Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1857 25 juillet 1857
Description : 1857/07/25 (A2,N27). 1857/07/25 (A2,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530626j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
272 L'ISTHME DE SUEZ,
Courrier du commerce (12 juillet) :
« Après trois années de silence et d'opposition sourde, le
gouvernement anglais vient de faire connaître son opinion sur
le percement de l'isthme de Suez. En réponse à une question
de M. Berkeley dans la Chambre des communes, tendant à
demander au gouvernement s'il entendait user de son in-
fluence à Constantinople pour obtenir la sanction de la Porte
au projet de M. de Lesseps, projet qui avait obtenu l'appro-
bation des principales cités, ports et villes commerciales du
Royaume-Uni, lord Palmerston s'est prononcé pour la néga-
tive, alléguant que le gouvernement anglais avait toujours été
opposé au percement.
« Commercialement, a-t-il ajouté, le projet n'aurait aucun
» avantage; politiquement, il serait contraire à la bonne en-
» tente entre la Turquie et l'Angleterre, et à l'esprit du traité de
» Paris, parce qu'il faciliterait à l'Egypte les moyens de se sous-
» traire à la suzeraineté de la Porte. »
*« Ces arguments, prévus depuis longtemps, ont déjà trouvé
une réponse dans la presse. Nous les avons combattus nous-
mêmes il y a plus de deux ans. Nous y reviendrons pour exa-
miner surtout ce qu'il y a de véritablement sérieux dans le
raisonnement de lord Palmerston, quand il fait intervenir au-
jourd'hui le traité de Paris comme un nouveau motif d'éloi-
gnement au projet en question. — H. LARIVIÈRE. »
Industrie, journal des chemins deier (11 juillet) :
« La question du canal de Suez a fait un grand pas.
» En Angleterre même, l'opinion publique paraît devenir
favorable à l'entreprise : aussi le gouvernement anglais, par
l'organe de lord Palmerston , a-t-il été obligé de formuler net-
tement et hautement son opposition. Mais les motifs avoués
de cette opposition sont empreints d'un égoïsme trop caracté-
risé pour que le sentiment universel et l'intérêt de la civilisa-
tion n'en aient pas raison. — TH. FABAS. »
La Correspondance Havas du 9 juillet contient le
Bulletin suivant :
a Le discours de lord Palmerston contre le canal de l'isthme
de Suez, dont nous avons parlé hier, est maintenant sous nos
yeux, et nous pouvons nous rendre compte de la pensée et
des projets du premier ministre de la reine Victoria, en pleine
connaissance de cause.
» Reconnaissons-le tout d'abord, lord Palmerston a poussé
la netteté de ses déclarations jusqu'à la brutalité, et n'a pas
craint, pour atteindre son but, de friser même la calomnie.
La dépêche télégraphique que nous avions reçue n'était point
exagérée : lord Palmerston s'oppose à l'exécution du canal par
la seule raison que ce dernier peut gêner, au profit de la gé-
néralité des nations commerciales, le monopole que s'arroge
l'Angleterre sur les côtes de l'Inde. L'aveu est positif et com-
plet; tellement même, qu'il blesse déjà la pudeur de l'opinion
anglaise.
» C'est M. Berkeley, membre de la Chambre des communes,
qui a provoqué les explications du premier ministre.
» Ainsi, voilà qui est bien compris : l'Europe se passera du
canal de l'isthme de Suez, non parce que les commerçants et
industriels anglais lui sont opposés (on sait en effet qu'ils y
adhèrent), mais parce qu'un ambassadeur entêté et influent
auprès de lord Palmerston s'est promis de contrarier à lui seul
les espérances, les intérêts et les proj ets les mieux conçus,
qui préoccupent depuis tant d'années tous les hommes d'État
du monde. — HAVAS. »
Sémaphore de Marseille (11 juillet) :
cc La question du percement de l'isthme de Suez vient d'être
posée au Parlement, ainsi qu'il fallait s'y attendre, dans la
séance de la Chambre des communes du 7 juillet courant.
» Si l'interpellation de M. Berkeley est franche et nette, on
ne peut en dire autant de la réponse de lord Palmerston , du
moins en ce qui concerne les motifs d'opposition par lui allé-
gués. Personne ne croira que la résistance du gouvernement
anglais à la canalisation de l'isthme soit déterminée, comme
veut bien le dire lord Palmerston, par le désir de conserver à
la Turquie son droit de suzeraineté sur l'Égypte. Le ministre
anglais sait mieux que personne que le canal de Suez ne peut
compromettre cette suzeraineté; tant qu'il conviendra à l'équi-
libre de la politique européenne qu'elle soit maintenue. D'un
autre côté, il ne persuadera à qui que ce soit au monde que
l'affection de l'Angleterre pour la Turquie aille jusqu'à se
mettre au ban de l'opinion publique en s'opposant à une en-
treprise que réclament les plus grands intérêts de la civilisa-
tion et du commerce universel. Il serait plus exact de dire que
c'est le gouvernement anglais qui pèse sur la Turquie pour
l'empêcher de donner sa sanction au projet de M. de Lesseps;
et si l'on voulait rechercher les véritables raisons de la con-
duite de lord Palmerston, on reconnaîtrait bien vite qu'elles
appartiennent à un système de politique étroite et égoïste,
tout à fait contraire aux grands principes de liberté commer-
ciale proclamés chez nos voisins avec tant de solennité.
» Nous comprenons tout l'embarras qu'a dû éprouver le
Premier Lord de la Trésorerie, sommé de s'expliquer sur une
question qui commence à passionner les esprits en Angle-
terre. Il n'a pu dissimuler une ligne de conduite connue de
tout le monde; mais il a voulu donner le change sur les mo-
tifs de cette ligne de conduite, en traitant le projet de chimé-
rique et en mettant en avant des considérations politiques dont
personne ne saurait admettre la sincérité.
» Au point où en sont les choses, il nous paraît difficile que
le ministère anglais puisse se tirer d'embarras par quelques
phrases dédaigneuses et évasives. Lorsque l'opinion publique
se saisit chez nos voisins d'une grande question, elle force
bien vite le Parlement et le ministère à s'en occuper sérieuse-
ment; et, quel que soit le résultat, la discussion emprunte à
la liberté des mœurs et des institutions de ce pays un carac-
tère prononcé d'animation et d'importance. Sans donc vouloir
préjuger quelle sera l'issue de la lutte engagée entre le cabinet
anglais et les partisans de la canalisation , nous sommes con-
vaincus que lord Palmerston sera obligé de s'expliquer plus
clairement qu'il ne l'a fait et d'exposer les considérations com-
merciales et politiques qui, d'après lui, justifient la résistance
du cabinet au percement de l'isthme.
» Du reste, ces considérations ne sont un secret pour per-
sonne; la navigation anglaise possède en ce moment le mono-
pole presque exclusif des relations avec l'extrême Orient,
sous le triple rapport des dépêches, des voyageurs et des mar-
chandises; le chemin de fer de l'Egypte, en donnant des faci-
lités très-grandes pour communiquer avec l'Indo-Chine, non-
seulement ne change rien à cette situation, mais la consolide
encore davantage. Le gouvernement anglais veut conserver
cette position maritime. Il comprend mieux que personne que
ce canal de Suez, qu'il traite de chimérique, lui serait d'un
grand secours pour assurer sa domination dans l'Inde, qu'il
procurerait au commerce anglais une économie considérable
de temps et d'argent. Mais le canal donnerait à tout le monde
les mêmes avantages, ouvrirait à toutes les marines la route
des Indes, faciliterait les communications de toutes les nations
avec l'extrême Orient. Ce partage, à ce qu'il paraît, n'est pas
Courrier du commerce (12 juillet) :
« Après trois années de silence et d'opposition sourde, le
gouvernement anglais vient de faire connaître son opinion sur
le percement de l'isthme de Suez. En réponse à une question
de M. Berkeley dans la Chambre des communes, tendant à
demander au gouvernement s'il entendait user de son in-
fluence à Constantinople pour obtenir la sanction de la Porte
au projet de M. de Lesseps, projet qui avait obtenu l'appro-
bation des principales cités, ports et villes commerciales du
Royaume-Uni, lord Palmerston s'est prononcé pour la néga-
tive, alléguant que le gouvernement anglais avait toujours été
opposé au percement.
« Commercialement, a-t-il ajouté, le projet n'aurait aucun
» avantage; politiquement, il serait contraire à la bonne en-
» tente entre la Turquie et l'Angleterre, et à l'esprit du traité de
» Paris, parce qu'il faciliterait à l'Egypte les moyens de se sous-
» traire à la suzeraineté de la Porte. »
*« Ces arguments, prévus depuis longtemps, ont déjà trouvé
une réponse dans la presse. Nous les avons combattus nous-
mêmes il y a plus de deux ans. Nous y reviendrons pour exa-
miner surtout ce qu'il y a de véritablement sérieux dans le
raisonnement de lord Palmerston, quand il fait intervenir au-
jourd'hui le traité de Paris comme un nouveau motif d'éloi-
gnement au projet en question. — H. LARIVIÈRE. »
Industrie, journal des chemins deier (11 juillet) :
« La question du canal de Suez a fait un grand pas.
» En Angleterre même, l'opinion publique paraît devenir
favorable à l'entreprise : aussi le gouvernement anglais, par
l'organe de lord Palmerston , a-t-il été obligé de formuler net-
tement et hautement son opposition. Mais les motifs avoués
de cette opposition sont empreints d'un égoïsme trop caracté-
risé pour que le sentiment universel et l'intérêt de la civilisa-
tion n'en aient pas raison. — TH. FABAS. »
La Correspondance Havas du 9 juillet contient le
Bulletin suivant :
a Le discours de lord Palmerston contre le canal de l'isthme
de Suez, dont nous avons parlé hier, est maintenant sous nos
yeux, et nous pouvons nous rendre compte de la pensée et
des projets du premier ministre de la reine Victoria, en pleine
connaissance de cause.
» Reconnaissons-le tout d'abord, lord Palmerston a poussé
la netteté de ses déclarations jusqu'à la brutalité, et n'a pas
craint, pour atteindre son but, de friser même la calomnie.
La dépêche télégraphique que nous avions reçue n'était point
exagérée : lord Palmerston s'oppose à l'exécution du canal par
la seule raison que ce dernier peut gêner, au profit de la gé-
néralité des nations commerciales, le monopole que s'arroge
l'Angleterre sur les côtes de l'Inde. L'aveu est positif et com-
plet; tellement même, qu'il blesse déjà la pudeur de l'opinion
anglaise.
» C'est M. Berkeley, membre de la Chambre des communes,
qui a provoqué les explications du premier ministre.
» Ainsi, voilà qui est bien compris : l'Europe se passera du
canal de l'isthme de Suez, non parce que les commerçants et
industriels anglais lui sont opposés (on sait en effet qu'ils y
adhèrent), mais parce qu'un ambassadeur entêté et influent
auprès de lord Palmerston s'est promis de contrarier à lui seul
les espérances, les intérêts et les proj ets les mieux conçus,
qui préoccupent depuis tant d'années tous les hommes d'État
du monde. — HAVAS. »
Sémaphore de Marseille (11 juillet) :
cc La question du percement de l'isthme de Suez vient d'être
posée au Parlement, ainsi qu'il fallait s'y attendre, dans la
séance de la Chambre des communes du 7 juillet courant.
» Si l'interpellation de M. Berkeley est franche et nette, on
ne peut en dire autant de la réponse de lord Palmerston , du
moins en ce qui concerne les motifs d'opposition par lui allé-
gués. Personne ne croira que la résistance du gouvernement
anglais à la canalisation de l'isthme soit déterminée, comme
veut bien le dire lord Palmerston, par le désir de conserver à
la Turquie son droit de suzeraineté sur l'Égypte. Le ministre
anglais sait mieux que personne que le canal de Suez ne peut
compromettre cette suzeraineté; tant qu'il conviendra à l'équi-
libre de la politique européenne qu'elle soit maintenue. D'un
autre côté, il ne persuadera à qui que ce soit au monde que
l'affection de l'Angleterre pour la Turquie aille jusqu'à se
mettre au ban de l'opinion publique en s'opposant à une en-
treprise que réclament les plus grands intérêts de la civilisa-
tion et du commerce universel. Il serait plus exact de dire que
c'est le gouvernement anglais qui pèse sur la Turquie pour
l'empêcher de donner sa sanction au projet de M. de Lesseps;
et si l'on voulait rechercher les véritables raisons de la con-
duite de lord Palmerston, on reconnaîtrait bien vite qu'elles
appartiennent à un système de politique étroite et égoïste,
tout à fait contraire aux grands principes de liberté commer-
ciale proclamés chez nos voisins avec tant de solennité.
» Nous comprenons tout l'embarras qu'a dû éprouver le
Premier Lord de la Trésorerie, sommé de s'expliquer sur une
question qui commence à passionner les esprits en Angle-
terre. Il n'a pu dissimuler une ligne de conduite connue de
tout le monde; mais il a voulu donner le change sur les mo-
tifs de cette ligne de conduite, en traitant le projet de chimé-
rique et en mettant en avant des considérations politiques dont
personne ne saurait admettre la sincérité.
» Au point où en sont les choses, il nous paraît difficile que
le ministère anglais puisse se tirer d'embarras par quelques
phrases dédaigneuses et évasives. Lorsque l'opinion publique
se saisit chez nos voisins d'une grande question, elle force
bien vite le Parlement et le ministère à s'en occuper sérieuse-
ment; et, quel que soit le résultat, la discussion emprunte à
la liberté des mœurs et des institutions de ce pays un carac-
tère prononcé d'animation et d'importance. Sans donc vouloir
préjuger quelle sera l'issue de la lutte engagée entre le cabinet
anglais et les partisans de la canalisation , nous sommes con-
vaincus que lord Palmerston sera obligé de s'expliquer plus
clairement qu'il ne l'a fait et d'exposer les considérations com-
merciales et politiques qui, d'après lui, justifient la résistance
du cabinet au percement de l'isthme.
» Du reste, ces considérations ne sont un secret pour per-
sonne; la navigation anglaise possède en ce moment le mono-
pole presque exclusif des relations avec l'extrême Orient,
sous le triple rapport des dépêches, des voyageurs et des mar-
chandises; le chemin de fer de l'Egypte, en donnant des faci-
lités très-grandes pour communiquer avec l'Indo-Chine, non-
seulement ne change rien à cette situation, mais la consolide
encore davantage. Le gouvernement anglais veut conserver
cette position maritime. Il comprend mieux que personne que
ce canal de Suez, qu'il traite de chimérique, lui serait d'un
grand secours pour assurer sa domination dans l'Inde, qu'il
procurerait au commerce anglais une économie considérable
de temps et d'argent. Mais le canal donnerait à tout le monde
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