue le 28 août 1857.)
A la date du 12 août, M. Ferdinand de Lesseps transmet
plusieurs documents qui se rapportent au percement de
l'isthme de Suez; et à cette occasion, il compte sur le bien-
veillant et patriotique concours des représentants du com-
merce de Marseille.
La Chambre, après avoir pris connaissance de ces précieux
documents :
Considérant que le plus grand bienfait pour le commerce
et la civilisation est sans contredit la suppression des dis-
tances qui rendent difficile l'échange des idées et des produits;
Qu'à ce titre, le percement de l'isthme de Suez est la con-
quête par excellence, puisqu'il ne s'agit de rien moins que de
créer un raccourci de plusieurs mille lieues entre les régions
asiatiques et le monde chrétien ;
Considérant que ce trait d'union n'aura pas seulement des
résultats moraux d'une portée immense, qu'il aura encore
pour effet d'accroître réciproquement le bien-être des régions
ainsi rapprochées, en leur économisant des frais qui sont
aujourd'hui dépensés en pure perte;
Considérant que la France doit participer largement aux
bienfaits de ce raccourcissement, vu sa position géographique
qui fait précisément face à ces riches contrées ;
Considérant qu'il s'agit de restituer à la Méditerranée la
route que le commerce avait suivie de temps immémorial et
qu'il avait perdue depuis quatre siècles par la découverte du
cap de Bonne-Espérance, et d'opérer ainsi une véritable révo-
lution au profit des relations internationales en général et des
rapports français en particulier ;
Considérant que le port de Marseille notamment est appelé
à jouer un grand rôle sur ce nouveau théâtre; qu'il deviendra
l'étape directe et obligée des Indes, l'entrepôt naturel du
monde oriental, avec lequel son commerce a déjà de notables
affinités;
Considérant que le chemin de fer dont quelques intérêts
égoïstes se prévalent pour repousser le canal navigable ne
résout que le problème de la vitesse et pas du tout celui du
bon marché, dont le terme est pourtant essentiel; que par le
fait il limite les facilités de parcours rapide à quelques riches
voyageurs et à quelques colis précieux ;
Que le canal, au contraire, tel qu'il est projeté par M. de
Lesseps, tendrait à généraliser ces bienfaits, à les étendre à
toutes sortes de transports, auxquels il ferait réaliser tout à la
fois des économies de temps et d'argent ;
Que dès lors l'exécution seule du canal réalise une amélio-
ration complète, qu'elle constitue un progrès cosmopolite;
Considérant que la réalisation de ce projet rentre dans
l'esprit du siècle , que c'est le corollaire des chemins de fer,
des télégraphes électriques, des bateaux à vapeur, en un mot
de tous les moyens nouveaux qui ont pour but d'accélérer la
viabilité du globe ;
Considérant que le veto jeté de la tribune britannique est
le cri d'une politique rétrograde; qu'il est contraire aux inté-
rêts de la civilisation et de l'humanité, et que dès lors il doit
rester sans écho, en Angleterre même, pays des larges initia-
tives ;
Considérant que l'unanimité des votes exprimés en faveur
de cette grandiose entreprise est un fait sans :exemplp, .qui
démontre son caractère d'utilité universelle;
CHAMBRE DE COMMERCE DE FÉCAMP.
A Sa Majesté l'Empereur des Français,
Le président de la Chambre de commerce de Fécamp.
Sire,
La Chambre de commerce de Fécamp, comprenant tout
l'intérêt qu'aura pour la France la réalisation du projet de
M. Ferdinand de Lesseps, qui consiste à ouvrir un canal
navigable au travers de l'isthme de Suez, voit avec inquiétude
l'opposition que le gouvernement de l'Angleterre fait, contrai-
rement aux vœux de son pays, à l'exécution d'un travail qui
doit régénérer le monde entier.
Confiante dans la juste et immense influence qu'exerce par-
tout la sagesse du gouvernement de la France, la Chambre
vient, à l'unanimité, s'adresser à Votre Majesté, pour la prier
de bien vouloir soulever les obstacles qui ont jusqu'à ce jour
arrêté la réalisation de cette grande et immortelle entreprise.
Daignez, Sire, agréer l'hommage du profond respect avec
lequel j'ai l'honneur d'être
De Votre Majesté
Le très-humble et très-fidèle serviteur.
Le président de la Chambre de commerce,
Signé: ADRIEN FRÉRET.
Fécamp, le 3 septembre 1857.
CHAMBRE DE COMMERCE DE MARSEILLE.
Marseille, 7 septembre 1857.
La Chambre de Marseille à M. Ferd. de Lesseps, Ministre
plénipotentiaire, président fondateur de la Compagnie
universelle du canal de Suez.
Monsieur,
Notre Chambre a reçu la lettre que vous lui avez adressée
le 9 de ce mois et que vous transmettez aux Chambres de
commerce et aux Conseils généraux de l'Empire pour recom-
mander à son attention toute particulière la question du per-
cement de l'isthme de Suez.
En sollicitant son concours dans la solution de cette impor-
tante question, vous n'avez fait, Monsieur, qu'aller au-devant
d'un de ses vœux les plus ardents. Depuis longtemps la ques-
tion trop controversée du percement de l'isthme de Suez n'en
est plus une pour elle, pas plus que pour tous les esprits
droits et éclairés qui rattachent, avec raison, à l'exécution de
ce magnifique projet, dont l'heureuse initiative vous appar-
tient, la civilisation future du continent indien et l'immense
développement du commerce européen dans lequel notre pays
a une si grande part.
Aussi, notre Chambre, se conformant au désir que vous lui
exprimez, s'est-ellc empressée de se réunir, et, dans sa der-
nière séance, elle a pris une délibération dont nous avons
l'honneur de vous transmettre une copie.
Vous verrez, Monsieur, qu'elle a fait valoir tous les motifs
qui militent en faveur de cette grandiose entreprise. Si, dans
une question que vous avez si profondément étudiée, il vous
semble, Monsieur, que quelques considérations de nature à
corroborer le vœu émis par notre Chambre nous ait échappé,
veuillez nous le faire connaître, et nous nous ferons un devoir
de les mettre ultérieurement sous les yeux du gouvernement
de Sa Majesté, heureux d'avoir pu contribuer, dans la limite
de nos attributions, à faire réussir cette entreprise, à laquelle
vous prêtez si noblement l'appui de vos lumières et de votre
expérience.
- Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de notre considéra-
tion la plus distinguée.
Signé ; J. B. PASTRÉ, président, RFAIS aîné, GOUJOK,
E. RAIBAUD, H. BERNARD, VAÏSSE, P. RODOCOXACHI, E. FÉRAND,
J. GRANVAL, F. TOUACHE, S. BERTEAUX, secrétaire.
Extrait des registres des délibérations de la Chambre
de commerce de Marseille.
(Séance tenue le 28 août 1857.)
A la date du 12 août, M. Ferdinand de Lesseps transmet
plusieurs documents qui se rapportent au percement de
l'isthme de Suez; et à cette occasion, il compte sur le bien-
veillant et patriotique concours des représentants du com-
merce de Marseille.
La Chambre, après avoir pris connaissance de ces précieux
documents :
Considérant que le plus grand bienfait pour le commerce
et la civilisation est sans contredit la suppression des dis-
tances qui rendent difficile l'échange des idées et des produits;
Qu'à ce titre, le percement de l'isthme de Suez est la con-
quête par excellence, puisqu'il ne s'agit de rien moins que de
créer un raccourci de plusieurs mille lieues entre les régions
asiatiques et le monde chrétien ;
Considérant que ce trait d'union n'aura pas seulement des
résultats moraux d'une portée immense, qu'il aura encore
pour effet d'accroître réciproquement le bien-être des régions
ainsi rapprochées, en leur économisant des frais qui sont
aujourd'hui dépensés en pure perte;
Considérant que la France doit participer largement aux
bienfaits de ce raccourcissement, vu sa position géographique
qui fait précisément face à ces riches contrées ;
Considérant qu'il s'agit de restituer à la Méditerranée la
route que le commerce avait suivie de temps immémorial et
qu'il avait perdue depuis quatre siècles par la découverte du
cap de Bonne-Espérance, et d'opérer ainsi une véritable révo-
lution au profit des relations internationales en général et des
rapports français en particulier ;
Considérant que le port de Marseille notamment est appelé
à jouer un grand rôle sur ce nouveau théâtre; qu'il deviendra
l'étape directe et obligée des Indes, l'entrepôt naturel du
monde oriental, avec lequel son commerce a déjà de notables
affinités;
Considérant que le chemin de fer dont quelques intérêts
égoïstes se prévalent pour repousser le canal navigable ne
résout que le problème de la vitesse et pas du tout celui du
bon marché, dont le terme est pourtant essentiel; que par le
fait il limite les facilités de parcours rapide à quelques riches
voyageurs et à quelques colis précieux ;
Que le canal, au contraire, tel qu'il est projeté par M. de
Lesseps, tendrait à généraliser ces bienfaits, à les étendre à
toutes sortes de transports, auxquels il ferait réaliser tout à la
fois des économies de temps et d'argent ;
Que dès lors l'exécution seule du canal réalise une amélio-
ration complète, qu'elle constitue un progrès cosmopolite;
Considérant que la réalisation de ce projet rentre dans
l'esprit du siècle , que c'est le corollaire des chemins de fer,
des télégraphes électriques, des bateaux à vapeur, en un mot
de tous les moyens nouveaux qui ont pour but d'accélérer la
viabilité du globe ;
Considérant que le veto jeté de la tribune britannique est
le cri d'une politique rétrograde; qu'il est contraire aux inté-
rêts de la civilisation et de l'humanité, et que dès lors il doit
rester sans écho, en Angleterre même, pays des larges initia-
tives ;
Considérant que l'unanimité des votes exprimés en faveur
de cette grandiose entreprise est un fait sans :exemplp, .qui
démontre son caractère d'utilité universelle;
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