Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
294 L'ISTHME DE SUEZ,
folie égoïste de plusieurs de nos vieux ambassadeurs, qui ne.
mettent en relief que leurs propres personnes-à la place des
principes qu'ils sont appelés à représenter et faire valoir au
nom de leur pays.
n Ce n'est pas là, nous le répétons, le langage d'un mi-
nistre anglais en face des cabinets de l'Europe, des sollicitudes
de la Porte, des dynasties indiennes et de l'ignorance des Chi-
nois. Il aurait été mieux approprié à l'occasion, et lord Pal-
merston aurait été plus en accord avec ses hautes fonctions,
s'il avait déclaré la détermination qu'il allait maintenir la su-
prématie de l'Angleterre dans tous ces changement, et que
toute entreprise (le canal de Surz avant toutes les autres)
devait être le moyen tout aussi bien de rehausser la gloire du
nom et de l'histoire de son peuple, que de profiler à son com-
merce; if aurait dû y voir une œuvre honorable et de pré-
voyance et recommandable à cet esprit de coopération aux
progrès intellectuels des nations continentales.
a L'occupation de l'île Périm est un hommage que rend
le gouvernement à l'influence que le canal de Suez doit exercer
sur le commerce du monde.
» Toutefois, nous profilerons d'une autre occasion pour
analyser ces défauts « politiques » par lesquels lord Palmerston
paraît vouloir dominer cette grande question. »
Sous ce titre : La Presse anglaise sur la politique
stationnaire de T Angleterre, le Railway Times du
1er août dit :
te Nous avons reconnu dans les observations suivantes du
Daily Scolsman la plume de M. Charles Maclaren, praticien
consommé, dont la longue carrière est dignement remplie
d'efforts continus pour propager et répandre tout ce qui est
utile et vrai :
« L'opposition que fait le gouvernement anglais à cette
grande entreprise est actuellement un fait avoué, et elle est
basée sur des considérations qui n'échappent que difficilement
à la condamnation d'être tout aussi étroites qu'illibérales. Si
le projet est vain et trompeur, comme dit lord Palmerston, il
échouera par les défauts qu'il contient sans que notre gouver-
nement ait à encourir par son opposition l'animosité de toute
l'Europe. Si, de l'autre côté, ce projet présente tous les avan-
tagel qu'on lui attribué non-seulement de la part de ses pro-
moteurs, mais de La part d'un grand nombre de personnes
impartiales et bien informées, il sera exécuté tôt ou tard, et
notre opposition ne nous aura servi qu'à nous infliger la flé-
trissure d'avoir préféré nos petits intérêts personnels au bien-
être du monde. Son Excellence, qui a dénoncé le projet
comme extravagant et désavantageux pour tous ceux qui s'y
engagent, est secondé par M. Robert Stephenson, grande
autorité, nous en convenons, mais non infaillible en pareille
matière; et comme dans la présente question il .s'est engagé
lui-même en donnant là préférence au projet rival d'un che-
min de fer qui s'exécute actuellement sous sa propre direction,
son jugement ne saurait être considéré comme étant impar-
tial.
» Mais lui-même admet que le canal est patronné par des
ingénieurs dont il respecte l'avis. Il est facile d'appeler telle
grande entreprise un «bubble scàeme» (attrape-uigauds); mais
une assertion accompagnée d'épithètes de bien mauvais goût
C'est pas un argument. Les promoteurs du canal ont soumis
au public les évaluations et les notices les plus détaillées, et
c'est éluder la question que de vouloir les condamner en bloc
et par de pareilles insinuations.
» Mais il y a des objections politiques contre cette entre-
prise. Le canal, dit-on, doit servir au démembrement de
• l'Empire Ottoman, en rendant le Vice-roi d'Egypte trop
puissant pour pouvoir être contrôlé par son souverain. Mais
qu'est-ce qui maintient actuellement le Grand Turc et lui
garantit la soumission du Vice-roi d'Egypte? Ce n'est pas le
canal qui n'existe pas, c'est l'action unie de la Grande-Bre-
tagne, de la France et de l'Autriche, action dictée par les
intérêts de l'Europe, et qui ne cessera pas de s'exercer après
l'ouverture du Bosphore égyptien. Et môme, l'Egypte fût-elle
indépendante, quel mal en résulterait - il pour nous ou
d'autres? Le canal étant, ce qu'il doit être, une route ouverte
à toutes les nations, l'administration en doit être confiée à
une puissance telle que l'Egypte, qui n'est pas assez forte pour
faire naître la défiance des États maritimes et commerçants
associés à suivre leur vocation pacifique, à échanger les pro-
duits des différents climats et à servir le bonheur du monde.
a Le Danemarck est un pftit État, et comme les autres
États petits et faibles, il n'ignore pas que son salut dépend de
l'opinion publique de l'Europe, et par cette raison il n'abusera
pas de ses pouvoirs de gardien du Sund.
» La clef de la Baltique se trouvant au contraire entre les
mains de la Russie, nul doute que les droits de péage seraient
extorqués et perçus avec grande partialité. Mais les objections
qui ont sans contredit le plus de valeur auprès de lord Pal-
merston lui sont suggérées par les intérêts particuliers des
Anglais. D'abord le canal de Suez permettrait aux États de
l'Europe méridionale de se rendre plus vite dans les Indes,
que nous-mêmes ne saurions le faire, et, en second lieu, la
France pourrait un jour s'emparer de l'Égyple et nous fermer
le canal. La déraison de la première objection a déjà été
prouvée par nous dans un article précédent. C'est comme si
nous voulions refuser un grand bien qu'on nous offre, parce
que notre voisin, qui est plus pauvre, en profiterait dans une
proportion un peu plus large? L'égoïsme ne peut être avoué
d'une manière plus odieuse et en même temps plus déraison-
nable. La réplique à la deuxième objection est toute faite.
Les Français ont déjà pris l'Égypte un jour, et notre supério-
rité navale nous a permis deJes en expulser. Notre supério-
rité sur mer est actuellement plus grande que jamais et nous
garantirait le même succès dans le cas d'une nouvelle lutte. Il
n'y aurait que ce résultat ultérieur que, le Sultau ayant dé-
montré pour la seconde fois son impuissance à défendre
l'Egyple contre les agressions de nos ennemis, nous serions
parfaitement en droit de prendre possession de ce territoire
dans l'intérêt de notre propre sûreté. C. M. »
Le Railway Times cite aussi un article du London Guardian
qui reproduit les principaux arguments en faveur du canal de
Suez et réplique très-spirituellement aux attaques de lord Pal-
merston contre les promoteurs du projet et contre le projet
même.
Après avoir fait ressortir en peu de mots les avantages
immenses du canal, on se plaint de la manière dont lord
Palmerston a fait opposition à ce projet. Il n'y a que « la
légèreté invétérée n de lord Palmerston qui ait pu traiter
d'une manière si plaisante et si ridicule UI. question d'un
caractère si grave et si sérieux. « Car il est évident que non-
seulement la vie de milliers de nos compatriotes, mais notre
domination même dépend pour le moment de la rapidité avec
laquelle nos troupes y peuvent être transportées. Ce n'est pas
là le moment que le facétieux ministre aurait dû choisir pour
lancer ses lazzis et ses sarcasmes contre le projet de M. de
Lesseps. »
L'article donne ensuite un exposé historique de l'idée d'un
canal direct à travers l'isthme de Suez, des travaux anté-
rieurement faits pour établir exactement le niveau des deux
folie égoïste de plusieurs de nos vieux ambassadeurs, qui ne.
mettent en relief que leurs propres personnes-à la place des
principes qu'ils sont appelés à représenter et faire valoir au
nom de leur pays.
n Ce n'est pas là, nous le répétons, le langage d'un mi-
nistre anglais en face des cabinets de l'Europe, des sollicitudes
de la Porte, des dynasties indiennes et de l'ignorance des Chi-
nois. Il aurait été mieux approprié à l'occasion, et lord Pal-
merston aurait été plus en accord avec ses hautes fonctions,
s'il avait déclaré la détermination qu'il allait maintenir la su-
prématie de l'Angleterre dans tous ces changement, et que
toute entreprise (le canal de Surz avant toutes les autres)
devait être le moyen tout aussi bien de rehausser la gloire du
nom et de l'histoire de son peuple, que de profiler à son com-
merce; if aurait dû y voir une œuvre honorable et de pré-
voyance et recommandable à cet esprit de coopération aux
progrès intellectuels des nations continentales.
a L'occupation de l'île Périm est un hommage que rend
le gouvernement à l'influence que le canal de Suez doit exercer
sur le commerce du monde.
» Toutefois, nous profilerons d'une autre occasion pour
analyser ces défauts « politiques » par lesquels lord Palmerston
paraît vouloir dominer cette grande question. »
Sous ce titre : La Presse anglaise sur la politique
stationnaire de T Angleterre, le Railway Times du
1er août dit :
te Nous avons reconnu dans les observations suivantes du
Daily Scolsman la plume de M. Charles Maclaren, praticien
consommé, dont la longue carrière est dignement remplie
d'efforts continus pour propager et répandre tout ce qui est
utile et vrai :
« L'opposition que fait le gouvernement anglais à cette
grande entreprise est actuellement un fait avoué, et elle est
basée sur des considérations qui n'échappent que difficilement
à la condamnation d'être tout aussi étroites qu'illibérales. Si
le projet est vain et trompeur, comme dit lord Palmerston, il
échouera par les défauts qu'il contient sans que notre gouver-
nement ait à encourir par son opposition l'animosité de toute
l'Europe. Si, de l'autre côté, ce projet présente tous les avan-
tagel qu'on lui attribué non-seulement de la part de ses pro-
moteurs, mais de La part d'un grand nombre de personnes
impartiales et bien informées, il sera exécuté tôt ou tard, et
notre opposition ne nous aura servi qu'à nous infliger la flé-
trissure d'avoir préféré nos petits intérêts personnels au bien-
être du monde. Son Excellence, qui a dénoncé le projet
comme extravagant et désavantageux pour tous ceux qui s'y
engagent, est secondé par M. Robert Stephenson, grande
autorité, nous en convenons, mais non infaillible en pareille
matière; et comme dans la présente question il .s'est engagé
lui-même en donnant là préférence au projet rival d'un che-
min de fer qui s'exécute actuellement sous sa propre direction,
son jugement ne saurait être considéré comme étant impar-
tial.
» Mais lui-même admet que le canal est patronné par des
ingénieurs dont il respecte l'avis. Il est facile d'appeler telle
grande entreprise un «bubble scàeme» (attrape-uigauds); mais
une assertion accompagnée d'épithètes de bien mauvais goût
C'est pas un argument. Les promoteurs du canal ont soumis
au public les évaluations et les notices les plus détaillées, et
c'est éluder la question que de vouloir les condamner en bloc
et par de pareilles insinuations.
» Mais il y a des objections politiques contre cette entre-
prise. Le canal, dit-on, doit servir au démembrement de
• l'Empire Ottoman, en rendant le Vice-roi d'Egypte trop
puissant pour pouvoir être contrôlé par son souverain. Mais
qu'est-ce qui maintient actuellement le Grand Turc et lui
garantit la soumission du Vice-roi d'Egypte? Ce n'est pas le
canal qui n'existe pas, c'est l'action unie de la Grande-Bre-
tagne, de la France et de l'Autriche, action dictée par les
intérêts de l'Europe, et qui ne cessera pas de s'exercer après
l'ouverture du Bosphore égyptien. Et môme, l'Egypte fût-elle
indépendante, quel mal en résulterait - il pour nous ou
d'autres? Le canal étant, ce qu'il doit être, une route ouverte
à toutes les nations, l'administration en doit être confiée à
une puissance telle que l'Egypte, qui n'est pas assez forte pour
faire naître la défiance des États maritimes et commerçants
associés à suivre leur vocation pacifique, à échanger les pro-
duits des différents climats et à servir le bonheur du monde.
a Le Danemarck est un pftit État, et comme les autres
États petits et faibles, il n'ignore pas que son salut dépend de
l'opinion publique de l'Europe, et par cette raison il n'abusera
pas de ses pouvoirs de gardien du Sund.
» La clef de la Baltique se trouvant au contraire entre les
mains de la Russie, nul doute que les droits de péage seraient
extorqués et perçus avec grande partialité. Mais les objections
qui ont sans contredit le plus de valeur auprès de lord Pal-
merston lui sont suggérées par les intérêts particuliers des
Anglais. D'abord le canal de Suez permettrait aux États de
l'Europe méridionale de se rendre plus vite dans les Indes,
que nous-mêmes ne saurions le faire, et, en second lieu, la
France pourrait un jour s'emparer de l'Égyple et nous fermer
le canal. La déraison de la première objection a déjà été
prouvée par nous dans un article précédent. C'est comme si
nous voulions refuser un grand bien qu'on nous offre, parce
que notre voisin, qui est plus pauvre, en profiterait dans une
proportion un peu plus large? L'égoïsme ne peut être avoué
d'une manière plus odieuse et en même temps plus déraison-
nable. La réplique à la deuxième objection est toute faite.
Les Français ont déjà pris l'Égypte un jour, et notre supério-
rité navale nous a permis deJes en expulser. Notre supério-
rité sur mer est actuellement plus grande que jamais et nous
garantirait le même succès dans le cas d'une nouvelle lutte. Il
n'y aurait que ce résultat ultérieur que, le Sultau ayant dé-
montré pour la seconde fois son impuissance à défendre
l'Egyple contre les agressions de nos ennemis, nous serions
parfaitement en droit de prendre possession de ce territoire
dans l'intérêt de notre propre sûreté. C. M. »
Le Railway Times cite aussi un article du London Guardian
qui reproduit les principaux arguments en faveur du canal de
Suez et réplique très-spirituellement aux attaques de lord Pal-
merston contre les promoteurs du projet et contre le projet
même.
Après avoir fait ressortir en peu de mots les avantages
immenses du canal, on se plaint de la manière dont lord
Palmerston a fait opposition à ce projet. Il n'y a que « la
légèreté invétérée n de lord Palmerston qui ait pu traiter
d'une manière si plaisante et si ridicule UI. question d'un
caractère si grave et si sérieux. « Car il est évident que non-
seulement la vie de milliers de nos compatriotes, mais notre
domination même dépend pour le moment de la rapidité avec
laquelle nos troupes y peuvent être transportées. Ce n'est pas
là le moment que le facétieux ministre aurait dû choisir pour
lancer ses lazzis et ses sarcasmes contre le projet de M. de
Lesseps. »
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