Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 août 1857 25 août 1857
Description : 1857/08/25 (A2,N29). 1857/08/25 (A2,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530628c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
330 L'ISTHME DE SUEZ,
concluent naturellement que, si c'est là maintenant sa fran-
chise, ses professions d'amitié d'autrefois doivent elles-mêmes
avoir été très-équivoques. Peut-être n'approuvera-t-on pas
comme excessivement franches les menées secrètes avec le
Lord-maire de Londres, par lesquelles celui-ci fut empêché de
présider à un meeting qui devait avoir lieu à Guildhall, et
amené à retirer sa parole donnée, quoique toutes les condi-
tions imposées par lui eussent été scrupuleusement remplies.
Cette triste transaction a été exposée dans une lettre de
M. Ad. Lange à la rédaction du Times. »
Le Railway Times du 1er, du 8 et du 15 août a fait trois
articles dans le même sens sur lesquels nous reviendrons.
Le Bristol Advertiser contient l'appréciation suivante
de la lettre de M. Ferd. de Lesseps :
« Nous nous faisons un grand plaisir d'attirer l'attention de
nos lecteurs sur une lettre publiée dans une autre colonne de
notre journal. M. de Lesseps, le grand promoteur du canal de
Suez, réplique dans cette lettre aux assertions que lord Pal-
merston a produites dans la Chambre des Communes contre
ce projet. M. de Lesseps, comme nous en étions convaincus
d'avance, a présenté les meilleurs arguments; et il a donné à
notre Premier Ministre une bonne leçon de courtoisie person-
nelle dont celui-ci, nous en avons la confiance, suivra l'exem-
ple en d'autres occasions. M. de Lesseps avait une belle dé-
fense contre certaines assertions mordantes; mais il a pris
le parti bien plus sage de passer sous silence les allusions in-
dignes lancées contre sa personne par « cette pimpante jeu-
nesse » (smartyoung gentleman). De cette manière, les argu-
ments de M. de Lesseps auront d'autant plus de poids chez les
Anglais; et nous demandons sérieusement si ces arguments,
à moins qu'ils ne soient attaqués par d'autres objections plus
plausibles que celles dont on s'est servi jusqu'ici, ne seront
pas accueillis de jour en jour plus favorablement par la con-
fiance publique. Dans ce cas, nous en sommes certains, la
force de la conviction nationale prouvera qu'elle est plus puis-
sante que la force des préjugés ministériels. »
On lit dans le Gateshead Observer du samedi 15 août :
c( Nous apprenons qu'un meeting spécial de la Chambre de
Commerce de Newcastle a été convoqué pour vendredi pro-
chain, afin d'examiner quelles nouvelles mesures l'on doit
prendre relativement au canal de Suez. La Chambre de Com-
merce de Bristol, lors de son meeting semestriel tenu il y a
quelques jours, a considéré les arguments de lord Palmerston
(qui s'oppose au canal pour des raisons politiques) comme
non satisfaisants, vu que la route abrégerait la distance entre
l'Inde et la Chine de quelques milliers de milles, état de choses
qui serait inappréciable pour le commerce du monde. Il n'y
a pas de doute que si un tel canal existait maintenant,
lord Palmerston serait trop heureux de s'en servir pour le
transport des troupes qui doivent protéger nos concitoyens
dans les districts de l' Hindoustan, actuellement insurgé et en-
sanglanté. n
Le Maidstone and Kentish journal du 15 août rend
compte dans un excellent article des brochures récemment
publiées en Angleterre par MM. Ferd. de Lesseps et A. Lange.
L'auteur s'arrête plus particulièrement au meeting de Londres
en faveur du canal de Suez; et il montre de quelle importance
serait cette communication pour l'Angleterre si elle pouvait en
ce moment s'en servir pour étouffer plus promptement l'in-
surrection des Indes. L'auteur blâme très-sévèrement l'oppo-
sition de lord Palmerston.
JOURNAUX FRANÇAIS.
Nous empruntons à l' Observateur du 6 août les
calculs suivants qui nous semblent péremptoires et
démonstratifs au dernier point :
LA RÉVOLTE DES IXDES ET L'ISTHME DE SUEZ.
« On sait que depuis quelques années le budget des Indes
anglaises se solde constamment en déficit.
» En 1854 le découvert était de 42,684,100 fr.
1 En 1855 il s'élevait à 51,102,700 fr.
« Le Bureau du contrôle vient de publier l'aperçu des re-
cettes et dépenses pour les quatre Présidences pendant l'exer-
cice 1856-1857.
» Il résulte de cette publication, qui offre un haut intérêt
dans l'état présent des affaires indiennes, que les recettes ont
produit une somme totale de 733,624,000 fr., et que les dé-
penses de toute nature se sont élevées à 783,150,550 fr.
» D'où il suit que, malgré l'augmentation de recettes pro-
venant des différentes annexions de territoires effectuées dans
le cours des deux dernières années, le déficit constaté pour
l'exercice finissant au 5 juin 1857, est encore de 49 millions
520,550 fr.
n Cette constante insuffisance des ressources locales n'avait
pas jusqu'ici grandement préoccupé le gouvernement britan-
nique ; mais elle est de nature à prendre un tout autre aspect
en présence des événements dont l'Inde est en ce moment le
théâtre, et dont le résultat immédiat, quelque succès qu'on
suppose d'ailleurs aux armes anglaises, sera nécessairement
un énorme accroissement de dépenses.
» Nul doute que ces événements ne fassent vivement re-
gretter au cabinet d'avoir laissé s'aggraver ainsi d'année en
année la situation financière de la Compagnie des Indes. Mais
n'aura-t-il pas à se reprocher à lui-même ses propres actes
dans une autre affaire, où son mauvais vouloir, disons mieux,
sa folle opposition, va retomber aujourd'hui de tout son poids
sur les finances britanniques? Nous voulons parler du canal
de Suez, cet épouvantail des triumvirs de l'Angleterre, lord
Palmerston, lord Clarendon et sir Strattford de Redcliffe. Per-
sonne n'ignore en Europe que la seule opposition de ces trois
hommes d'Etat retarde encore l'exécution de cette belle entre-
prise, également désirée par le commerce des deux mondes, et
qui serait presque achevée maintenant sans les obstacles que ces
messieurs n'ont cessé de lui susciter. Or, les Anglais sont gens
positifs ; en toute chose ils aiment à trouver leur compte. Qu'ils
nous permettent de leur soumettre un simple calcul que nous
suggère leur intérêt du moment.
» La presse de Londres avoue généralement que, par suite
du soulèvement de l'armée indigène, la conquête de l'Inde est
à refaire. Elle estime aussi que désormais l'Angleterre, ne
pouvant plus accorder la moindre confiance aux Cipayes, il y
aura nécessité pour elle d'entretenir dans l'Hindoustan une
armée de 150,000 hommes. Nous ne pensons pas qu'il y
ait actuellement dans les quatre Présidences plus de 20,000 sol-
dats anglais. Ce serait donc environ 130,000 hommes qu'il
s'agirait d'y faire passer. Un tel renfort, nous l'avouons, nous
paraît considérable, eu égard à l'organisation et aux forces
militaires actuelles de la Grande-Bretagne. Mais ce n'est pas
nous qui posons le chiffre, c'est la presse anglaise; et nous
n'avons pas le droit de le récuser. Supposons toutefois que le
gouvernement se borne ou n'arrive à expédier, plus ou moins
prochainement, que 100,000 hommes; comme on ne peut
guère entasser sur un navire de 1,200 tonneaux, plus de
500 hommes, indépendamment de l'équipage, le transport
concluent naturellement que, si c'est là maintenant sa fran-
chise, ses professions d'amitié d'autrefois doivent elles-mêmes
avoir été très-équivoques. Peut-être n'approuvera-t-on pas
comme excessivement franches les menées secrètes avec le
Lord-maire de Londres, par lesquelles celui-ci fut empêché de
présider à un meeting qui devait avoir lieu à Guildhall, et
amené à retirer sa parole donnée, quoique toutes les condi-
tions imposées par lui eussent été scrupuleusement remplies.
Cette triste transaction a été exposée dans une lettre de
M. Ad. Lange à la rédaction du Times. »
Le Railway Times du 1er, du 8 et du 15 août a fait trois
articles dans le même sens sur lesquels nous reviendrons.
Le Bristol Advertiser contient l'appréciation suivante
de la lettre de M. Ferd. de Lesseps :
« Nous nous faisons un grand plaisir d'attirer l'attention de
nos lecteurs sur une lettre publiée dans une autre colonne de
notre journal. M. de Lesseps, le grand promoteur du canal de
Suez, réplique dans cette lettre aux assertions que lord Pal-
merston a produites dans la Chambre des Communes contre
ce projet. M. de Lesseps, comme nous en étions convaincus
d'avance, a présenté les meilleurs arguments; et il a donné à
notre Premier Ministre une bonne leçon de courtoisie person-
nelle dont celui-ci, nous en avons la confiance, suivra l'exem-
ple en d'autres occasions. M. de Lesseps avait une belle dé-
fense contre certaines assertions mordantes; mais il a pris
le parti bien plus sage de passer sous silence les allusions in-
dignes lancées contre sa personne par « cette pimpante jeu-
nesse » (smartyoung gentleman). De cette manière, les argu-
ments de M. de Lesseps auront d'autant plus de poids chez les
Anglais; et nous demandons sérieusement si ces arguments,
à moins qu'ils ne soient attaqués par d'autres objections plus
plausibles que celles dont on s'est servi jusqu'ici, ne seront
pas accueillis de jour en jour plus favorablement par la con-
fiance publique. Dans ce cas, nous en sommes certains, la
force de la conviction nationale prouvera qu'elle est plus puis-
sante que la force des préjugés ministériels. »
On lit dans le Gateshead Observer du samedi 15 août :
c( Nous apprenons qu'un meeting spécial de la Chambre de
Commerce de Newcastle a été convoqué pour vendredi pro-
chain, afin d'examiner quelles nouvelles mesures l'on doit
prendre relativement au canal de Suez. La Chambre de Com-
merce de Bristol, lors de son meeting semestriel tenu il y a
quelques jours, a considéré les arguments de lord Palmerston
(qui s'oppose au canal pour des raisons politiques) comme
non satisfaisants, vu que la route abrégerait la distance entre
l'Inde et la Chine de quelques milliers de milles, état de choses
qui serait inappréciable pour le commerce du monde. Il n'y
a pas de doute que si un tel canal existait maintenant,
lord Palmerston serait trop heureux de s'en servir pour le
transport des troupes qui doivent protéger nos concitoyens
dans les districts de l' Hindoustan, actuellement insurgé et en-
sanglanté. n
Le Maidstone and Kentish journal du 15 août rend
compte dans un excellent article des brochures récemment
publiées en Angleterre par MM. Ferd. de Lesseps et A. Lange.
L'auteur s'arrête plus particulièrement au meeting de Londres
en faveur du canal de Suez; et il montre de quelle importance
serait cette communication pour l'Angleterre si elle pouvait en
ce moment s'en servir pour étouffer plus promptement l'in-
surrection des Indes. L'auteur blâme très-sévèrement l'oppo-
sition de lord Palmerston.
JOURNAUX FRANÇAIS.
Nous empruntons à l' Observateur du 6 août les
calculs suivants qui nous semblent péremptoires et
démonstratifs au dernier point :
LA RÉVOLTE DES IXDES ET L'ISTHME DE SUEZ.
« On sait que depuis quelques années le budget des Indes
anglaises se solde constamment en déficit.
» En 1854 le découvert était de 42,684,100 fr.
1 En 1855 il s'élevait à 51,102,700 fr.
« Le Bureau du contrôle vient de publier l'aperçu des re-
cettes et dépenses pour les quatre Présidences pendant l'exer-
cice 1856-1857.
» Il résulte de cette publication, qui offre un haut intérêt
dans l'état présent des affaires indiennes, que les recettes ont
produit une somme totale de 733,624,000 fr., et que les dé-
penses de toute nature se sont élevées à 783,150,550 fr.
» D'où il suit que, malgré l'augmentation de recettes pro-
venant des différentes annexions de territoires effectuées dans
le cours des deux dernières années, le déficit constaté pour
l'exercice finissant au 5 juin 1857, est encore de 49 millions
520,550 fr.
n Cette constante insuffisance des ressources locales n'avait
pas jusqu'ici grandement préoccupé le gouvernement britan-
nique ; mais elle est de nature à prendre un tout autre aspect
en présence des événements dont l'Inde est en ce moment le
théâtre, et dont le résultat immédiat, quelque succès qu'on
suppose d'ailleurs aux armes anglaises, sera nécessairement
un énorme accroissement de dépenses.
» Nul doute que ces événements ne fassent vivement re-
gretter au cabinet d'avoir laissé s'aggraver ainsi d'année en
année la situation financière de la Compagnie des Indes. Mais
n'aura-t-il pas à se reprocher à lui-même ses propres actes
dans une autre affaire, où son mauvais vouloir, disons mieux,
sa folle opposition, va retomber aujourd'hui de tout son poids
sur les finances britanniques? Nous voulons parler du canal
de Suez, cet épouvantail des triumvirs de l'Angleterre, lord
Palmerston, lord Clarendon et sir Strattford de Redcliffe. Per-
sonne n'ignore en Europe que la seule opposition de ces trois
hommes d'Etat retarde encore l'exécution de cette belle entre-
prise, également désirée par le commerce des deux mondes, et
qui serait presque achevée maintenant sans les obstacles que ces
messieurs n'ont cessé de lui susciter. Or, les Anglais sont gens
positifs ; en toute chose ils aiment à trouver leur compte. Qu'ils
nous permettent de leur soumettre un simple calcul que nous
suggère leur intérêt du moment.
» La presse de Londres avoue généralement que, par suite
du soulèvement de l'armée indigène, la conquête de l'Inde est
à refaire. Elle estime aussi que désormais l'Angleterre, ne
pouvant plus accorder la moindre confiance aux Cipayes, il y
aura nécessité pour elle d'entretenir dans l'Hindoustan une
armée de 150,000 hommes. Nous ne pensons pas qu'il y
ait actuellement dans les quatre Présidences plus de 20,000 sol-
dats anglais. Ce serait donc environ 130,000 hommes qu'il
s'agirait d'y faire passer. Un tel renfort, nous l'avouons, nous
paraît considérable, eu égard à l'organisation et aux forces
militaires actuelles de la Grande-Bretagne. Mais ce n'est pas
nous qui posons le chiffre, c'est la presse anglaise; et nous
n'avons pas le droit de le récuser. Supposons toutefois que le
gouvernement se borne ou n'arrive à expédier, plus ou moins
prochainement, que 100,000 hommes; comme on ne peut
guère entasser sur un navire de 1,200 tonneaux, plus de
500 hommes, indépendamment de l'équipage, le transport
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