Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
290 L'ISTHME DE SUEZ,
Une différence de deux mois sur trois mois et demi,
c'est de quoi sauver l'Inde ou la perdre.
Peut-on supposer que lord Palmerston ne voie pas
une vérité aussi frappante? Et n'a-t-il pas entendu plu-
sieurs orateurs lui demander de se concerter avec le
gouvernement égyptien pour obtenir le passage des
troupes par terre, à défaut du canal qui n'existe pas,
d'Alexandrie à Suez? Peut-on supposer que le Premier
Lord de la Trésorerie ne porte pas assez loin ses regards
pour préparer au moins dans un avenir prochain cette
communication, dont l'usage serait si précieux à l'heure
qu'il est? La prévoyance ne passe point pour être la qua-
lité dominante du Premier Ministre qui régit maintenant
les destinées de l'Angleterre. Mais il n'aurait en ceci
qu'à écouter ce qu'on répète de toutes parts autour de
lui, et ce qu'il peut lire tous les matins dans tous les jour-
naux.
Comment est-il possible que le chef de la politique
anglaise ferme les yeux à une telle lumière?
S'il est un autre fait au moins aussi évident, c'est que
le commerce anglais tout entier, s'exprimant par vingt
meetings , veut pour ses relations pacifiques, de jour en
jour plus importantes, un chemin qui serait en outre si
prodigieusement utile à la politique.
Enfin deux autres faits non moins certains, c'est que
l'Europe continentale désire cette route nouvelle tout
comme le peuple anglais, et que la science la plus com-
pétente et la plus désintéressée a déclaré que l'exécution
du canal maritime de Suez était techniquement très-
facile.
Lord Palmerston a beau nier tout cela en appelant à
son aide des violences de langage qui le compromettent,
ou le témoignage de gens qui n'ont jamais vu les lieux
dont ils parlent, il ne peut pas détruire la vérité qui
s'élève contre lui, et qui, de jour en jour, deviendra plus
irrésistible.
D'où vient donc cette obstination à la fois si peu justi-
fiée et si dangereuse du Premier Ministre ?
C'est une question qu'on se posait dans le monde po-
litique bien longtemps avant que lord Palmerston ne vînt
faire du haut de la tribune anglaise une déclaration
officielle. On savait bien longtemps avant qu'il ne parlât
-avec tant de franchise , on pourrait peut-être dire avec
tant d'imprudence, qu'il était l'ennemi déclaré du canal
de Suez et qu'il travaillait sourdement contre cette entre-
prise. Aujourd'hui, le monde entier connaît sa pensée de
sa propre bouche ; et, par malheur, cette pensée est une
de celles qui soulèvent, q.uand on ose les montrer, une ré-
probation universelle. Lord Palmerston a-t-il beaucoup
gagné à se prononcer comme il l'a fait? Nous sommes sûrs
qu'il y a beaucoup perdu; et nous en attestons la presse
européenne, dont les sentiments se sont produits unani-
mement d'une manière si favorable pour nous. que nous
sommes embarrassés vraiment de nous autoriser d'un
-- aussi flatteur. Mais quant à nous, nous
'V ,f'bn,ee que- nous avons gagné aux déclarations
r ';Â1t-,lme 'rston : un redoublement de confiance fon-
fÈtGfct.-à lf £ fois sur ce redoublement de sympathies,
* f inaiii/é absolue des arguments qui nous ont été
opposés. Depuis trois ans, nous avons tout fait pour
conquérir la vérité par les études les plus consciencieuses
et les plus étendues de la question ; et nos soins appli-
qués et persévérants nous avaient permis de croire que -
nous en avions la pleine et entière possession. Les objec-
tions de lord Palmerston démontreront à tous les esprits
sérieux que nous ne nous sommes pas abusés, et ces ob-
jections sont d'un tel ordre que nous n'osons pas les ca-
ractériser comme elles mériteraient, tant notre réponse
serait victorieuse. Nous nous contentons que d'autres
aient répondu à notre place dans toutes les parties du
monde civilisé.
Ainsi donc, que lord Palmerston soit égaré par un
aveuglement sincère, ou par les restes d'une animosilé
implacable qui daterait de 1808 et des luttes du premier
Empire, comme bien des hommes d'État le croient en
Angleterre et ailleurs, peu nous importe; nous avons
pour nous l'appui de la vérité et l'appui des intérêts.
C'est ce qu'on appelle d'un autre nom la force des
choses. Or, rien ne résiste à la force des choses, qui,
sous un certain aspect, est la puissance même de Dieu.
C'est cette conviction infaillible qui soutient notre per-
sévérance; et quand on a pour soi la vérité et l'utilité,
il faudrait être aussi peu clairvoyant que nos adversaires
pour se décourager un seul instant.
BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.
L'AUTRICHE ET LE CANAL DE SUEZ.
On lit dans le Moniteur universel du 2 août l'extrait
suivant de YOst Deutsche Post :
a Les fêles de l'inauguration du chemin de fer de Trieste
ont été des plus brillantes. On a remarqué surtout un toast
du ministre baron de Bruck, conçu à peu près dans les termes
suivants :
» Nous ne pouvons laisser passer ce jour sans exprimer les
13 vœux les plus chaleureux pour la réalisation d'une noble
» idée : le percement de l'isthme de Suez. L'opposition d'un
» seul gouvernement n'empêchera pas cette grande idée et ce
» grand fait de s'accomplir. Nous vivons dans un temps ou
» les peuples deviennent frères! A la réussite de l'entreprise
; de M. de Lesseps! L'Autriche, Trieste en particulier, fait
» les vœux les plus ardents pour son succès. Que l'honorable
» assemblée prête son appui à ce sentiment par une accla-
» mation chaleureuse! Il
» L'assemblée a répondu tout entière par les bravos les plus
enthousiastes. »
Voici quelques autres détails extraits de la Gazette de
Trieste, 28 juillet, qui feront mieux juger de l'impor-
tance de cette manifestation :
« Le diner que la municipalité et la Chambre de commerce
ont organisé ensemble hier, était des plus gais. Dans la salle
de la Redoute se trouvaient rangées huit tables avec quarante-
six couverts chacune. Sur une es!rade était posée en demi-
cercle la table de MM. les ministres et de quelques notabilités
étrangères. Le podefita M. le chevalier Tommasini, le prési-
Une différence de deux mois sur trois mois et demi,
c'est de quoi sauver l'Inde ou la perdre.
Peut-on supposer que lord Palmerston ne voie pas
une vérité aussi frappante? Et n'a-t-il pas entendu plu-
sieurs orateurs lui demander de se concerter avec le
gouvernement égyptien pour obtenir le passage des
troupes par terre, à défaut du canal qui n'existe pas,
d'Alexandrie à Suez? Peut-on supposer que le Premier
Lord de la Trésorerie ne porte pas assez loin ses regards
pour préparer au moins dans un avenir prochain cette
communication, dont l'usage serait si précieux à l'heure
qu'il est? La prévoyance ne passe point pour être la qua-
lité dominante du Premier Ministre qui régit maintenant
les destinées de l'Angleterre. Mais il n'aurait en ceci
qu'à écouter ce qu'on répète de toutes parts autour de
lui, et ce qu'il peut lire tous les matins dans tous les jour-
naux.
Comment est-il possible que le chef de la politique
anglaise ferme les yeux à une telle lumière?
S'il est un autre fait au moins aussi évident, c'est que
le commerce anglais tout entier, s'exprimant par vingt
meetings , veut pour ses relations pacifiques, de jour en
jour plus importantes, un chemin qui serait en outre si
prodigieusement utile à la politique.
Enfin deux autres faits non moins certains, c'est que
l'Europe continentale désire cette route nouvelle tout
comme le peuple anglais, et que la science la plus com-
pétente et la plus désintéressée a déclaré que l'exécution
du canal maritime de Suez était techniquement très-
facile.
Lord Palmerston a beau nier tout cela en appelant à
son aide des violences de langage qui le compromettent,
ou le témoignage de gens qui n'ont jamais vu les lieux
dont ils parlent, il ne peut pas détruire la vérité qui
s'élève contre lui, et qui, de jour en jour, deviendra plus
irrésistible.
D'où vient donc cette obstination à la fois si peu justi-
fiée et si dangereuse du Premier Ministre ?
C'est une question qu'on se posait dans le monde po-
litique bien longtemps avant que lord Palmerston ne vînt
faire du haut de la tribune anglaise une déclaration
officielle. On savait bien longtemps avant qu'il ne parlât
-avec tant de franchise , on pourrait peut-être dire avec
tant d'imprudence, qu'il était l'ennemi déclaré du canal
de Suez et qu'il travaillait sourdement contre cette entre-
prise. Aujourd'hui, le monde entier connaît sa pensée de
sa propre bouche ; et, par malheur, cette pensée est une
de celles qui soulèvent, q.uand on ose les montrer, une ré-
probation universelle. Lord Palmerston a-t-il beaucoup
gagné à se prononcer comme il l'a fait? Nous sommes sûrs
qu'il y a beaucoup perdu; et nous en attestons la presse
européenne, dont les sentiments se sont produits unani-
mement d'une manière si favorable pour nous. que nous
sommes embarrassés vraiment de nous autoriser d'un
-- aussi flatteur. Mais quant à nous, nous
'V ,f'bn,ee que- nous avons gagné aux déclarations
r ';Â1t-,lme 'rston : un redoublement de confiance fon-
fÈtGfct.-à lf £ fois sur ce redoublement de sympathies,
* f inaiii/é absolue des arguments qui nous ont été
opposés. Depuis trois ans, nous avons tout fait pour
conquérir la vérité par les études les plus consciencieuses
et les plus étendues de la question ; et nos soins appli-
qués et persévérants nous avaient permis de croire que -
nous en avions la pleine et entière possession. Les objec-
tions de lord Palmerston démontreront à tous les esprits
sérieux que nous ne nous sommes pas abusés, et ces ob-
jections sont d'un tel ordre que nous n'osons pas les ca-
ractériser comme elles mériteraient, tant notre réponse
serait victorieuse. Nous nous contentons que d'autres
aient répondu à notre place dans toutes les parties du
monde civilisé.
Ainsi donc, que lord Palmerston soit égaré par un
aveuglement sincère, ou par les restes d'une animosilé
implacable qui daterait de 1808 et des luttes du premier
Empire, comme bien des hommes d'État le croient en
Angleterre et ailleurs, peu nous importe; nous avons
pour nous l'appui de la vérité et l'appui des intérêts.
C'est ce qu'on appelle d'un autre nom la force des
choses. Or, rien ne résiste à la force des choses, qui,
sous un certain aspect, est la puissance même de Dieu.
C'est cette conviction infaillible qui soutient notre per-
sévérance; et quand on a pour soi la vérité et l'utilité,
il faudrait être aussi peu clairvoyant que nos adversaires
pour se décourager un seul instant.
BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.
L'AUTRICHE ET LE CANAL DE SUEZ.
On lit dans le Moniteur universel du 2 août l'extrait
suivant de YOst Deutsche Post :
a Les fêles de l'inauguration du chemin de fer de Trieste
ont été des plus brillantes. On a remarqué surtout un toast
du ministre baron de Bruck, conçu à peu près dans les termes
suivants :
» Nous ne pouvons laisser passer ce jour sans exprimer les
13 vœux les plus chaleureux pour la réalisation d'une noble
» idée : le percement de l'isthme de Suez. L'opposition d'un
» seul gouvernement n'empêchera pas cette grande idée et ce
» grand fait de s'accomplir. Nous vivons dans un temps ou
» les peuples deviennent frères! A la réussite de l'entreprise
; de M. de Lesseps! L'Autriche, Trieste en particulier, fait
» les vœux les plus ardents pour son succès. Que l'honorable
» assemblée prête son appui à ce sentiment par une accla-
» mation chaleureuse! Il
» L'assemblée a répondu tout entière par les bravos les plus
enthousiastes. »
Voici quelques autres détails extraits de la Gazette de
Trieste, 28 juillet, qui feront mieux juger de l'impor-
tance de cette manifestation :
« Le diner que la municipalité et la Chambre de commerce
ont organisé ensemble hier, était des plus gais. Dans la salle
de la Redoute se trouvaient rangées huit tables avec quarante-
six couverts chacune. Sur une es!rade était posée en demi-
cercle la table de MM. les ministres et de quelques notabilités
étrangères. Le podefita M. le chevalier Tommasini, le prési-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6530627z/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6530627z/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6530627z/f2.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6530627z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6530627z
Facebook
Twitter