Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 août 1857 25 août 1857
Description : 1857/08/25 (A2,N29). 1857/08/25 (A2,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530628c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
34 L'ISTHME DE SUEZ,
vantes en réponse aux déclarations de lord Palmerston
contre le canal de Suez :
a II a été résolu que les membres du Parlement pour
Newcastle, Shields et Gateshead seraient informés que dans
l'opinion du comité l'opposition exprimée par lord Palmerston
contre l'exécution d'un canal à travers l'isthme de Suez est
non-seulement tout à fait insoutenable, mais qu'elle est en
outre calculée pour affaiblir les relations cordiales qui existent
si heureusement aujourd'hui entre l'Angleterre et la France.
» Qu'il paraît en conséquence à ce comité que l'état présent
des affaires dans l'Inde est tel, qu'il fait ressortir de la ma-
nière la plus éclatante l'importance qu'aurait pour ce pays une
telle facilité de communication.
» Que les représentants du district sont invités à vouloir
bien communiquer à la Chambre leur opinion sur ce sujet.
» Que M. de Lesseps sera informé par la Chambre que son
opinion en ce qui regarde l'utilité du canal n'est pas changée
en quoi que ce soit, et que M. de Lesseps sera informé que
rien de ce qui s'est passé depuis lors n'a diminué dans le
moindre degré l'estime que le comité conserve à l'égard de
M. de Lesseps. »
A la suite de cette résolution, trois lettres ont été écrites à
M. Hutt, Headlam, Ridley, membres du Parlement ; ces lettres
sont ainsi conçues :
« Cher monsieur,
» La Chambre de commerce de Newcastle étant incertaine
dans les communications qu'elle a reçues de vous, si vous
attachez oui ou non quelque importance aux raisons alléguées
par lord Palmerston pour expliquer son opposition au canal
maritime de l'isthme de Suez, je suis chargé de vous informer
que cette corporation n'attache pas la moindre valeur à ces
raisons et de vous prier de vouloir bien nous transmettre une
expression de votre jugement sur la valeur de ces raisons.
» Je suis également chargé de vous transmettre une copie
de la correspondance avec M. de Lesseps. »
LETTRE A M. DE LESSEPS.
« Cher monsieur,
» Je suis chargé par la Chambre de commerce de Newcastle
sur Tyne de vous transmettre une copie des résolutions qui
ont été adoptées dans la séance où votre circulaire a été prise
en considération.
» Je suis également chargé de vous assurer que les mem-
bres de cette corporation continuent à vous porter toute leur
estime et qu'ils regrettent que quelque chose ait pu être dit
dans le Parlement qui ait pu vous blesser; ce qui leur semble
tout à fait injustifiable.
N Signé : le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE de la Chambre. »
Ainsi, voilà M. de Lesseps vengé de lord Palmerston
par l'Angleterre elle-même, et le Premier Ministre doit
commencer à comprendre combien il s'est mépris.
ERNEST DESPLACES.
L'INSTITUT IMPÉRIAL DE FRANCE
ET LE CANAL DE SUEZ.
L'Académie française a tenu sa séance annuelle le
20 août; et l'illustre secrétaire perpétuel, M. Villemain,
a fait, comme à l'ordinaire, le rapport sur les prix.
L'Académie avait donné pour sujet de poésie de cette
année : La guerre d'Orient. A cette occasion, M. Vil-
lemain a parlé des pièces envoyées au concours comme
il en parle toujours ; avec l'autorité d'un goût infaillible
et le charme d'un esprit supérieur. Mais le sujet était
trop vaste et trop beau pour que l'homme d'État et l'ora-
teur parlementaire en oubliât les côtés politiques et na-
tionaux. M. Villemain a rappelé en un superbe et pa-
triotique langage la part immense que la France a prise
dans ces grands événements, qui doivent régénérer
l'Orient. A côté de la guerre de Crimée, il a rappelé
l'immortelle expédition d'Égypte, « l'armement scienti-
fique qui accompagnait l'armement guerrier » ; puis,
après avoir cité une admirable phrase de Napoléon sur
la renaissance de l'Egypte, il aj oute :
« Ainsi, puisse apparaître, pour le bien de l'humanité,
l'ascendant de l'Europe savante et guerrière ! Que cette
seconde moitié du 19e siècle, ouverte par de si rudes com-
bats entre de grands peuples chrétiens, voie s'acheminer
l'œuvre plus grande encore de la civilisation dans l'Orient !
Le génie de l'homme, chaque jour fortifié de découvertes
nouvelles, est aujourd'hui le conquérant qui commande les
travaux créateursqui rapproche les continents, qui réunit
les mers. Alexandre, dont les armes changèrent le commerce
du monde, avait eu la pensée de renouveler l'antique canal
qui joignait la mer Rouge au Nil, et de communiquer ainsi
d'Aden à sa ville d'Alexandrie. La mort ne lui en laissa pas
le temps. Espérons que de nos jours, l'esprit européen, qui
ne meurt pas, osera, malgré quelques obstacles, par le triple
pouvoir de la science, de la richesse et du bon sens public
librement exprimé, rendre l'Egypte à la vie et aux arts, et
qu'en ouvrant à la navigation l'isthme de Suez, il abrégera de
moitié la route de l'Occident éclairé vers l'Orient barbare. »
Voilà donc, après la science qui a si bien accueilli
dans le sein de l'Institut de France notre grande entre-
prise , l'éloquence et les lettres qui nous donnent à leur
tour leur sympathie et leurs vœux. Nous sommes pro-
fondément touchés de l'honneur que nous a fait M. Vil-
lemain dans cette occasion solennelle ; et une approba-
tion aussi haute nous est d'autant plus précieuse qu'elle
est un symptôme assuré de ce qu'on pense du canal de
Suez dans les sphères les plus éclairées et les plus se-
reines de l'intelligence.
BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.
SECOND RAPPORT DE M. LE BARON CH. DUPIN
SUR LE CANAL DE SUEZ.
M. le baron Charles Dupin, sénateur, qui avait fait
à l'Académie des sciencts de l'Institut impérial de France
le Rapport si remarquable qu'on connaît, a fait aussi
une communication analogue à l'Académie des sciences'
morales et politiques, dont il est membre également
(section d'économie politique).
Voici ce Rapport tel que nous le trouvons dans le
compte rendu des séances de cette Académie publié par
vantes en réponse aux déclarations de lord Palmerston
contre le canal de Suez :
a II a été résolu que les membres du Parlement pour
Newcastle, Shields et Gateshead seraient informés que dans
l'opinion du comité l'opposition exprimée par lord Palmerston
contre l'exécution d'un canal à travers l'isthme de Suez est
non-seulement tout à fait insoutenable, mais qu'elle est en
outre calculée pour affaiblir les relations cordiales qui existent
si heureusement aujourd'hui entre l'Angleterre et la France.
» Qu'il paraît en conséquence à ce comité que l'état présent
des affaires dans l'Inde est tel, qu'il fait ressortir de la ma-
nière la plus éclatante l'importance qu'aurait pour ce pays une
telle facilité de communication.
» Que les représentants du district sont invités à vouloir
bien communiquer à la Chambre leur opinion sur ce sujet.
» Que M. de Lesseps sera informé par la Chambre que son
opinion en ce qui regarde l'utilité du canal n'est pas changée
en quoi que ce soit, et que M. de Lesseps sera informé que
rien de ce qui s'est passé depuis lors n'a diminué dans le
moindre degré l'estime que le comité conserve à l'égard de
M. de Lesseps. »
A la suite de cette résolution, trois lettres ont été écrites à
M. Hutt, Headlam, Ridley, membres du Parlement ; ces lettres
sont ainsi conçues :
« Cher monsieur,
» La Chambre de commerce de Newcastle étant incertaine
dans les communications qu'elle a reçues de vous, si vous
attachez oui ou non quelque importance aux raisons alléguées
par lord Palmerston pour expliquer son opposition au canal
maritime de l'isthme de Suez, je suis chargé de vous informer
que cette corporation n'attache pas la moindre valeur à ces
raisons et de vous prier de vouloir bien nous transmettre une
expression de votre jugement sur la valeur de ces raisons.
» Je suis également chargé de vous transmettre une copie
de la correspondance avec M. de Lesseps. »
LETTRE A M. DE LESSEPS.
« Cher monsieur,
» Je suis chargé par la Chambre de commerce de Newcastle
sur Tyne de vous transmettre une copie des résolutions qui
ont été adoptées dans la séance où votre circulaire a été prise
en considération.
» Je suis également chargé de vous assurer que les mem-
bres de cette corporation continuent à vous porter toute leur
estime et qu'ils regrettent que quelque chose ait pu être dit
dans le Parlement qui ait pu vous blesser; ce qui leur semble
tout à fait injustifiable.
N Signé : le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE de la Chambre. »
Ainsi, voilà M. de Lesseps vengé de lord Palmerston
par l'Angleterre elle-même, et le Premier Ministre doit
commencer à comprendre combien il s'est mépris.
ERNEST DESPLACES.
L'INSTITUT IMPÉRIAL DE FRANCE
ET LE CANAL DE SUEZ.
L'Académie française a tenu sa séance annuelle le
20 août; et l'illustre secrétaire perpétuel, M. Villemain,
a fait, comme à l'ordinaire, le rapport sur les prix.
L'Académie avait donné pour sujet de poésie de cette
année : La guerre d'Orient. A cette occasion, M. Vil-
lemain a parlé des pièces envoyées au concours comme
il en parle toujours ; avec l'autorité d'un goût infaillible
et le charme d'un esprit supérieur. Mais le sujet était
trop vaste et trop beau pour que l'homme d'État et l'ora-
teur parlementaire en oubliât les côtés politiques et na-
tionaux. M. Villemain a rappelé en un superbe et pa-
triotique langage la part immense que la France a prise
dans ces grands événements, qui doivent régénérer
l'Orient. A côté de la guerre de Crimée, il a rappelé
l'immortelle expédition d'Égypte, « l'armement scienti-
fique qui accompagnait l'armement guerrier » ; puis,
après avoir cité une admirable phrase de Napoléon sur
la renaissance de l'Egypte, il aj oute :
« Ainsi, puisse apparaître, pour le bien de l'humanité,
l'ascendant de l'Europe savante et guerrière ! Que cette
seconde moitié du 19e siècle, ouverte par de si rudes com-
bats entre de grands peuples chrétiens, voie s'acheminer
l'œuvre plus grande encore de la civilisation dans l'Orient !
Le génie de l'homme, chaque jour fortifié de découvertes
nouvelles, est aujourd'hui le conquérant qui commande les
travaux créateursqui rapproche les continents, qui réunit
les mers. Alexandre, dont les armes changèrent le commerce
du monde, avait eu la pensée de renouveler l'antique canal
qui joignait la mer Rouge au Nil, et de communiquer ainsi
d'Aden à sa ville d'Alexandrie. La mort ne lui en laissa pas
le temps. Espérons que de nos jours, l'esprit européen, qui
ne meurt pas, osera, malgré quelques obstacles, par le triple
pouvoir de la science, de la richesse et du bon sens public
librement exprimé, rendre l'Egypte à la vie et aux arts, et
qu'en ouvrant à la navigation l'isthme de Suez, il abrégera de
moitié la route de l'Occident éclairé vers l'Orient barbare. »
Voilà donc, après la science qui a si bien accueilli
dans le sein de l'Institut de France notre grande entre-
prise , l'éloquence et les lettres qui nous donnent à leur
tour leur sympathie et leurs vœux. Nous sommes pro-
fondément touchés de l'honneur que nous a fait M. Vil-
lemain dans cette occasion solennelle ; et une approba-
tion aussi haute nous est d'autant plus précieuse qu'elle
est un symptôme assuré de ce qu'on pense du canal de
Suez dans les sphères les plus éclairées et les plus se-
reines de l'intelligence.
BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.
SECOND RAPPORT DE M. LE BARON CH. DUPIN
SUR LE CANAL DE SUEZ.
M. le baron Charles Dupin, sénateur, qui avait fait
à l'Académie des sciencts de l'Institut impérial de France
le Rapport si remarquable qu'on connaît, a fait aussi
une communication analogue à l'Académie des sciences'
morales et politiques, dont il est membre également
(section d'économie politique).
Voici ce Rapport tel que nous le trouvons dans le
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