Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1857 10 septembre 1857
Description : 1857/09/10 (A2,N30). 1857/09/10 (A2,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530629s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
35.4 L'ISTHME DE SUEZ,
croire que c'est ouvrir aux barbares la voie de l'Egypte. La
peur d'être conquis l'arrête, et ceux que son orgueil nommait
des barbares envahissent son royaume.
» La troisième erreur est celle du conquérant, maître de
l'Asie, qui prend en pitié la fausse prudence des vaincus; il
ressaisit l'œuvre du canal pour l'abandonner aussi, par la
fausse idée que la mer Rouge inonderait la basse Égypte si
l'on ouvrait la route à ses eaux. A son tour, le roi des rois est
puni par la perte d'une gloire qu'un prochain avenir réserve
aux successeurs d'Alexandre.
» Enfin, la quatrième erreur, qui se croit la vérité comme
ses devancières, s'attribue sous nos yeux quinze ans de prévi-
sions et de craintes lumineuses. Elle en est fière. Mais, hélas!
tandis qu'elle absorbe sa circonspection et sa prudhomie aux
bords futurs d'un canal, sur les confins du désert d'Egypte,
elle n'a ni le temps d'entendre ni la faculté de ressentir quinze
ans de tremblements souterrains, qui soulèvent le sol du
Gange à l' I nd us, et qui préparent l'éruption prodigieuse de
tout un peuple comprimé. L'erreur à présent serait trop heu-
reuse s'il existait une voie, raccourciee 3,000 lieues, pour
accélérer les secours que ses navires porteraient, sans rompre
charge, de sa métropole aux provinces révoltées.
» Nous demandons à la haute sagesse qui régit aujourd'hui
les rapports de la France avec le monde, qu'elle fasse valoir
ces puissantes leçons du temps; qu'elle assure ainsi le triomphe
de la vérité; qu'elle apaise et concilie les oppositions enne-
mies d'elles-mêmes; et qu'elle livre à la postérité, parmi les
bienfaits de son règne, un nouveau trophée de justice et de
concorde. »
Seine-et-Marne. —« Le Conseil général :
Considérant que la création de grandes voies de communi-
cation tendant à rapprocher les contrées les plus éloignées,
à donner une plus grande extension au commerce et à l'in-
dustrie, est un des plus puissants éléments de la prospérité
publique;
Que peu de projets de ce genre ont réuni à un point aussi
élevé les conditions d'utilité universelle que celui du percement
de l'isthme de Suez, dont M. Ferdinand de Lesseps est l'auteur;
Qu'à ce titre, ce vaste projet mérite d'attirer l'attention et
de recevoir l'appui de toutes les assemblées appelées à émettre
des votes d'intérêt public;
Appelle de tous ses vœux la prompte exécution du perce-
ment de l'isthme de Suez. »
Seine-et-Oise. — « Le Conseil général:
Vu la lettre en date du 12 août 1857, par laquelle M. F. de
Lesseps appelle son attention sur le projet du canal maritime
à établir entre Suez et Péluse, et, sollicite un vote favorable à
l'exécution de cette entreprise;
Considérant que le projet de percement de l'isthme de Suez,
aujourd'hui complétement élaboré, a reçu des ingénieurs les
plus distingués de l'Europe une approbation unanime;
Que, dans l'état des études accomplies, la possibilité d'exé-
cution de ce projet ne peut faire l'objet d'aucun doute, ni au
point de vue de l'art, ni au point de vue financier;
Que, au nombre des intérêts qui, pour le monde entier, se
rattachent à cette grande entreprise, figurent pour une large
part les intérêts du commerce français, dont les navires ver-
raient les trajets de l'Inde s'abréger dans une proportion qui,
pour nos ports les moins favorisés, atteindrait le chiffre de
50 p. 100;
Émet le vœu de voir le gouvernement de S. M. l'Empereur
Napoléon III hâter de sa puissante influence l'exécution d'un
projet dont le génie du général Bonaparte a le premier jeté les
bases dans les temps modernes. »
Cette délibération a été prise sur le rapport très-remarquable
de M. de Breuvery, maire de Saint-Germain, que publie le
Moniteur industriel, du 3 septembre.
Seine-Inférieure. — Voici le Rapport soumis au Conseil gé-
néral et le vote qui l'a suivi :
« Messieurs, le promoteur du percement de l'isthme de
Suez, M. Ferdinand de Lesseps, vous demande, par sa lettre
du 12 août 1857, d'émettre un vœu « nettement formulé » en
faveur de l'entreprise qu'il poursuit avec autant d'énergie que
de conviction.
S'il ne s'agissait que d'une affaire d'intérêt privé, vos règles
ordinaires de réserve et de prudence vous commanderaient
l'abstention que vous pratiquez toujours en pareille occur-
rence.
Mais, suivant le sénateur baron Charles Dupin, dans son
Rapport à l'Académie des sciences, il s'agit d'une des œuvres
les plus importantes des temps modernes : d'unir deux mers,
» de mêler plus activement les races, » de rapprocher de plu-
sieurs milliers de kilomètres la barbarie du foyer de la civili-
sation, d'opérer une révolution toute pacifique et bienfaisante,
d'ouvrir, sans distinction de grandeur et de drapeau, une
carrière nouvelle de progrès, de commerce, de bien-être et de
communications rapides et économiques.
A ce titre, un pareil projet ne saurait vous trouver indiffé-
rents; il doit, au contraire, exciter vos plus vives sympa-
thies.
Serait-il vrai qu'une œuvre qui se présente tout d'abord
avec un si puissant attrait, ne serait au fond qu'une chimère
ou qu'un leurre?
Qu'elle serait impraticable ou ruineuse?
Qu'elle serait nuisible à l'Angleterre, et sous ce rapport
irréalisable?
Qu'elle serait la violation du traité de Paris, en ce qu'elle
porterait atteinte à l'indépendance de l'Empire ottoman?
A ces accusations, parties, vous le savez, de si haut, et qui
ont eu un si grand retentissement, M. de Lesseps a répondu
dans une lettre pleine, en ce qui le concerne, d'une modéra-
tion et d'une dignité d'autant plus méritoires, que les attaques
personnelles dont il avait été l'objet avaient été plus vives.
Les capitalistes qui engageront leurs capitaux dans cette en-
treprise seront les meilleurs juges de la question financière.
Les hommes les plus compétents, choisis dans ce que la
science renferme d'éminent en Hollande, en Angleterre, en
Prusse, en France, en Espagne, en Autriche, en Sardaigne,
en Egypte, semblent avoir victorieusement répondu à la ques-
tion technique.
Au gouvernement seul, complétement éclairé, il appartient
de se prononcer sur la question politique.
Un nouvel enseignement ressort de ces débats solennels : le
gouvernement anglais, lidèle à ses précédents, ne se déclare
libéral et libre-échangiste que lorsque les intérêts .commer-
ciaux de l'Angleterre sont assez fortement constitués pour
n'avoir rien, absolument rien, à redouter de la concurrence
étrangère. Que cet enseignement ne soit jamais perdu pour
nous.
Sous le mérite de ces observations, en l'absence de docu-
ments contradictoires, et surtout de l'initiative du gouverne-
ment, votre troisième bureau a pensé qu'il ne pouvait qu'ex-
primer un vœu général de sympathie en faveur d'une œuvre
dont il n'hésite pas à proclamer l'immense importance.
C'est cette conclusion que j'ai l'honneur de vous proposer
en son nom.
Le conseil adopte ce rapport et en vote l'impression. r.
croire que c'est ouvrir aux barbares la voie de l'Egypte. La
peur d'être conquis l'arrête, et ceux que son orgueil nommait
des barbares envahissent son royaume.
» La troisième erreur est celle du conquérant, maître de
l'Asie, qui prend en pitié la fausse prudence des vaincus; il
ressaisit l'œuvre du canal pour l'abandonner aussi, par la
fausse idée que la mer Rouge inonderait la basse Égypte si
l'on ouvrait la route à ses eaux. A son tour, le roi des rois est
puni par la perte d'une gloire qu'un prochain avenir réserve
aux successeurs d'Alexandre.
» Enfin, la quatrième erreur, qui se croit la vérité comme
ses devancières, s'attribue sous nos yeux quinze ans de prévi-
sions et de craintes lumineuses. Elle en est fière. Mais, hélas!
tandis qu'elle absorbe sa circonspection et sa prudhomie aux
bords futurs d'un canal, sur les confins du désert d'Egypte,
elle n'a ni le temps d'entendre ni la faculté de ressentir quinze
ans de tremblements souterrains, qui soulèvent le sol du
Gange à l' I nd us, et qui préparent l'éruption prodigieuse de
tout un peuple comprimé. L'erreur à présent serait trop heu-
reuse s'il existait une voie, raccourciee 3,000 lieues, pour
accélérer les secours que ses navires porteraient, sans rompre
charge, de sa métropole aux provinces révoltées.
» Nous demandons à la haute sagesse qui régit aujourd'hui
les rapports de la France avec le monde, qu'elle fasse valoir
ces puissantes leçons du temps; qu'elle assure ainsi le triomphe
de la vérité; qu'elle apaise et concilie les oppositions enne-
mies d'elles-mêmes; et qu'elle livre à la postérité, parmi les
bienfaits de son règne, un nouveau trophée de justice et de
concorde. »
Seine-et-Marne. —« Le Conseil général :
Considérant que la création de grandes voies de communi-
cation tendant à rapprocher les contrées les plus éloignées,
à donner une plus grande extension au commerce et à l'in-
dustrie, est un des plus puissants éléments de la prospérité
publique;
Que peu de projets de ce genre ont réuni à un point aussi
élevé les conditions d'utilité universelle que celui du percement
de l'isthme de Suez, dont M. Ferdinand de Lesseps est l'auteur;
Qu'à ce titre, ce vaste projet mérite d'attirer l'attention et
de recevoir l'appui de toutes les assemblées appelées à émettre
des votes d'intérêt public;
Appelle de tous ses vœux la prompte exécution du perce-
ment de l'isthme de Suez. »
Seine-et-Oise. — « Le Conseil général:
Vu la lettre en date du 12 août 1857, par laquelle M. F. de
Lesseps appelle son attention sur le projet du canal maritime
à établir entre Suez et Péluse, et, sollicite un vote favorable à
l'exécution de cette entreprise;
Considérant que le projet de percement de l'isthme de Suez,
aujourd'hui complétement élaboré, a reçu des ingénieurs les
plus distingués de l'Europe une approbation unanime;
Que, dans l'état des études accomplies, la possibilité d'exé-
cution de ce projet ne peut faire l'objet d'aucun doute, ni au
point de vue de l'art, ni au point de vue financier;
Que, au nombre des intérêts qui, pour le monde entier, se
rattachent à cette grande entreprise, figurent pour une large
part les intérêts du commerce français, dont les navires ver-
raient les trajets de l'Inde s'abréger dans une proportion qui,
pour nos ports les moins favorisés, atteindrait le chiffre de
50 p. 100;
Émet le vœu de voir le gouvernement de S. M. l'Empereur
Napoléon III hâter de sa puissante influence l'exécution d'un
projet dont le génie du général Bonaparte a le premier jeté les
bases dans les temps modernes. »
Cette délibération a été prise sur le rapport très-remarquable
de M. de Breuvery, maire de Saint-Germain, que publie le
Moniteur industriel, du 3 septembre.
Seine-Inférieure. — Voici le Rapport soumis au Conseil gé-
néral et le vote qui l'a suivi :
« Messieurs, le promoteur du percement de l'isthme de
Suez, M. Ferdinand de Lesseps, vous demande, par sa lettre
du 12 août 1857, d'émettre un vœu « nettement formulé » en
faveur de l'entreprise qu'il poursuit avec autant d'énergie que
de conviction.
S'il ne s'agissait que d'une affaire d'intérêt privé, vos règles
ordinaires de réserve et de prudence vous commanderaient
l'abstention que vous pratiquez toujours en pareille occur-
rence.
Mais, suivant le sénateur baron Charles Dupin, dans son
Rapport à l'Académie des sciences, il s'agit d'une des œuvres
les plus importantes des temps modernes : d'unir deux mers,
» de mêler plus activement les races, » de rapprocher de plu-
sieurs milliers de kilomètres la barbarie du foyer de la civili-
sation, d'opérer une révolution toute pacifique et bienfaisante,
d'ouvrir, sans distinction de grandeur et de drapeau, une
carrière nouvelle de progrès, de commerce, de bien-être et de
communications rapides et économiques.
A ce titre, un pareil projet ne saurait vous trouver indiffé-
rents; il doit, au contraire, exciter vos plus vives sympa-
thies.
Serait-il vrai qu'une œuvre qui se présente tout d'abord
avec un si puissant attrait, ne serait au fond qu'une chimère
ou qu'un leurre?
Qu'elle serait impraticable ou ruineuse?
Qu'elle serait nuisible à l'Angleterre, et sous ce rapport
irréalisable?
Qu'elle serait la violation du traité de Paris, en ce qu'elle
porterait atteinte à l'indépendance de l'Empire ottoman?
A ces accusations, parties, vous le savez, de si haut, et qui
ont eu un si grand retentissement, M. de Lesseps a répondu
dans une lettre pleine, en ce qui le concerne, d'une modéra-
tion et d'une dignité d'autant plus méritoires, que les attaques
personnelles dont il avait été l'objet avaient été plus vives.
Les capitalistes qui engageront leurs capitaux dans cette en-
treprise seront les meilleurs juges de la question financière.
Les hommes les plus compétents, choisis dans ce que la
science renferme d'éminent en Hollande, en Angleterre, en
Prusse, en France, en Espagne, en Autriche, en Sardaigne,
en Egypte, semblent avoir victorieusement répondu à la ques-
tion technique.
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de se prononcer sur la question politique.
Un nouvel enseignement ressort de ces débats solennels : le
gouvernement anglais, lidèle à ses précédents, ne se déclare
libéral et libre-échangiste que lorsque les intérêts .commer-
ciaux de l'Angleterre sont assez fortement constitués pour
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étrangère. Que cet enseignement ne soit jamais perdu pour
nous.
Sous le mérite de ces observations, en l'absence de docu-
ments contradictoires, et surtout de l'initiative du gouverne-
ment, votre troisième bureau a pensé qu'il ne pouvait qu'ex-
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