Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1857 25 juillet 1857
Description : 1857/07/25 (A2,N27). 1857/07/25 (A2,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530626j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
258 L'ISTHME DE SUEZ,
vue du caractère commercial peut être jugée comme
étant au rang de ces nombreux projets d'attrape (Bubble)
qui de temps en temps sont tendus à la crédulité des
capitalistes gobe-mouches.
» Je pense qu'il est physiquement impraticable, si ce
n'est par une dépense qui serait beaucoup trop grande
pour garantir aucune espérance de rémunération. Je
pense donc que ceux qui engagent leur argent dans
une entreprise de cette espèce (si mon honorable ami a
quelques-uns de ses électeurs qui se disposent à le faire)
se trouveront déplorablement déçus par le résultat.
» Néanmoins ce n'est pas le motif pour lequel le gou-
vernement est opposé au projet. Les individus privés
sont abandonnés au soin de veiller à leurs propres inté-
rêts, et s'ils s'embarquent dans des entreprises imprati-
cables ils en supportent la peine.
« Mais le projet est hostile aux intérêts de notre pays,
opposé à la politique constante de l'Angleterre relative-
ment aux relations de l'Egypte avec la Turquie, poli-
tique qui a été soutenue par la guerre et par le traité de
Paris. L'évidente tendance politique de l'entreprise est
de rendre plus aisée la séparation de l'Egypte et de la
Turquie. Elle est fondée aussi sur des calculs éloignés
concernant un accès plus aisé vers nos possessions in-
diennes ; je n'ai pas besoin de faire une allusion plus
distincte à ces calculs, parce qu'ils sautent aux yeux de
tout. homme qui accorde son attention au sujet.
« Je puis seulement exprimer ma surprise que M. F. de
Lesseps ait assez compté sur la crédulité des capitalistes
anglais pour penser que par une tournée dans les diffé-
rents comtés il réussirait à obtenir l'argent anglais pour
un projet qui est de tous points opposé aux intérêts
britanniques.
11 Ce projet a été lancé, je crois, il y a quinze ans,
comme un rival du chemin de fer d'Alexandrie à Suez
par le Caire, qui, étant infiniment plus praticable et de
nature à être plus utile, obtint la préférence. Mais
probablement l'objet que M. de Lesseps et quelques-
uns des promoteurs ont en vue sera accompli même si
la totalité de l'entreprise n'est pas conduite à exé-
cution.
» Si mon honorable ami, le membre pour Bristol,
veut prendre mon avis, il restera entièrement étranger
au projet en question. «
M. Ferd. de Lesseps ne pouvait se taire devant les
insinuations que lord Palmerston s'est permises. Si son
caractère et ses antécédents le mettaient personnelle-
ment à l'abri d'une attaque quelconque, ils le garan-
tissaient assurément contre le moindre soupçon de
spéculation. Qui sait mieux que nous combien dans
toute cette affaire il a poussé, pour ainsi dire, à l'ex-
trême, la réserve et la circonspection? Depuis deux ans,
il a été souvent invité à constituer financièrement l'eh-
treprise. Des amis fort éclairés lui disaient quelquefois
que la pres: des grands capitaux qui lui étaient
offerts ^^s^f&cace à entraîner une décision que
l'appe ù^sê^io^it de faire à la raison du peuple
angI.' ;ftlh. à^ s conseils? Le canal de Suez
se tr Jf:n - uenne des bourses de l'Europe,
y
ainsi que le sont déjà des projets moins étudiés et moins
voisins peut-être d'une prompte réalisation? Nous avons
donc le droit de dire que lord Palmerston s'est étrange-
ment abusé sur le caractère de M. de Lesseps, et qu'il
a dépassé les bornes d'une loyale discussion.
Voici la réponse adressée par M. Ferd. de Lesseps
auj corporations commerciales de la Grande-Bretagne,
qui lui ont donné à l'unanimité de si éclatants témoi-
gnages d'approbation et de concours.
LETTRE DE M. FERD. DE LESSEPS
AUX MEMBRES DES CHAMBRES DE COMMERCE ET DES ASSOCIATIONS
COMMERCIALES DE LA GRANDE-BRETAGNE.
Paris, Il juillet 1857.
Messieurs,
Je ne dois pas laisser sans réponse auprès de vous
les assertions que le Premier Lord de la Trésorerie a cru
pouvoir se permettre sur l'affaire du canal de Suez,
dans la séance de la Chambre des Communes du mardi
7 juillet 1857.
Lord Palmerston, en répondant à l'honorable M. Henry
Berkeley, membre du Parlement pour la ville de
Bristol, a combattu l'ouverture de l'Isthme de Suez
par des raisons commerciales, techniques et politiques,
et par des personnalités que je m'abstiens de qualifier.
Sur le premier point, en ce qui regarde les avantages
commerciaux pour la Grande-Bretagne, je réponds par
votre autorité et votre compétence après un examen et
une discussion approfondis.
Je réponds par votre unanimité, par celle des dix-
huit cités commerciales et industrielles que j'ai con-
sultées dans le Royaume-Uni. Vous avez tous déclaré
qu'une communication directe maritime entre la Médi-
terranée et la mer Rouge, abrégeant de moitié la route
de l'Inde, serait avantageuse au commerce anglais.
Sur le second point, j'oppose à lord Palmerston le
Rapport de la Commission internationale, composée
d'ingénieurs et de marins éminents anglais, français,
espagnols, autrichiens, allemands, hollandais, italiens,
qui, après deux ans des plus minutieuses études et une
exploration attentive des lieux, ont décidé, au nom de
la science, que le canal était d'une exécution non-seule-
ment praticable, mais encore facile. J'oppose au Premier
Lord de la Trésorerie la sanction donnée à l'opinion des
ingénieurs et à leurs plans par l'Académie des sciences
de l'Institut impérial de France.
Vous jugerez, Messieurs , entre l'autorité de ce ver-
dict émané de la science européenne et l'autorité dont
semble s'armer vaguement lord Palmerston en s'abste-
nant de la faire connaître.
Sans m'arrêter à la contradiction dans laquelle on est
tombé en traitant de chimérique un projet dont l'inévi-
table réalisation inspire en même temps des craintes
et des défiances si singulières, je passe au troisième
point. J
vue du caractère commercial peut être jugée comme
étant au rang de ces nombreux projets d'attrape (Bubble)
qui de temps en temps sont tendus à la crédulité des
capitalistes gobe-mouches.
» Je pense qu'il est physiquement impraticable, si ce
n'est par une dépense qui serait beaucoup trop grande
pour garantir aucune espérance de rémunération. Je
pense donc que ceux qui engagent leur argent dans
une entreprise de cette espèce (si mon honorable ami a
quelques-uns de ses électeurs qui se disposent à le faire)
se trouveront déplorablement déçus par le résultat.
» Néanmoins ce n'est pas le motif pour lequel le gou-
vernement est opposé au projet. Les individus privés
sont abandonnés au soin de veiller à leurs propres inté-
rêts, et s'ils s'embarquent dans des entreprises imprati-
cables ils en supportent la peine.
« Mais le projet est hostile aux intérêts de notre pays,
opposé à la politique constante de l'Angleterre relative-
ment aux relations de l'Egypte avec la Turquie, poli-
tique qui a été soutenue par la guerre et par le traité de
Paris. L'évidente tendance politique de l'entreprise est
de rendre plus aisée la séparation de l'Egypte et de la
Turquie. Elle est fondée aussi sur des calculs éloignés
concernant un accès plus aisé vers nos possessions in-
diennes ; je n'ai pas besoin de faire une allusion plus
distincte à ces calculs, parce qu'ils sautent aux yeux de
tout. homme qui accorde son attention au sujet.
« Je puis seulement exprimer ma surprise que M. F. de
Lesseps ait assez compté sur la crédulité des capitalistes
anglais pour penser que par une tournée dans les diffé-
rents comtés il réussirait à obtenir l'argent anglais pour
un projet qui est de tous points opposé aux intérêts
britanniques.
11 Ce projet a été lancé, je crois, il y a quinze ans,
comme un rival du chemin de fer d'Alexandrie à Suez
par le Caire, qui, étant infiniment plus praticable et de
nature à être plus utile, obtint la préférence. Mais
probablement l'objet que M. de Lesseps et quelques-
uns des promoteurs ont en vue sera accompli même si
la totalité de l'entreprise n'est pas conduite à exé-
cution.
» Si mon honorable ami, le membre pour Bristol,
veut prendre mon avis, il restera entièrement étranger
au projet en question. «
M. Ferd. de Lesseps ne pouvait se taire devant les
insinuations que lord Palmerston s'est permises. Si son
caractère et ses antécédents le mettaient personnelle-
ment à l'abri d'une attaque quelconque, ils le garan-
tissaient assurément contre le moindre soupçon de
spéculation. Qui sait mieux que nous combien dans
toute cette affaire il a poussé, pour ainsi dire, à l'ex-
trême, la réserve et la circonspection? Depuis deux ans,
il a été souvent invité à constituer financièrement l'eh-
treprise. Des amis fort éclairés lui disaient quelquefois
que la pres: des grands capitaux qui lui étaient
offerts ^^s^f&cace à entraîner une décision que
l'appe ù^sê^io^it de faire à la raison du peuple
angI.' ;ftlh. à^ s conseils? Le canal de Suez
se tr Jf:n - uenne des bourses de l'Europe,
y
ainsi que le sont déjà des projets moins étudiés et moins
voisins peut-être d'une prompte réalisation? Nous avons
donc le droit de dire que lord Palmerston s'est étrange-
ment abusé sur le caractère de M. de Lesseps, et qu'il
a dépassé les bornes d'une loyale discussion.
Voici la réponse adressée par M. Ferd. de Lesseps
auj corporations commerciales de la Grande-Bretagne,
qui lui ont donné à l'unanimité de si éclatants témoi-
gnages d'approbation et de concours.
LETTRE DE M. FERD. DE LESSEPS
AUX MEMBRES DES CHAMBRES DE COMMERCE ET DES ASSOCIATIONS
COMMERCIALES DE LA GRANDE-BRETAGNE.
Paris, Il juillet 1857.
Messieurs,
Je ne dois pas laisser sans réponse auprès de vous
les assertions que le Premier Lord de la Trésorerie a cru
pouvoir se permettre sur l'affaire du canal de Suez,
dans la séance de la Chambre des Communes du mardi
7 juillet 1857.
Lord Palmerston, en répondant à l'honorable M. Henry
Berkeley, membre du Parlement pour la ville de
Bristol, a combattu l'ouverture de l'Isthme de Suez
par des raisons commerciales, techniques et politiques,
et par des personnalités que je m'abstiens de qualifier.
Sur le premier point, en ce qui regarde les avantages
commerciaux pour la Grande-Bretagne, je réponds par
votre autorité et votre compétence après un examen et
une discussion approfondis.
Je réponds par votre unanimité, par celle des dix-
huit cités commerciales et industrielles que j'ai con-
sultées dans le Royaume-Uni. Vous avez tous déclaré
qu'une communication directe maritime entre la Médi-
terranée et la mer Rouge, abrégeant de moitié la route
de l'Inde, serait avantageuse au commerce anglais.
Sur le second point, j'oppose à lord Palmerston le
Rapport de la Commission internationale, composée
d'ingénieurs et de marins éminents anglais, français,
espagnols, autrichiens, allemands, hollandais, italiens,
qui, après deux ans des plus minutieuses études et une
exploration attentive des lieux, ont décidé, au nom de
la science, que le canal était d'une exécution non-seule-
ment praticable, mais encore facile. J'oppose au Premier
Lord de la Trésorerie la sanction donnée à l'opinion des
ingénieurs et à leurs plans par l'Académie des sciences
de l'Institut impérial de France.
Vous jugerez, Messieurs , entre l'autorité de ce ver-
dict émané de la science européenne et l'autorité dont
semble s'armer vaguement lord Palmerston en s'abste-
nant de la faire connaître.
Sans m'arrêter à la contradiction dans laquelle on est
tombé en traitant de chimérique un projet dont l'inévi-
table réalisation inspire en même temps des craintes
et des défiances si singulières, je passe au troisième
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