Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 993
Nous donnons encore les cinq articles suivants,
remarquables à divers égards : du Railway Times, du
Daily Scotsman, du London Guardian > du Weekly
Spectatoret du Daily Bulletin.
Voici d'abord le Railway Times :
u La construction du canal de Suez est éminemment
l'œuvre de la paix;, c'est^le triomphe de l'ère du progrès et
le couronnement des arts et des entreprises qui distinguent
notre siècle. Quoique en comparaison un petit ouvrage, ce
canal est destiné à accomplir un but immense; car en main-
tenant la position réciproque des États telle qu'elle existe
actuellement, avec une dépense évaluée à 8 millions de livres
sterling, d'après les calculs les plus exacts, il abrège la route
entre l'Angleterre et ses possessions des Indes et de l'Australie,
ainsi que ses ports de commerce en Chine, de la moitié de la
distance qu'il faut parcourir actuellement. Il n'est donc pas
étonnant que dans un si grand changement les autres nations
de, l'Europe demandent à avoir leur part; et c'est là un fait
bien constat é dès le commencement de l'entreprise. Tout le
commerce de l'Europe est même à ce point favorablement
impressionné des avantages de cette œuvre, que, pour son
exécution, des souscriptions internationales ont dû être pro-
mises, et qu'elles sont continuellement offertes.
» Toutefois, le gouvernement de la Grande-Bretagne s'est
m is en opposition sur cette question avec les vœux de ses
négociants, et il porte un défi à l'expression unanime et géné-
rale du commerce anglais. C'est, d'après lord Palmerston,
une nécessité politique, ou ce sont plutôt des craintes motivées
par des raisons diplomatiques, que d'être bien sur ses gardes,
avant qu'une entreprise telle que le projet du canal de Suez
puisse être appuyée par la politique anglaise.
>1 En présence d'une pareille déclaration, nous sommes
dispensés de l'examen des autres objections avancées par la
même autorité.
» Le peuple anglais est décidément « politique dans ses
» goûts (tflstes) et ses tendances ». Si l'on peut lui prouver
d'une manière évidente qu'un avantage indû est conféré à son
voisin, par la raison qu'il en retire lui-même un grand béné-
fice mercantile, il n'est pas improbable que les électeurs de
la Grande-Bretagne maintiennent un ministre qui place au-
dessus des intérêts matériels et actuels du royaume la dignité
de la politique du pays et la position élevée qu'il occupe dans
les rangs des nations.
» De l'autre côté, s'il est prouvé que le ministre tente de
porter l'alarme dans le peuple par des créations de son ima-
gination ; qu'il veut faire passer pour les notions et les expé-
riences de notre temps les fantômes qui ne soutiennent aucun
examen sérieux, il est non moins certain qu'un pareil ministre
doit céder la place à un autre qui soit mieux inspiré de l'es-
prit de notre temps et plus apte à guider et à diriger les pro-
grés de la nation.
n Nous sommes pleinement convaincus que les objections
politiques de loal Palmerston, fondées sur les préjugés d'une
école diplomatique dont lord Strattford de Redcliffe est le
seul et le dernier représentant, sont entièrement fausses; et
c'est pourquoi nous allons essayer de mettre à jour la folie
des craintes de notre Premier Ministre, si elles sont réelles; de
même que nous en ferons voir l'absurdité et la futilité, si elles
ne servent que de prétexte. Quant à nous, il ne nous faut pas
de ressources de l'imagination pour (t trouver des moyens de
J> le réfuter. La grande page de l'expérience, enrichie par le
» butin des temps, « nous procure une appréciation irréfu-
table de la faiblesse de l'argumentation du Premier Ministre de
-la Couronne et de la dëlérior'at:oll de cette race de diplomates,
dont le noble lord, pour sop propre malheur, a entrepris
1 apologie.
» Il y a à peu près vingt-cinq ans que l'idée de la route
par voie de terre (Overland-route) fut émise par le lieutenant
Waghorn. Cette idée fut répudiée par la sagesse des diplo-
mates anglais; elle fut condamnée comme tout à la fois dan-
gereuse, insultante et impossible par les mêmes autorités qui
rejettent aujourd'hui la jonction des mers de l'Europe et de
l'Asie par un canal navigable. La prétendue u impossibilité,
de l'Overland-route ayant été mise à néant, les diplomates
qui sont habitués à ne voir dans « l'Orient » qu'un domaine
particu lier, pour ainsi dire patrimonial, insistèrent encore
bien des années sur ces dangers créés par leurs objections.
« L' Angleterre, ne cessait-on de soutenir, ne saurait être ras-
» surée; » sa suprématie dans les Indes (c'est ce qu'on répé-
tait ad nauseam) serait menacée, et le preslige de son nom
s'écroulerait à la nouvelle que le système à l'aide duquel on
avait conquis les Indes et maintenu la domination, pût être
modifié. Il y a quelques années, cette absurdité a pu préva-
loir dans les conseils de la reine, mais dans les derniers
temps elle a disparu. Le succès, quoique retardé ou comprimé,
finit toujours par être plus fort que la poltronnerie des minis-
tres et la ruse des diplomates; le succès, cette fois aussi, a
engagé la nation à adopter l'Overland-route.
n Le gouvernement a largement gagné dans ce change-
ment, le commerce a pris un essor merveilleux, la facilité et
l'agrément de la communication pour les voyageurs se sont
accrus d'une manière étonnante, tous les avantages promis
se sont réalisés, tandis que pas un seul des maux qu'on avait
signalés avec tant d'aplomb n'est arrivé.
il Si notre pays était resté dans la même situation qu'il oc-
cupait il y a dix ans, et que le peuple et la politique de la
Grande-Bretagne ne se fussent pas émancipés de la surveil-
lance des diplomates et des hommes d État tels que lord
Strattford et lord Palmerston l'ont été à l'époque de l'établisse-
ment de l'Overland-route, alors on dirait que cette route eût
pu suffire pour quelque temps encore, et que le besoin d'une
communication plus facile et plus large avec l'Orient ne se fût
fait sentir. Dans ce cas, on pourrait demander de ne pas trou-
bler la dignité de notre ambassadeur à Constantinople, de ne
pas lui prêter l'air d'un homme induit en erreur, et de laisser
les choses telles qu'elles sont aussi longtemps qu'il conlinuera à
représenter ou à compromettre (represent or misrepresent)
nos intérêts auprès de la Sublime Porte.
» Mais malheureusement pour l'aisance officielle et la di-
gnité diplomatique, l'Angleterre n'a pas été stationnaire ainsi
que ses représentants, dans les dix dernières années. Nos pos-
sessions dans les Indes ont été agrandies dans cette période
au delà de tout précédent. Nous avons colonisé la Tasmanie,
nous avons développé notre commerce avec la Chine, et nous
allons nous ouvrir les contrées abondantes du Japon. Partout
nous avons été entreprenants et heureux. Voilà les motifs de
la sympathie avec laquelle l'idée de la canalisation de l'isthme
de Suez a été accueillie et adoptée chez nous.
» Mais, nous objecte lord Palmerston, par ce canal d'autres
puissances maritimes obtiendront une avance de quelques
jours sur l'Angleterre pour toute expédition dans l'Orient.
Cette confession que la suprématie de l'Angleterre ne dépend
exclusivement que de l'avance de plusieurs jours qu'auront
des navires ennemis pour arriver dans les mers orientales,
n'aurait pas dû échapper de la bouche d'un homme dElat an-
glais. Elle convient, nous aimons à le reconnaître, à la vieil-_
lesse morose d'un diplomate abandonné, et elle marque cette
Nous donnons encore les cinq articles suivants,
remarquables à divers égards : du Railway Times, du
Daily Scotsman, du London Guardian > du Weekly
Spectatoret du Daily Bulletin.
Voici d'abord le Railway Times :
u La construction du canal de Suez est éminemment
l'œuvre de la paix;, c'est^le triomphe de l'ère du progrès et
le couronnement des arts et des entreprises qui distinguent
notre siècle. Quoique en comparaison un petit ouvrage, ce
canal est destiné à accomplir un but immense; car en main-
tenant la position réciproque des États telle qu'elle existe
actuellement, avec une dépense évaluée à 8 millions de livres
sterling, d'après les calculs les plus exacts, il abrège la route
entre l'Angleterre et ses possessions des Indes et de l'Australie,
ainsi que ses ports de commerce en Chine, de la moitié de la
distance qu'il faut parcourir actuellement. Il n'est donc pas
étonnant que dans un si grand changement les autres nations
de, l'Europe demandent à avoir leur part; et c'est là un fait
bien constat é dès le commencement de l'entreprise. Tout le
commerce de l'Europe est même à ce point favorablement
impressionné des avantages de cette œuvre, que, pour son
exécution, des souscriptions internationales ont dû être pro-
mises, et qu'elles sont continuellement offertes.
» Toutefois, le gouvernement de la Grande-Bretagne s'est
m is en opposition sur cette question avec les vœux de ses
négociants, et il porte un défi à l'expression unanime et géné-
rale du commerce anglais. C'est, d'après lord Palmerston,
une nécessité politique, ou ce sont plutôt des craintes motivées
par des raisons diplomatiques, que d'être bien sur ses gardes,
avant qu'une entreprise telle que le projet du canal de Suez
puisse être appuyée par la politique anglaise.
>1 En présence d'une pareille déclaration, nous sommes
dispensés de l'examen des autres objections avancées par la
même autorité.
» Le peuple anglais est décidément « politique dans ses
» goûts (tflstes) et ses tendances ». Si l'on peut lui prouver
d'une manière évidente qu'un avantage indû est conféré à son
voisin, par la raison qu'il en retire lui-même un grand béné-
fice mercantile, il n'est pas improbable que les électeurs de
la Grande-Bretagne maintiennent un ministre qui place au-
dessus des intérêts matériels et actuels du royaume la dignité
de la politique du pays et la position élevée qu'il occupe dans
les rangs des nations.
» De l'autre côté, s'il est prouvé que le ministre tente de
porter l'alarme dans le peuple par des créations de son ima-
gination ; qu'il veut faire passer pour les notions et les expé-
riences de notre temps les fantômes qui ne soutiennent aucun
examen sérieux, il est non moins certain qu'un pareil ministre
doit céder la place à un autre qui soit mieux inspiré de l'es-
prit de notre temps et plus apte à guider et à diriger les pro-
grés de la nation.
n Nous sommes pleinement convaincus que les objections
politiques de loal Palmerston, fondées sur les préjugés d'une
école diplomatique dont lord Strattford de Redcliffe est le
seul et le dernier représentant, sont entièrement fausses; et
c'est pourquoi nous allons essayer de mettre à jour la folie
des craintes de notre Premier Ministre, si elles sont réelles; de
même que nous en ferons voir l'absurdité et la futilité, si elles
ne servent que de prétexte. Quant à nous, il ne nous faut pas
de ressources de l'imagination pour (t trouver des moyens de
J> le réfuter. La grande page de l'expérience, enrichie par le
» butin des temps, « nous procure une appréciation irréfu-
table de la faiblesse de l'argumentation du Premier Ministre de
-la Couronne et de la dëlérior'at:oll de cette race de diplomates,
dont le noble lord, pour sop propre malheur, a entrepris
1 apologie.
» Il y a à peu près vingt-cinq ans que l'idée de la route
par voie de terre (Overland-route) fut émise par le lieutenant
Waghorn. Cette idée fut répudiée par la sagesse des diplo-
mates anglais; elle fut condamnée comme tout à la fois dan-
gereuse, insultante et impossible par les mêmes autorités qui
rejettent aujourd'hui la jonction des mers de l'Europe et de
l'Asie par un canal navigable. La prétendue u impossibilité,
de l'Overland-route ayant été mise à néant, les diplomates
qui sont habitués à ne voir dans « l'Orient » qu'un domaine
particu lier, pour ainsi dire patrimonial, insistèrent encore
bien des années sur ces dangers créés par leurs objections.
« L' Angleterre, ne cessait-on de soutenir, ne saurait être ras-
» surée; » sa suprématie dans les Indes (c'est ce qu'on répé-
tait ad nauseam) serait menacée, et le preslige de son nom
s'écroulerait à la nouvelle que le système à l'aide duquel on
avait conquis les Indes et maintenu la domination, pût être
modifié. Il y a quelques années, cette absurdité a pu préva-
loir dans les conseils de la reine, mais dans les derniers
temps elle a disparu. Le succès, quoique retardé ou comprimé,
finit toujours par être plus fort que la poltronnerie des minis-
tres et la ruse des diplomates; le succès, cette fois aussi, a
engagé la nation à adopter l'Overland-route.
n Le gouvernement a largement gagné dans ce change-
ment, le commerce a pris un essor merveilleux, la facilité et
l'agrément de la communication pour les voyageurs se sont
accrus d'une manière étonnante, tous les avantages promis
se sont réalisés, tandis que pas un seul des maux qu'on avait
signalés avec tant d'aplomb n'est arrivé.
il Si notre pays était resté dans la même situation qu'il oc-
cupait il y a dix ans, et que le peuple et la politique de la
Grande-Bretagne ne se fussent pas émancipés de la surveil-
lance des diplomates et des hommes d État tels que lord
Strattford et lord Palmerston l'ont été à l'époque de l'établisse-
ment de l'Overland-route, alors on dirait que cette route eût
pu suffire pour quelque temps encore, et que le besoin d'une
communication plus facile et plus large avec l'Orient ne se fût
fait sentir. Dans ce cas, on pourrait demander de ne pas trou-
bler la dignité de notre ambassadeur à Constantinople, de ne
pas lui prêter l'air d'un homme induit en erreur, et de laisser
les choses telles qu'elles sont aussi longtemps qu'il conlinuera à
représenter ou à compromettre (represent or misrepresent)
nos intérêts auprès de la Sublime Porte.
» Mais malheureusement pour l'aisance officielle et la di-
gnité diplomatique, l'Angleterre n'a pas été stationnaire ainsi
que ses représentants, dans les dix dernières années. Nos pos-
sessions dans les Indes ont été agrandies dans cette période
au delà de tout précédent. Nous avons colonisé la Tasmanie,
nous avons développé notre commerce avec la Chine, et nous
allons nous ouvrir les contrées abondantes du Japon. Partout
nous avons été entreprenants et heureux. Voilà les motifs de
la sympathie avec laquelle l'idée de la canalisation de l'isthme
de Suez a été accueillie et adoptée chez nous.
» Mais, nous objecte lord Palmerston, par ce canal d'autres
puissances maritimes obtiendront une avance de quelques
jours sur l'Angleterre pour toute expédition dans l'Orient.
Cette confession que la suprématie de l'Angleterre ne dépend
exclusivement que de l'avance de plusieurs jours qu'auront
des navires ennemis pour arriver dans les mers orientales,
n'aurait pas dû échapper de la bouche d'un homme dElat an-
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