Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
304 L'ISTHME DE SUEZ,
On vient de donner dans une petite brochure une des
conférences si intéressantes de M. Baruffi. Nous rendrons
compte de cette brochure, et nous regrettons que l'es-
pace ne nous permette pas de le faire dès aujourd'hui.
ERNEST DESPLACES.
ÉQUIVOQUE DE LORD PALMERSTON.
La Gazette du Midi (Marseille, 23 juillet) se pose
la question suivante à propos du second discours de
lord Palmerston :
u Dans son second discours parlementaire contre le canal
de Suez, lord Palmerston a déclaré que non-seulement ce
plan est en désaccord avec les intérêts de l'Angleterre et
sa politique irrévocable, mais que les grandes puissances
ne pouvaient soutenir ce projet sans contrevenir au traité de
Paris.
« Il me paraît, a dit le premier ministre, que c'est un
» plan dont l'objet est de séparer l'Egypte de la Turquie. Or,
» c'est une séparation qu'il a toujours été de la politique de
» l'Angleterre d'empêcher. Le gouvernement actuel de France y
» a renoncé, parce que ce gouvernement, agissant loyalement
« et de concert avec les autres Etats de l'Europe, s'est engagé,
Il par le traité de Paris,-à maintenir l'intégrité et l'immuabilité
» de l'empire turc. »
» Il y a là une phrase qui n'est pas claire : A quoi le gou-
vernement français a-t-il renoncé? Est-ce à soutenir le projet
Lesseps, ou bien à séparer l'Egypte de la Turquie? Sur ce
dernier point, assurément, toutes les puissances signataires
du traité de Paris sont d'accord; mais il resterait à prouver
que la séparation de l'Egypte et de la Turquie résulterait de
l'ouverture du canal, tandis que M. de Lesseps démontre, au
contraire, que cette nouvelle voie offrirait aux troupes et à
la marine du Sultan un accès plus prompt, plus facile, vers
le littoral égyptien de la mer Rouge ainsi que vers l'Arabie.
Lord Palmerston, nous le croyons, fait donc parler la France
et les puissances alliées par voie de suppositions et à l'aide
d'inductions forcées. Il pose en fait ce qui est précisément en
question. E. Roux. »
Nous pouvons rassurer la Gazette dit Midi comme
plusieurs autres journaux : en recourant au texte du
discours de lord Palmerston dans le Times du 18 juillet,
la Gazette verrait que le premier ministre avait dit
simplement que la. France avait renoncé au projet de
séparer l'Egypte'de la Turquie.
G. IVAGENER.
LE « SALUT PUBLIC » DE LYON
ET LE CANAL DE SUEZ.
Nous n'avons point eu assez d'espace dans notre der-
nier numéro pour publier un excellent article du Salut
public de Lyon, 17 juillet; le voici, et nous ne vou-
drions pas en priver nos lecteurs.
L'ISTHME DE SUEZ ET LE GOUVERNEMENT BRITANNIQUE.
« Nos lecteurs se rappellent que, dans la séance- de la
Chambre des Communes du 7 juillet courant, M. Berkeley
adressa au gouvernement des interpellations relatives au pro-
jet de canalisation de l'isthme de Suez. L'honorable orateur,
après avoir rapidement retracé le tableau des adhésions grou-
pées autour de ce projet, s'étonnait de l'hostilité incompré-
hensible du cabinet et provoquait de franches et complètes
explications.
» La réponse de lord Palmerston ne fut certes ni franche
ni complète; mais elle ne dissimulait nullement les disposi-
tions malveillantes du noble vicomte. Au nom d'autorités
scientifiques qu'il se gardait de désigner, le Premier Lord de
la Trésorerie déclarait le projet impraticable et ruineux; ait
nom d'une autorité politique qui n'est autre que celle de lord
Strattford de Redcliffe, il affirmait que l'exécution de l'entre-
prise aurait pour résultat de pousser l'Egypte à s'affranchir
de la suzeraineté de la Porte; enfin, abdiquant tout sentiment
de justice et de dignité, lord Palmerston ne craignait pas,
contre toute évidence, d'outrager odieusement le caractère
respectable du courageux et intelligent promoteur de l'entre-
prise, M. Ferd. de Lesseps, en dépeignant l'œuvre comme une
spéculation déloyale propre seulement à soutirer les capitaux
anglais.
» Cette fois, comme toujours, la colère avait été mauvaise
conseillère. Les paroles de lord Palmerston provoquèrent une
explosion de réfutations indignées' dans toute la presse. A
l'exception du Morninq-Post qui, dans son empressement à
se ranger à l'avis de son noble patron, vint empirer la mau-
vaise position qu'il avait prise, tous les journaux, en Angle-
terre aussi bien qu'en France, firent prompte et bonne justice
des misérables arguties et des iniques inculpations du Pre-
mier Lord de la Trésorerie. Il en résulta un double effet éga-
lement désagréable et désavantageux au noble vicomte : un
nouveau concert d'énergiques et chaleureuses approbations
vint exalter encore la popularité déjà acquise à ce vaste pro-
jet; puis l'inimitié injuste et systématique de lord Palmerston,
qu'on ne pouvait attribuer chez un tel homme à une aberra-
tion d'intelligence, parut imputable à une regrettable lacune
de caractère.
» Bien que la polémique de toute la presse d'Angleterre et
de France n'eût rien laissé subsister des déclamations de lord
Palmerston et eût suffisamment vengé M. Ferdinand de Les-
seps des injurieuses paroles de son puissant adversaire, M. de
Lesseps savait que l'opinion attendait de lui une réponse.
Cette réponse, aussi remarquable par la puissance irréfutab!e
de l'argumentation que par la convenance et la modération
de la forme, vient d'être livrée à la publicité. C'est une lettre
adressée aux membres des Chambres de commerce el des
Associations commerciales de la Grande-Bretagne; on la trou-
vera ci-dessous.
» On remarquera que cette lettre résume avec une admi-
rable lucidité les discussions approfondies qui ont eu lieu dans
les meetings organisés au sein des dix-huit villes les plus im-
portantes d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande. Les journaux
d'Europe, qui se sont occupés avec enthousiasme de cette
question si intéressante, avaient eux-mêmes développé et
commenté, à l'aide de faits analogues, les considérations com-
merciales, techniques et politiques, resserrées avec une lumi-
neuse concision dans la lettre de M. de Lesseps.
» Ainsi, l'honorable et intelligent promoteur de l'entreprise,
les plus hauts représentants du commerce et de l'industrie
britanniques, les plus illustres autorités scientifiques de l'Eu-
rope, les hommes d'État des deux contrées les plus intéres-
On vient de donner dans une petite brochure une des
conférences si intéressantes de M. Baruffi. Nous rendrons
compte de cette brochure, et nous regrettons que l'es-
pace ne nous permette pas de le faire dès aujourd'hui.
ERNEST DESPLACES.
ÉQUIVOQUE DE LORD PALMERSTON.
La Gazette du Midi (Marseille, 23 juillet) se pose
la question suivante à propos du second discours de
lord Palmerston :
u Dans son second discours parlementaire contre le canal
de Suez, lord Palmerston a déclaré que non-seulement ce
plan est en désaccord avec les intérêts de l'Angleterre et
sa politique irrévocable, mais que les grandes puissances
ne pouvaient soutenir ce projet sans contrevenir au traité de
Paris.
« Il me paraît, a dit le premier ministre, que c'est un
» plan dont l'objet est de séparer l'Egypte de la Turquie. Or,
» c'est une séparation qu'il a toujours été de la politique de
» l'Angleterre d'empêcher. Le gouvernement actuel de France y
» a renoncé, parce que ce gouvernement, agissant loyalement
« et de concert avec les autres Etats de l'Europe, s'est engagé,
Il par le traité de Paris,-à maintenir l'intégrité et l'immuabilité
» de l'empire turc. »
» Il y a là une phrase qui n'est pas claire : A quoi le gou-
vernement français a-t-il renoncé? Est-ce à soutenir le projet
Lesseps, ou bien à séparer l'Egypte de la Turquie? Sur ce
dernier point, assurément, toutes les puissances signataires
du traité de Paris sont d'accord; mais il resterait à prouver
que la séparation de l'Egypte et de la Turquie résulterait de
l'ouverture du canal, tandis que M. de Lesseps démontre, au
contraire, que cette nouvelle voie offrirait aux troupes et à
la marine du Sultan un accès plus prompt, plus facile, vers
le littoral égyptien de la mer Rouge ainsi que vers l'Arabie.
Lord Palmerston, nous le croyons, fait donc parler la France
et les puissances alliées par voie de suppositions et à l'aide
d'inductions forcées. Il pose en fait ce qui est précisément en
question. E. Roux. »
Nous pouvons rassurer la Gazette dit Midi comme
plusieurs autres journaux : en recourant au texte du
discours de lord Palmerston dans le Times du 18 juillet,
la Gazette verrait que le premier ministre avait dit
simplement que la. France avait renoncé au projet de
séparer l'Egypte'de la Turquie.
G. IVAGENER.
LE « SALUT PUBLIC » DE LYON
ET LE CANAL DE SUEZ.
Nous n'avons point eu assez d'espace dans notre der-
nier numéro pour publier un excellent article du Salut
public de Lyon, 17 juillet; le voici, et nous ne vou-
drions pas en priver nos lecteurs.
L'ISTHME DE SUEZ ET LE GOUVERNEMENT BRITANNIQUE.
« Nos lecteurs se rappellent que, dans la séance- de la
Chambre des Communes du 7 juillet courant, M. Berkeley
adressa au gouvernement des interpellations relatives au pro-
jet de canalisation de l'isthme de Suez. L'honorable orateur,
après avoir rapidement retracé le tableau des adhésions grou-
pées autour de ce projet, s'étonnait de l'hostilité incompré-
hensible du cabinet et provoquait de franches et complètes
explications.
» La réponse de lord Palmerston ne fut certes ni franche
ni complète; mais elle ne dissimulait nullement les disposi-
tions malveillantes du noble vicomte. Au nom d'autorités
scientifiques qu'il se gardait de désigner, le Premier Lord de
la Trésorerie déclarait le projet impraticable et ruineux; ait
nom d'une autorité politique qui n'est autre que celle de lord
Strattford de Redcliffe, il affirmait que l'exécution de l'entre-
prise aurait pour résultat de pousser l'Egypte à s'affranchir
de la suzeraineté de la Porte; enfin, abdiquant tout sentiment
de justice et de dignité, lord Palmerston ne craignait pas,
contre toute évidence, d'outrager odieusement le caractère
respectable du courageux et intelligent promoteur de l'entre-
prise, M. Ferd. de Lesseps, en dépeignant l'œuvre comme une
spéculation déloyale propre seulement à soutirer les capitaux
anglais.
» Cette fois, comme toujours, la colère avait été mauvaise
conseillère. Les paroles de lord Palmerston provoquèrent une
explosion de réfutations indignées' dans toute la presse. A
l'exception du Morninq-Post qui, dans son empressement à
se ranger à l'avis de son noble patron, vint empirer la mau-
vaise position qu'il avait prise, tous les journaux, en Angle-
terre aussi bien qu'en France, firent prompte et bonne justice
des misérables arguties et des iniques inculpations du Pre-
mier Lord de la Trésorerie. Il en résulta un double effet éga-
lement désagréable et désavantageux au noble vicomte : un
nouveau concert d'énergiques et chaleureuses approbations
vint exalter encore la popularité déjà acquise à ce vaste pro-
jet; puis l'inimitié injuste et systématique de lord Palmerston,
qu'on ne pouvait attribuer chez un tel homme à une aberra-
tion d'intelligence, parut imputable à une regrettable lacune
de caractère.
» Bien que la polémique de toute la presse d'Angleterre et
de France n'eût rien laissé subsister des déclamations de lord
Palmerston et eût suffisamment vengé M. Ferdinand de Les-
seps des injurieuses paroles de son puissant adversaire, M. de
Lesseps savait que l'opinion attendait de lui une réponse.
Cette réponse, aussi remarquable par la puissance irréfutab!e
de l'argumentation que par la convenance et la modération
de la forme, vient d'être livrée à la publicité. C'est une lettre
adressée aux membres des Chambres de commerce el des
Associations commerciales de la Grande-Bretagne; on la trou-
vera ci-dessous.
» On remarquera que cette lettre résume avec une admi-
rable lucidité les discussions approfondies qui ont eu lieu dans
les meetings organisés au sein des dix-huit villes les plus im-
portantes d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande. Les journaux
d'Europe, qui se sont occupés avec enthousiasme de cette
question si intéressante, avaient eux-mêmes développé et
commenté, à l'aide de faits analogues, les considérations com-
merciales, techniques et politiques, resserrées avec une lumi-
neuse concision dans la lettre de M. de Lesseps.
» Ainsi, l'honorable et intelligent promoteur de l'entreprise,
les plus hauts représentants du commerce et de l'industrie
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