Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 301
qu'elle, aussi, en a reconnu la possibilité. Elle sait d'ailleurs
que de tout lemps les hommes éclairés l'ont appelée de leurs
vœux '(il suffirait de citer le plus savant d'entre les philoso-
phes modernes, le grand Leibnitz). Elle n'ignore pas non
plus que, sans les événements politiques, un grand roi de
France, guidé par ses conseils, et d'accord avec la Porte,
aurait faitde cette entreprise l'objet principal d'une occupation
de l'Egypte; qu'un siècle et demi plus tard, le premier des
capitaines de notre temps, le héros de l'Italie et de l'Egypte,
fit explorer, dans cette vue, tout l'isthme égyptien, et rédiger
un mémoire destiné à préparer l'exécution du canal des Deux-
Mers.
» La Société sait que cite question, agitée depuis un temps
immémorial, est aujourd'hui mûrie par le temps, éclairée par
la science, jugée par l'Europe, et qu'aucune objection sérieuse
n'a été élevée contre le projet, tel que vous l'avez soumis à
l'Académie des sciences de l'Institut de France; que ce corps
savant s'est prononcé à plusieurs reprises d'une manière for-
melle, notamment dans ces derniers jours , par l'organe d'une
commission dont M. le baron Charles Dupin a été le savant
rapporteur.
» Elle n'ignore pas que d'autres sociélés savantes ont émis
la même opinion, entre autres la Société impériale de géo-
graphie de Vienney elle sait surtout que la vieille erreur
qu'entretenaient les pilotes arabes, sur la difficulté de la na-
vigation dans la mer Rouge, est radicalement détruite par les
expériences non interrompues des deux dernières années, et
que, loin de là, toute espèce de bâtiment, à voile ou à va-
peur, peut en tout temps, de jour et de nuit, comme en toute
saison, parcourir sans péril, sans obstacle , toute l'étendue
du golfe Arabique, où d'ailleurs les ports ne manquent pas.
Nous savons enfin, avec toute l'Europe, que les études les plus
consciencieuses ont été faites sur tout le parcours de la ligne, sur
les ports qui en occupent ou en occuperont les extrémités, et
cela par des hommes versés dans la connaissance ou la pra-
tique des ouvrages de ce genre; que la Commission interna-
tionale qui a fait ces opérations, perfectionné de plus en plus
et complété tous les travaux préparatoires, compte dans son
sein de savants ingénieurs de. tous les pays de l'Europe : des
Anglais, des Hollandais, des Français, des Italiens, des Alle-
mands, des Espagnols, etc.
* La Société de géographie, disons-nous, qui connaît tous
ces faits, ne peut que renouveler aujourd'hui son adhésion
complète et entière à l'ouverture du canal maritime de Suez,
et exprimer encore une fois le vœu le plus ardent de voir l'en-
treprise promptement menée à fin , persuadée que les sciences
el la géographie en particulier, en devront retirer des fruits
abondants.
» Nous avons l'honneur de vous offrir, Monsieur, l'assu-
rance de notre considération la plus distinguée.
Il Les membres du bureau de la Commission centrale,
v JOMARD, président;
» D'AVEZAC, premier vice-président;
» Alfred MAURY, secrétaire général de la commission
centrale;
» V. A. MALTE-BRUX, secrétaire adjoint de la com-
mission centrale ;
l' DE LA ROQUETTE, vice-président de la Société. 71
CONFÉRENCES DE M. BARUFFI
SUR LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette piémontaise du 27 juin résume dans
l'article suivant l'ensemble des conférences ouvertes à
Turin par M. Baruffi sur le canal de Suez.
« Nous avons parlé plusieurs fois des conférences sur la
canalisation de l'isthme de Suez, ouvertes par M. le profes-
seur Baruffi sous les auspices de l'Académie royale d'agricul-
ture de Sardaigne, pour contribuer à faire connaître partout les
éléments d'une œuvre aussi admirable qui recommandera le
dix-neuvième siècle à la reconnaissance des générations
futures.
Ces conférences ont été closes le 25 courant.
Chaque semaine elles étaient constamment fréquentées par
un auditoire choisi.
Les dernières nouvelles sur l'état de l'entreprise, les ré-
ponses aux questions posées et l'exposition lucide des divers
points du projet de M. de Lesseps, considéré sous le triple
point de vue technique, financier et moral, ont formé le
thème général des conférences, dont la dernière a été particu-
lièrement consacrée a démontrer les avantages matériels et
moraux que l'humanité attend de la réalisation de la grande
entreprise qui dans ce moment est discutée avec tant de pu-
blicité en Angleterre.
Les avantages multiples et presque incalculables que l'ou-
verture de l'isthme doit offrir au commerce du monde peuvent
se résumer dans le chiffre de 3,000 lieues, qui exprime la dis-
tance dont la route de l'Europe dans l'Inde sera abrégée en
moyenne sur une longueur d'environ 6,000 lieues. Une pa-
reille diminution de la distance équivaut à des milliards éco-
nomisés pour le commerce, auquel le monde devra nécessaire-
ment un immense progrès de civilisation, parce que l'échange
des produits matériels conduit insensiblement à l'échange des
idées, des usages et des habitudes. L'immense avantage que
l'Italie peut espérer de l'ouverture du Bosphore égyptien peut
s'exprimer par les chiffres suivants, tirés d'une statistique
de 1852. A cette époque la marine marchande de l'Italie comp-
tait 28,000 navires et 710,000 tonneaux, avec 108,000 ma-
rins; elle était donc supérieure à celle même de France et
surtout d'Espagne. L'Italie verra résoudre d'une manière heu-
reuse ce problème, dont la solution contraire a été la cause
principale de sa ruine, il y a quatre siècles.
Nous nous associons volontiers aux vœux avec lesquels
M. le professeur Baruffi a pris congé de son public distin-
gué et bienveillant, ainsi qu'il l'a dit : « Puissent les nobles et
persévérants efforts de l'honorable M. Ferd. de Lesseps être
couronnés du succès le plus prompt et le plus complet!
Nous félicitons bien sincèrement M. le professeur
Baruffi de l'excellente idée qu'il a poursuivie avec tant
de persévérance et de talent. Nos lecteurs se rappellent
sans doute que dans le congrès scientifique de la Ro-
chelle, l'année dernière, M. Baruffi, quoique parlant
dans une langue qui n'était pas la sienne, sut passion-
ner tout l'auditoire auquel il s'adressait. Nous ne dou-
tons pas qu'à Turin sa parole n'ait fait encore une plus
vive impression.
Nous le remercions de nouveau cordialement de
l'appui qu'il a bien voulu nous prêter,
qu'elle, aussi, en a reconnu la possibilité. Elle sait d'ailleurs
que de tout lemps les hommes éclairés l'ont appelée de leurs
vœux '(il suffirait de citer le plus savant d'entre les philoso-
phes modernes, le grand Leibnitz). Elle n'ignore pas non
plus que, sans les événements politiques, un grand roi de
France, guidé par ses conseils, et d'accord avec la Porte,
aurait faitde cette entreprise l'objet principal d'une occupation
de l'Egypte; qu'un siècle et demi plus tard, le premier des
capitaines de notre temps, le héros de l'Italie et de l'Egypte,
fit explorer, dans cette vue, tout l'isthme égyptien, et rédiger
un mémoire destiné à préparer l'exécution du canal des Deux-
Mers.
» La Société sait que cite question, agitée depuis un temps
immémorial, est aujourd'hui mûrie par le temps, éclairée par
la science, jugée par l'Europe, et qu'aucune objection sérieuse
n'a été élevée contre le projet, tel que vous l'avez soumis à
l'Académie des sciences de l'Institut de France; que ce corps
savant s'est prononcé à plusieurs reprises d'une manière for-
melle, notamment dans ces derniers jours , par l'organe d'une
commission dont M. le baron Charles Dupin a été le savant
rapporteur.
» Elle n'ignore pas que d'autres sociélés savantes ont émis
la même opinion, entre autres la Société impériale de géo-
graphie de Vienney elle sait surtout que la vieille erreur
qu'entretenaient les pilotes arabes, sur la difficulté de la na-
vigation dans la mer Rouge, est radicalement détruite par les
expériences non interrompues des deux dernières années, et
que, loin de là, toute espèce de bâtiment, à voile ou à va-
peur, peut en tout temps, de jour et de nuit, comme en toute
saison, parcourir sans péril, sans obstacle , toute l'étendue
du golfe Arabique, où d'ailleurs les ports ne manquent pas.
Nous savons enfin, avec toute l'Europe, que les études les plus
consciencieuses ont été faites sur tout le parcours de la ligne, sur
les ports qui en occupent ou en occuperont les extrémités, et
cela par des hommes versés dans la connaissance ou la pra-
tique des ouvrages de ce genre; que la Commission interna-
tionale qui a fait ces opérations, perfectionné de plus en plus
et complété tous les travaux préparatoires, compte dans son
sein de savants ingénieurs de. tous les pays de l'Europe : des
Anglais, des Hollandais, des Français, des Italiens, des Alle-
mands, des Espagnols, etc.
* La Société de géographie, disons-nous, qui connaît tous
ces faits, ne peut que renouveler aujourd'hui son adhésion
complète et entière à l'ouverture du canal maritime de Suez,
et exprimer encore une fois le vœu le plus ardent de voir l'en-
treprise promptement menée à fin , persuadée que les sciences
el la géographie en particulier, en devront retirer des fruits
abondants.
» Nous avons l'honneur de vous offrir, Monsieur, l'assu-
rance de notre considération la plus distinguée.
Il Les membres du bureau de la Commission centrale,
v JOMARD, président;
» D'AVEZAC, premier vice-président;
» Alfred MAURY, secrétaire général de la commission
centrale;
» V. A. MALTE-BRUX, secrétaire adjoint de la com-
mission centrale ;
l' DE LA ROQUETTE, vice-président de la Société. 71
CONFÉRENCES DE M. BARUFFI
SUR LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette piémontaise du 27 juin résume dans
l'article suivant l'ensemble des conférences ouvertes à
Turin par M. Baruffi sur le canal de Suez.
« Nous avons parlé plusieurs fois des conférences sur la
canalisation de l'isthme de Suez, ouvertes par M. le profes-
seur Baruffi sous les auspices de l'Académie royale d'agricul-
ture de Sardaigne, pour contribuer à faire connaître partout les
éléments d'une œuvre aussi admirable qui recommandera le
dix-neuvième siècle à la reconnaissance des générations
futures.
Ces conférences ont été closes le 25 courant.
Chaque semaine elles étaient constamment fréquentées par
un auditoire choisi.
Les dernières nouvelles sur l'état de l'entreprise, les ré-
ponses aux questions posées et l'exposition lucide des divers
points du projet de M. de Lesseps, considéré sous le triple
point de vue technique, financier et moral, ont formé le
thème général des conférences, dont la dernière a été particu-
lièrement consacrée a démontrer les avantages matériels et
moraux que l'humanité attend de la réalisation de la grande
entreprise qui dans ce moment est discutée avec tant de pu-
blicité en Angleterre.
Les avantages multiples et presque incalculables que l'ou-
verture de l'isthme doit offrir au commerce du monde peuvent
se résumer dans le chiffre de 3,000 lieues, qui exprime la dis-
tance dont la route de l'Europe dans l'Inde sera abrégée en
moyenne sur une longueur d'environ 6,000 lieues. Une pa-
reille diminution de la distance équivaut à des milliards éco-
nomisés pour le commerce, auquel le monde devra nécessaire-
ment un immense progrès de civilisation, parce que l'échange
des produits matériels conduit insensiblement à l'échange des
idées, des usages et des habitudes. L'immense avantage que
l'Italie peut espérer de l'ouverture du Bosphore égyptien peut
s'exprimer par les chiffres suivants, tirés d'une statistique
de 1852. A cette époque la marine marchande de l'Italie comp-
tait 28,000 navires et 710,000 tonneaux, avec 108,000 ma-
rins; elle était donc supérieure à celle même de France et
surtout d'Espagne. L'Italie verra résoudre d'une manière heu-
reuse ce problème, dont la solution contraire a été la cause
principale de sa ruine, il y a quatre siècles.
Nous nous associons volontiers aux vœux avec lesquels
M. le professeur Baruffi a pris congé de son public distin-
gué et bienveillant, ainsi qu'il l'a dit : « Puissent les nobles et
persévérants efforts de l'honorable M. Ferd. de Lesseps être
couronnés du succès le plus prompt et le plus complet!
Nous félicitons bien sincèrement M. le professeur
Baruffi de l'excellente idée qu'il a poursuivie avec tant
de persévérance et de talent. Nos lecteurs se rappellent
sans doute que dans le congrès scientifique de la Ro-
chelle, l'année dernière, M. Baruffi, quoique parlant
dans une langue qui n'était pas la sienne, sut passion-
ner tout l'auditoire auquel il s'adressait. Nous ne dou-
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