Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
302 L'ISTHME DE SUEZ,
aujourd'hui est la première ville manufacturière de la Pénin-
sule , le port national le plus fréquenté et l'endroit où prennent
leur origine les principales entreprises maritimes espagnoles;
Barcelone devait s'associer, comme l'a fait en son nom notre
Chambre, à un projet destiné à abréger la distance qui la sé-
pare des mers de l'Inde de plus des trois cinquièmes, à l'af-
franchir de la longue et difficile navigation du cap de Bonne-
Espérance et à donner à son commerce une grande im-
pulsion et un grand mouvement; car un tel rapprochement
fera de Barcelone un entrepôt de toutes les marchandises ve-
nues de res régions, surtout quand son port offrira aux na-
vires un abri sûr, et qu'il sera établi une prompte communi-
cation avec l'intérieur de la Péninsule à l'aide d'un système
bien combiné de chemins de fer.
» Veuillez donc accepter cette manifestation que vous
adresse la junte soussignée, en croyant être l'inlerprète des
sentiments du commerce de cette ville. Il y a ici, comme il a
été dit très-souvent, une sincère adhésion au vaste projet que
vous avez connu ; mdis si la Chambre de commerce se borne
aujourd'hui à s'associer aux applaudissements du monde civi-
lisé, elle se considérera comme heureuse si plus tard elle
peut aussi contribuer à la réalisation du projet.
# Que Dieu vous garde beaucoup d'années.
» Barcelone, le 6 juillet 1857.
» Le vice-président,
» Marquis de CASA FONTANELLO,
» Le membre secrétaire,
» JUAN ESTRANY. Il
Cette manifestation de la Chambre de commerce de
Barcelone nous est bien précieuse; et des encourage-
ments de ce genre sont bien propres à nous soutenir
dans la lutte où nous sommes engagés. Notre persévé-
rance n'y faillira pas plus que les sympathies si hono-
rables dont notre entreprise est l'objet.
G. WAGENER.
LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE PARIS
ET LE CANAL DE SUEZ.
LETTRE A M, FERDINAND DE LESSEPS.
« Paris, le 17 juillet 1857.
» Monsieur,
» La Société française de géographie vous est redevable de
nombreux et riches documents sur le projet du percement de
Visthme de Suez; entreprise à laquelle vous avez glorieuse-
ment attaché votre nom, et qu'elle a depuis longtemps ap-
puyée de son adhésion sympathique. Elle ne peut mieux,
Monsieur, vous témoigner ses remercîments pour ayoir en-
richi sa bibliothèque des trois volumes que vous avez publiés,
du grand atlas qui y est joint et de la collection de votre
recueil périodique consacré à l'union des deux-mers, qu'en
manifestant les motifs particuliers sur lesquels s'appuie son
suffrage. Emanant d'une association spécialement occupée de
découvertes géographiques, cette adhésion a son caractère
propre; c'est pourquoi la Société a décidé que son bureau,
servant d'interprète à sa gratitude pour vos généreux pré-
sents, et en vous adressant de justes félicitations, prendrait
occasion de cette circonstance pour exposer le point de vue
scientifique sous lequel nous pouvons et devons envisager
l'entreprise.
» Ce n'est pas que la Société demeure étrangère ou indiffé-
rente aux résultats commerciaux et politiques qui résulteront
infailliblement de l'ouverture de l'isthme africain, aux progrès
qui doivent en découler pour la civilisation et le bien de l'hu-
manité; enfin, aux avantages qu'en doit retirer la patrie, en
même temps que toutes les nations de la terre. Il est incontes-
table à ses yeux que la navigation étant rendue plus facile,
plus rapide et moins dispendieuse, les peuples de tous les
continents étant mis en relations fréquentes, on verra s'abaisser
de plus en plus les barrières qui les séparent, quelles que
soient les dislances et les différences de race et de langage.
Ce résultat moral et politique, qui changerait en quelque
sorte la face du monde, serait, avec le temps, la conséquence
de la coupure de l'isthme africain et de celle de l'isthme amé-
ricain (1). Il n'est donné à qui que ce soit de fermer les yeux sur
de tels avantages; et nous, moins que personne, y serions
insensibles. Mais nous devons principalement signaler une
autre conséquence probable de l'ouverture de l'isthme de
Suez.
» En effet, si l'on se représente le canal maritime de Suez
comme déjà exécuté (et il faudra peu d'années pour en venir
à bout), il est évident que des voyageurs, partis de France
pour explorer les rivages de l'Afrique orientale, vers le détroit
du golfe Arabique, et jusqu'à la région équatoriale, sous les
rapports de la géographie et de l'histoire naturelle, avec la
mission de remonter les fleuves qui, du centre de l'Afrique
australe, débouchent dans la mer des Indes, seraient rapide-
ment portés sur les lieux et pourraient commencer leurs opé-
rations un petit nombre de semaines après avoir quitté Mar-
seille. Il en sera de même pour les autres nations savantes
des bords de la Méditerranée (2). Maintenant, que l'on com-
pare à cette ligne la route ordinaire qu'on suit pour arriver
aux mêmes points, la navigation par l'Océan, les relâches ou
le séjour forcé dans plusieurs stations, les retards provenant
des saisons, la difficulté qu'opposent les moussons dans la
mer des Indes; une expédition dirigée de nos ports (ou de
l'Océan ou de la Méditerranée) et suivant la voie actuelle,
mettrait trois fois plus de temps pour arriver sur les mêmes
points, et courrait toutes les chances qui résultent d'une navi-
gation prolongée. S'il s'agit d'une expédition au golfe Per-
sique, ou au golfe du Bengale, ou aux îles néerlandaises, ou
aux Philippines, ou aux mers du Japon et de la Chine, et
même au nord de l'Australie, partout l'économie du temps est
considérable. La question de temps, on le sait, est beaucoup
pour le succès d'un voyage; il n'y a souvent qu'une saison
favorable pour observer à l'aide des instruments, pour faire
les relevés hydrographiques, et pour recueillir les produits de
tout genre que les expéditions scientifiques sont chargées de
rapporter en Europe. En un mot, réduire le temps, c'est
multiplier les résultats, et la science n'a pas moins à profiter
de cet avantage considérable que le commerce lui-même.
» La Société de géographie est persuadée, Monsieur, que
tel serait le résultat de l'exécution du canal maritime de Suez,
et si elle lui donne son adhésion entière et sans réserve, c'est
(1) Si un jour l'isthme de Nicaragua, ou celui de Costa-Rica ou celui
de Darien, était coupé, comme le sera infailliblement celui de'Suez, on
pourrait faire le tour du monde en trente-huit jours.
(2) On doit faire ici abstraction du chemin de fer d'Alexandrie a Suez ;
le commerce surtout aurait à souffrir de la nécessité de rompre charge
deux fois,
aujourd'hui est la première ville manufacturière de la Pénin-
sule , le port national le plus fréquenté et l'endroit où prennent
leur origine les principales entreprises maritimes espagnoles;
Barcelone devait s'associer, comme l'a fait en son nom notre
Chambre, à un projet destiné à abréger la distance qui la sé-
pare des mers de l'Inde de plus des trois cinquièmes, à l'af-
franchir de la longue et difficile navigation du cap de Bonne-
Espérance et à donner à son commerce une grande im-
pulsion et un grand mouvement; car un tel rapprochement
fera de Barcelone un entrepôt de toutes les marchandises ve-
nues de res régions, surtout quand son port offrira aux na-
vires un abri sûr, et qu'il sera établi une prompte communi-
cation avec l'intérieur de la Péninsule à l'aide d'un système
bien combiné de chemins de fer.
» Veuillez donc accepter cette manifestation que vous
adresse la junte soussignée, en croyant être l'inlerprète des
sentiments du commerce de cette ville. Il y a ici, comme il a
été dit très-souvent, une sincère adhésion au vaste projet que
vous avez connu ; mdis si la Chambre de commerce se borne
aujourd'hui à s'associer aux applaudissements du monde civi-
lisé, elle se considérera comme heureuse si plus tard elle
peut aussi contribuer à la réalisation du projet.
# Que Dieu vous garde beaucoup d'années.
» Barcelone, le 6 juillet 1857.
» Le vice-président,
» Marquis de CASA FONTANELLO,
» Le membre secrétaire,
» JUAN ESTRANY. Il
Cette manifestation de la Chambre de commerce de
Barcelone nous est bien précieuse; et des encourage-
ments de ce genre sont bien propres à nous soutenir
dans la lutte où nous sommes engagés. Notre persévé-
rance n'y faillira pas plus que les sympathies si hono-
rables dont notre entreprise est l'objet.
G. WAGENER.
LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE PARIS
ET LE CANAL DE SUEZ.
LETTRE A M, FERDINAND DE LESSEPS.
« Paris, le 17 juillet 1857.
» Monsieur,
» La Société française de géographie vous est redevable de
nombreux et riches documents sur le projet du percement de
Visthme de Suez; entreprise à laquelle vous avez glorieuse-
ment attaché votre nom, et qu'elle a depuis longtemps ap-
puyée de son adhésion sympathique. Elle ne peut mieux,
Monsieur, vous témoigner ses remercîments pour ayoir en-
richi sa bibliothèque des trois volumes que vous avez publiés,
du grand atlas qui y est joint et de la collection de votre
recueil périodique consacré à l'union des deux-mers, qu'en
manifestant les motifs particuliers sur lesquels s'appuie son
suffrage. Emanant d'une association spécialement occupée de
découvertes géographiques, cette adhésion a son caractère
propre; c'est pourquoi la Société a décidé que son bureau,
servant d'interprète à sa gratitude pour vos généreux pré-
sents, et en vous adressant de justes félicitations, prendrait
occasion de cette circonstance pour exposer le point de vue
scientifique sous lequel nous pouvons et devons envisager
l'entreprise.
» Ce n'est pas que la Société demeure étrangère ou indiffé-
rente aux résultats commerciaux et politiques qui résulteront
infailliblement de l'ouverture de l'isthme africain, aux progrès
qui doivent en découler pour la civilisation et le bien de l'hu-
manité; enfin, aux avantages qu'en doit retirer la patrie, en
même temps que toutes les nations de la terre. Il est incontes-
table à ses yeux que la navigation étant rendue plus facile,
plus rapide et moins dispendieuse, les peuples de tous les
continents étant mis en relations fréquentes, on verra s'abaisser
de plus en plus les barrières qui les séparent, quelles que
soient les dislances et les différences de race et de langage.
Ce résultat moral et politique, qui changerait en quelque
sorte la face du monde, serait, avec le temps, la conséquence
de la coupure de l'isthme africain et de celle de l'isthme amé-
ricain (1). Il n'est donné à qui que ce soit de fermer les yeux sur
de tels avantages; et nous, moins que personne, y serions
insensibles. Mais nous devons principalement signaler une
autre conséquence probable de l'ouverture de l'isthme de
Suez.
» En effet, si l'on se représente le canal maritime de Suez
comme déjà exécuté (et il faudra peu d'années pour en venir
à bout), il est évident que des voyageurs, partis de France
pour explorer les rivages de l'Afrique orientale, vers le détroit
du golfe Arabique, et jusqu'à la région équatoriale, sous les
rapports de la géographie et de l'histoire naturelle, avec la
mission de remonter les fleuves qui, du centre de l'Afrique
australe, débouchent dans la mer des Indes, seraient rapide-
ment portés sur les lieux et pourraient commencer leurs opé-
rations un petit nombre de semaines après avoir quitté Mar-
seille. Il en sera de même pour les autres nations savantes
des bords de la Méditerranée (2). Maintenant, que l'on com-
pare à cette ligne la route ordinaire qu'on suit pour arriver
aux mêmes points, la navigation par l'Océan, les relâches ou
le séjour forcé dans plusieurs stations, les retards provenant
des saisons, la difficulté qu'opposent les moussons dans la
mer des Indes; une expédition dirigée de nos ports (ou de
l'Océan ou de la Méditerranée) et suivant la voie actuelle,
mettrait trois fois plus de temps pour arriver sur les mêmes
points, et courrait toutes les chances qui résultent d'une navi-
gation prolongée. S'il s'agit d'une expédition au golfe Per-
sique, ou au golfe du Bengale, ou aux îles néerlandaises, ou
aux Philippines, ou aux mers du Japon et de la Chine, et
même au nord de l'Australie, partout l'économie du temps est
considérable. La question de temps, on le sait, est beaucoup
pour le succès d'un voyage; il n'y a souvent qu'une saison
favorable pour observer à l'aide des instruments, pour faire
les relevés hydrographiques, et pour recueillir les produits de
tout genre que les expéditions scientifiques sont chargées de
rapporter en Europe. En un mot, réduire le temps, c'est
multiplier les résultats, et la science n'a pas moins à profiter
de cet avantage considérable que le commerce lui-même.
» La Société de géographie est persuadée, Monsieur, que
tel serait le résultat de l'exécution du canal maritime de Suez,
et si elle lui donne son adhésion entière et sans réserve, c'est
(1) Si un jour l'isthme de Nicaragua, ou celui de Costa-Rica ou celui
de Darien, était coupé, comme le sera infailliblement celui de'Suez, on
pourrait faire le tour du monde en trente-huit jours.
(2) On doit faire ici abstraction du chemin de fer d'Alexandrie a Suez ;
le commerce surtout aurait à souffrir de la nécessité de rompre charge
deux fois,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 14/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6530627z/f14.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6530627z/f14.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6530627z/f14.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6530627z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6530627z
Facebook
Twitter