Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
360 L'ISTHME DE SUEZ.
avec ce titre : La route de l'Inde à travers l'Égypte.
A L'ÉDITEUR DU DAILY NEWS.
u Monsieur,
Il L'idée de continuer à faire passer les envois de troupes
aux Indes par la route du Cap, prouve peu de sagacité de la
part de ceux qui nous gouvernent et peu de cette hardiesse
qui emporte le succès. La route de l'Egypte n'exige pour se
rendre à Calcutta pas plus de six semaines.
» Supposons par exemple que le Great-Britain reçût l'ordre
du gouvernement de partir le 1er septembre de Southampton
avec 1,200 hommes. Il les débarquerait le 12 ou le 13 du
même mois à Alexandrie; de là les troupes, un bon comman-
dant en tête, et animées du même désir de venger les atrocités
commises, arriveraient à Suez le 20, où nous supposons
encore que le Himalaya, vapeur du gouvernement, les attend.
De Suez on serait rendu à Calcutta en 26 jours tout au plus.
Nous avons assez de vapeurs de ce côté-ci pour pouvoir trans-
porter jusqu'à 12,000 hommes, de sorte que le gouvernement
n'a qu'à pourvoir d'un nombre suffisant de transports de
l'autre côté de l'isthme.
« Le Himalaya et le Simoom, et sans aucun doute sous
peu de temps le Megœra et le Furious, sont arrivés à Calcutta
au mois de juillet, et s'ils sont retournés à Suez, ils doivent
y être .arrivés déjà depuis longtemps. Ils pourront donc em-
barquer 1,500 à 2,000 hommes de Malte ou de Corfou si
tous les arrangements sont bien pris, ou prendre à bord les
troupes qui ont fait naufrage sur le Transit.
» Quand donc le gouvernement apprendra-t-il. la valeur
du temps dans la guerre? Napoléon jasa-t-il des dépenses et
des inconvénients, lorsqu'il passa les Alpes ?
a Je suis, etc., etc.
Il G. H.
» City, 27 août. »
Le Daily Newsdu 2septembre publie encore la lettre suivante
pour signaler au public anglais les fâcheuses lenteurs que su-
bissent aujourd'hui toutes les communications avec les Indes :
A l'éditeur du Daily News.
Monsieur,
Il-y a aujourd'hui deux mois que l'Angleterre a eu connais-
sance de la révolte de l'armée du Bengale et de l'insurrection -
concentrée dans Dehli et proclamant le Grand Mogol comme
roi dans cette ville. Si lord Canning, aussitôt qu'il eut appris
la révolte, avait envoyé cinq ou six steamers tirés de Suez,
lesquels dans ce grand nombre de navires composant la flotte
de la Compagnie Péninsulaire et Orientale, et des Indes
Orientales, auraient bien pu être prêtés, et s'il avait solli-
cité du gouvernement anglais d'envoyer cinq ou six régi-
ments à Suez à travers l'Egypte, dix mille hommes de troupes
seraient en ce moment, avec sir Colin Campbell à leur tête,
devant Dehli, eLun grand nombre de femmes innocentes et
d'enfants auraient échappé à la mort et aux outrages pires
que la mort.
Je suis, etc.
29 août. UN SOLDAT.
On voit par ces lettres que l'opinion publique se pro-
nonce de plus en plus, et tous ces faits de détail en
s'accumulant finiront par l'emporter sur le mauvais vou-
loir officiel.
J. RÉGNIER.
Nous lisons dans une petite brochure de M. Nicolas
de Gérebtzoff le passage suivant, à propos du danger
qui menace la domination anglaise dans les Indes :
« Il n'y a qu'un moyen, pour l'Angleterre, de se garantir
du danger que nous signalons et de conserver cette supériorité
maritime et commerciale qui fait la base de sa puissance et
de sa prospérité. Pour échapper à ce danger, plus prochain
qu'elle ne le soupçonne peut-être, elle doit se hâter de con-
courir au percement du canal de l'isthme de Suez, qui, sans
elle, serait déjà creusé, du moins en partie. Dans son propre
intérêt, elle doit prêter la main à cette œuvre magnifique, la
plus grande, la plus utile de ce siècle, la plus féconde en
bienfaits pour les siècles à venir. Sans doute, les marchandises
et les produits de l'Europe occidentale, en prenant la voie
maritime du canal de Suez, priveront la Russie des bénéfices
considérables du iransit; mais, quand on a quelque souci des
progrès de la civilisation et de la prospérité du commerce
universel, il faut savoir imposer silence à l'égoïsme, à des
sentiments de mesquine jalousie, pour ne songer qu'à l'avenir
du monde. Depuis un demi-siècle, l'Angleterre exerce, jusqu'à
un certain point, le monopole du transport des marchandises
européennes à destination de l'Inde. La Russie, en construisant
un réseau de lignes de fer, en créant les entreprises de navi-
gation à vapeur, non-seulement doit détruire ce monopole,
mais encore atteindre dans sa source un des éléments essentiels
de la puissance anglaise. Pour parer au péril, l'Angleterre,
cette grande nation qui possédé au suprême degré l'intelligence
de ses intérêts, ne tardera pas à coopérer à l'exécution de ce
canal, qui aura pour elle bien plus d'utilité que pour tous les
autres peuples. »
Ces observations de M. N. de Gérebtzoff doivent
paraître d'autant plus importantes qu'il est loin de se
donner pour un partisan de l'Angleterre.
M. de Gérebtzoff intitule sa brochure : LES TROIS
QUESTIONS DU MOMENT, et ces questions suivant lui sont :
le libre échange, la construction des chemins de fer
russes, et le communisme. Ces questions ne sont peut-
être pas aussi actuelles que l'auteur le suppose ; mais
son opinion sur le canal de Suez nous a frappé, et nous
avons tenu à la citer.
ERNEST DESPLACES.
Le Birmingham Daily Press du 18 août donne un
article qui est tout à fait dans le même sens que la lettre
qu'on vient de lire. Il est intitulé : Une route plus
courte pour les Indes ; nous le reproduisons aussi :
« La question la plus importante, quant à la situation ac-
tuelle des Indes, est celle de faire parvenir des renforts aux
généraux sur lesquels pèse la tâche difficile de réprimer la
révolte. Nous venons déjà d'y envoyer un vaillant général en
chef, sir Colin Campbell, dont le départ de Suez nous est
annoncé et qui probablement se trouve en ce moment sur le
théâtre même des opérations ou n'en est guère éloigné. Mais
quand une force suffisante de troupes anglaises sera-t-elle
rendue dans les plaines de l'Inde? Voilà une question diffi-
cile à résoudre en vue des difficultés et des retards incalcula-
bles qu'auront à surmonter ces troupes obligées de faire le
tour du monde avant de pouvoir arriver au lieu de leur des-
tination. Il faut convenir, avec lord Palmerston, qu'un
heureux hasard met les troupes destinées pour la Chine à la
disposition d'un service bien plus urgent dans l'Inde. Mais ces
hasards se rencontrent rarement aussi bien à propos que
cette fois-ci; et, sans cette intervention vraiment providen-i
avec ce titre : La route de l'Inde à travers l'Égypte.
A L'ÉDITEUR DU DAILY NEWS.
u Monsieur,
Il L'idée de continuer à faire passer les envois de troupes
aux Indes par la route du Cap, prouve peu de sagacité de la
part de ceux qui nous gouvernent et peu de cette hardiesse
qui emporte le succès. La route de l'Egypte n'exige pour se
rendre à Calcutta pas plus de six semaines.
» Supposons par exemple que le Great-Britain reçût l'ordre
du gouvernement de partir le 1er septembre de Southampton
avec 1,200 hommes. Il les débarquerait le 12 ou le 13 du
même mois à Alexandrie; de là les troupes, un bon comman-
dant en tête, et animées du même désir de venger les atrocités
commises, arriveraient à Suez le 20, où nous supposons
encore que le Himalaya, vapeur du gouvernement, les attend.
De Suez on serait rendu à Calcutta en 26 jours tout au plus.
Nous avons assez de vapeurs de ce côté-ci pour pouvoir trans-
porter jusqu'à 12,000 hommes, de sorte que le gouvernement
n'a qu'à pourvoir d'un nombre suffisant de transports de
l'autre côté de l'isthme.
« Le Himalaya et le Simoom, et sans aucun doute sous
peu de temps le Megœra et le Furious, sont arrivés à Calcutta
au mois de juillet, et s'ils sont retournés à Suez, ils doivent
y être .arrivés déjà depuis longtemps. Ils pourront donc em-
barquer 1,500 à 2,000 hommes de Malte ou de Corfou si
tous les arrangements sont bien pris, ou prendre à bord les
troupes qui ont fait naufrage sur le Transit.
» Quand donc le gouvernement apprendra-t-il. la valeur
du temps dans la guerre? Napoléon jasa-t-il des dépenses et
des inconvénients, lorsqu'il passa les Alpes ?
a Je suis, etc., etc.
Il G. H.
» City, 27 août. »
Le Daily Newsdu 2septembre publie encore la lettre suivante
pour signaler au public anglais les fâcheuses lenteurs que su-
bissent aujourd'hui toutes les communications avec les Indes :
A l'éditeur du Daily News.
Monsieur,
Il-y a aujourd'hui deux mois que l'Angleterre a eu connais-
sance de la révolte de l'armée du Bengale et de l'insurrection -
concentrée dans Dehli et proclamant le Grand Mogol comme
roi dans cette ville. Si lord Canning, aussitôt qu'il eut appris
la révolte, avait envoyé cinq ou six steamers tirés de Suez,
lesquels dans ce grand nombre de navires composant la flotte
de la Compagnie Péninsulaire et Orientale, et des Indes
Orientales, auraient bien pu être prêtés, et s'il avait solli-
cité du gouvernement anglais d'envoyer cinq ou six régi-
ments à Suez à travers l'Egypte, dix mille hommes de troupes
seraient en ce moment, avec sir Colin Campbell à leur tête,
devant Dehli, eLun grand nombre de femmes innocentes et
d'enfants auraient échappé à la mort et aux outrages pires
que la mort.
Je suis, etc.
29 août. UN SOLDAT.
On voit par ces lettres que l'opinion publique se pro-
nonce de plus en plus, et tous ces faits de détail en
s'accumulant finiront par l'emporter sur le mauvais vou-
loir officiel.
J. RÉGNIER.
Nous lisons dans une petite brochure de M. Nicolas
de Gérebtzoff le passage suivant, à propos du danger
qui menace la domination anglaise dans les Indes :
« Il n'y a qu'un moyen, pour l'Angleterre, de se garantir
du danger que nous signalons et de conserver cette supériorité
maritime et commerciale qui fait la base de sa puissance et
de sa prospérité. Pour échapper à ce danger, plus prochain
qu'elle ne le soupçonne peut-être, elle doit se hâter de con-
courir au percement du canal de l'isthme de Suez, qui, sans
elle, serait déjà creusé, du moins en partie. Dans son propre
intérêt, elle doit prêter la main à cette œuvre magnifique, la
plus grande, la plus utile de ce siècle, la plus féconde en
bienfaits pour les siècles à venir. Sans doute, les marchandises
et les produits de l'Europe occidentale, en prenant la voie
maritime du canal de Suez, priveront la Russie des bénéfices
considérables du iransit; mais, quand on a quelque souci des
progrès de la civilisation et de la prospérité du commerce
universel, il faut savoir imposer silence à l'égoïsme, à des
sentiments de mesquine jalousie, pour ne songer qu'à l'avenir
du monde. Depuis un demi-siècle, l'Angleterre exerce, jusqu'à
un certain point, le monopole du transport des marchandises
européennes à destination de l'Inde. La Russie, en construisant
un réseau de lignes de fer, en créant les entreprises de navi-
gation à vapeur, non-seulement doit détruire ce monopole,
mais encore atteindre dans sa source un des éléments essentiels
de la puissance anglaise. Pour parer au péril, l'Angleterre,
cette grande nation qui possédé au suprême degré l'intelligence
de ses intérêts, ne tardera pas à coopérer à l'exécution de ce
canal, qui aura pour elle bien plus d'utilité que pour tous les
autres peuples. »
Ces observations de M. N. de Gérebtzoff doivent
paraître d'autant plus importantes qu'il est loin de se
donner pour un partisan de l'Angleterre.
M. de Gérebtzoff intitule sa brochure : LES TROIS
QUESTIONS DU MOMENT, et ces questions suivant lui sont :
le libre échange, la construction des chemins de fer
russes, et le communisme. Ces questions ne sont peut-
être pas aussi actuelles que l'auteur le suppose ; mais
son opinion sur le canal de Suez nous a frappé, et nous
avons tenu à la citer.
ERNEST DESPLACES.
Le Birmingham Daily Press du 18 août donne un
article qui est tout à fait dans le même sens que la lettre
qu'on vient de lire. Il est intitulé : Une route plus
courte pour les Indes ; nous le reproduisons aussi :
« La question la plus importante, quant à la situation ac-
tuelle des Indes, est celle de faire parvenir des renforts aux
généraux sur lesquels pèse la tâche difficile de réprimer la
révolte. Nous venons déjà d'y envoyer un vaillant général en
chef, sir Colin Campbell, dont le départ de Suez nous est
annoncé et qui probablement se trouve en ce moment sur le
théâtre même des opérations ou n'en est guère éloigné. Mais
quand une force suffisante de troupes anglaises sera-t-elle
rendue dans les plaines de l'Inde? Voilà une question diffi-
cile à résoudre en vue des difficultés et des retards incalcula-
bles qu'auront à surmonter ces troupes obligées de faire le
tour du monde avant de pouvoir arriver au lieu de leur des-
tination. Il faut convenir, avec lord Palmerston, qu'un
heureux hasard met les troupes destinées pour la Chine à la
disposition d'un service bien plus urgent dans l'Inde. Mais ces
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