Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
364 L'ISTHME DE SUEZ,
nieur français, l'a confirmé en 1847; et tout doute, s'il en
reste, a été enfin dissipé en 1853 par les travaux de l'ingé-
nieur du Pacha d'Egypte, M. Linant, qui se trouve avec
M. Mougel à la tête des travaux du canal. Pour le moment,
nous n'affirmons pas qu'il n'y ait pas d'autres difficultés
qoant à la construction de cette œuvre ; mais nous pensons
qu'elles ne sont pas insurmontables.
» Nous indiquons les dimensions du canal et l'évaluation des
dépenses que nécessiteront les travaux dans les termes mêmes
de M. de Lesseps.
(Suivent les évaluations textuelles de la Commission inter-
nationale. )
» L'expérience seule pourra démontrer si l'entreprise sera
rémunératoire comme placement financier; mais, d'après les
évaluations approximatives, le mouvement de la navigation de
l'Europe et de l'Amérique autour du cap de Bonne-Espérance
et du cap Horn s'élève à plus de 6,000,000 de tonnes. Si
seulement la moitié des marchandises ou 3,000,000 de
tonnes prennent la route du canal de Suez en payant un
droit de 10 fr. par tonne , le bénéfice sera considérable. Ce
droit de 10 fr. pourra même être diminué à mesure que le
trafic augmentera, chose dont il n'y a guère à douter. Cette
matière nous paraît maintenant être épuisée sous tous ses
rapports principaux, et le succès du projet doit être remis à la
décision de l'opinion publique de l'ancien et du nouveau
monde. »
Nous avons cité avec plaisir cet article d'un des
grands journaux quotidiens de Londres , parce qu'il
montre où en est l'opinion dans le monde politique de
l'Angleterre. Les considérations du Morning Herald
sont aussi simples que sensées; et nous avons la convic-
tion qu'elles frapperont tous les esprits impartiaux chez
nos voisins comme chez nous.
ERNEST DESPLACES.
LA CHAMBRE DE COMMERCE DE NEWCASTLE
ET LORD PALMERSTON.
Le Gateshead Observer du 22 août fait les réflexions
suivantes sur la protestation de la Chambre de com-
merce de Newcastle pour le canal de. Suez et contre
lord Palmerston :
« Lord Palmerston et nos grandes corporations commer-
çantes sont parfaitement en désaccord à l'égard du canal de
Suez. Tandis que celui-là en voit surgir des dangers pour les
Indes, celles-ci s'en promettent les plus grands avantages
pour le monde entier par la diminution de la distance entre
l'Europe et l'Orient.
» Il est en effet difficile de comprendre comment, dans ces
jours de libre échange, le Premier Ministre de l'Angleterre
pourrait se mettre en hostilité ouverte contre un projet qui,
s'il réussit, doit donner un mouvement immense à notre com-
merce, et qui, s'il ne réussit pas, cesse tout de suite d'être le
mal dont a peur Son Excellence : savoir un passage ouvert
à quelque futur agresseur de notre domination dans les
Indes.
» Les Chambres de Liverpool, de Bristol et des autres
grandes villes se sont vivement occupées de ce projet, en
écartant pour le moment toutes considérations politiques,
mi ne l'examinant que comme moyen de progrès commer-
cial, et lorsqu'il était acquis que M. de Lesseps et ses amis
s'étaient faits les défenseurs de ce projet dans notre pays
non pour réunir les sommes nécessaires à l'exécution du
canal, mais, ce qui est pour nous bien plus important, pour
s'assurer l'influence du public anglais, afin d'obtenir, par
l'action de son gouvernement, la sanction du projet de la part
du Sultan.
11 Lorsqu'on se rappelle tout cela, nous sommes obligés
de reconnaître que M. de Lesseps a raison de se plaindre de
la manière dont on a traité sa cause dans le Parlement
anglais.
11 La Chambre de Newcastle, dans un meeting spécial con-
voqué à cet effet mercredi dernier, a envisagé l'affaire sous ce
point de vue. On a déclaré par résolution que les objections de
lord Palmerston étaient tout à fait insoutenables, et que les
allusions faites par lui à l'égard de la France étaient en outre
calculées pour affaiblir plutôt que pour resserrer les relations
cordiales qui existent si heureusement aujourd'hui entre nos
voisins au delà du canal et nous-mêmes. En même temps la
Chambre a résolu de demander aux représentants parlemen-
taires du district l'expression de leur jugement sur cette ma-
tière , attachant une grande importance à ce que ces Mes-
sieurs ne soient pas seulement les organes intermédiaires entre
leurs mandataires et le gouvernement, mais aussi à ce que
leurs opinions personnelles et celles des partis dont ils sont les
représentants soient en parfait accord. »
Nous ne pouvons qu'approuver complétement des
réflexions si sensées et si patriotiques.
J. RÉGNIER.
L'INSTITUT ROYAL
• DES INGÉNIEURS DE HOLLANDE
ET M. STEPHENSON.
Un de nos correspondants de Hollande a bien voulu
nous envoyer le document suivant que nous publions
avec empressement. La nouvelle preuve de sympathie
que vient de nous donner l'Institut royal des ingénieurs
de Hollande nous est extrêmement précieuse. Le discours
de M. Stephenson dans le Parlement anglais, a étonné
tous les hommes versés en ces matières; et la réputation
des ingénieurs hollandais est très-bien établie dans tout
ce qui concerne les travaux de canalisation. Ils répon-
dent donc à l'ingénieur anglais par l'organe de leur
président, le savant M. Conrad, membre de la Com-
mission internationale, avec une autorité et une com-
pétence incontestables.
« Dans la réunion publique de l'Institut royal des ingénieurs
des Pays-Bas, tenue à Maëstricht, le mardi 1er septembre
1857, M. Conrad, qui présidait cette réunion, a dit ce qui suit
sur le percement de l'isthme de Suez :
i< Messieurs,
» Les discours prononcés par lord Palmerston dans le Par-
lement anglais sur le percement de l'isthme de Suez, vous
sont connus par les journaux. La manière inconcevablement
légère, pour ne pas me servir d'une autre expression, avec
laquelle Sa Seigneurie a cru devoir traiter une affaire si sé-
rieuse, peut être appréciée par vous à sa juste valeur. Elle
n'était pas digne du Premier Ministre du puissant empire
britannique. Après le verdict de la science, après le suffrage
unanime de toute l'Europe, et en dernier lieu après les adhésions
des représentants du commerce anglais, on avait droit d'at-
tendre une autre manière d'agir du Premier Ministre de l'An-
gleterre.
nieur français, l'a confirmé en 1847; et tout doute, s'il en
reste, a été enfin dissipé en 1853 par les travaux de l'ingé-
nieur du Pacha d'Egypte, M. Linant, qui se trouve avec
M. Mougel à la tête des travaux du canal. Pour le moment,
nous n'affirmons pas qu'il n'y ait pas d'autres difficultés
qoant à la construction de cette œuvre ; mais nous pensons
qu'elles ne sont pas insurmontables.
» Nous indiquons les dimensions du canal et l'évaluation des
dépenses que nécessiteront les travaux dans les termes mêmes
de M. de Lesseps.
(Suivent les évaluations textuelles de la Commission inter-
nationale. )
» L'expérience seule pourra démontrer si l'entreprise sera
rémunératoire comme placement financier; mais, d'après les
évaluations approximatives, le mouvement de la navigation de
l'Europe et de l'Amérique autour du cap de Bonne-Espérance
et du cap Horn s'élève à plus de 6,000,000 de tonnes. Si
seulement la moitié des marchandises ou 3,000,000 de
tonnes prennent la route du canal de Suez en payant un
droit de 10 fr. par tonne , le bénéfice sera considérable. Ce
droit de 10 fr. pourra même être diminué à mesure que le
trafic augmentera, chose dont il n'y a guère à douter. Cette
matière nous paraît maintenant être épuisée sous tous ses
rapports principaux, et le succès du projet doit être remis à la
décision de l'opinion publique de l'ancien et du nouveau
monde. »
Nous avons cité avec plaisir cet article d'un des
grands journaux quotidiens de Londres , parce qu'il
montre où en est l'opinion dans le monde politique de
l'Angleterre. Les considérations du Morning Herald
sont aussi simples que sensées; et nous avons la convic-
tion qu'elles frapperont tous les esprits impartiaux chez
nos voisins comme chez nous.
ERNEST DESPLACES.
LA CHAMBRE DE COMMERCE DE NEWCASTLE
ET LORD PALMERSTON.
Le Gateshead Observer du 22 août fait les réflexions
suivantes sur la protestation de la Chambre de com-
merce de Newcastle pour le canal de. Suez et contre
lord Palmerston :
« Lord Palmerston et nos grandes corporations commer-
çantes sont parfaitement en désaccord à l'égard du canal de
Suez. Tandis que celui-là en voit surgir des dangers pour les
Indes, celles-ci s'en promettent les plus grands avantages
pour le monde entier par la diminution de la distance entre
l'Europe et l'Orient.
» Il est en effet difficile de comprendre comment, dans ces
jours de libre échange, le Premier Ministre de l'Angleterre
pourrait se mettre en hostilité ouverte contre un projet qui,
s'il réussit, doit donner un mouvement immense à notre com-
merce, et qui, s'il ne réussit pas, cesse tout de suite d'être le
mal dont a peur Son Excellence : savoir un passage ouvert
à quelque futur agresseur de notre domination dans les
Indes.
» Les Chambres de Liverpool, de Bristol et des autres
grandes villes se sont vivement occupées de ce projet, en
écartant pour le moment toutes considérations politiques,
mi ne l'examinant que comme moyen de progrès commer-
cial, et lorsqu'il était acquis que M. de Lesseps et ses amis
s'étaient faits les défenseurs de ce projet dans notre pays
non pour réunir les sommes nécessaires à l'exécution du
canal, mais, ce qui est pour nous bien plus important, pour
s'assurer l'influence du public anglais, afin d'obtenir, par
l'action de son gouvernement, la sanction du projet de la part
du Sultan.
11 Lorsqu'on se rappelle tout cela, nous sommes obligés
de reconnaître que M. de Lesseps a raison de se plaindre de
la manière dont on a traité sa cause dans le Parlement
anglais.
11 La Chambre de Newcastle, dans un meeting spécial con-
voqué à cet effet mercredi dernier, a envisagé l'affaire sous ce
point de vue. On a déclaré par résolution que les objections de
lord Palmerston étaient tout à fait insoutenables, et que les
allusions faites par lui à l'égard de la France étaient en outre
calculées pour affaiblir plutôt que pour resserrer les relations
cordiales qui existent si heureusement aujourd'hui entre nos
voisins au delà du canal et nous-mêmes. En même temps la
Chambre a résolu de demander aux représentants parlemen-
taires du district l'expression de leur jugement sur cette ma-
tière , attachant une grande importance à ce que ces Mes-
sieurs ne soient pas seulement les organes intermédiaires entre
leurs mandataires et le gouvernement, mais aussi à ce que
leurs opinions personnelles et celles des partis dont ils sont les
représentants soient en parfait accord. »
Nous ne pouvons qu'approuver complétement des
réflexions si sensées et si patriotiques.
J. RÉGNIER.
L'INSTITUT ROYAL
• DES INGÉNIEURS DE HOLLANDE
ET M. STEPHENSON.
Un de nos correspondants de Hollande a bien voulu
nous envoyer le document suivant que nous publions
avec empressement. La nouvelle preuve de sympathie
que vient de nous donner l'Institut royal des ingénieurs
de Hollande nous est extrêmement précieuse. Le discours
de M. Stephenson dans le Parlement anglais, a étonné
tous les hommes versés en ces matières; et la réputation
des ingénieurs hollandais est très-bien établie dans tout
ce qui concerne les travaux de canalisation. Ils répon-
dent donc à l'ingénieur anglais par l'organe de leur
président, le savant M. Conrad, membre de la Com-
mission internationale, avec une autorité et une com-
pétence incontestables.
« Dans la réunion publique de l'Institut royal des ingénieurs
des Pays-Bas, tenue à Maëstricht, le mardi 1er septembre
1857, M. Conrad, qui présidait cette réunion, a dit ce qui suit
sur le percement de l'isthme de Suez :
i< Messieurs,
» Les discours prononcés par lord Palmerston dans le Par-
lement anglais sur le percement de l'isthme de Suez, vous
sont connus par les journaux. La manière inconcevablement
légère, pour ne pas me servir d'une autre expression, avec
laquelle Sa Seigneurie a cru devoir traiter une affaire si sé-
rieuse, peut être appréciée par vous à sa juste valeur. Elle
n'était pas digne du Premier Ministre du puissant empire
britannique. Après le verdict de la science, après le suffrage
unanime de toute l'Europe, et en dernier lieu après les adhésions
des représentants du commerce anglais, on avait droit d'at-
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