Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 août 1857 25 août 1857
Description : 1857/08/25 (A2,N29). 1857/08/25 (A2,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530628c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
324 L'ISTHME DE SUEZ,
une grande différence de niveau entre la Méditerranée
et la mer Rouge remonte à la plus haute antiquité,
puisque Hérodote et Aristote en parlent. Bien loin que
cette surélévation de la mer Rouge ait encouragé les
anciens à ouvrir un canal entre les deux mers, elle a
été considérée au contraire comme un obstacle au per-
cement direct, parce qu'on redoutait que les eaux de la
mer Rouge ne vinssent submerger les plaines de la basse
Egypte. Aussi, les Égyptiens n'ont-ils creusé que des
canaux indirects de la mer Rouge au Nil. Tel était pré-
cisément le canal des Ptolémées, de Suez au Caire; il
avait une forte pente dans un sens diamétralement in-
verse à l'idée que M. Stephenson s'en est faite, en
croyant que le canal était dirigé de la mer Rouge à la
Méditerranée, et en supposant qu'on n'aurait pas osé le
rouvrir dès qu'on aurait eu reconnu l'égalité de niveau
entre les deux mers.
La découverte que M. Stephenson croit avoir faite
avec ses collaborateurs sur le véritable niveau des deux
mers, est due à des opérateurs français envoyés par
M. Talabot, et particulièrement à M. Bourdaloue, qui
jouit d'une grande réputation pour sa spécialité dans ce
genre d'études.
Ces erreurs et ces méprises ne sont ni les seules, ni
les plus saillantes que renferme le discours de M. Ste-
phenson.
En premier lieu, M. Stephenson, en parlant de la
Commission de 1847, dont il faisait partie avec M. de
Negrelli et M. Talabot, affirme que cette Commission
fut unanimement contraire au percement direct de
l'isthme, tandis que M. de Negrelli en a toujours été un
des plus ardents promoteurs. Loin de voir un obstacle
au succès de l'œuvre dans l'égalité de niveau entre les
deux mers, M. de Negrelli considère cette circonstance
comme très-favorable au percement de l'isthme. Ainsi,
M. Stephenson se trompe sur l'opinion de M. de Ne-
grelli, qui est aujourd'hui membre de la Commission
internationale, et qui en 1847 fit accomplir par une
brigade d'ingénieurs autrichiens des travaux d'hydro-
graphie dans la baie de Péluse.
Mais ce qui doit nous étonner encore davantage,
c'est de voir que M. Stephenson a entièrement perdu
de vue les propositions faites par la Commission inter-
nationale.
A l'entendre, on dirait que tout le monde a aban-
donné l'idée d'ouvrir un canal direct de la mer Rouge à
la Méditerranée, alimenté par les seules eaux de.la mer,
et que la Commission aurait substitué à ce projet un
canal direct de la rade de Suez à celle de Péluse, ali-
menté par les eaux du Nil.
On ne sait vraiment où M. Stephenson a puisé ses
renseignements sur les divers projets qui ont été pro-
posés. Mais certainement il n'a point étudié ces projets,
et il Tait la confusion la plus étrange des uns avec les
autres. En croyant faire la critique du projet de la
Commission, il critique au contraire un de ceux que la
Commission a détlarés inadmissibles ; à moins que, par
une nouvelle méprise, il n'ait considéré le canal qui
servira à l'irrigation et à la petite navigation intérieure
entre le Nil et le grand canal maritime pour une prise
d'eau destinée à alimenter le canal direct.
Toutefois, nous n'entendons point nous prévaloir de
ces erreurs et de ces méprises pour nous dispenser de
discuter sérieusement le principe sur lequel M. Ste-
phenson fonde son système d'opposition à l'établisse-
ment d'un canal direct entre les deux mers. Il part de
ces deux principes : que la Méditerranée et la mer
Rouge étant presque de niveau, il est impossible de les
réunir par un canal qui serait alimenté par les eaux de
la mer; et, d'autre part, que le système de l'alimentation
par les eaux du Nil est impraticable. C'est ce dernier
système que M. Stephenson suppose être celui de la
Commission, ainsi que nous l'avons déjà observé, et il
ajoute qu'il n'hésiterait pas à le déclarer absurde, si
d'autres ingénieurs dont il respecte l'opinion n'en
eussent admis la possibilité, après avoir étudié le
terrain.
Nous demanderons, avant tout, à M. Stephenson
comment il peut poser en principe général qu'un canal
qui n'a pas un fort courant ne peut être entretenu pour
la navigation, ou que ce canal ne peut être entretenu
tout au moins qu'avec des difficultés énormes et des dé-
penses excessives.
Sans doute il peut exister certaines conditions de ter-
rain dans lesquelles on rencontre ces difficultés ; mais
alors, M. Stephenson aurait dû démontrer qu'elles se
présentent réellement dans le tracé proposé par la Com-
mission, et qui va de Suez au port de Saïd.
Si, à l'exemple de M. Stephenson, la Commission eût
exprimé un simple avis, en forme de sentence, sans
l'appuyer d'aucune étude ni d'aucun argument, on ad-
mettrait que cet ingénieur eût pu se borner, en condam-
nant d'un mot ce projet, à garder seulement les égards
qu'il veut bien accorder aux hommes techniques dont se
compose la Commission. Mais le projet que la Commis-
sion internationale a proposé est complet dans toutes ses
parties , et il a été publié depuis longtemps. Or, si
M. Stephenson l'avait étudié avant de le critiquer, il
aurait évité ainsi la méprise qu'il a faite en le confon-
dant avec d'autres projets ; il aurait vu que la Commis-
sion est entrée dans tous les détails, qu'elle a soulevé
et résolu toutes les objections, et particulièrement celles
qui ont trait à la possibilité de creuser et d'entretenir,
soit le canal, soit le port de la Méditerranée.
Quiconque voudra examiner ce projet avec attention
et impartialité , ne pourra conserver la moindre incer-
titude relativement à la parfaite stabilité du terrain sur
lequel la Commission propose d'ouvrir le canal entre les
deux mers. Ce fait a déjà été reconnu depuis longtemps
par Dolomieu, dont nous rappellerons les expressions
textuelles : « Le désert entre le Delta et l'isthme de
n Suez n'est pas formé de sable mouvant; mais û pré-
» sente un terrain solide, composé de sable et de gra-
» vier. » Ce fait a été confirmé par tous les savants, et
surtout par les ingénieurs qui ont suivi l'expédition de
Bonaparte. Il a été constaté par les nombreuses explo-
rations auxquelles les ingénieurs du Vice-roi d'Egypte
se sont livrés, par les forages que la Commission inter-
une grande différence de niveau entre la Méditerranée
et la mer Rouge remonte à la plus haute antiquité,
puisque Hérodote et Aristote en parlent. Bien loin que
cette surélévation de la mer Rouge ait encouragé les
anciens à ouvrir un canal entre les deux mers, elle a
été considérée au contraire comme un obstacle au per-
cement direct, parce qu'on redoutait que les eaux de la
mer Rouge ne vinssent submerger les plaines de la basse
Egypte. Aussi, les Égyptiens n'ont-ils creusé que des
canaux indirects de la mer Rouge au Nil. Tel était pré-
cisément le canal des Ptolémées, de Suez au Caire; il
avait une forte pente dans un sens diamétralement in-
verse à l'idée que M. Stephenson s'en est faite, en
croyant que le canal était dirigé de la mer Rouge à la
Méditerranée, et en supposant qu'on n'aurait pas osé le
rouvrir dès qu'on aurait eu reconnu l'égalité de niveau
entre les deux mers.
La découverte que M. Stephenson croit avoir faite
avec ses collaborateurs sur le véritable niveau des deux
mers, est due à des opérateurs français envoyés par
M. Talabot, et particulièrement à M. Bourdaloue, qui
jouit d'une grande réputation pour sa spécialité dans ce
genre d'études.
Ces erreurs et ces méprises ne sont ni les seules, ni
les plus saillantes que renferme le discours de M. Ste-
phenson.
En premier lieu, M. Stephenson, en parlant de la
Commission de 1847, dont il faisait partie avec M. de
Negrelli et M. Talabot, affirme que cette Commission
fut unanimement contraire au percement direct de
l'isthme, tandis que M. de Negrelli en a toujours été un
des plus ardents promoteurs. Loin de voir un obstacle
au succès de l'œuvre dans l'égalité de niveau entre les
deux mers, M. de Negrelli considère cette circonstance
comme très-favorable au percement de l'isthme. Ainsi,
M. Stephenson se trompe sur l'opinion de M. de Ne-
grelli, qui est aujourd'hui membre de la Commission
internationale, et qui en 1847 fit accomplir par une
brigade d'ingénieurs autrichiens des travaux d'hydro-
graphie dans la baie de Péluse.
Mais ce qui doit nous étonner encore davantage,
c'est de voir que M. Stephenson a entièrement perdu
de vue les propositions faites par la Commission inter-
nationale.
A l'entendre, on dirait que tout le monde a aban-
donné l'idée d'ouvrir un canal direct de la mer Rouge à
la Méditerranée, alimenté par les seules eaux de.la mer,
et que la Commission aurait substitué à ce projet un
canal direct de la rade de Suez à celle de Péluse, ali-
menté par les eaux du Nil.
On ne sait vraiment où M. Stephenson a puisé ses
renseignements sur les divers projets qui ont été pro-
posés. Mais certainement il n'a point étudié ces projets,
et il Tait la confusion la plus étrange des uns avec les
autres. En croyant faire la critique du projet de la
Commission, il critique au contraire un de ceux que la
Commission a détlarés inadmissibles ; à moins que, par
une nouvelle méprise, il n'ait considéré le canal qui
servira à l'irrigation et à la petite navigation intérieure
entre le Nil et le grand canal maritime pour une prise
d'eau destinée à alimenter le canal direct.
Toutefois, nous n'entendons point nous prévaloir de
ces erreurs et de ces méprises pour nous dispenser de
discuter sérieusement le principe sur lequel M. Ste-
phenson fonde son système d'opposition à l'établisse-
ment d'un canal direct entre les deux mers. Il part de
ces deux principes : que la Méditerranée et la mer
Rouge étant presque de niveau, il est impossible de les
réunir par un canal qui serait alimenté par les eaux de
la mer; et, d'autre part, que le système de l'alimentation
par les eaux du Nil est impraticable. C'est ce dernier
système que M. Stephenson suppose être celui de la
Commission, ainsi que nous l'avons déjà observé, et il
ajoute qu'il n'hésiterait pas à le déclarer absurde, si
d'autres ingénieurs dont il respecte l'opinion n'en
eussent admis la possibilité, après avoir étudié le
terrain.
Nous demanderons, avant tout, à M. Stephenson
comment il peut poser en principe général qu'un canal
qui n'a pas un fort courant ne peut être entretenu pour
la navigation, ou que ce canal ne peut être entretenu
tout au moins qu'avec des difficultés énormes et des dé-
penses excessives.
Sans doute il peut exister certaines conditions de ter-
rain dans lesquelles on rencontre ces difficultés ; mais
alors, M. Stephenson aurait dû démontrer qu'elles se
présentent réellement dans le tracé proposé par la Com-
mission, et qui va de Suez au port de Saïd.
Si, à l'exemple de M. Stephenson, la Commission eût
exprimé un simple avis, en forme de sentence, sans
l'appuyer d'aucune étude ni d'aucun argument, on ad-
mettrait que cet ingénieur eût pu se borner, en condam-
nant d'un mot ce projet, à garder seulement les égards
qu'il veut bien accorder aux hommes techniques dont se
compose la Commission. Mais le projet que la Commis-
sion internationale a proposé est complet dans toutes ses
parties , et il a été publié depuis longtemps. Or, si
M. Stephenson l'avait étudié avant de le critiquer, il
aurait évité ainsi la méprise qu'il a faite en le confon-
dant avec d'autres projets ; il aurait vu que la Commis-
sion est entrée dans tous les détails, qu'elle a soulevé
et résolu toutes les objections, et particulièrement celles
qui ont trait à la possibilité de creuser et d'entretenir,
soit le canal, soit le port de la Méditerranée.
Quiconque voudra examiner ce projet avec attention
et impartialité , ne pourra conserver la moindre incer-
titude relativement à la parfaite stabilité du terrain sur
lequel la Commission propose d'ouvrir le canal entre les
deux mers. Ce fait a déjà été reconnu depuis longtemps
par Dolomieu, dont nous rappellerons les expressions
textuelles : « Le désert entre le Delta et l'isthme de
n Suez n'est pas formé de sable mouvant; mais û pré-
» sente un terrain solide, composé de sable et de gra-
» vier. » Ce fait a été confirmé par tous les savants, et
surtout par les ingénieurs qui ont suivi l'expédition de
Bonaparte. Il a été constaté par les nombreuses explo-
rations auxquelles les ingénieurs du Vice-roi d'Egypte
se sont livrés, par les forages que la Commission inter-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 4/24
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6530628c/f4.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6530628c/f4.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6530628c/f4.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6530628c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6530628c
Facebook
Twitter