Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 août 1857 25 août 1857
Description : 1857/08/25 (A2,N29). 1857/08/25 (A2,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530628c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
322 L'ISTHME DE SUEZ,
met de plus en lutte ouverte avec les vœux unanimes de
l'Europe.
Nous avons à peine besoin de dire combien d'impor-
tance s'attache à des paroles telles que celles de M. Glad-
stone, et nous sommes aussi fiers qu'heureux d'un si
noble et si puissant appui.
M. Griffiths, qui a parlé une première fois, comme on
se le rappelle, sur le canal de Suez le 17 juillet, a main-
tenu dignement son opinion sur la nécessité pour l'An-
gleterre de ne pas montrer sur cette question une hosti-
lité jalouse.
Enfin, lord Palmerston a répondu à M. Gladstone et à
M. Estcourt pour refuser la subvention au chemin de
l'Euphrate, et pour renouveler, bien que sous une forme
plus adoucie, ainsi qu'on le verra, ses attaques contre le
canal de Suez. Le noble lord persiste à soutenir que le
canal est impraticable, quoique dans ces questions d'art
il reconnaisse à présent que son opinion est celle d'un
profane. Il persiste à soutenir, contre toute évidence,
que M. de Lesseps demande de l'argent aux capitalistes
anglais. Il ajoute, ce que personne ne lui conteste,
qu'il est du devoir du gouvernement anglais de défendre
les intérêts anglais, truism que tout le monde lui
accordera; mais quittant ce thème trop facile, il déclare
que ce n'est pas au nom de l'intérêt de l'Angleterre,
mais au nom de l'intérêt de la Turquie qu'il combat le
canal. C'est là un changement considérable dans le lan-
gage du Premier Ministre; mais cet argument est bien
pauvre.
Voici la partie de la séance du 14 août qui concerne
le canal de Suez :
M. T. S. ESTCOURT, après avoir parlé sur l'importance qu'il
y aurait à obtenir une voie plus courte pour aller dans l'Inde
au moyen d'un chemin de fer passant par la vallée de l'Eu-
phrate, dit qu'il existe une autre question sur laquelle il
désire parler : c'est la ligne de communication par Suez. Il
commence par déclarer que, d'après son opinion la plus réflé-
chie et la plus consciencieuse, la ligne de l'Euphrate n'est pas
une concurrence à celle de Suez. La ligne de Suez commu-
nique naturellement avec la partie inférieure de l'Inde, avec
la Chine et l'Australie ; au lieu que la ligne du chemin de
l'Euphrate passera presque directement dans les parties
nord de l'Inde, et formera une route alternant avec l'autre;
sous le point de vue commercial il y a place très-amplement
pour ces deux routes.
M. Estcourt entre ensuite dans les détails relatifs au chemin
de fer de l'Euphrate; et il demande non pas une garantie du
gouvernement mais une subvention qui se monterait tout au
plus à cent mille livres sterl. (2,500,000 fr.).
M. CRAWFORD exprime sa surprise qu'aucune réserve n'ait
été faite par l'honorable membre qui soumet à la consi-
dération de la Chambre ce qu'il faut appeler selon lui un
^pyéjB^ghimérique T d'établir une ligne de railway dans la vallée
;';è r.Kuphf; mais il y a un autre projet qui en ce moment
jljSurpasse de beaucoup celui-là par son intérêt et par l'espé-
̃ ^a»ce qu'on y peut fonder pour l'utilité publique, à savoir l'éta-
blissement d'une ligne télégraphique avec l'Inde. M. Crawford
"rappelle qu'il y a deux projets pour l'établissement d'une
Olgn^élégraphique avec l'Inde, l'un par la vallée de l'Eu-
pîmiTr,' l'autre par Suez et la mer Rouge. Il donne hautement
son approbation à la ligne de la mer Rouge.
M. GLADSTOE, après avoir repoussé avec" une sorte d'hor-
reur Il toute idée de garantie, pose les principes qui, à son
avis, devraient dominer toute la politique anglaise en Orient.
Selon lui, le premier principe c'est de se mêler le moins pos-
sible des affaires intérieures des États orientaux. Puis M. Glad-
stone ajoute : « Une autre règle devrait guider notre politique
dans l'Orient, ce serait de faire tous nos efforts pour mainte-
nir cette union et cet accord de l'opinion européenne qui ont
été si heureusement établis durant la dernière guerre. Lorsque
le projet de la ligne de Suez par suite de l'exécution d'un canal
maritime, fut récemment mis en avant sous la forme d'une
question , la réponse du gouvernement fut d'abord que ce
projet était impraticable et une mauvaise spéculation commer-
ciale, et ensuite qu'il devait être empêché par l'influence
anglaise pour des raisons politiques et dans le but de la con-
servation de notre empire des Indes. L'opinion d'ingénieurs
éminents a peut-être autorisé, à mon avis, la première partie
de cette réponse. Mais la Chambre doit traiter ce projet du
canal de Suez aussi bien que le chemin de fer de l'Euphrate
et les projets du télégraphe, comme une question purement
commerciale; et elle peut se reposer sur ce principe, c'est que
les meilleurs juges des mérites d'une spéculation commerciale
sont les personnes qui sont engagées à mettre leur capital
dans l'entreprise. Si ce projet vient à être converti par le gou-
vernement en une question politique, il y aurait le plus grand
danger de rompre ce concert et cet accord européens qui sont
d'une importance supérieure en ce qui concerne notre poli-
tique en Orient. Personne, cependant, ne pourra regarder la
carte du monde et nier qu'un canal à travers l'isthme de Suez,
s'il était possible, ne fût d'un grand avantage pour l'intérêt de
l'humanité. Ce projet a été approuvé et trouve excellent par
tous les gouvernements de l'Europe et spécialement par la
France, notre grande alliée. Qu'y aurait-il alors de plus mal-
heureux que de voir naître des querelles a Constantinople à
ce sujet entre les ambassadeurs de France et d'Angleterre ?
Eu égard à nos possessions dans l'Inde, il est à désirer que
jamais toute la force et la vigueurde l'Angleterre ne lui man-
quent pour faire les efforts que réclame la conservation de ces
contrées; et tant que nous aurons des devoirs à remplir en-
vers le genre humain dans ces contrées, les plus grands sacri-
fices ne devraient jamais nous coûter, ni même être calcull's,
quelle qu'en fût l'importance, pour remplir de telles obliga-
tions. Ne faisons pas naître dans l'Europe l'opinion que la
possession de l'Inde par la Grande-Bretagne a besoin pour se
maintenir que l'Angleterre s'oppose à des mesures qui sont
avantageuses aux intérêts généraux de l'Europe. Xe laissons
pas naitre cette fâcheuse contradiction, parce que ce serait
affaiblir notre pouvoir dans l'Hindoustan plus que ne le
feraient dix révoltes comme celles qui viennent d'avoir lieu
dernièrement. »
M. Gladstone passe ensuite à la question des Principautés
Danubiennes, à l'occasion desquelles il pose le troisième des
principes qui suivant lui doivent régir la politique anglaise
en Orient.
M. GRIFFITH serait heureux d'apporter son appui à l'exécu-
tion du chemin de fer de l'Euphrato.; mais il considérerait
comme fâcheux que d'autres moyens de communication avec
l'Est fussent mis de côté ou regardés avec un esprit de pré-
vention par le gouvernement. Par exemple, de quels avan-
tages ne serait-il pas maintenant pour l'Angleterre si elle
pouvait envoyer ses vastes steamers chargés de troupes dans
les Indes par la mer Rouge? D'accord avec le noble Lord qui
est à la tête du gouvernement sur les difficultés physiques qui
peuvent s'opposer à la construction que l'on projette, il pense
met de plus en lutte ouverte avec les vœux unanimes de
l'Europe.
Nous avons à peine besoin de dire combien d'impor-
tance s'attache à des paroles telles que celles de M. Glad-
stone, et nous sommes aussi fiers qu'heureux d'un si
noble et si puissant appui.
M. Griffiths, qui a parlé une première fois, comme on
se le rappelle, sur le canal de Suez le 17 juillet, a main-
tenu dignement son opinion sur la nécessité pour l'An-
gleterre de ne pas montrer sur cette question une hosti-
lité jalouse.
Enfin, lord Palmerston a répondu à M. Gladstone et à
M. Estcourt pour refuser la subvention au chemin de
l'Euphrate, et pour renouveler, bien que sous une forme
plus adoucie, ainsi qu'on le verra, ses attaques contre le
canal de Suez. Le noble lord persiste à soutenir que le
canal est impraticable, quoique dans ces questions d'art
il reconnaisse à présent que son opinion est celle d'un
profane. Il persiste à soutenir, contre toute évidence,
que M. de Lesseps demande de l'argent aux capitalistes
anglais. Il ajoute, ce que personne ne lui conteste,
qu'il est du devoir du gouvernement anglais de défendre
les intérêts anglais, truism que tout le monde lui
accordera; mais quittant ce thème trop facile, il déclare
que ce n'est pas au nom de l'intérêt de l'Angleterre,
mais au nom de l'intérêt de la Turquie qu'il combat le
canal. C'est là un changement considérable dans le lan-
gage du Premier Ministre; mais cet argument est bien
pauvre.
Voici la partie de la séance du 14 août qui concerne
le canal de Suez :
M. T. S. ESTCOURT, après avoir parlé sur l'importance qu'il
y aurait à obtenir une voie plus courte pour aller dans l'Inde
au moyen d'un chemin de fer passant par la vallée de l'Eu-
phrate, dit qu'il existe une autre question sur laquelle il
désire parler : c'est la ligne de communication par Suez. Il
commence par déclarer que, d'après son opinion la plus réflé-
chie et la plus consciencieuse, la ligne de l'Euphrate n'est pas
une concurrence à celle de Suez. La ligne de Suez commu-
nique naturellement avec la partie inférieure de l'Inde, avec
la Chine et l'Australie ; au lieu que la ligne du chemin de
l'Euphrate passera presque directement dans les parties
nord de l'Inde, et formera une route alternant avec l'autre;
sous le point de vue commercial il y a place très-amplement
pour ces deux routes.
M. Estcourt entre ensuite dans les détails relatifs au chemin
de fer de l'Euphrate; et il demande non pas une garantie du
gouvernement mais une subvention qui se monterait tout au
plus à cent mille livres sterl. (2,500,000 fr.).
M. CRAWFORD exprime sa surprise qu'aucune réserve n'ait
été faite par l'honorable membre qui soumet à la consi-
dération de la Chambre ce qu'il faut appeler selon lui un
^pyéjB^ghimérique T d'établir une ligne de railway dans la vallée
;';è r.Kuphf; mais il y a un autre projet qui en ce moment
jljSurpasse de beaucoup celui-là par son intérêt et par l'espé-
̃ ^a»ce qu'on y peut fonder pour l'utilité publique, à savoir l'éta-
blissement d'une ligne télégraphique avec l'Inde. M. Crawford
"rappelle qu'il y a deux projets pour l'établissement d'une
Olgn^élégraphique avec l'Inde, l'un par la vallée de l'Eu-
pîmiTr,' l'autre par Suez et la mer Rouge. Il donne hautement
son approbation à la ligne de la mer Rouge.
M. GLADSTOE, après avoir repoussé avec" une sorte d'hor-
reur Il toute idée de garantie, pose les principes qui, à son
avis, devraient dominer toute la politique anglaise en Orient.
Selon lui, le premier principe c'est de se mêler le moins pos-
sible des affaires intérieures des États orientaux. Puis M. Glad-
stone ajoute : « Une autre règle devrait guider notre politique
dans l'Orient, ce serait de faire tous nos efforts pour mainte-
nir cette union et cet accord de l'opinion européenne qui ont
été si heureusement établis durant la dernière guerre. Lorsque
le projet de la ligne de Suez par suite de l'exécution d'un canal
maritime, fut récemment mis en avant sous la forme d'une
question , la réponse du gouvernement fut d'abord que ce
projet était impraticable et une mauvaise spéculation commer-
ciale, et ensuite qu'il devait être empêché par l'influence
anglaise pour des raisons politiques et dans le but de la con-
servation de notre empire des Indes. L'opinion d'ingénieurs
éminents a peut-être autorisé, à mon avis, la première partie
de cette réponse. Mais la Chambre doit traiter ce projet du
canal de Suez aussi bien que le chemin de fer de l'Euphrate
et les projets du télégraphe, comme une question purement
commerciale; et elle peut se reposer sur ce principe, c'est que
les meilleurs juges des mérites d'une spéculation commerciale
sont les personnes qui sont engagées à mettre leur capital
dans l'entreprise. Si ce projet vient à être converti par le gou-
vernement en une question politique, il y aurait le plus grand
danger de rompre ce concert et cet accord européens qui sont
d'une importance supérieure en ce qui concerne notre poli-
tique en Orient. Personne, cependant, ne pourra regarder la
carte du monde et nier qu'un canal à travers l'isthme de Suez,
s'il était possible, ne fût d'un grand avantage pour l'intérêt de
l'humanité. Ce projet a été approuvé et trouve excellent par
tous les gouvernements de l'Europe et spécialement par la
France, notre grande alliée. Qu'y aurait-il alors de plus mal-
heureux que de voir naître des querelles a Constantinople à
ce sujet entre les ambassadeurs de France et d'Angleterre ?
Eu égard à nos possessions dans l'Inde, il est à désirer que
jamais toute la force et la vigueurde l'Angleterre ne lui man-
quent pour faire les efforts que réclame la conservation de ces
contrées; et tant que nous aurons des devoirs à remplir en-
vers le genre humain dans ces contrées, les plus grands sacri-
fices ne devraient jamais nous coûter, ni même être calcull's,
quelle qu'en fût l'importance, pour remplir de telles obliga-
tions. Ne faisons pas naître dans l'Europe l'opinion que la
possession de l'Inde par la Grande-Bretagne a besoin pour se
maintenir que l'Angleterre s'oppose à des mesures qui sont
avantageuses aux intérêts généraux de l'Europe. Xe laissons
pas naitre cette fâcheuse contradiction, parce que ce serait
affaiblir notre pouvoir dans l'Hindoustan plus que ne le
feraient dix révoltes comme celles qui viennent d'avoir lieu
dernièrement. »
M. Gladstone passe ensuite à la question des Principautés
Danubiennes, à l'occasion desquelles il pose le troisième des
principes qui suivant lui doivent régir la politique anglaise
en Orient.
M. GRIFFITH serait heureux d'apporter son appui à l'exécu-
tion du chemin de fer de l'Euphrato.; mais il considérerait
comme fâcheux que d'autres moyens de communication avec
l'Est fussent mis de côté ou regardés avec un esprit de pré-
vention par le gouvernement. Par exemple, de quels avan-
tages ne serait-il pas maintenant pour l'Angleterre si elle
pouvait envoyer ses vastes steamers chargés de troupes dans
les Indes par la mer Rouge? D'accord avec le noble Lord qui
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