Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 349
document aussi important que l'expression des vœux de la
France, formulée par les organes réguliers de ses intérêts et
de son commerce. S'élevant même au-dessus des intérêts na-
tionaux, les Conseils généraux et les Chambres de commerce,
en recommandant l'ouverture de l'isthme de Suez, prouveront
une fois de plus que la France tient toujours à honneur d'être
au premier rang parmi les nations qui portent haut et ferme
le drapeau des idées généreuses et du progrès. »
P. DUBOIS.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX DE L'EMPIRE FRANÇAIS
ET LE CANAL DE SUEZ.
Au moment où nous sommes forcés de mettre sous
presse nous connaissons déjà les votes de 37 Conseils
généraux, tous favorables au percement de l'isthme de
Suez.
Ce sont les Conseils généraux suivants :
Aveyron, Bas-Rhin, Basses-Pyrénées, Bouches-du-
Rhône, Calvados, Charente, Cher, Corse, Côte-d'Or,
Creuse, Dordogne, Doubs, Eure, Eure-et-Loir, Gard,
Gironde, Hérault, Indre, Isère, Loire, Loire-Inférieure,
Lot-et-Garonne, Manche, Meurthe, Morbihan, Moselle,
Nièvre, Nord, Puy-de-Dôme, Saône-et-Loire, Sarthe,
Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Seine-Inférieure, Var,
Vienne, Vosges.
Voici les vœux que nous pouvons dès aujourd'hui
publier. Nous publierons les autres dans notre prochain
numéro, avec ceux des Chambres de commerce.
Aveyron (séance du 29 août). — M. Roquette, rapporteur
de la Commission des intérêts généraux, a la parole et s'ex-
prime en ces termes : - -
Il Messieurs,
« M. Ferdinand de Lesseps, ministre plénipotentiaire, fon-
dateur de la Compagnie universelle du canal de Suez, a appelé
l'attention du Conseil général sur la question du percement
dé l'isthme de Suez, dans une lettre que vous avez renvoyée
à la Commission des intérêts généraux.
» Votre commission a été unanime pour vous proposer de
répondre à cette communication par l'expression d'une vive
sympathie pour une des idées les plus grandes et les plus
fécondes du dix-neuvième siècle.
» Les résultats de l'entreprise à laquelle vous êtes conviés à
donner votre adhésion ne doivent pas être moins profitables
aux intérêts généraux de l'humanité qu'aux intérêts commer-
ciaux et industriels de l'Europe, et ces résultats seront im-
menses.
Il En ouvrant le passage de la Méditerranée à la mer Rouge,
on su pprime une distance de 2,000 lieues entre nous et l'Asie;
on fait pour les relations maritimes de l'Europe avec l'ex-
trême Orient ce que les chemins de fer ont fait pour les
voyages et les transports territoriaux. Trois cents millions
d'hommes civilisés sont mis en contact avec sept cents millions
d'hommes encore barbares que le bienfait de ces nouveaux
rapports appellera à participer aux avantages dont jouissent
les nations éclairées.
» En échange des lumières et de la civilisation que nous ap-
porterons à ces populations lointaines, elles nous donneront
les riches produits de leur sol et de leur climat, qui procure-
ront en même temps de précieux éléments de prospérité aux
manufactures européennes et à nos classes laborieuses une
alimentation meilleure.
a Aucune entreprise ne présenta à aucune époque un carac-
tère plus marqué d'utilité universelle. Aussi le projet dont
M. de Lesseps poursuit la réalisation avec une si louable per-
sévérance a-t-il été accueilli avec le plus éclatant témoignage
d'assentiment en France, en Espagne, en Italie, en Autriche,
•en Hollande. Si une discussion récente a révélé de la part
d'un membre du gouvernement anglais une opposition inat-
tendue, la chaleureuse adhésion de la presse et des princi-
pales corporations commerciales a bien prouvé que dans le
Royaume-Uni l'opinion publique se plaçait au-dessus des
calculs d'une politique étroite et égoïste, et que la canalisa-
tion de l'isthme de Suez n'y était pas désirée moins ardemment
que dans les autres États du continent.
» Le Conseil général tiendra certainement à honneur de s'as-
socier à une œuvre européenne à laquelle il appartient à la
France de prendre sa grande part d'initiative et d'impulsion. »
Les conclusions du Rapport de la Commission sont adoptées.
Calvados. — Le Conseil général :
cc Considérant que le Calvados, à raison de son port et de
son grand commerce maritime, a un intérêt direct à tout ce qui
peut développer les rapports internationaux; considérant que
le percement de l'isthme de Suez ouvre évidemment une voie
plus courte de communication avec toutes les contrées d'O-
rient, source et centre d'un immense commerce;
» Par ces motifs, appelle de tous ses vœux le percement de
l'isthme de Suez. »
Cher (séance du 28 août 1855). — Présidence de M. le duc
de Mortemart.
Le rapporteur de la Commission n° 5 donne lecture d'une
lettre de M. Ferdinand de Lesseps, le promoteur persévérant
du percement de l'isthme de Suez. A cette lettre étaient joints
les procès-verbaux de la Commission internationale, compo-
sée des représentants de toutes les nations de l'Europe, tous
hommes éminents dans la politique, les sciences, les arts ou
le commerce.
Le résumé de tous ces documents, relatifs-à la plus grande
entreprise qu'ait jamais proposée le génie de l'homme pour
ajouter aux voies naturelles de communication maritime, a
excité le plus vif intérêt dans le sein du Conseil général.
Il s'agit, en effet, de restituer à la Méditerranée la route
que le commerce avait suivie dès la plus haute antiquité, et
dont l'avait déshéritée la découverte du cap de Bonne-Espé-
rance.
Mais, tandis que les vieilles civilisations orientales avaient
borné leurs conceptions à réunir par un modeste canal la
mer Rouge au Nil, et à favoriser les-relations commerciales
de l'Egypte avec l'Arabie, l'Europe moderne, en ouvrant à
travers l'isthme cette large route maritime qui, sans détours,
sans interruption dans les communications par vaisseaux, la
relie à l'Afrique- septentrionale et à l'Orient, effacerait les
distances, et les deux mondes séparés par tant de difficultés
de toute nature n'en feraient plus qu'un seul. C'est ainsi que
l'Occident, avec ses 300 millions d'habitants, l'Occident riche
de sa science, de son industrie, de ses arts, serait mis en
rapport direct et journalier avec 600 millions d'Orientaux
qui lui donneraient, en échange des bienfaits d'une civilisa-
tion plus. avancée , la laine et l'or de-l'Australie, les aromates
de l'Arabie, les épices de l'Océanie, le thé et la porcelaine
de la Chine, la soie et le coton des Indes.
Assurément un pareil projet, qui tend à créer des liens nou-
document aussi important que l'expression des vœux de la
France, formulée par les organes réguliers de ses intérêts et
de son commerce. S'élevant même au-dessus des intérêts na-
tionaux, les Conseils généraux et les Chambres de commerce,
en recommandant l'ouverture de l'isthme de Suez, prouveront
une fois de plus que la France tient toujours à honneur d'être
au premier rang parmi les nations qui portent haut et ferme
le drapeau des idées généreuses et du progrès. »
P. DUBOIS.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX DE L'EMPIRE FRANÇAIS
ET LE CANAL DE SUEZ.
Au moment où nous sommes forcés de mettre sous
presse nous connaissons déjà les votes de 37 Conseils
généraux, tous favorables au percement de l'isthme de
Suez.
Ce sont les Conseils généraux suivants :
Aveyron, Bas-Rhin, Basses-Pyrénées, Bouches-du-
Rhône, Calvados, Charente, Cher, Corse, Côte-d'Or,
Creuse, Dordogne, Doubs, Eure, Eure-et-Loir, Gard,
Gironde, Hérault, Indre, Isère, Loire, Loire-Inférieure,
Lot-et-Garonne, Manche, Meurthe, Morbihan, Moselle,
Nièvre, Nord, Puy-de-Dôme, Saône-et-Loire, Sarthe,
Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Seine-Inférieure, Var,
Vienne, Vosges.
Voici les vœux que nous pouvons dès aujourd'hui
publier. Nous publierons les autres dans notre prochain
numéro, avec ceux des Chambres de commerce.
Aveyron (séance du 29 août). — M. Roquette, rapporteur
de la Commission des intérêts généraux, a la parole et s'ex-
prime en ces termes : - -
Il Messieurs,
« M. Ferdinand de Lesseps, ministre plénipotentiaire, fon-
dateur de la Compagnie universelle du canal de Suez, a appelé
l'attention du Conseil général sur la question du percement
dé l'isthme de Suez, dans une lettre que vous avez renvoyée
à la Commission des intérêts généraux.
» Votre commission a été unanime pour vous proposer de
répondre à cette communication par l'expression d'une vive
sympathie pour une des idées les plus grandes et les plus
fécondes du dix-neuvième siècle.
» Les résultats de l'entreprise à laquelle vous êtes conviés à
donner votre adhésion ne doivent pas être moins profitables
aux intérêts généraux de l'humanité qu'aux intérêts commer-
ciaux et industriels de l'Europe, et ces résultats seront im-
menses.
Il En ouvrant le passage de la Méditerranée à la mer Rouge,
on su pprime une distance de 2,000 lieues entre nous et l'Asie;
on fait pour les relations maritimes de l'Europe avec l'ex-
trême Orient ce que les chemins de fer ont fait pour les
voyages et les transports territoriaux. Trois cents millions
d'hommes civilisés sont mis en contact avec sept cents millions
d'hommes encore barbares que le bienfait de ces nouveaux
rapports appellera à participer aux avantages dont jouissent
les nations éclairées.
» En échange des lumières et de la civilisation que nous ap-
porterons à ces populations lointaines, elles nous donneront
les riches produits de leur sol et de leur climat, qui procure-
ront en même temps de précieux éléments de prospérité aux
manufactures européennes et à nos classes laborieuses une
alimentation meilleure.
a Aucune entreprise ne présenta à aucune époque un carac-
tère plus marqué d'utilité universelle. Aussi le projet dont
M. de Lesseps poursuit la réalisation avec une si louable per-
sévérance a-t-il été accueilli avec le plus éclatant témoignage
d'assentiment en France, en Espagne, en Italie, en Autriche,
•en Hollande. Si une discussion récente a révélé de la part
d'un membre du gouvernement anglais une opposition inat-
tendue, la chaleureuse adhésion de la presse et des princi-
pales corporations commerciales a bien prouvé que dans le
Royaume-Uni l'opinion publique se plaçait au-dessus des
calculs d'une politique étroite et égoïste, et que la canalisa-
tion de l'isthme de Suez n'y était pas désirée moins ardemment
que dans les autres États du continent.
» Le Conseil général tiendra certainement à honneur de s'as-
socier à une œuvre européenne à laquelle il appartient à la
France de prendre sa grande part d'initiative et d'impulsion. »
Les conclusions du Rapport de la Commission sont adoptées.
Calvados. — Le Conseil général :
cc Considérant que le Calvados, à raison de son port et de
son grand commerce maritime, a un intérêt direct à tout ce qui
peut développer les rapports internationaux; considérant que
le percement de l'isthme de Suez ouvre évidemment une voie
plus courte de communication avec toutes les contrées d'O-
rient, source et centre d'un immense commerce;
» Par ces motifs, appelle de tous ses vœux le percement de
l'isthme de Suez. »
Cher (séance du 28 août 1855). — Présidence de M. le duc
de Mortemart.
Le rapporteur de la Commission n° 5 donne lecture d'une
lettre de M. Ferdinand de Lesseps, le promoteur persévérant
du percement de l'isthme de Suez. A cette lettre étaient joints
les procès-verbaux de la Commission internationale, compo-
sée des représentants de toutes les nations de l'Europe, tous
hommes éminents dans la politique, les sciences, les arts ou
le commerce.
Le résumé de tous ces documents, relatifs-à la plus grande
entreprise qu'ait jamais proposée le génie de l'homme pour
ajouter aux voies naturelles de communication maritime, a
excité le plus vif intérêt dans le sein du Conseil général.
Il s'agit, en effet, de restituer à la Méditerranée la route
que le commerce avait suivie dès la plus haute antiquité, et
dont l'avait déshéritée la découverte du cap de Bonne-Espé-
rance.
Mais, tandis que les vieilles civilisations orientales avaient
borné leurs conceptions à réunir par un modeste canal la
mer Rouge au Nil, et à favoriser les-relations commerciales
de l'Egypte avec l'Arabie, l'Europe moderne, en ouvrant à
travers l'isthme cette large route maritime qui, sans détours,
sans interruption dans les communications par vaisseaux, la
relie à l'Afrique- septentrionale et à l'Orient, effacerait les
distances, et les deux mondes séparés par tant de difficultés
de toute nature n'en feraient plus qu'un seul. C'est ainsi que
l'Occident, avec ses 300 millions d'habitants, l'Occident riche
de sa science, de son industrie, de ses arts, serait mis en
rapport direct et journalier avec 600 millions d'Orientaux
qui lui donneraient, en échange des bienfaits d'une civilisa-
tion plus. avancée , la laine et l'or de-l'Australie, les aromates
de l'Arabie, les épices de l'Océanie, le thé et la porcelaine
de la Chine, la soie et le coton des Indes.
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