Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 301
que pourrait avoir l'ouverture de l'isthme de Suez dans l'ordre
politique aussi bien que dans l'ordre économique. Dans l'ordre
politique, elle rapprocherait l'action du gouvernement de la
métropole des îles Philippines et des îles Mariannes; cette
action serait alors plus active et plus ferme; l'administration
de ces îles serait plus protectrice et plus constante dans ses
règles ; ses ressources seraient mieux connues et mieux ex-
ploitées ; elles participeraient davantage à l'esprit national
dans ses relations avec la Péninsule.
» Sous le rapport économique , l'ouverture de l'isthme de
Suez nous serait surtout utile, parce que dans les pays où le
capital n'est pas abondant comme il arrive au nôtre, on ne
peut multiplier les expéditions maritimes quand la traversée
est trop longue, tandis qu'on peut obtenir ce résultat quand
le transport est moins coûteux, et qu'on peut le faire avec
beaucoup moins de capital. Le voyage au fond de la mer des
Indes est aujourd'hui impossible avec les navires de notre
port, et voici des calculs qui le prouvent : un voyage d'aller et
de retour pour le cap de Bonne-Espérance avec un navire de
500 tonneaux en 12 mois de traversée coûte 24,000 douros,
qui forment un prix de 24 douros par chaque tonneau de
marchandises transportées, tandis que si le voyage avait lieu
par le canal il ne durerait que 6 mois, et les frais se monte-
raient à 14 ou 15,000 douros, c'est-à-dire à une dépense de
14 ou 15 douros par chaque tonneau de marchandises trans-
portées ; c'est donc une diminution des 3/5 du capital. Il est
facile par suite de calculer combien cette diminution contri-
buerait au développement de notre navigation et de notre
commerce. On peut ajouter qu'il n'y aurait pas moins d'avan-
tage moral pour nos frères de ces colonies, s'ils pouvaient
communiquer plus facilement avec les peuples de la mère
patrie et s'entendre plus aisément avec les Espagnols de la
Péninsule; et l'avantage économique ne serait pas moins
grand en nous stimulant à de nouvelles expéditions mari-
times, qui feraient paraître nos navires sur des rades qui leur
sont actuellement inconnues.
» Aussi, Madame, cette Junte, qui ne peut oublier ces glo-
rieuses époques où les navires catalans visitaient en si grand
nombre les côtes du Levant et disputaient le sceptre du com-
merce maritime aux autres nations, se croit obligée d'im-
plorer respectueusement Votre Majesté pour qu'elle daigne
se montrer favorable à l'ouverture de l'isthme- de Suez, en
cherchant à contribuer à sa prompte réalisation par les
moyens que lui suggérera son amour bien connu pour ses
sujets, qui doivent retirer tant de profit du canal que l'on
propose.
» Dans notre profonde reconnaissance, nous supplions le
Tout-Puissant de conserver la vie si précieuse de Votre Majesté.
» Barcelone, 6 juillet 1857.
» Madame,
» Aux pieds royaux de Votre Majesté,
» La Chambre de commerce de Barcelone :
Il Le marquis de Casa de FOlltanellas, vice-président;
Salvador .Diada, Juan Fontanillas, Gaspar Dotras,
Antonio Barrau, Antonio Ribo, Vincent Vilaro,
Timoteo Capella" Miguel Biada, Pedro Plandolit,
Mariano Serven, Raphaël Maso y Spejo, J. March
y Pascual, Nicolas Lopez ; Juan Estrany, secré-
taire. »
Cette adresse, communiquée à M. Feid. de Lesseps,
était accompagnée de la lettre suivante :
LETTRE
DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE BARCELONE
A M. FERDINAND DE LESSEPS.
« Monsieur,
» L'ouverture de l'isthme de Suez ayant pour but de facili-
ter une communication directe et rapide entre la Méditerra-
née et la mer de l'Inde, est une entreprise digne de notre
siècle, et à laquelle votre nom sera toujours attaché. Mais en
attendant le jour de sa réalisation , désiré par tous les peuples,
cette Chambre croit devoir vous exprimer son adhésion mo-
rale au projet, parce que dans notre époque les grandes en-
treprises triomphent de toutes les difficultés dès qu'elles ont
en leur faveur l'opinion publique.
x Rapprocher la civilisation de- l'Orient de l'Occident au
moyen d'un canal ouvert à travers l'isthme de Suez ; ouvrir à
la génération actuelle et aux générations futures une nouvelle
route pour le commerce des peuples d'Europe et d'Amérique
avec les Indes orientales, multiplier chez les uns et chez les
autres les forces productrices de la terre et de l'industrie,
sans lesquelles l'activité toujours croissante du commerce ces-
serait de s'alimenter, augmenter partout le nombre des mar-
chés pour les produits de l'Asie méridionale, heureux résultat
qui acompagne toujours la disparition de tout obstacle opposé
à la rapidité des transactions commerciales; populariser, s'il
est permis de le dire, parmi toutes les classes de la société,
les produits qui, aujourd'hui, ne sont pas accessibles à tous
à cause de leur cherté, et hâter la transformation complète de
la navigation en substituant les navires à vapeur aux bâtiments
à voiles , tels sont en peu de mots les avantages moraux et
économiques d'une entreprise que la postérité, héritière de
ses bienfaits, saluera de son extrême reconnaissance.
» Les peuples de l'Europe ont toujours ambitionné le com-
merce avec les peuples orientaux; et déjà dans les siècles pas-
sés, avant la découverte du cap de Bonne-Espérance, l'Egypte
était l'intermédiaire de ce commerce. La nation de Sésostris
et des Ptolémées, transformée .en une vaste factorerie, exploi-
tait seule dans son intérêt immédiat l'heureuse position où la
Providence l'avait placée. L'Égypte moderne, en ouvrant au-
jourd'hui à tous les peuples le libre passage sur son territoire,
prouve par un des plus beaux exemples qu'il y a plus d'une
cause de la civilisation dont nous sommes tous les serviteurs,
et aux bienfaits de laquelle nous sommes tous appelés à
prendre part. Une grande gloire vous adviendra, outre celle
qui vous est déjà due comme le propagateur enthousiaste de
cette pensée, et pour y avoir laissé l'empreinte de ce cachet de
la civilisation moderne.
» Barcelone, qui depuis le commencement du treizième
siècle fréquentait les ports de l'Egypte en partagëant avec
les Italiens le commerce des produits de l'Asie, qui entretenait
un consul national à Alexandrie, où se concentrait tout le
riche trafic des drogues et des épices ; qui alimentait ce com-
merce principalement par l'exportation de ses produits de
laine ; qui faisait des traités de commerce avec les Sultans de
Babylone, en obtenant des concessions et des privilèges en fa-
veur de ses intérêts mercantiles; qui, avec les Vénitiens, les
Génois et les Marseillais, avait sa bourse de négociations à
Alexandrie jusqu'au premier tiers du seizième siècle; qui ne
voyait tomber en décadence ce commerce que lorsque, à la
suite de la destruction de l'empire grec et de la prise de
Constantinople, les armements des corsaires ôtaient toute
sûreté à la navigation dans les mers orientales, et qui encore
que pourrait avoir l'ouverture de l'isthme de Suez dans l'ordre
politique aussi bien que dans l'ordre économique. Dans l'ordre
politique, elle rapprocherait l'action du gouvernement de la
métropole des îles Philippines et des îles Mariannes; cette
action serait alors plus active et plus ferme; l'administration
de ces îles serait plus protectrice et plus constante dans ses
règles ; ses ressources seraient mieux connues et mieux ex-
ploitées ; elles participeraient davantage à l'esprit national
dans ses relations avec la Péninsule.
» Sous le rapport économique , l'ouverture de l'isthme de
Suez nous serait surtout utile, parce que dans les pays où le
capital n'est pas abondant comme il arrive au nôtre, on ne
peut multiplier les expéditions maritimes quand la traversée
est trop longue, tandis qu'on peut obtenir ce résultat quand
le transport est moins coûteux, et qu'on peut le faire avec
beaucoup moins de capital. Le voyage au fond de la mer des
Indes est aujourd'hui impossible avec les navires de notre
port, et voici des calculs qui le prouvent : un voyage d'aller et
de retour pour le cap de Bonne-Espérance avec un navire de
500 tonneaux en 12 mois de traversée coûte 24,000 douros,
qui forment un prix de 24 douros par chaque tonneau de
marchandises transportées, tandis que si le voyage avait lieu
par le canal il ne durerait que 6 mois, et les frais se monte-
raient à 14 ou 15,000 douros, c'est-à-dire à une dépense de
14 ou 15 douros par chaque tonneau de marchandises trans-
portées ; c'est donc une diminution des 3/5 du capital. Il est
facile par suite de calculer combien cette diminution contri-
buerait au développement de notre navigation et de notre
commerce. On peut ajouter qu'il n'y aurait pas moins d'avan-
tage moral pour nos frères de ces colonies, s'ils pouvaient
communiquer plus facilement avec les peuples de la mère
patrie et s'entendre plus aisément avec les Espagnols de la
Péninsule; et l'avantage économique ne serait pas moins
grand en nous stimulant à de nouvelles expéditions mari-
times, qui feraient paraître nos navires sur des rades qui leur
sont actuellement inconnues.
» Aussi, Madame, cette Junte, qui ne peut oublier ces glo-
rieuses époques où les navires catalans visitaient en si grand
nombre les côtes du Levant et disputaient le sceptre du com-
merce maritime aux autres nations, se croit obligée d'im-
plorer respectueusement Votre Majesté pour qu'elle daigne
se montrer favorable à l'ouverture de l'isthme- de Suez, en
cherchant à contribuer à sa prompte réalisation par les
moyens que lui suggérera son amour bien connu pour ses
sujets, qui doivent retirer tant de profit du canal que l'on
propose.
» Dans notre profonde reconnaissance, nous supplions le
Tout-Puissant de conserver la vie si précieuse de Votre Majesté.
» Barcelone, 6 juillet 1857.
» Madame,
» Aux pieds royaux de Votre Majesté,
» La Chambre de commerce de Barcelone :
Il Le marquis de Casa de FOlltanellas, vice-président;
Salvador .Diada, Juan Fontanillas, Gaspar Dotras,
Antonio Barrau, Antonio Ribo, Vincent Vilaro,
Timoteo Capella" Miguel Biada, Pedro Plandolit,
Mariano Serven, Raphaël Maso y Spejo, J. March
y Pascual, Nicolas Lopez ; Juan Estrany, secré-
taire. »
Cette adresse, communiquée à M. Feid. de Lesseps,
était accompagnée de la lettre suivante :
LETTRE
DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE BARCELONE
A M. FERDINAND DE LESSEPS.
« Monsieur,
» L'ouverture de l'isthme de Suez ayant pour but de facili-
ter une communication directe et rapide entre la Méditerra-
née et la mer de l'Inde, est une entreprise digne de notre
siècle, et à laquelle votre nom sera toujours attaché. Mais en
attendant le jour de sa réalisation , désiré par tous les peuples,
cette Chambre croit devoir vous exprimer son adhésion mo-
rale au projet, parce que dans notre époque les grandes en-
treprises triomphent de toutes les difficultés dès qu'elles ont
en leur faveur l'opinion publique.
x Rapprocher la civilisation de- l'Orient de l'Occident au
moyen d'un canal ouvert à travers l'isthme de Suez ; ouvrir à
la génération actuelle et aux générations futures une nouvelle
route pour le commerce des peuples d'Europe et d'Amérique
avec les Indes orientales, multiplier chez les uns et chez les
autres les forces productrices de la terre et de l'industrie,
sans lesquelles l'activité toujours croissante du commerce ces-
serait de s'alimenter, augmenter partout le nombre des mar-
chés pour les produits de l'Asie méridionale, heureux résultat
qui acompagne toujours la disparition de tout obstacle opposé
à la rapidité des transactions commerciales; populariser, s'il
est permis de le dire, parmi toutes les classes de la société,
les produits qui, aujourd'hui, ne sont pas accessibles à tous
à cause de leur cherté, et hâter la transformation complète de
la navigation en substituant les navires à vapeur aux bâtiments
à voiles , tels sont en peu de mots les avantages moraux et
économiques d'une entreprise que la postérité, héritière de
ses bienfaits, saluera de son extrême reconnaissance.
» Les peuples de l'Europe ont toujours ambitionné le com-
merce avec les peuples orientaux; et déjà dans les siècles pas-
sés, avant la découverte du cap de Bonne-Espérance, l'Egypte
était l'intermédiaire de ce commerce. La nation de Sésostris
et des Ptolémées, transformée .en une vaste factorerie, exploi-
tait seule dans son intérêt immédiat l'heureuse position où la
Providence l'avait placée. L'Égypte moderne, en ouvrant au-
jourd'hui à tous les peuples le libre passage sur son territoire,
prouve par un des plus beaux exemples qu'il y a plus d'une
cause de la civilisation dont nous sommes tous les serviteurs,
et aux bienfaits de laquelle nous sommes tous appelés à
prendre part. Une grande gloire vous adviendra, outre celle
qui vous est déjà due comme le propagateur enthousiaste de
cette pensée, et pour y avoir laissé l'empreinte de ce cachet de
la civilisation moderne.
» Barcelone, qui depuis le commencement du treizième
siècle fréquentait les ports de l'Egypte en partagëant avec
les Italiens le commerce des produits de l'Asie, qui entretenait
un consul national à Alexandrie, où se concentrait tout le
riche trafic des drogues et des épices ; qui alimentait ce com-
merce principalement par l'exportation de ses produits de
laine ; qui faisait des traités de commerce avec les Sultans de
Babylone, en obtenant des concessions et des privilèges en fa-
veur de ses intérêts mercantiles; qui, avec les Vénitiens, les
Génois et les Marseillais, avait sa bourse de négociations à
Alexandrie jusqu'au premier tiers du seizième siècle; qui ne
voyait tomber en décadence ce commerce que lorsque, à la
suite de la destruction de l'empire grec et de la prise de
Constantinople, les armements des corsaires ôtaient toute
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