Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 347
la communication télégraphique avec les Indes par la
mer Rouge :
« Plusieurs lettres très-intéressantes sur ce sujet important
ont été adressées dans les derniers temps au Président de la
Compagnie des Indes Orientales par M. Marshman, président
d'une Société pour l'établissement d'une communication élec-
trique avec les Indes par la mer Rouge. Ces lettres démontrent
avec clarté et impartialité le but de la Société, ainsi que les
avantages et les difficultés d'une ligne télégraphique à travers
la mer Rouge. M. Marshman se réfère à des communications
antérieures faites, il y a deux ans, à la Cour des directeurs
par une société formée pour construire une ligne télégra-
phique des Dardanelles à Alexandrie, avec l'intention de la
prolonger jusque dans les Indes.
» Ce projet fut alors favorablement accueilli par la Com-
pagnie; mais des circonstances engagèrent à cette période les
parties à abandonner ce projet durant les négociations avec les
gouvernements de la Turquie et de l'Egypte pour la conces-
sion de la ligne du câble dans la mer Rouge. Dernièrement des
firmans ayant été obtenus, les promoteurs de l'entreprise se
trouvent dans la position de s'y remettre avec toutes les forces
nécessaires. Quant au projet d'une communication télégra-
phique avec les Indes par la Mésopotamie et le golfe Persique,
les promoteurs de la ligne de la mer Rouge ne veulent nulle-
ment porter atteinte à des arrangements qui déjà ont été pris,
quoiqu'ils expriment nettement leur opinion dans ce sens
qu'aucun projet qui assure dans un certain espace de temps la
communication télégraphique avec les Indes ne doit être re-
tardé sans les raisons les plus graves, quand même il y aurait
une chance d'obtenir deux lignes par ce retard. En possession
des firmans de la Sublime-Porte et du Vice-roi d'Egypte, la
Société propose d'établir, sans le moindre délai, une ligne
télégraphique d'Alexandrie à Suez par terre, de Suez à Aden
et d'Aden à Kurrachee par un câble sous-marin. La distance
d'Alexandrie à Suez est de 240 milles; la longueur du fil élec-
trique qui doit mettre en relation Suez et Kurrachee sera de
4,163 milles; mais il sera partagé en sections dont aucune ne
dépassera la longueur de 500 milles. Les dépenses de toute
l'entreprise, y compris une forte allocation pour les cas im-
prévus, s'élèvent à 700,000 livres sterling. La Société a éga-
lement calculé que le temps n'excédera pas huit mois pour
faire et pour poser le câble jusqu'à Aden, et quatre mois
jusqu'à Kurrachee. On a prétendu que les récifs de corail dans
la mer Rouge présentaient des obstacles insurmontables à un
télégraphe sous-marin ; mais l'examen attentif des deux côtés
a prouvé que le câble peut être posé en dehors de la ligne des
récifs, deux stations exceptées, où il doit se rapprocher de la
terre; et même sur ces deux points, on peut par des sondages
exacts éviter les coraux.
» La subvention réclamée par la Société, comme indispen-
sable à l'organisation de l'entreprise, est une garantie de
6 pour 100 du capital, à partir du moment de l'expédition de
la première dépêche. En retour, la Société s'engage à faire
passer toutes les dépêches du gouvernement avant les autres.
La subvention accordée au télégraphe atlantique est de
4 pour cent de la part du gouvernement des Etats-Unis, et de
4 pour 100 de la part de la Grande- Bretagne, en tout
8 pour 100. Quant au câble qui doit relier Alexandrie avec le
continent de l'Europe, la Société est de l'avis que jusqu'au
moment où la ligne d'Alexandrie à Kurrachee sera terminée,
le câble de la Méditerranée aura également été posé par les
soins d'une des sociétés qui s'occupent actuellement de l'exé-
cution de cette entreprise. Mais si. l'attente de la Société ne se
réalise pas, elle est prête à poser également un câble de
800 milles entre Alexandrie et les Dardanelles. M. Bright, in-
génieur du télégraphe atlantique, ajoute aux propositions de
cette Société une lettre, dans laquelle il se déclare décidément
en faveur de la ligne de la mer Rouge, en affirmant que les
coraux ne sont pas des obstacles insurmontables à la pose du
câble. M. L. Gisborne témoigne également que les récifs de la
mer Rouge peuvent être évités très-facilement, et que même
là où il faut les passer pour arriver à la côte, cela peut se
faire sans danger et sans dépenses extraordinaires.
» Toute la correspondance se termine par une lettre du vice-
président de la Société dans laquelle il appelle l'attention
de la Compagnie des Indes sur la rupture du fil atlantique;
2,000 milles de câble se trouvent encore à bord du Nia-
gara et de ï Agamemnon, et, sans perdre plus de temps
qu'il n'en faut à ces navires pour faire le voyage, le câble
peut immédiatement servir à former la ligne sous-marine
d'Alexandrie à Aden. Comme il serait impossible de réunir
promptement dans les circonstances actuelles les sommes né-
cessaires à l'exécution de ce proj et, le vice-président propose
à la Compagnie des Indes de payer la somme annuelle de
20,000 livres sterling, à partir de l'expédition de la première
dépêche entre Aden et Alexandrie, laquelle somme cesserait
d'être payée du moment que le bénéfice de la recette générale
s'élèverait à 6 pour 100. De son côté, la Société ferait l'envoi
des dépêches de la Compagnie et s'engagerait à les expédier
avant toutes les autres. Toute l'affaire est actuellement sou-
mise à l'approbation de la Cour des directeurs; mais on croit
généralement que cette dernière proposition sera immédiate-
ment adoptée. »
i. RÉGNIER.
LE CONSTITUTIONNEL
ET LES CONSEILS GÉNÉRAUX.
Le Constitutionnel du 21 août, en publiant la lettre
de M. Ferd. de Lesseps aux Conseils généraux et aux
Chambres de commerce de l'Empire français, la faisait
précéder des réflexions suivantes que nous sommes heu-
reux de nous approprier :
d Nous avons sous les yeux une lettre que M. Ferd. de Les-
seps adresse aux Conseils généraux et aux Chambres de com-
merce de France. L'infatigable promoteur du percement de
l'isthme de Suez, après avoir obtenu l'adhésion des corpora-
tions commerciales et municipales, en Angleterre, en Espagne,
en Autriche, en Italie, en Hollande, se tourne vers ses com-
patriotes; et, fort de tous les témoignages de sympathie qu'il
a obtenus à l'étranger, il leur demande de sanctionner, à leur
tour, ses efforts et de l'aider à atteindre son noble but.
» Cet appel est opportun ; il est dicté par un juste senti-
ment de ce que M. de Lesseps doit à son pays, où la grande
et utile entreprise du canal de Suez n'a rencontré que des
encouragements de plus en plus vifs. Nous disons qu'il vient
juste en son temps : en effet, s'il avait été formulé plus tôt il
eût pu causer quelque embarras aux corps délibérants dont
nous parlons; car il les eût placés entre le désir de donner
une adhésion éclatante à l'entreprise et la crainte d y impri-
mer un cachet d'égoïsme patriotique qui eùt pu inspirer de la
réserve aux autres nations, et qui ne saurait être évité avec trop
de soin dans une affaire où tous les peuples sont également
intéressés.
» Mais aujourd'hui, c'est bien différent. Un concert généra
la communication télégraphique avec les Indes par la
mer Rouge :
« Plusieurs lettres très-intéressantes sur ce sujet important
ont été adressées dans les derniers temps au Président de la
Compagnie des Indes Orientales par M. Marshman, président
d'une Société pour l'établissement d'une communication élec-
trique avec les Indes par la mer Rouge. Ces lettres démontrent
avec clarté et impartialité le but de la Société, ainsi que les
avantages et les difficultés d'une ligne télégraphique à travers
la mer Rouge. M. Marshman se réfère à des communications
antérieures faites, il y a deux ans, à la Cour des directeurs
par une société formée pour construire une ligne télégra-
phique des Dardanelles à Alexandrie, avec l'intention de la
prolonger jusque dans les Indes.
» Ce projet fut alors favorablement accueilli par la Com-
pagnie; mais des circonstances engagèrent à cette période les
parties à abandonner ce projet durant les négociations avec les
gouvernements de la Turquie et de l'Egypte pour la conces-
sion de la ligne du câble dans la mer Rouge. Dernièrement des
firmans ayant été obtenus, les promoteurs de l'entreprise se
trouvent dans la position de s'y remettre avec toutes les forces
nécessaires. Quant au projet d'une communication télégra-
phique avec les Indes par la Mésopotamie et le golfe Persique,
les promoteurs de la ligne de la mer Rouge ne veulent nulle-
ment porter atteinte à des arrangements qui déjà ont été pris,
quoiqu'ils expriment nettement leur opinion dans ce sens
qu'aucun projet qui assure dans un certain espace de temps la
communication télégraphique avec les Indes ne doit être re-
tardé sans les raisons les plus graves, quand même il y aurait
une chance d'obtenir deux lignes par ce retard. En possession
des firmans de la Sublime-Porte et du Vice-roi d'Egypte, la
Société propose d'établir, sans le moindre délai, une ligne
télégraphique d'Alexandrie à Suez par terre, de Suez à Aden
et d'Aden à Kurrachee par un câble sous-marin. La distance
d'Alexandrie à Suez est de 240 milles; la longueur du fil élec-
trique qui doit mettre en relation Suez et Kurrachee sera de
4,163 milles; mais il sera partagé en sections dont aucune ne
dépassera la longueur de 500 milles. Les dépenses de toute
l'entreprise, y compris une forte allocation pour les cas im-
prévus, s'élèvent à 700,000 livres sterling. La Société a éga-
lement calculé que le temps n'excédera pas huit mois pour
faire et pour poser le câble jusqu'à Aden, et quatre mois
jusqu'à Kurrachee. On a prétendu que les récifs de corail dans
la mer Rouge présentaient des obstacles insurmontables à un
télégraphe sous-marin ; mais l'examen attentif des deux côtés
a prouvé que le câble peut être posé en dehors de la ligne des
récifs, deux stations exceptées, où il doit se rapprocher de la
terre; et même sur ces deux points, on peut par des sondages
exacts éviter les coraux.
» La subvention réclamée par la Société, comme indispen-
sable à l'organisation de l'entreprise, est une garantie de
6 pour 100 du capital, à partir du moment de l'expédition de
la première dépêche. En retour, la Société s'engage à faire
passer toutes les dépêches du gouvernement avant les autres.
La subvention accordée au télégraphe atlantique est de
4 pour cent de la part du gouvernement des Etats-Unis, et de
4 pour 100 de la part de la Grande- Bretagne, en tout
8 pour 100. Quant au câble qui doit relier Alexandrie avec le
continent de l'Europe, la Société est de l'avis que jusqu'au
moment où la ligne d'Alexandrie à Kurrachee sera terminée,
le câble de la Méditerranée aura également été posé par les
soins d'une des sociétés qui s'occupent actuellement de l'exé-
cution de cette entreprise. Mais si. l'attente de la Société ne se
réalise pas, elle est prête à poser également un câble de
800 milles entre Alexandrie et les Dardanelles. M. Bright, in-
génieur du télégraphe atlantique, ajoute aux propositions de
cette Société une lettre, dans laquelle il se déclare décidément
en faveur de la ligne de la mer Rouge, en affirmant que les
coraux ne sont pas des obstacles insurmontables à la pose du
câble. M. L. Gisborne témoigne également que les récifs de la
mer Rouge peuvent être évités très-facilement, et que même
là où il faut les passer pour arriver à la côte, cela peut se
faire sans danger et sans dépenses extraordinaires.
» Toute la correspondance se termine par une lettre du vice-
président de la Société dans laquelle il appelle l'attention
de la Compagnie des Indes sur la rupture du fil atlantique;
2,000 milles de câble se trouvent encore à bord du Nia-
gara et de ï Agamemnon, et, sans perdre plus de temps
qu'il n'en faut à ces navires pour faire le voyage, le câble
peut immédiatement servir à former la ligne sous-marine
d'Alexandrie à Aden. Comme il serait impossible de réunir
promptement dans les circonstances actuelles les sommes né-
cessaires à l'exécution de ce proj et, le vice-président propose
à la Compagnie des Indes de payer la somme annuelle de
20,000 livres sterling, à partir de l'expédition de la première
dépêche entre Aden et Alexandrie, laquelle somme cesserait
d'être payée du moment que le bénéfice de la recette générale
s'élèverait à 6 pour 100. De son côté, la Société ferait l'envoi
des dépêches de la Compagnie et s'engagerait à les expédier
avant toutes les autres. Toute l'affaire est actuellement sou-
mise à l'approbation de la Cour des directeurs; mais on croit
généralement que cette dernière proposition sera immédiate-
ment adoptée. »
i. RÉGNIER.
LE CONSTITUTIONNEL
ET LES CONSEILS GÉNÉRAUX.
Le Constitutionnel du 21 août, en publiant la lettre
de M. Ferd. de Lesseps aux Conseils généraux et aux
Chambres de commerce de l'Empire français, la faisait
précéder des réflexions suivantes que nous sommes heu-
reux de nous approprier :
d Nous avons sous les yeux une lettre que M. Ferd. de Les-
seps adresse aux Conseils généraux et aux Chambres de com-
merce de France. L'infatigable promoteur du percement de
l'isthme de Suez, après avoir obtenu l'adhésion des corpora-
tions commerciales et municipales, en Angleterre, en Espagne,
en Autriche, en Italie, en Hollande, se tourne vers ses com-
patriotes; et, fort de tous les témoignages de sympathie qu'il
a obtenus à l'étranger, il leur demande de sanctionner, à leur
tour, ses efforts et de l'aider à atteindre son noble but.
» Cet appel est opportun ; il est dicté par un juste senti-
ment de ce que M. de Lesseps doit à son pays, où la grande
et utile entreprise du canal de Suez n'a rencontré que des
encouragements de plus en plus vifs. Nous disons qu'il vient
juste en son temps : en effet, s'il avait été formulé plus tôt il
eût pu causer quelque embarras aux corps délibérants dont
nous parlons; car il les eût placés entre le désir de donner
une adhésion éclatante à l'entreprise et la crainte d y impri-
mer un cachet d'égoïsme patriotique qui eùt pu inspirer de la
réserve aux autres nations, et qui ne saurait être évité avec trop
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