Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 août 1857 25 août 1857
Description : 1857/08/25 (A2,N29). 1857/08/25 (A2,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530628c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
340 L'ISTHME DE SUEZ,
s'inquiéter et songe à prendre des mesures pour y mettre des
limites. Il y a déjà plus de 40,000 Chinois qui envahissent
tous les métiers, toutes les professions, et qui se signalent
particulièrement dans les travaux des mines. Deux motions
ont été faites dans le parlement à la fin du mois de mai der-
nier, pour qu'on s'occupât sérieusement de cette question. La
taxe de 10 livres sterling par tête de Chinois ne semble pas
suffisante pour arrêter ce flot de population qui s'accroit cha-
que jour. Mais l'opinion publique résiste à cette répression,
qui serait, en effet, assez étrange; dans un moment où l'on
veut forcer la Chine elle-même à ouvrir ses ports, on ne peut
guère expulser les Chinois d'une colonie anglaise.
Dans la semaine du 1" au 8 août, il est arrivé à
Londres, de l'Asie et de l'Amérique et même de l'Europe,
1,130,000 livres sterling ou 28,250,000 francs en or. L'ar-
gent importé du continent se montait à 6,500,000 francs à
peu près. Ces importations, toutes considérables qu'elles sont,
ne paraissent point encore suffisantes pour les besoins de
l'exportation.
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
The Scottish Press, 4 août:
IL L'idée d'un canal à travers l'isthme de Suez, pour établir
la communication directe entre la mer Rouge et la Médi-
terranée, n'est nullement d'origine récente, quoique les trois
brochures placées à la tête de cette note ( Inquiry into the
opinions, etc.; les Routes de l'Orient, par un vieil Indien;
Lord Palmerston et le canal de Suez) soient une indication
suffisante de l'intérêt que cette question excite particulièrement
de nos jours. Il est évident, quelles que soient les raisons po-
litiques que l'on fasse intervenir dans cette question, sérieu-
sement discutée sous le point de vue commercial, qu'un
pareil canal procurerait des avantages incalculables aux trois
continents de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique. Il y a environ
douze à quatorze ans d'ici, une agitation semblable à celle
dans laquelle nous sommes aujourd'hui s'étant mani festée,
M. Robert Stephenson, dont l'opinion en pareille matière est
d'une grande autorité, semblait grandement favoriser ce
projet; et si son enthousiasme s'est aujourd'hui un peu re-
froidi, on ne saurait l'attribuer qu'à la circonstance de ce
qu'il est l'ingénieur d'un chemin de fer rival à travers l'isthme.
« Dans la première de ces brochures, nous apprenons
qu'après un examen mûrement réfléchi, les plus influents
commerçants des principales villes de la Grande Bretagne et
de l'Irlande se sont décidément prononcés en faveur du projet ;
et c'est un fait qui doit à coup sûr produire enfin quelque bon
effet sur l'esprit de ceux qui s'y opposent. M. de Lesseps,
l'auteur de cette brochure, a travaillé avec ardeur pendant de
longues années à son projet favori, et nous formons des vœux
sincères pour qu'il obtienne tout le succès que méritent ses
efforts à si juste tilre. D'une façon assez étrange, lord Pal-
merston, en se fundant sur des motifs exclusivement poli-
tiques, s'est vivement opposé à l'idée de ce canal, et il a usé
contre les promoteurs du projet de tous les moyens, excepté
d'un langage poli et parlementaire. Toutefois, les répliques
ne lui ont pas manqué. Dans la deuxième brochure, un vieil
Indien reprend son armure et paraît être aussi familier avec
la logique et les syllogismes, qu'il l'a été autrefois avec les
sabres et les baïonnettes. Pour le moment, il est entré dans
un autre champ de bataille, et le noble lord se trouve en face
d'un digne adversaire. Ses expositions sont simples, mais puis-
santes, et ses réflexions, peut-être dénuées de la grâce de la
rhétorique, sont caractérisées par quelque chose qui vaut infi-
niment mieux, par un bon sens inflexible. Il n'y a pas de
doute que notre ami le vieil Indien a donné le repos éternel à
maints Sikhs et cipayes dans les plaines de Delhi, où sa pré-
sence ne serait pas inutile aujourd'hui même, et il faut avouer
que le Premier Ministre de l'Angleterre fait assez triste figure
lorsqu'il se trouve exposé à son tour à sa tendre compassion.
n La brochure de M. Lange se compose de deux lettres
adressées à l'éditeur du Times. Elles traitent le même sujet,
et leur auteur se sent en face d'un adversaire dont les armes
principales sont des assertions ridicules et futiles; celui-là
également a parfaitement raison d'en vouloir au noble lord.
Du reste, il n'est pas probable que tout ce que le vieil
Indien ou M. Lange ont écrit, puisse changer l'opinion
de lord Palmerston; mais, quoi qu'il en soit, leurs bro-
chures auront servi d'organes à tout ce que nous croyons sin-
cèrement être la conviction des neuf dixièmes de nos conci-
toyens. Les trois brochures méritent donc sous tous les rapports
d'être lues avec une grande attention, »
Le Times, dans un de ses derniers numéros, publiait la
lettre suivante de son correspondant particulier d'Autriche
u Vienne, août.
>' Le cabinet impérial désire avec beaucoup d'ardeur le
canal projeté qui couperait l'isthme de Suez, et le ministre
des finances, sans en faire une question officielle, a déclaré
publiquement à Trieste, le 27 du mois dernier, que le projet
de M. de Lesseps se réaliserait en dépit de l'opposition du
gouvernement anglais. La Gazette officielle de Vienne dit sim-
plement qu'à l'ouverture du chemin de fer de Trieste, M. le
baron de Bruck a engagé les personnes présentes à se joindre
à lui en faisant des vœux pour les succès de M. Ferdinand de
Lesseps, le champion infatigable du projet qui doit unir la
mer Méditerranée à la mer Rouge au moyen d'un canal ; mais
YOst-Deutsche-Post rapporte, d'après son correspondant de
Trieste, les expressions dont s'est servi le ministre autrichien,
et les voici : »
Ici la lettre donne le discours que nous avons rapporté
nous-mêmes d'après le Moniteur universel le traduisant de
l' Ost-Deutsche-Post.
« L'assemblée a applaudi vivement, et les personnes qui
étaient présentes m'assurent que cette réponse indirecte du
ministre d'Autriche au discours prononcé il y a quelques jours
par lord Palmerston sur la question du canal de Suez , a pro-
duit une satisfaction générale.
» Des personnes compétentes s'efforcent de me persuadei
qu'un canal à travers l'isthme de Suez serait beaucoup plus
avantageux pour l'Angleterre que pour aucune autre puis
sance; cependant il est probable que l'Autriche profitera plus
qu'aucune autre nation d'une communication maritime entre
la mer Méditerranée et la mer Rouge. Si le projet de M. Fer-
dinand de Lesseps vient jamais à se réaliser, l'Angleterre
pourra naturellement envoyer des troupes dans les Indes avec
beaucoup plus de facilité qu'à présent; mais le Lloyd de
Trieste aura promptement une part plus grande du commerce
qui se fait entre l'Asie méridionale et l'Europe. Le baron de
Bruck s'empresserait de faire de Trieste un port commercial de
premier rang, et tel il deviendra assurément si le projet de
M de Lesseps est mis k exécution.
s'inquiéter et songe à prendre des mesures pour y mettre des
limites. Il y a déjà plus de 40,000 Chinois qui envahissent
tous les métiers, toutes les professions, et qui se signalent
particulièrement dans les travaux des mines. Deux motions
ont été faites dans le parlement à la fin du mois de mai der-
nier, pour qu'on s'occupât sérieusement de cette question. La
taxe de 10 livres sterling par tête de Chinois ne semble pas
suffisante pour arrêter ce flot de population qui s'accroit cha-
que jour. Mais l'opinion publique résiste à cette répression,
qui serait, en effet, assez étrange; dans un moment où l'on
veut forcer la Chine elle-même à ouvrir ses ports, on ne peut
guère expulser les Chinois d'une colonie anglaise.
Dans la semaine du 1" au 8 août, il est arrivé à
Londres, de l'Asie et de l'Amérique et même de l'Europe,
1,130,000 livres sterling ou 28,250,000 francs en or. L'ar-
gent importé du continent se montait à 6,500,000 francs à
peu près. Ces importations, toutes considérables qu'elles sont,
ne paraissent point encore suffisantes pour les besoins de
l'exportation.
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
The Scottish Press, 4 août:
IL L'idée d'un canal à travers l'isthme de Suez, pour établir
la communication directe entre la mer Rouge et la Médi-
terranée, n'est nullement d'origine récente, quoique les trois
brochures placées à la tête de cette note ( Inquiry into the
opinions, etc.; les Routes de l'Orient, par un vieil Indien;
Lord Palmerston et le canal de Suez) soient une indication
suffisante de l'intérêt que cette question excite particulièrement
de nos jours. Il est évident, quelles que soient les raisons po-
litiques que l'on fasse intervenir dans cette question, sérieu-
sement discutée sous le point de vue commercial, qu'un
pareil canal procurerait des avantages incalculables aux trois
continents de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique. Il y a environ
douze à quatorze ans d'ici, une agitation semblable à celle
dans laquelle nous sommes aujourd'hui s'étant mani festée,
M. Robert Stephenson, dont l'opinion en pareille matière est
d'une grande autorité, semblait grandement favoriser ce
projet; et si son enthousiasme s'est aujourd'hui un peu re-
froidi, on ne saurait l'attribuer qu'à la circonstance de ce
qu'il est l'ingénieur d'un chemin de fer rival à travers l'isthme.
« Dans la première de ces brochures, nous apprenons
qu'après un examen mûrement réfléchi, les plus influents
commerçants des principales villes de la Grande Bretagne et
de l'Irlande se sont décidément prononcés en faveur du projet ;
et c'est un fait qui doit à coup sûr produire enfin quelque bon
effet sur l'esprit de ceux qui s'y opposent. M. de Lesseps,
l'auteur de cette brochure, a travaillé avec ardeur pendant de
longues années à son projet favori, et nous formons des vœux
sincères pour qu'il obtienne tout le succès que méritent ses
efforts à si juste tilre. D'une façon assez étrange, lord Pal-
merston, en se fundant sur des motifs exclusivement poli-
tiques, s'est vivement opposé à l'idée de ce canal, et il a usé
contre les promoteurs du projet de tous les moyens, excepté
d'un langage poli et parlementaire. Toutefois, les répliques
ne lui ont pas manqué. Dans la deuxième brochure, un vieil
Indien reprend son armure et paraît être aussi familier avec
la logique et les syllogismes, qu'il l'a été autrefois avec les
sabres et les baïonnettes. Pour le moment, il est entré dans
un autre champ de bataille, et le noble lord se trouve en face
d'un digne adversaire. Ses expositions sont simples, mais puis-
santes, et ses réflexions, peut-être dénuées de la grâce de la
rhétorique, sont caractérisées par quelque chose qui vaut infi-
niment mieux, par un bon sens inflexible. Il n'y a pas de
doute que notre ami le vieil Indien a donné le repos éternel à
maints Sikhs et cipayes dans les plaines de Delhi, où sa pré-
sence ne serait pas inutile aujourd'hui même, et il faut avouer
que le Premier Ministre de l'Angleterre fait assez triste figure
lorsqu'il se trouve exposé à son tour à sa tendre compassion.
n La brochure de M. Lange se compose de deux lettres
adressées à l'éditeur du Times. Elles traitent le même sujet,
et leur auteur se sent en face d'un adversaire dont les armes
principales sont des assertions ridicules et futiles; celui-là
également a parfaitement raison d'en vouloir au noble lord.
Du reste, il n'est pas probable que tout ce que le vieil
Indien ou M. Lange ont écrit, puisse changer l'opinion
de lord Palmerston; mais, quoi qu'il en soit, leurs bro-
chures auront servi d'organes à tout ce que nous croyons sin-
cèrement être la conviction des neuf dixièmes de nos conci-
toyens. Les trois brochures méritent donc sous tous les rapports
d'être lues avec une grande attention, »
Le Times, dans un de ses derniers numéros, publiait la
lettre suivante de son correspondant particulier d'Autriche
u Vienne, août.
>' Le cabinet impérial désire avec beaucoup d'ardeur le
canal projeté qui couperait l'isthme de Suez, et le ministre
des finances, sans en faire une question officielle, a déclaré
publiquement à Trieste, le 27 du mois dernier, que le projet
de M. de Lesseps se réaliserait en dépit de l'opposition du
gouvernement anglais. La Gazette officielle de Vienne dit sim-
plement qu'à l'ouverture du chemin de fer de Trieste, M. le
baron de Bruck a engagé les personnes présentes à se joindre
à lui en faisant des vœux pour les succès de M. Ferdinand de
Lesseps, le champion infatigable du projet qui doit unir la
mer Méditerranée à la mer Rouge au moyen d'un canal ; mais
YOst-Deutsche-Post rapporte, d'après son correspondant de
Trieste, les expressions dont s'est servi le ministre autrichien,
et les voici : »
Ici la lettre donne le discours que nous avons rapporté
nous-mêmes d'après le Moniteur universel le traduisant de
l' Ost-Deutsche-Post.
« L'assemblée a applaudi vivement, et les personnes qui
étaient présentes m'assurent que cette réponse indirecte du
ministre d'Autriche au discours prononcé il y a quelques jours
par lord Palmerston sur la question du canal de Suez , a pro-
duit une satisfaction générale.
» Des personnes compétentes s'efforcent de me persuadei
qu'un canal à travers l'isthme de Suez serait beaucoup plus
avantageux pour l'Angleterre que pour aucune autre puis
sance; cependant il est probable que l'Autriche profitera plus
qu'aucune autre nation d'une communication maritime entre
la mer Méditerranée et la mer Rouge. Si le projet de M. Fer-
dinand de Lesseps vient jamais à se réaliser, l'Angleterre
pourra naturellement envoyer des troupes dans les Indes avec
beaucoup plus de facilité qu'à présent; mais le Lloyd de
Trieste aura promptement une part plus grande du commerce
qui se fait entre l'Asie méridionale et l'Europe. Le baron de
Bruck s'empresserait de faire de Trieste un port commercial de
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