Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
sw L'ISTHME DE SUEZ,
contre lui l'opinion réfléchie et grave des esprits d'élite dont la
Revue d'Edimbourg est l'écho, Lord Palmerston a beaucoup
d'aplomb et même d'audace; il est venu braver toutes ces
manifestations par un langage que les honnêtes gens ne lui
pardonneront pas ; mais nous doutons que sans les circon-
stances exceptionnelles où il se trouve il eût pu aussi facile-
ment et aussi impunément froisser tant de justes susceptibi-
lités. La crise de l'Inde a évité au Premier Ministre une
discussion sérieuse dont il ne se serait pas tiré, sans cette'
crise, aussi aisément qu'il le suppose. Il n'y a eu jusqu'à pré-
sent que des interpellations sans débat; mais quand le moment
du débat sérieux arrivera, nous espérons bien que la Revue
d'Edimbourg nous viendra en aide. Elle le devra pour rester
fidèle et conséquente à elle-même; elle le devra pour empê-
cher d'aller plus loin les imprudences d'un Premier Ministre
trop passionné.
» La Revue d'Edimbourg peut se dire, ainsi que nous,
que le bon droit est de son côté, et il ne faut jamais déses-
pérer quand on s'appuie sur un tel auxiliaire. SCHILLER
aîné. a
NOUVELLES D'EGYPTE.
(CurreJpondance particulière de HsTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 11 juillet 1857.
J'ai eu le plaisir de vous écrire le 27 juin. S. A. après un
court séjour à Mariout, s'est rendue au Caire, d'où l'on pense
qu'elle retournera prom ptement ici. ,
On a des nouvelles assez fraîches de Kartoum. Elles dé-
mentent complètement les bruils fâcheux qui avaient été répan-
dus sur l'état d'agilalion du Soudan et du Darfour. L'adminis-
tration éclairée dArakel-Bey avait au contraire produit déjà
de bons résultats, et les populations de ces contrées en parais-
saient fort satisfaites.
Je ne vous envoie pas de tableau d'exportation du mois de
juin; car le mouvement a été pour ainsi dire nul. Mais bien-
tôt les nouveaux produits vont descendre, et notre marché
reprendra son animation ordinaire. On a maintenant la certi-
tude que ces divers produits seront très-abondants.
Alexandrie, 22 juillet 1857.
Depuis ma dernière lettre du Il juillet courant, le Vice-roi
a continué à résider dans la capitale, d'où il fait de temps en
temps quelques excursions dans les provinces pour en surveil-
ler l'administration.
Les nouvelles de Calcutta vont jusqu'au 21 juin, et celles de
Bombay jusqu'au Ier juillet. Les uns disent que l'insurrec-
tion dans les Indes a encore pris de plus grandes proportions ;
les autres soutiennent par contre que les affaires anglaises
sont en meilleur état. Voici un bulletin que les gens qui par-
tagent cette dernière opinion viennent de publier. On trouve
dans ce bulletin des contradictions qui empêchent qu'on n'y
accorde beaucoup de foi.
(Nous ne publions pas nous-mêmes ce bulletin qui est trop
étranger à notre sujet spécial, et dont les renseignements sont
d'ailleurs moins complets que ceux que connaissent nos lec-
lcurj).
IVotre place a été très-péniblement impressionnée, non pas
de la déclamation de lord Palmerston en elle-même; car on
serait que cet homme d'État ^tait opposé à l'idée généreuse
et civilisatrice du percement de l'isthme de Suez, mais des
insinuations malveillantes et de la manière inconvenante
avec laquelle il a exprimé sa triste opinion.
Le ton digne, élevé et mesuré à la fois avec lequel M. Fer-
dinand de Lesseps a répondu et refuté les pauvres arguments
du Morning-Post et du ministre anglais, produit un con-
traste peu flatteur pour ce dernier.
Au reite les gens sérieux savent bien qu'une idée pareille
à celle-là, qui est basée sur les intérêts de la civilisation, du
commerce, de l'émancipation de plusieurs millions d'hommes,
qui est acclamée par l'univers entier et par tout ce que l'An-
gleterre ielle-même renferme de gens éclairés, ne saurait
être plus longtemps tenue en échec par les idées étroites et
égoïstes'de deux ou trois hommes d'Etat. Aussi presque tout
le monde ici attend et désire le triomphe de cette grande
œuvre.
Les nouveaux produits commencent à arriver, et on est
toujours certain que la récolte sera excellente en tous genres.
Déjà une diminution dans le prix du blé s'est produite et on
s'attend à voir les cours descendre beaucoup , ce qui sera bien
heureux pour le pays.
S. E. Nubar-Bey, premier interprète de S. A. le Vice-roi,
s'embarque sur le bateau anglais porteur de la présente, et
se rend en France et en Angleterre.
Alexandrie, 26 juillet 1857.
S. A. le Vice-roi est à Defné, près de Rosette, et il doit y
rester quelque temps pour des affaires administratives.
Le bateau anglais avec la malle d'Australie, Cambria, est
arrivé ici en cinq jours et demi de Marseille. Je ne crois pas
que jamais on soit venu plus vite. Les événements de l'Inde
causent une grande anxiété, et sous toutes les formes on
cherche à dévorer l'espace pour gagner du temps.
Je vous parlais dans une de mes dernières lettres de la gé-
néreuse bienveillance de S. A. le Vice-roi en faveur des Sœurs
du Bon Pasteur du Caire et des Sœurs de charité d'Alexandrie.
Dans un autre genre, je puis citer un trait qui ne fait pas
moins d'honneur à Son Altesse. Un créancier du gouverne-
ment égyptien était en instance depuis plus de quinze ans, et
il ne pouvait rien obtenir parce que son titre avait été égaré.
L'affaire n'eût point eu de fin si Mohammed-Saïd, convaincu
de la bonne foi du réclamant, n'eût donné des ordres pour qu'on
satisfit enfin à sa juste demande.
Il y a bien des gouvernements qui eussent pu trouver plus
commode de ne pas reconnaître une créance qui ne reposait
plus sur des pièces authentiques et qui remontait aussi haut.
Mais les princes s'honorent en montrant tant de générosité
et de délicate justice.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
FAITS DIVERS.
Il ne s'est rien passé de très-important en Chine depuis
les dernières nouvelles. Seulement le 1er juin il y avait eu un
engagement à l'embouchure de la branche Fa-tchan de la
rivière de Canton, près de la longue tle appelée Hyacinthe.
Sur la gauche de l'île il y a un petit fort où les Chinois avaient
monté une batterie de 19 gros canons; à droite, une autre
batterie de 6 canons avait été élevée. A trois heures du matin
le Coromandel, monté par l'amiral Seymour, et quelques
contre lui l'opinion réfléchie et grave des esprits d'élite dont la
Revue d'Edimbourg est l'écho, Lord Palmerston a beaucoup
d'aplomb et même d'audace; il est venu braver toutes ces
manifestations par un langage que les honnêtes gens ne lui
pardonneront pas ; mais nous doutons que sans les circon-
stances exceptionnelles où il se trouve il eût pu aussi facile-
ment et aussi impunément froisser tant de justes susceptibi-
lités. La crise de l'Inde a évité au Premier Ministre une
discussion sérieuse dont il ne se serait pas tiré, sans cette'
crise, aussi aisément qu'il le suppose. Il n'y a eu jusqu'à pré-
sent que des interpellations sans débat; mais quand le moment
du débat sérieux arrivera, nous espérons bien que la Revue
d'Edimbourg nous viendra en aide. Elle le devra pour rester
fidèle et conséquente à elle-même; elle le devra pour empê-
cher d'aller plus loin les imprudences d'un Premier Ministre
trop passionné.
» La Revue d'Edimbourg peut se dire, ainsi que nous,
que le bon droit est de son côté, et il ne faut jamais déses-
pérer quand on s'appuie sur un tel auxiliaire. SCHILLER
aîné. a
NOUVELLES D'EGYPTE.
(CurreJpondance particulière de HsTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 11 juillet 1857.
J'ai eu le plaisir de vous écrire le 27 juin. S. A. après un
court séjour à Mariout, s'est rendue au Caire, d'où l'on pense
qu'elle retournera prom ptement ici. ,
On a des nouvelles assez fraîches de Kartoum. Elles dé-
mentent complètement les bruils fâcheux qui avaient été répan-
dus sur l'état d'agilalion du Soudan et du Darfour. L'adminis-
tration éclairée dArakel-Bey avait au contraire produit déjà
de bons résultats, et les populations de ces contrées en parais-
saient fort satisfaites.
Je ne vous envoie pas de tableau d'exportation du mois de
juin; car le mouvement a été pour ainsi dire nul. Mais bien-
tôt les nouveaux produits vont descendre, et notre marché
reprendra son animation ordinaire. On a maintenant la certi-
tude que ces divers produits seront très-abondants.
Alexandrie, 22 juillet 1857.
Depuis ma dernière lettre du Il juillet courant, le Vice-roi
a continué à résider dans la capitale, d'où il fait de temps en
temps quelques excursions dans les provinces pour en surveil-
ler l'administration.
Les nouvelles de Calcutta vont jusqu'au 21 juin, et celles de
Bombay jusqu'au Ier juillet. Les uns disent que l'insurrec-
tion dans les Indes a encore pris de plus grandes proportions ;
les autres soutiennent par contre que les affaires anglaises
sont en meilleur état. Voici un bulletin que les gens qui par-
tagent cette dernière opinion viennent de publier. On trouve
dans ce bulletin des contradictions qui empêchent qu'on n'y
accorde beaucoup de foi.
(Nous ne publions pas nous-mêmes ce bulletin qui est trop
étranger à notre sujet spécial, et dont les renseignements sont
d'ailleurs moins complets que ceux que connaissent nos lec-
lcurj).
IVotre place a été très-péniblement impressionnée, non pas
de la déclamation de lord Palmerston en elle-même; car on
serait que cet homme d'État ^tait opposé à l'idée généreuse
et civilisatrice du percement de l'isthme de Suez, mais des
insinuations malveillantes et de la manière inconvenante
avec laquelle il a exprimé sa triste opinion.
Le ton digne, élevé et mesuré à la fois avec lequel M. Fer-
dinand de Lesseps a répondu et refuté les pauvres arguments
du Morning-Post et du ministre anglais, produit un con-
traste peu flatteur pour ce dernier.
Au reite les gens sérieux savent bien qu'une idée pareille
à celle-là, qui est basée sur les intérêts de la civilisation, du
commerce, de l'émancipation de plusieurs millions d'hommes,
qui est acclamée par l'univers entier et par tout ce que l'An-
gleterre ielle-même renferme de gens éclairés, ne saurait
être plus longtemps tenue en échec par les idées étroites et
égoïstes'de deux ou trois hommes d'Etat. Aussi presque tout
le monde ici attend et désire le triomphe de cette grande
œuvre.
Les nouveaux produits commencent à arriver, et on est
toujours certain que la récolte sera excellente en tous genres.
Déjà une diminution dans le prix du blé s'est produite et on
s'attend à voir les cours descendre beaucoup , ce qui sera bien
heureux pour le pays.
S. E. Nubar-Bey, premier interprète de S. A. le Vice-roi,
s'embarque sur le bateau anglais porteur de la présente, et
se rend en France et en Angleterre.
Alexandrie, 26 juillet 1857.
S. A. le Vice-roi est à Defné, près de Rosette, et il doit y
rester quelque temps pour des affaires administratives.
Le bateau anglais avec la malle d'Australie, Cambria, est
arrivé ici en cinq jours et demi de Marseille. Je ne crois pas
que jamais on soit venu plus vite. Les événements de l'Inde
causent une grande anxiété, et sous toutes les formes on
cherche à dévorer l'espace pour gagner du temps.
Je vous parlais dans une de mes dernières lettres de la gé-
néreuse bienveillance de S. A. le Vice-roi en faveur des Sœurs
du Bon Pasteur du Caire et des Sœurs de charité d'Alexandrie.
Dans un autre genre, je puis citer un trait qui ne fait pas
moins d'honneur à Son Altesse. Un créancier du gouverne-
ment égyptien était en instance depuis plus de quinze ans, et
il ne pouvait rien obtenir parce que son titre avait été égaré.
L'affaire n'eût point eu de fin si Mohammed-Saïd, convaincu
de la bonne foi du réclamant, n'eût donné des ordres pour qu'on
satisfit enfin à sa juste demande.
Il y a bien des gouvernements qui eussent pu trouver plus
commode de ne pas reconnaître une créance qui ne reposait
plus sur des pièces authentiques et qui remontait aussi haut.
Mais les princes s'honorent en montrant tant de générosité
et de délicate justice.
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FAITS DIVERS.
Il ne s'est rien passé de très-important en Chine depuis
les dernières nouvelles. Seulement le 1er juin il y avait eu un
engagement à l'embouchure de la branche Fa-tchan de la
rivière de Canton, près de la longue tle appelée Hyacinthe.
Sur la gauche de l'île il y a un petit fort où les Chinois avaient
monté une batterie de 19 gros canons; à droite, une autre
batterie de 6 canons avait été élevée. A trois heures du matin
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