Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
346 L'ISTHME DE SUEZ,
allait se mettre à l'œuvre, quand tout à coup la faveur
dont elle était fort justement l'objet lui fut retirée; le
gouvernement anglais l'abandonna, et la combattit même
pour une entreprise rivale qui devait faire passer le fil
électrique, non plus par la mer Rouge, mais par la vallée
de l'Euphrate, C'est là que devait passer aussi le chemin
de fer qu'avait patroné lord Clarendon avec une vivacité
extraordinaire, dès qu'il avait été constaté par les obser-
vations de la corvette anglaise le Tartarus, envoyée
secrètement dans la baie de Péluse, que le mouillage
était excellent dans cette baie, et que le débouché du
canal de Suez y serait facile comme l'avait affirmé la
Commission internationale.
La Compagnie Gisborne, délaissée, avait dû cesser ses
opérations. Mais à la place d'une compagnie qu'on rui-
nait, on ne savait pas en créer une autre; et le télé-
graphe électrique de l'Euphrate ne devait pas plus se
réaliser que le chemin de fer sans lequel il ne pouvait
point fonctionner, Les journaux anglais, avec leur bon
sens habituel, ne manquèrent pas de dire qu'en atten-
dant le télégraphe incertain de la Mésopotamie, il fallait
toujours faire celui de la mer Rouge dont on était sûr,
et qu'il n'était pas sage de quitter la réalité pour courir
après l'ombre.
Naturellement ces conseils si simples ne furent pas
écoutés ; et l'on perdit ainsi plus de dix-huit mois en
persécutions trop efficaces contre l'une des compagnies,
et en démarches tout à fait stériles en faveur de l'autre.
Pendant ce temps, qui souffrait de ce retard ? retard
coupable puisqu'il était inutile. C'était le public anglais,
qu'on privait d'une communication si précieuse avec
l'Inde.
Néanmoins la force des choses l'a emporté en ceci
comme toujours, et lord Palmerston, qui faisait dire
encore il y a moins de trois mois que le gouvernement
ne patronçrajt que Je télégraphe par l'Euphrate, est
venu à résipiscence, et c'est désormais le télégraphe par
la mer Rouge qu'il compte encourager. La palinodie est
cpmplète, et nous sommes loin de la blâmer. C'est
fâcheux de se tromper ; mais c'est bien plus fâcheux
encore de persévérer dans son erreur quand on l'a
reconnue ; et pour un homme d'Etat aussi bien que pour
les simples particuliers, il n'y a rien de si dangereux
que de s'entêter dans ses fautes par amour-propre. Mieux
vaut mille fois un peu de déconvenue avec un peu plus
de sagesse.
Mais les journaux anglais ne manquent pas non plus,
et avec une aussi grande raison, d'insister sur la faute
commise. Ils mettent même à, l'expression de leurs
regrets une amertume que nous ne saurions leur repro-
cher ; car il est clair que, sans l'opposition faite si pas-
sionnément à la Compagnie Gisborne, l' Angleterre aurait
aujourd'hui un télégraphe électrique sur la route des
ind,es Mer Rouge; ou, si 14 ligne n'était pas dès à
JP* e, ellç serait du moins poussée assez loin
voir des nouve iïes en quinze jours tout
a e un mois. C'est là ce que la presse
â4 e. r tous les tons au Premier Ministre, et
encore une fois nous trouvons qu'elle a pleinement
raison.
Que ne donneraient pas aujourd'hui les familles, le
commerce, le gouvernement lui-même pour recevoir des
nouvelles des Indes orientales,, tous les jours, toutes les
heures même, en un mot aussi souvent et aussi vite qu'on
le voudrait! Quel inappréciable bienfait! Quel apaisement
de tant de douleurs ! Quelle sécurité pour tant d'intérêts
si chers et si considérables !
La leçon nous semble bien rude, et nous espérons
qu'elle est comprise, puisque lord Palmerston a changé
de langage et de résolution.
Mais la conséquence est évidente, et nous ne nous
abusons pas nous-même en la signalant. Ce qu'on vient
de faire pour le télégraphe, il faudra le faire pour le
canal de Suez. Faire passer des dépêches par la mer
Rouge, c'est fort bien; mais il faut y faire passer aussi les
marchandises. Seulement on aura retardé le canal, non
moins utile que le télégraphe, comme on a retardé la
communication électrique. Au profit de qui ? Nous le
cherchons vainement ; car nous ne croyons pas que lord
Palmerston lui-même voie un bien grand triomphe
pour sa vanité personnelle dans sa réponse à M. Briscoe.
Il faudra bien quelque jour que pour le canal de Suez on
se résigne comme on vient de se résigner au télégraphe
par la mer Rouge. Seulement un Premier Ministre de-
vrait être un peu plus soucieux des graves intérêts qui
lui sont remis. C'est en fin de compte l'Angleterre qui
souffre le plus cruellement de ces retards irréfléchis et
de ces résistances imprévoyantes.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
Comme en Angleterre les particuliers ne perdent pas
de temps, -si le gouvernement en perd quelquefois ; le
Ministre avait à peine fait sa déclaration dans le Parle-
ment, que la Compagnie du télégraphe électrique par
la mer Rouge vient de lancer son prospectus. Il s'agit
d'abord de faire la communication d'Aden à Suez. Le
capital est de 300,000 livres sterling, c'est-à-dire
7,500,000 francs, divisé en 60,000 actions. La Com-
pagnie des Indes Orientales assure un revenu minimum
de 20,000 livres sterling par an, à partir de la transmis-
sion du premier message, avec une garantie de 6 pour 100.
La Compagnie du télégraphe se mettra à l'œuvre dès que
cet arrangement aura été agréé par le gouvernement
anglais. La Compagnie acquerra probablement le câble
transatlantique, ou du moins ce qui en reste; elle a
toutes les concessions nécessaires de la Turquie et de
l'Égypté. M. J. C. Marshman en est le président; et les
noms les plus honorables figurent parmi les administra-
teurs, dont quelques-uns sont aussi ceux de la Compa-
gnie Péninsulaire et Orientale.
B. S.-H.
Le Times du 28 août donne les détails qui suivent sur
allait se mettre à l'œuvre, quand tout à coup la faveur
dont elle était fort justement l'objet lui fut retirée; le
gouvernement anglais l'abandonna, et la combattit même
pour une entreprise rivale qui devait faire passer le fil
électrique, non plus par la mer Rouge, mais par la vallée
de l'Euphrate, C'est là que devait passer aussi le chemin
de fer qu'avait patroné lord Clarendon avec une vivacité
extraordinaire, dès qu'il avait été constaté par les obser-
vations de la corvette anglaise le Tartarus, envoyée
secrètement dans la baie de Péluse, que le mouillage
était excellent dans cette baie, et que le débouché du
canal de Suez y serait facile comme l'avait affirmé la
Commission internationale.
La Compagnie Gisborne, délaissée, avait dû cesser ses
opérations. Mais à la place d'une compagnie qu'on rui-
nait, on ne savait pas en créer une autre; et le télé-
graphe électrique de l'Euphrate ne devait pas plus se
réaliser que le chemin de fer sans lequel il ne pouvait
point fonctionner, Les journaux anglais, avec leur bon
sens habituel, ne manquèrent pas de dire qu'en atten-
dant le télégraphe incertain de la Mésopotamie, il fallait
toujours faire celui de la mer Rouge dont on était sûr,
et qu'il n'était pas sage de quitter la réalité pour courir
après l'ombre.
Naturellement ces conseils si simples ne furent pas
écoutés ; et l'on perdit ainsi plus de dix-huit mois en
persécutions trop efficaces contre l'une des compagnies,
et en démarches tout à fait stériles en faveur de l'autre.
Pendant ce temps, qui souffrait de ce retard ? retard
coupable puisqu'il était inutile. C'était le public anglais,
qu'on privait d'une communication si précieuse avec
l'Inde.
Néanmoins la force des choses l'a emporté en ceci
comme toujours, et lord Palmerston, qui faisait dire
encore il y a moins de trois mois que le gouvernement
ne patronçrajt que Je télégraphe par l'Euphrate, est
venu à résipiscence, et c'est désormais le télégraphe par
la mer Rouge qu'il compte encourager. La palinodie est
cpmplète, et nous sommes loin de la blâmer. C'est
fâcheux de se tromper ; mais c'est bien plus fâcheux
encore de persévérer dans son erreur quand on l'a
reconnue ; et pour un homme d'Etat aussi bien que pour
les simples particuliers, il n'y a rien de si dangereux
que de s'entêter dans ses fautes par amour-propre. Mieux
vaut mille fois un peu de déconvenue avec un peu plus
de sagesse.
Mais les journaux anglais ne manquent pas non plus,
et avec une aussi grande raison, d'insister sur la faute
commise. Ils mettent même à, l'expression de leurs
regrets une amertume que nous ne saurions leur repro-
cher ; car il est clair que, sans l'opposition faite si pas-
sionnément à la Compagnie Gisborne, l' Angleterre aurait
aujourd'hui un télégraphe électrique sur la route des
ind,es Mer Rouge; ou, si 14 ligne n'était pas dès à
JP* e, ellç serait du moins poussée assez loin
voir des nouve iïes en quinze jours tout
a e un mois. C'est là ce que la presse
â4 e. r tous les tons au Premier Ministre, et
encore une fois nous trouvons qu'elle a pleinement
raison.
Que ne donneraient pas aujourd'hui les familles, le
commerce, le gouvernement lui-même pour recevoir des
nouvelles des Indes orientales,, tous les jours, toutes les
heures même, en un mot aussi souvent et aussi vite qu'on
le voudrait! Quel inappréciable bienfait! Quel apaisement
de tant de douleurs ! Quelle sécurité pour tant d'intérêts
si chers et si considérables !
La leçon nous semble bien rude, et nous espérons
qu'elle est comprise, puisque lord Palmerston a changé
de langage et de résolution.
Mais la conséquence est évidente, et nous ne nous
abusons pas nous-même en la signalant. Ce qu'on vient
de faire pour le télégraphe, il faudra le faire pour le
canal de Suez. Faire passer des dépêches par la mer
Rouge, c'est fort bien; mais il faut y faire passer aussi les
marchandises. Seulement on aura retardé le canal, non
moins utile que le télégraphe, comme on a retardé la
communication électrique. Au profit de qui ? Nous le
cherchons vainement ; car nous ne croyons pas que lord
Palmerston lui-même voie un bien grand triomphe
pour sa vanité personnelle dans sa réponse à M. Briscoe.
Il faudra bien quelque jour que pour le canal de Suez on
se résigne comme on vient de se résigner au télégraphe
par la mer Rouge. Seulement un Premier Ministre de-
vrait être un peu plus soucieux des graves intérêts qui
lui sont remis. C'est en fin de compte l'Angleterre qui
souffre le plus cruellement de ces retards irréfléchis et
de ces résistances imprévoyantes.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
Comme en Angleterre les particuliers ne perdent pas
de temps, -si le gouvernement en perd quelquefois ; le
Ministre avait à peine fait sa déclaration dans le Parle-
ment, que la Compagnie du télégraphe électrique par
la mer Rouge vient de lancer son prospectus. Il s'agit
d'abord de faire la communication d'Aden à Suez. Le
capital est de 300,000 livres sterling, c'est-à-dire
7,500,000 francs, divisé en 60,000 actions. La Com-
pagnie des Indes Orientales assure un revenu minimum
de 20,000 livres sterling par an, à partir de la transmis-
sion du premier message, avec une garantie de 6 pour 100.
La Compagnie du télégraphe se mettra à l'œuvre dès que
cet arrangement aura été agréé par le gouvernement
anglais. La Compagnie acquerra probablement le câble
transatlantique, ou du moins ce qui en reste; elle a
toutes les concessions nécessaires de la Turquie et de
l'Égypté. M. J. C. Marshman en est le président; et les
noms les plus honorables figurent parmi les administra-
teurs, dont quelques-uns sont aussi ceux de la Compa-
gnie Péninsulaire et Orientale.
B. S.-H.
Le Times du 28 août donne les détails qui suivent sur
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6530629s/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6530629s/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6530629s/f2.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6530629s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6530629s
Facebook
Twitter