Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 août 1857 25 août 1857
Description : 1857/08/25 (A2,N29). 1857/08/25 (A2,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530628c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
326 L'ISTHME DE SUEZ,
lièrement ; car il faut attendre les vents périodiques
favorables.
A tous ces inconvénients, il s'en ajouterait un autre,
non moins grave, c'est celui de faire passer la marchan-
dise par les mains de tant d'expéditionnaires. En effet,
le négociant devra la consigner à un capitaine, partant
d'un des ports d'Europe. Il faudra que celui-ci la re-
mette à un expéditionnaire à Alexandrie, qui l'emma-
gasinera, et successivement la remettra à l'administra-
tion du chemin de fer. La marchandise consignée devra
être retirée du chemin de fer à Suez par un autre expé-
ditionnaire, qui l'emmagasinera de nouveau, en atten-
dant un embarquement. Elle sera ensuite consignée à
un autre capitaine de marine , qui la remettra , enfin,
à la maison de commerce à qui elle est adressée, dans
un port de la mer des Indes.
Qu'on compare ce mode d'expédition si compliqué et
si ruineux, avec cet autre mode aussi simple qu'écono-
mique de pouvoir consigner en Europe la marchandise
à un capitaine de marine qui en accepte la responsa-
bilité jusqu'à ce qu'il l'ait remise au destinataire dans
un port des Indes ; et on sera forcé de reconnaitre que
l'ouverture de l'isthme de Suez, comme l'ont déclaré
les Chambres de commerce d'Angleterre, serait infini-
ment plus avantageuse au commerce qu'un chemin de
fer, quand même le tarif serait plus élevé sur le canal.
Examinons maintenant la dépense par l'un et l'autre
système. Les calculs économiques qui ont été faits par la
Commission internationale, établissent que le tarif de
transit par le canal entre les deux mers n'excédera
jamais dix francs par tonne. Ce tarif pourra même subir
une diminution, dès que le mouvement annuel dépas-
sera trois millions de tonnes , tandis que, par le che-
min de fer, le transport ne pourrait jamais coûter moins
de quarante francs par tonne.
Ces observations et ces chiffres sont, il nous semble,
la réfutation péremptoire et sans réplique du discours
et des idées de M. Stephenson.
Il est vrai que suivant la manière dont quelques jour-
naux ont rendu compte de son discours, il semblerait
qu'en établissant la comparaison entre le chemin de fer
d'Alexandrie à Suez et le percement direct de l'isthme,
M. Stephenson n'aurait eu en vue que le transport de la
malle des Indes.
« A mon avis (aurait-il dit), le chemin de fer, déjà
• presque achevé, serait plus avantageux pour le ser-
» vice postal avec l'Inde que ce nouveau Bosphore
» entre la mer Rouge et la Méditerranée. »
S'il en était ainsi, l'opposition de M. Stephenson se-
rait encore plus étrange; car elle se résumerait à dire
que, lorsque l'Angleterre a assuré le bon service de la
malle des Indes, tous les commerçants de l'Angleterre
et même tous les peuples commerçants de l'Europe et
de l'Amérique doivent être pleinement satisfaits ; qu'ils
ne peuvent rien désirer de plus , et qu'il ne reste abso-
lument plus rien à faire.
Nous dirons à notre tour, que l'égoïsme est aveugle
et que ses conseils sont toujours funestes à ceux qui
les écoutent. En défendant les intérêts commerciaux du
monde entier, nous défendons aussi les vrais intérêts de
l'Angleterre. Les événements actuels de l'Inde viennent
à l'appui de ces réflexions ; et personne ne mettra en
doute, même en Angleterre, qu'il ne fût très-heureux
pour la Compagnie des Indes que l'isthme de Suez fut
dès à présent ouvert à la navigation.
P. PALÉOCAPA, ingénieur,
Ministre des tranUI publics du royaume de Sardaisuc,
Membre de la Commission internationale.
Turin , 4 août 1857.
Les ingénieurs soussignés, membres de la Commis-
sion internationale, donnent la plus complète adhésion
aux observations de M. Paléocapa.
F. W. CONRAD, ingénieur en chef du Water-Staat
(Pays-Bas)
LENTZE , ingénieur en chef des travaux de la Vis-
tule (Prusse).
LIEUSSOU, ingénieur hydrographe de la marine im-
périale de France.
MOTESINO, ancien directeur général des travaux
publics à Madrid.
DE NEGRELLI MoLDELBE, conseiller ministériel im-
périal et royal, inspecteur général des chemins
de fer d'Autriche.
RENAUD , inspecteur général et membre du conseil
général des ponts et chaussées de France.
M. FERD. DE LESSEPS ET M. STEPHENSON
1. - LETTRE DE M. FERD. DE LESSEPS A M. STErHEXSo.
« Londres, 27 juillet 1857.
» Monsieur,
« Je vous envoie la traduction littérale, d'après le Times,
du discours que vous avez prononcé le 17 de ce mois dans la
Chambre des Communes sur la question du canal de Suez.
» Je vous prie de me faire connaître si le compte rendu du
Times est exact.
» Les ingénieurs de la Commission internationale, qui pen-
dant toute leur vie se sont occupés de travaux de ports et de
canalisation, répondront eux-mêmes à la partie technique de
votre discours ; mais il est un passage sur lequel j'appelle
dès à présent votre attention, parce qu'il me concerne per-
sonnellement. Vous auriez dit, d'après le Times : « Je par-
tage l'opinion du Premier Lord de la Trésorerie. Il Or, ce
Ministre, que sa position ne me permet pas de prendre à partie,
venait de prononcer les paroles suivantes : « Je pense ne
» m'être guère trompé en disant que le projet est une de ces
7) chimères si souvent construites pour entraîner les capita-
11 listes anglais à se séparer de leur argent avec ce résultat
11 définitif qu'elles finissent par les laisser plus pauvres, quoi-
» qu'elles puissent en rendre d'autres plus riches. »
» Je vous demande, monsieur, d es explications écrites à ce
sujet soit par vous-même, soit par Jeux de vos amis que vous
lièrement ; car il faut attendre les vents périodiques
favorables.
A tous ces inconvénients, il s'en ajouterait un autre,
non moins grave, c'est celui de faire passer la marchan-
dise par les mains de tant d'expéditionnaires. En effet,
le négociant devra la consigner à un capitaine, partant
d'un des ports d'Europe. Il faudra que celui-ci la re-
mette à un expéditionnaire à Alexandrie, qui l'emma-
gasinera, et successivement la remettra à l'administra-
tion du chemin de fer. La marchandise consignée devra
être retirée du chemin de fer à Suez par un autre expé-
ditionnaire, qui l'emmagasinera de nouveau, en atten-
dant un embarquement. Elle sera ensuite consignée à
un autre capitaine de marine , qui la remettra , enfin,
à la maison de commerce à qui elle est adressée, dans
un port de la mer des Indes.
Qu'on compare ce mode d'expédition si compliqué et
si ruineux, avec cet autre mode aussi simple qu'écono-
mique de pouvoir consigner en Europe la marchandise
à un capitaine de marine qui en accepte la responsa-
bilité jusqu'à ce qu'il l'ait remise au destinataire dans
un port des Indes ; et on sera forcé de reconnaitre que
l'ouverture de l'isthme de Suez, comme l'ont déclaré
les Chambres de commerce d'Angleterre, serait infini-
ment plus avantageuse au commerce qu'un chemin de
fer, quand même le tarif serait plus élevé sur le canal.
Examinons maintenant la dépense par l'un et l'autre
système. Les calculs économiques qui ont été faits par la
Commission internationale, établissent que le tarif de
transit par le canal entre les deux mers n'excédera
jamais dix francs par tonne. Ce tarif pourra même subir
une diminution, dès que le mouvement annuel dépas-
sera trois millions de tonnes , tandis que, par le che-
min de fer, le transport ne pourrait jamais coûter moins
de quarante francs par tonne.
Ces observations et ces chiffres sont, il nous semble,
la réfutation péremptoire et sans réplique du discours
et des idées de M. Stephenson.
Il est vrai que suivant la manière dont quelques jour-
naux ont rendu compte de son discours, il semblerait
qu'en établissant la comparaison entre le chemin de fer
d'Alexandrie à Suez et le percement direct de l'isthme,
M. Stephenson n'aurait eu en vue que le transport de la
malle des Indes.
« A mon avis (aurait-il dit), le chemin de fer, déjà
• presque achevé, serait plus avantageux pour le ser-
» vice postal avec l'Inde que ce nouveau Bosphore
» entre la mer Rouge et la Méditerranée. »
S'il en était ainsi, l'opposition de M. Stephenson se-
rait encore plus étrange; car elle se résumerait à dire
que, lorsque l'Angleterre a assuré le bon service de la
malle des Indes, tous les commerçants de l'Angleterre
et même tous les peuples commerçants de l'Europe et
de l'Amérique doivent être pleinement satisfaits ; qu'ils
ne peuvent rien désirer de plus , et qu'il ne reste abso-
lument plus rien à faire.
Nous dirons à notre tour, que l'égoïsme est aveugle
et que ses conseils sont toujours funestes à ceux qui
les écoutent. En défendant les intérêts commerciaux du
monde entier, nous défendons aussi les vrais intérêts de
l'Angleterre. Les événements actuels de l'Inde viennent
à l'appui de ces réflexions ; et personne ne mettra en
doute, même en Angleterre, qu'il ne fût très-heureux
pour la Compagnie des Indes que l'isthme de Suez fut
dès à présent ouvert à la navigation.
P. PALÉOCAPA, ingénieur,
Ministre des tranUI publics du royaume de Sardaisuc,
Membre de la Commission internationale.
Turin , 4 août 1857.
Les ingénieurs soussignés, membres de la Commis-
sion internationale, donnent la plus complète adhésion
aux observations de M. Paléocapa.
F. W. CONRAD, ingénieur en chef du Water-Staat
(Pays-Bas)
LENTZE , ingénieur en chef des travaux de la Vis-
tule (Prusse).
LIEUSSOU, ingénieur hydrographe de la marine im-
périale de France.
MOTESINO, ancien directeur général des travaux
publics à Madrid.
DE NEGRELLI MoLDELBE, conseiller ministériel im-
périal et royal, inspecteur général des chemins
de fer d'Autriche.
RENAUD , inspecteur général et membre du conseil
général des ponts et chaussées de France.
M. FERD. DE LESSEPS ET M. STEPHENSON
1. - LETTRE DE M. FERD. DE LESSEPS A M. STErHEXSo.
« Londres, 27 juillet 1857.
» Monsieur,
« Je vous envoie la traduction littérale, d'après le Times,
du discours que vous avez prononcé le 17 de ce mois dans la
Chambre des Communes sur la question du canal de Suez.
» Je vous prie de me faire connaître si le compte rendu du
Times est exact.
» Les ingénieurs de la Commission internationale, qui pen-
dant toute leur vie se sont occupés de travaux de ports et de
canalisation, répondront eux-mêmes à la partie technique de
votre discours ; mais il est un passage sur lequel j'appelle
dès à présent votre attention, parce qu'il me concerne per-
sonnellement. Vous auriez dit, d'après le Times : « Je par-
tage l'opinion du Premier Lord de la Trésorerie. Il Or, ce
Ministre, que sa position ne me permet pas de prendre à partie,
venait de prononcer les paroles suivantes : « Je pense ne
» m'être guère trompé en disant que le projet est une de ces
7) chimères si souvent construites pour entraîner les capita-
11 listes anglais à se séparer de leur argent avec ce résultat
11 définitif qu'elles finissent par les laisser plus pauvres, quoi-
» qu'elles puissent en rendre d'autres plus riches. »
» Je vous demande, monsieur, d es explications écrites à ce
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