Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX AIERS. 351
l'Empereur de seconder de tout son crédit et de toute sa puis-
sance la réalisation d'un projet qui excite à un si haut degré
l'admiration et l'attente des peuples. ,
Nous n'avons pu donner ce vœu qu'en substance; nous le
reproduirons plus tard complètement quand il nous sera con-
nu par les procès-verbaux officiels du Conseil général.
EURE-ET-LOIR. — « Un des membres de la cinquième Com-
mission fait le rapport suivant :
« Messieurs,
Une lettre de M. Ferdinand de Lesseps, en date du 12 de
ce mois, demande le concours du Conseil général d'Eure-et-
Loir, par une manifestation en faveur du projet du cours
maritime de Suez.
Vous n'attendez pas de votre Commission un long com-
mentaire sur un projet si éminemment utile et en faveur du-
quel l'opinion publique s'est hautement prononcée en France.
Ne suffit-il pas de jeter les yeux sur la carte, pour reconnaître
l'immense avantage qui résultera pour l'Europe en général,
et pour la France en particulier, d'arriver en Orient par la
Méditerranée et la mer Rouge, au lieu de doubler le cap de
Bonne-Espérance; c'est là, certainement, la plus grande entre-
prise qui ait jamais occupé le monde. Permettez-moi d'em-
prunter une page éloquente au Rapport fait par M. le baron
Charles Dupin, le 2 mars dernier, à l'Académie des sciences;
elle rendra les idées de la Commission mieux que je ne pour-
rais le faire.
« En définitive, dit le Rapport, le grand canal d'Egypte sera
» la seule route maritime pour communiquer, sans détour
» immense et sans solution de continuité, entre l'Europe,
» l'Afrique septentrionale et le monde oriental. Il ouvrira la
» voie la plus économique entre 300 millions d'Occidentaux
» qui possèdent la science, l'industrie, l'opulence, et 600 mil-
» lions d'Orientaux auxquels la nature et l'art ont donné: en
» Australie, la laine et l'or; en Arabie, les aromates; en
» Océanie, les épices; en Chine, le thé et la porcelaine; dans
a l'Inde, la soie, le coton. Les neuf dixièmes du genre humain
» seront mis en communication directe avec une voie navi-
» gable à laquelle vont se rattacher d'abord tous les grands
n travaux publics en cours d'exécution sur notre hémisphère,
n puis tous ceux que l'on prépare à la seule annonce du nou-
» veau trait d'union que l'on veut tirer sur la carte des deux
» mondes. a
Vous reconnaîtrez, Messieurs, qu'on ne pouvait mieux
résumer que ne l'a fait le rapporteur de la Commission de
l'Académie des sciences les avantages commerciaux et indus-
triels que la France doit tirer de la communication par
l'isthme de Suez, et nous pouvons ajouter cependant que cette
œuvre, déjà si avantageuse sous les rapports qui viennent
d'être indiqués, sera encore une œuvre de civilisation dont la
France aura à se glorifier. Le projet de ce grand travail a été
préparé par une Commission internationale, composée de
savants et d'ingénieurs des principales nations de l'Europe, et
de deux ingénieurs au service du Vice-roi d'Egypte. Mais la
France doit se glorifier de ce que ce sont ses enfants qui,
parmi les membres de cette Commission, sont les véritables
auteurs du canal ; aussi, après avoir énuméré la part que
chacun d'eux a prise aux travaux, M. le baron Dupin con-
tinue son Rapport ainsi qu'il suit :
« Sans rien ôter à l'honneur des collaborateurs étrangers ;
» sans rien ôter aux juges expérimentés dont nous avons
» signalé les services internationaux et dont la part contn-
•> butive est si recommandable, nous nous contenterons de
« dire : MM. Ferd. de Lesseps et Barthélemy Saint-Hilaire,
» MM. Linant-Bey et Mougel-Bey , MM. Renaud, Bourdaloue
Il et Lieussou sont tous des enfants de la France, et leurs tra-
» vaux sont dignes d'elle. »
C'est qu'en effet, Messieurs, cette entreprise européenne
est reconnue par votre Commission comme doublement natio-
nale et par l'utilité qu'elle doit avoir pour la France et par les
noms des promoteurs, des ingénieurs et des savants qui l'ont
préparée.
J'emprunterai un dernier passage au Rapport fait à l'Aca-
démie des sciences, parce qu'il résume la pensée de votre
Commission :
« Nous résumons d'un seul mot, dit le rapporteur, notre
jugement sur l'œuvre considérable soumise à notre examen,
» œuvre expliquée dans les mémoires de M. Ferd. de Lesseps
» et dans les calculs, les plans, les devis, les rapports à
» l'appui ; la conception et les moyens d'exécution du canal
» maritime de Suez sont les dignes apprèts d'une entreprise
» utile à l'ensemble du genre humain. »
Votre Commission ne pouvait rien ajouter à une approba-
tion aussi éloquente et aussi absolue ; aussi, en partageant ce
sentiment d'approbation, elle a l'honneur de vous proposer la
délibération suivante :
Le Conseil général d'Eure-et-Loir, par les motifs présen-
tés dans le rapport de sa Commission, témoigne toutes ses
sympathies pour le projet du percement de l'isthme de Suez ,
il en reconnait l'immense utilité , et il fait des vœux pour que
le gouvernement de l'Empereur veuille bien concourir à en
assurer l'exécution.
Le Conseil s'associe complétement aux sentiments exprimés
par sa Commission ;
Et adopte avec le plus grand empressement les conclusions
de son rapport. »
HÉRAULT. - cc Le Conseil général
« Considérant que la question du percement de l'isthme de
Suez a été étudiée depuis un demi-siècle, successivement, par
des ingénieurs distingués , et récemment par une Commission
composée d'hommes de l'art éminents, choisis, à cet effet,
dans les différents pays de l'Europe;
a Considérant que le résultat de toutes ces études a été de
constater qu'il serait possible d'établir, entre la Méditerranée
et la mer Rouge, un canal praticable aux plus grands bâti-
ments du commerce, et qui se recommanderait par cette cir-
constance qu'il serait sans écluses, et qu'ainsi on a pu juste-
ment dire que ce serait la création d'un bosphore;
» Considérant que l'ouverture de ce canal assurerait une
abréviation de parcours des plus satisfaisantes, puisque, pour
les ports français de la Méditerranée, ce serait de 9,000 kil.
sur 14,500, et, pour des ports situés en dehors de la Méditer-
ranée, comme Londres, de 7,000 kilom. sur 14,300;
„ Considérant que les difficultés de la navigation de la mer
Rouge, en supposant qu'elles soient bien réelles , ne pourront
jamais entrer en balance avec l'énorme avantage qu'on aurait
à réduire la longueur du trajet de près des deux tiers dans
quelques cas, et de moitié pour les ports mêmes de 1 Océan ;
1) Considérant que les échanges entre l'Europe et les contrées
lointaines de l'Orient acquièrent chaque jour des développe-
ments nouveaux ; qu'ils s'opèrent souvent sur des objets d'une
grande valeur, et qu'il est permis de penser que, dans un pro-
chain avenir, ils auront des proportions bien autrement vastes,
puisqu'il est évident que les immenses régions de l'Inde et de
la Chine tendent à naître à une civilisation nouvelle, sous
l'impulsion des Européens, et que des colonies dont le terri-
l'Empereur de seconder de tout son crédit et de toute sa puis-
sance la réalisation d'un projet qui excite à un si haut degré
l'admiration et l'attente des peuples. ,
Nous n'avons pu donner ce vœu qu'en substance; nous le
reproduirons plus tard complètement quand il nous sera con-
nu par les procès-verbaux officiels du Conseil général.
EURE-ET-LOIR. — « Un des membres de la cinquième Com-
mission fait le rapport suivant :
« Messieurs,
Une lettre de M. Ferdinand de Lesseps, en date du 12 de
ce mois, demande le concours du Conseil général d'Eure-et-
Loir, par une manifestation en faveur du projet du cours
maritime de Suez.
Vous n'attendez pas de votre Commission un long com-
mentaire sur un projet si éminemment utile et en faveur du-
quel l'opinion publique s'est hautement prononcée en France.
Ne suffit-il pas de jeter les yeux sur la carte, pour reconnaître
l'immense avantage qui résultera pour l'Europe en général,
et pour la France en particulier, d'arriver en Orient par la
Méditerranée et la mer Rouge, au lieu de doubler le cap de
Bonne-Espérance; c'est là, certainement, la plus grande entre-
prise qui ait jamais occupé le monde. Permettez-moi d'em-
prunter une page éloquente au Rapport fait par M. le baron
Charles Dupin, le 2 mars dernier, à l'Académie des sciences;
elle rendra les idées de la Commission mieux que je ne pour-
rais le faire.
« En définitive, dit le Rapport, le grand canal d'Egypte sera
» la seule route maritime pour communiquer, sans détour
» immense et sans solution de continuité, entre l'Europe,
» l'Afrique septentrionale et le monde oriental. Il ouvrira la
» voie la plus économique entre 300 millions d'Occidentaux
» qui possèdent la science, l'industrie, l'opulence, et 600 mil-
» lions d'Orientaux auxquels la nature et l'art ont donné: en
» Australie, la laine et l'or; en Arabie, les aromates; en
» Océanie, les épices; en Chine, le thé et la porcelaine; dans
a l'Inde, la soie, le coton. Les neuf dixièmes du genre humain
» seront mis en communication directe avec une voie navi-
» gable à laquelle vont se rattacher d'abord tous les grands
n travaux publics en cours d'exécution sur notre hémisphère,
n puis tous ceux que l'on prépare à la seule annonce du nou-
» veau trait d'union que l'on veut tirer sur la carte des deux
» mondes. a
Vous reconnaîtrez, Messieurs, qu'on ne pouvait mieux
résumer que ne l'a fait le rapporteur de la Commission de
l'Académie des sciences les avantages commerciaux et indus-
triels que la France doit tirer de la communication par
l'isthme de Suez, et nous pouvons ajouter cependant que cette
œuvre, déjà si avantageuse sous les rapports qui viennent
d'être indiqués, sera encore une œuvre de civilisation dont la
France aura à se glorifier. Le projet de ce grand travail a été
préparé par une Commission internationale, composée de
savants et d'ingénieurs des principales nations de l'Europe, et
de deux ingénieurs au service du Vice-roi d'Egypte. Mais la
France doit se glorifier de ce que ce sont ses enfants qui,
parmi les membres de cette Commission, sont les véritables
auteurs du canal ; aussi, après avoir énuméré la part que
chacun d'eux a prise aux travaux, M. le baron Dupin con-
tinue son Rapport ainsi qu'il suit :
« Sans rien ôter à l'honneur des collaborateurs étrangers ;
» sans rien ôter aux juges expérimentés dont nous avons
» signalé les services internationaux et dont la part contn-
•> butive est si recommandable, nous nous contenterons de
« dire : MM. Ferd. de Lesseps et Barthélemy Saint-Hilaire,
» MM. Linant-Bey et Mougel-Bey , MM. Renaud, Bourdaloue
Il et Lieussou sont tous des enfants de la France, et leurs tra-
» vaux sont dignes d'elle. »
C'est qu'en effet, Messieurs, cette entreprise européenne
est reconnue par votre Commission comme doublement natio-
nale et par l'utilité qu'elle doit avoir pour la France et par les
noms des promoteurs, des ingénieurs et des savants qui l'ont
préparée.
J'emprunterai un dernier passage au Rapport fait à l'Aca-
démie des sciences, parce qu'il résume la pensée de votre
Commission :
« Nous résumons d'un seul mot, dit le rapporteur, notre
jugement sur l'œuvre considérable soumise à notre examen,
» œuvre expliquée dans les mémoires de M. Ferd. de Lesseps
» et dans les calculs, les plans, les devis, les rapports à
» l'appui ; la conception et les moyens d'exécution du canal
» maritime de Suez sont les dignes apprèts d'une entreprise
» utile à l'ensemble du genre humain. »
Votre Commission ne pouvait rien ajouter à une approba-
tion aussi éloquente et aussi absolue ; aussi, en partageant ce
sentiment d'approbation, elle a l'honneur de vous proposer la
délibération suivante :
Le Conseil général d'Eure-et-Loir, par les motifs présen-
tés dans le rapport de sa Commission, témoigne toutes ses
sympathies pour le projet du percement de l'isthme de Suez ,
il en reconnait l'immense utilité , et il fait des vœux pour que
le gouvernement de l'Empereur veuille bien concourir à en
assurer l'exécution.
Le Conseil s'associe complétement aux sentiments exprimés
par sa Commission ;
Et adopte avec le plus grand empressement les conclusions
de son rapport. »
HÉRAULT. - cc Le Conseil général
« Considérant que la question du percement de l'isthme de
Suez a été étudiée depuis un demi-siècle, successivement, par
des ingénieurs distingués , et récemment par une Commission
composée d'hommes de l'art éminents, choisis, à cet effet,
dans les différents pays de l'Europe;
a Considérant que le résultat de toutes ces études a été de
constater qu'il serait possible d'établir, entre la Méditerranée
et la mer Rouge, un canal praticable aux plus grands bâti-
ments du commerce, et qui se recommanderait par cette cir-
constance qu'il serait sans écluses, et qu'ainsi on a pu juste-
ment dire que ce serait la création d'un bosphore;
» Considérant que l'ouverture de ce canal assurerait une
abréviation de parcours des plus satisfaisantes, puisque, pour
les ports français de la Méditerranée, ce serait de 9,000 kil.
sur 14,500, et, pour des ports situés en dehors de la Méditer-
ranée, comme Londres, de 7,000 kilom. sur 14,300;
„ Considérant que les difficultés de la navigation de la mer
Rouge, en supposant qu'elles soient bien réelles , ne pourront
jamais entrer en balance avec l'énorme avantage qu'on aurait
à réduire la longueur du trajet de près des deux tiers dans
quelques cas, et de moitié pour les ports mêmes de 1 Océan ;
1) Considérant que les échanges entre l'Europe et les contrées
lointaines de l'Orient acquièrent chaque jour des développe-
ments nouveaux ; qu'ils s'opèrent souvent sur des objets d'une
grande valeur, et qu'il est permis de penser que, dans un pro-
chain avenir, ils auront des proportions bien autrement vastes,
puisqu'il est évident que les immenses régions de l'Inde et de
la Chine tendent à naître à une civilisation nouvelle, sous
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