Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1857 25 septembre 1857
Description : 1857/09/25 (A2,N31). 1857/09/25 (A2,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530630f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 381
de commerce d'Amiens s'est occupée, dans sa séance du 9 de
ce mois, du projet de percement de l'isthme de Suez.
, Je suis heureux de vous informer que l'examen auquel elle
s'est livrée des documents que vous lui avez communiqués
ne lui a laissé aucun doute sur le succès de l'entreprise. Des
études aussi consciencieuses que celles qui ont été faites et
suivies sur les lieux par la Commission internationale lui
semblent donner toutes les garanties désirables à cet égard.
Quant aux avantages commerciaux et industriels que le
canal de Suez procurerait à l'Europe, notamment à la France,
ils sont tellement évidents que ne pas les reconnaître ce
serait véritablement vouloir fermer les yeux à la lumière.
Ce canal, en abrégeant de moitié la distance qui la sépare
du monde oriental, n'ouvrirait-il pas une nouvelle carrière à
notre marine marchande, en lui rendant accessibles les ports
les plus reculés des mers asiatiques, où elle transporterait les
nombreux articles de nos manufactures et recevrait en échange
les produits si riches et si variés de ces contrées à peine ex-
plorées jusqu'à présent.
Aussi la Chambre d'Amiens, organe de populations émi-
nemment manufacturières, s'est-elle empressée d'appeler l'at-
tention de M. le Ministre de l'agriculture, du commerce et des
travaux publics sur une entreprise si féconde pour l'avenir.
Elle l'a prié d'user de son influence auprès du gouvernement,
afin qu'il veuille bien la prendre sous son puissant patronage.
Espérons, Monsieur, que ce vœu, qui est celui de la France
et qui a déjà été manifesté par les Conseils généraux, sera
entendu. Il vous deviendra plus facile alors de triompher
d'obstacles qu'une politique ombrageuse et jalouse a pu seule
faire naître.
La Chambre d'Amiens vous félicite vivement, Monsieur, de
votre glorieuse initiative et de l'infatigable persévérance que
vous' déployez pour la réussite de votre magnifique projet.
Ce projet se réalisera, nous en sommes convaincus, car il
s'appuie sur les grands intérêts de la civilisation et du com-
merce universel. Vous recevrez, n'en doutez pas, la récom-
pense de vos pénibles et courageux efforts. Il vous sera donné
de voir les flots de la mer Rouge se réunir à ceux de la Mé-
diterranée dans le canal de Suez, auquel le monde reconnais-
sant voudra donner sans doute le nom de son illustre auteur.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma considération
la plus distinguée.
Le président de la Chambre de commerce d'Amiens,
I. N. DAVELUY.
CHAMBRE DE COMMERCE D" AVIGNON,
Avignon, le 12 septembre 1857..
Le président de la Chambre de commerce, à Monsieur
Ferd. de Lesseps, ministre plénipotentiaire, président
fondateur de la Compagnie universelle du Canal de Suez.
Monsieur,
J'ai reçu la lettre que vous avez bien voulu m'adresser, à la
date du 12 août dernier, relativement à la grande entreprise
du canal de Suez, et je vous remercie, au nom de mes collè-
gues, de l'envoi qui y était joint. Dès qu'il m'a été permis de
réunir notre Chambre, dont quelques membres étaient absents,
je me suis empressé de lui soumettre une communication si
pleine d'intérêt.
La Chambre a applaudi, Monsieur, à la pensée généreuse
et aux persévérants efforts qui ont obtenu déjà des résultats
d'un si heureux augure pour l'avenir; elle me charge de vous
transmettre la délibération ci-jointe, en vous priant d'agréer
l'expression de ses complimentg et de ses vœux.
Agréez, Monsieur, l'assurance des sentiments sincères et de
la haute considération de votre très-humble et très-obéissant
serviteur,
J. VERDET.
P. S. Par le courrier de ce jour, j'adresse à S. Exc. M. le mi-
nistre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics,
une expédition de la délibération ci-incluse.
Extrait des registres des délibérations de la Chambre de
commerce d'Avignon.
(Séance du 5 septembre 1857.)
Présents : MM. J. Verdet, président; Auguste Clauseau,
vice-président; Fréd. Granier, P. Faure, Ph. Bonnet.
M. le président donne communication d'une lettre en date
du 12 août, adressée par M. Ferd. de Lesseps aux Conseils
généraux et aux Chambres de commerce, pour appeler leur
attention sur l'importante question de l'ouverture du canal de
Suez. Plusieurs documents sur cette question sont déposés sur
le bureau et distribués. M. le président en résume l'objet en
peu de mots, et invite la Chambre à délibérer.
La Chambre de commerce d'Avignon,
Considérant que le projet de percement de l'isthme de Suez,
qui est étudié depuis plus de quinze ans, a toujours été l'objet
des sympathies universelles; qu'aujourd'hui notamment l'adhé-
sion de la plupart des grandes puissances européennes et la
récente approbation des principales corporations commer-
ciales et municipales de l'Angleterre ont fait faire un grand
pas à la question ;
Considérant que le rapport publié par la Commission in-
ternationale et le jugement favorable de l'Académie des scien-
ces ne permettent plus de douter de la possibilité d'exécuter
cette grande et utile entreprise ;
Considérant qu'en l'état actuel des choses les produits de
l'Europe sont forcés de faire le tour de l'Afrique pour s'ouvrir
à grands frais vers l'Inde, l'Australie et la Chine, une route
longue et périlleuse, tandis que le percement de l'Isthme de
Suez, en unissant la mer Rouge à la Méditerranée, procurerait
à la navigation une grande économie de temps et d'argent;
Que, d'après l'opinion des hommes les plus compétents, le
canal proposé réduirait de dix mille kilomètres le trajet pour
l'Inde, la Chine, le Japon et toutes les îles qui en dépendent,
et qu'en exonérant complétement les navires du tour du cap
de Bonne-Espérance, il permettrait de faire en un mois un
parcours qui est aujourd'hui d'environ quatre mois;
Considérant d'ailleurs qu'il suffit de jeter les yeux sur la
carte du globe pour être convaincu que l'intérêt du monde
réclame la réalisation d'un projet qui rapprochera de la civi-
lisation occidentale les populeuses et riches contrées de l'ex-
trême Orient ;
Considérant les avantages commerciaux immenses qui ré-
sulteront pour tous de l'ouverture denouveaux et vastes dé-
bouchés, de la création de nouvelles branches d'industrie et
d'un incalculable développement des échanges ;
Considérant que tout retard dans rétablissement d'une
communication qui répond à un besoin impérieux de la navi-
gation internationale est un préjudice véritable porté à tous
les pays maritimes ;
Que la traversée de l'isthme de Suez par un canal ne pour-
rait être qu'une voie libre, ouverte à tous et placée sous la
sauvegarde des principales puissances de l'Europe ;
Considérant enfin, en ce qui touche plus particulièrement
aux intérêts dont la Chambre de commerce d'Avignon est l'or-
gane, que la Méditerranée est appelée à devenir la grande
route commerciale qui reliera la France et l'Europe aux po-
de commerce d'Amiens s'est occupée, dans sa séance du 9 de
ce mois, du projet de percement de l'isthme de Suez.
, Je suis heureux de vous informer que l'examen auquel elle
s'est livrée des documents que vous lui avez communiqués
ne lui a laissé aucun doute sur le succès de l'entreprise. Des
études aussi consciencieuses que celles qui ont été faites et
suivies sur les lieux par la Commission internationale lui
semblent donner toutes les garanties désirables à cet égard.
Quant aux avantages commerciaux et industriels que le
canal de Suez procurerait à l'Europe, notamment à la France,
ils sont tellement évidents que ne pas les reconnaître ce
serait véritablement vouloir fermer les yeux à la lumière.
Ce canal, en abrégeant de moitié la distance qui la sépare
du monde oriental, n'ouvrirait-il pas une nouvelle carrière à
notre marine marchande, en lui rendant accessibles les ports
les plus reculés des mers asiatiques, où elle transporterait les
nombreux articles de nos manufactures et recevrait en échange
les produits si riches et si variés de ces contrées à peine ex-
plorées jusqu'à présent.
Aussi la Chambre d'Amiens, organe de populations émi-
nemment manufacturières, s'est-elle empressée d'appeler l'at-
tention de M. le Ministre de l'agriculture, du commerce et des
travaux publics sur une entreprise si féconde pour l'avenir.
Elle l'a prié d'user de son influence auprès du gouvernement,
afin qu'il veuille bien la prendre sous son puissant patronage.
Espérons, Monsieur, que ce vœu, qui est celui de la France
et qui a déjà été manifesté par les Conseils généraux, sera
entendu. Il vous deviendra plus facile alors de triompher
d'obstacles qu'une politique ombrageuse et jalouse a pu seule
faire naître.
La Chambre d'Amiens vous félicite vivement, Monsieur, de
votre glorieuse initiative et de l'infatigable persévérance que
vous' déployez pour la réussite de votre magnifique projet.
Ce projet se réalisera, nous en sommes convaincus, car il
s'appuie sur les grands intérêts de la civilisation et du com-
merce universel. Vous recevrez, n'en doutez pas, la récom-
pense de vos pénibles et courageux efforts. Il vous sera donné
de voir les flots de la mer Rouge se réunir à ceux de la Mé-
diterranée dans le canal de Suez, auquel le monde reconnais-
sant voudra donner sans doute le nom de son illustre auteur.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma considération
la plus distinguée.
Le président de la Chambre de commerce d'Amiens,
I. N. DAVELUY.
CHAMBRE DE COMMERCE D" AVIGNON,
Avignon, le 12 septembre 1857..
Le président de la Chambre de commerce, à Monsieur
Ferd. de Lesseps, ministre plénipotentiaire, président
fondateur de la Compagnie universelle du Canal de Suez.
Monsieur,
J'ai reçu la lettre que vous avez bien voulu m'adresser, à la
date du 12 août dernier, relativement à la grande entreprise
du canal de Suez, et je vous remercie, au nom de mes collè-
gues, de l'envoi qui y était joint. Dès qu'il m'a été permis de
réunir notre Chambre, dont quelques membres étaient absents,
je me suis empressé de lui soumettre une communication si
pleine d'intérêt.
La Chambre a applaudi, Monsieur, à la pensée généreuse
et aux persévérants efforts qui ont obtenu déjà des résultats
d'un si heureux augure pour l'avenir; elle me charge de vous
transmettre la délibération ci-jointe, en vous priant d'agréer
l'expression de ses complimentg et de ses vœux.
Agréez, Monsieur, l'assurance des sentiments sincères et de
la haute considération de votre très-humble et très-obéissant
serviteur,
J. VERDET.
P. S. Par le courrier de ce jour, j'adresse à S. Exc. M. le mi-
nistre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics,
une expédition de la délibération ci-incluse.
Extrait des registres des délibérations de la Chambre de
commerce d'Avignon.
(Séance du 5 septembre 1857.)
Présents : MM. J. Verdet, président; Auguste Clauseau,
vice-président; Fréd. Granier, P. Faure, Ph. Bonnet.
M. le président donne communication d'une lettre en date
du 12 août, adressée par M. Ferd. de Lesseps aux Conseils
généraux et aux Chambres de commerce, pour appeler leur
attention sur l'importante question de l'ouverture du canal de
Suez. Plusieurs documents sur cette question sont déposés sur
le bureau et distribués. M. le président en résume l'objet en
peu de mots, et invite la Chambre à délibérer.
La Chambre de commerce d'Avignon,
Considérant que le projet de percement de l'isthme de Suez,
qui est étudié depuis plus de quinze ans, a toujours été l'objet
des sympathies universelles; qu'aujourd'hui notamment l'adhé-
sion de la plupart des grandes puissances européennes et la
récente approbation des principales corporations commer-
ciales et municipales de l'Angleterre ont fait faire un grand
pas à la question ;
Considérant que le rapport publié par la Commission in-
ternationale et le jugement favorable de l'Académie des scien-
ces ne permettent plus de douter de la possibilité d'exécuter
cette grande et utile entreprise ;
Considérant qu'en l'état actuel des choses les produits de
l'Europe sont forcés de faire le tour de l'Afrique pour s'ouvrir
à grands frais vers l'Inde, l'Australie et la Chine, une route
longue et périlleuse, tandis que le percement de l'Isthme de
Suez, en unissant la mer Rouge à la Méditerranée, procurerait
à la navigation une grande économie de temps et d'argent;
Que, d'après l'opinion des hommes les plus compétents, le
canal proposé réduirait de dix mille kilomètres le trajet pour
l'Inde, la Chine, le Japon et toutes les îles qui en dépendent,
et qu'en exonérant complétement les navires du tour du cap
de Bonne-Espérance, il permettrait de faire en un mois un
parcours qui est aujourd'hui d'environ quatre mois;
Considérant d'ailleurs qu'il suffit de jeter les yeux sur la
carte du globe pour être convaincu que l'intérêt du monde
réclame la réalisation d'un projet qui rapprochera de la civi-
lisation occidentale les populeuses et riches contrées de l'ex-
trême Orient ;
Considérant les avantages commerciaux immenses qui ré-
sulteront pour tous de l'ouverture denouveaux et vastes dé-
bouchés, de la création de nouvelles branches d'industrie et
d'un incalculable développement des échanges ;
Considérant que tout retard dans rétablissement d'une
communication qui répond à un besoin impérieux de la navi-
gation internationale est un préjudice véritable porté à tous
les pays maritimes ;
Que la traversée de l'isthme de Suez par un canal ne pour-
rait être qu'une voie libre, ouverte à tous et placée sous la
sauvegarde des principales puissances de l'Europe ;
Considérant enfin, en ce qui touche plus particulièrement
aux intérêts dont la Chambre de commerce d'Avignon est l'or-
gane, que la Méditerranée est appelée à devenir la grande
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