Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1857 25 juillet 1857
Description : 1857/07/25 (A2,N27). 1857/07/25 (A2,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530626j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
286 L'ISTHME DE SUEZ,
vallée de l'Euphrate. Nous ne revenons pas sur cette question
que nous avons traitée il y a peu de temps, et qui n'a plus
aujourd'hui d'objet, à ce qu'il semble.
La Gazette de Trieste du 30 juin traduit l'article de
M. Barthélemy Saint-Hilaire sur le Caractère général des
meetings anglais en faveur du canal de Suez.
La Gazette de Trieste du 1er juillet répète notre article sur
les ressources commerciales de la mer Rouge. Nous l'avions
traduit nous-mêmes d'un journal anglais le Commercial Re-
cord.
La Gazette de Trieste s'est empressée de répondre aussi au
lIlorning-Post.
u Le Morning-Post, dans un de ses derniers numéros, dit
la Gazettet s'est prononcé très-énergiquement contre le pro-
jet du canal de Suez. Suivant lui, il est d'une nature essentiel-
lement politique et hostile à l'Angleterre; d'origine bourbo-
nienne, ce projet aurait été vigoureusement appuyé par la
dynastie d'Orléans. Sous ses derniers gouvernements, la
France aurait vivement désiré la séparation de l'Egypte et de
la Turquie, et le but du canal serait de séparer physique-
ment l'Egypte de la Turquie et d'opposer un obstacle straté-
gique insurmontable à la marche d'une armée turque sur
l'Egypte.
n Le lIforlling-Post parle ensuite des dangers imaginaires qui
menaceraient les possessions anglaises de l'Inde dans le cas
d'une guerre avec la France si le canal était étahli, et il
termine son article par une véritable déclaration de guerre
contre le projet du canal.
» Toutes ces objections, sur lesquelles nous ne reviendrions
pas même, si le Morning-Post n'avait la réputation de re-
cevoir souvent les inspirations de l'un ou de l'autre membre
du cabinet anglais, ont déjà été réfutées plusieurs fois, mais
nulle part mieux que dans l'écrit d'un Anglais, les Portes de
l'Orient. » La Gazette de Trieste cite ici un passage con-
cluant de cette brochure anglaise.
La Gazette de Trieste cite en outre des passages très-remar-
quables d'une brochure de M. Otto de Sancken. Nous ne re-
produisons pas ces passages qui sont trop exclusivement poli-
tiques, mais qui nous ont beaucoup frappés.
Puis la Gazelle de Trieste termine ainsi :
« Depuis que ces lignes ont été écrites, les Anglais ont
donné une nouvelle preuve très-pratique de l'importance
qu'ils attribuent aux projets du canal. La grande forteresse du
golfe Arabique à Aden, qu'ils possèdent depuis vingt ans, ne
leur suffit plus ; dernièrement ils ont occupé sans bruit la
petite île Périm dans le détroit de Bab-el-Mondeb, dont la
possession assure la domination incontestée de l'entrée de la
mer Rouge. »
La Gazette de Cologne du 26 juin reproduit plusieurs de
nos articles et rend compte des divers meetings anglais qui se
sont prononcés en faveur du canal de Suez. En tète de ces
divers articles, M. Frédéric Szarvady a présenté d'excellentes
considérations sur la face nouvelle que donne à la question de
Suez l'unanimité des meetings anglais. Nous extrayons de cet
article remarquable les passages suivants :
u Le meeting de Londres , outre son importance générale, a
encore une signification politique; et ce ne sont plus seule-
ment des négociants, mais ce sont les représentants de la Cité
au Parlement, qui se mettent à la tète du mouvement en
faveur du canal de Suez. Ce meeting a été présidé par M. Duke
(membre du Parlement), celui des députés qui a réuni le plus
grand nombre de voix lors des dernières élections.
Il Cette assemblée est de la plus haute importance pour
nous. Le projet a été discuté dans un certain nombre de
meetings; et les différents intérêts, dont l'avenir s'y rattache,
ont pu exposer leurs doutes qui ont été tous levés; ils ont,
sans exception et à l'unanimité, donné des déclarations éner-
giques en faveur de l'opportunité, l'utilité et l'urgence du per-
cement de l'isthme. La plupart d'entre eux, après une discus-
sion si approfondie de la question dans tous ses détails, ont
cru de leur devoir de recommander l'entreprise à l'appui du
gouvernement anglais; et puisque le meeting de Londres, fai-
sant pour ainsi dire la révision des précédents, s'est égale-
ment prononcé dans ce sens, le cabinet anglais ne pourra
plus faire la sourde oreille et opposer une fin de non-recevoir
aux efforts de M. de Lesseps.
n Toutes les feuilles anglaises donnent des rapports détaillés
sur les meetings et les documents publiés par M. de Lesseps;
et toutes sont d'accord que l'Angleterre n'a rien à craindre de
l'entreprise et autant et plus à gagner que toute autre
nation.
» Il est vrai qu'il y a encore des journaux qui n'osent entrer
en lice pour le canal tant que le gouvernement ne s'est pas
prononcé ouvertement.
» C'est par cette raison que nous avons fait l'observation que
le meeting de Londres n'a pas seulement une signification
commerciale mais aussi une portée politique. On sait que si
des membres du parlement organisent en Angleterre un
meeting, c'est ordinairement dans le but de pouvoir donner
plus de poids à des motions portées devant le parlement.
L'affaire parviendra donc devant le tribunal suprême du pays ;
nous en doutons d'autant moins que d'autres villes ont égale-
ment chargé leurs représentants de parler au parlement en
faveur du canal de Suez.
» On peut dire que l'affaire du canal de Suez se présente
au Parlement armée de ce certificat, qu'au point de vue tech-
nique, scientifique, commercial, politico-économique, il n'y
a en Angleterre qu'une seule voix en faveur du canal. »
La Gazette de Cologne du 5 juillet croit que l'on a exagéré
beaucoup la portée des séditions dans l'armée indienne, et elle
dit à l'appui de son opinion :
«L'armée indienne, forte d'environ 290,000 hommes,
compte dans ses rangs à peu près 250,000 indigènes. Les régi-
ments indigènes qui se sont soulevés et qui ont été licenciés
par les Anglais, ne comptaient au début que 8,000 hommes.
» Le soulèvement se borne, d'après toutes les nouvelles, à
l'armée du Bengale; les troupes des présidences de Madras et
de Bombay n'en sont pas atteintes.
» Mais dans l'armée du Bengale ce n'est qu'une petite partie
qui s'est révoltée. Après plusieurs défaites, la révolte a cherché
un refuge à Dehli, et on peut dire qu'elle est enfermée dans
les murs de cette ville. Même au sein des régiments réroltts,
il s'est manifesté plus d'une fois une disposition contraire Ú la
rébellion.
» L'artillerie indigène à Dehli a dû être contrainte et forcée
pour se joindre aux insurgés. Dans tous les cas il y a quelque
chose de mauvais dans l'organisation de l'armée du Bengale,
qui diffère essentiellement de celles des deux autres prési-
dences; mais les Anglais ne savent pas eux-mêmes quel est ce
mal. Cependant il parait que le gouvernement de l'Inde a un
peu gâté les troupes du Bengale en comparaison avec leurs
camarades. Une circonstance particulière est que l'armée du
Bengale n'est composée que d'individus appartenant aux
classes élevées, c'est-à-dire de brahmanes et de radjpouts.
C'est pour ainsi dire l'élément aristocratique de l'armée in-
dienne. Ces hommes sont excessivement sensibles pour tout
ce qui concerne les castes et les usages religieux. Le comte
d' Albemarle a dit dans la Chambre des lords, que chaque
vallée de l'Euphrate. Nous ne revenons pas sur cette question
que nous avons traitée il y a peu de temps, et qui n'a plus
aujourd'hui d'objet, à ce qu'il semble.
La Gazette de Trieste du 30 juin traduit l'article de
M. Barthélemy Saint-Hilaire sur le Caractère général des
meetings anglais en faveur du canal de Suez.
La Gazette de Trieste du 1er juillet répète notre article sur
les ressources commerciales de la mer Rouge. Nous l'avions
traduit nous-mêmes d'un journal anglais le Commercial Re-
cord.
La Gazette de Trieste s'est empressée de répondre aussi au
lIlorning-Post.
u Le Morning-Post, dans un de ses derniers numéros, dit
la Gazettet s'est prononcé très-énergiquement contre le pro-
jet du canal de Suez. Suivant lui, il est d'une nature essentiel-
lement politique et hostile à l'Angleterre; d'origine bourbo-
nienne, ce projet aurait été vigoureusement appuyé par la
dynastie d'Orléans. Sous ses derniers gouvernements, la
France aurait vivement désiré la séparation de l'Egypte et de
la Turquie, et le but du canal serait de séparer physique-
ment l'Egypte de la Turquie et d'opposer un obstacle straté-
gique insurmontable à la marche d'une armée turque sur
l'Egypte.
n Le lIforlling-Post parle ensuite des dangers imaginaires qui
menaceraient les possessions anglaises de l'Inde dans le cas
d'une guerre avec la France si le canal était étahli, et il
termine son article par une véritable déclaration de guerre
contre le projet du canal.
» Toutes ces objections, sur lesquelles nous ne reviendrions
pas même, si le Morning-Post n'avait la réputation de re-
cevoir souvent les inspirations de l'un ou de l'autre membre
du cabinet anglais, ont déjà été réfutées plusieurs fois, mais
nulle part mieux que dans l'écrit d'un Anglais, les Portes de
l'Orient. » La Gazette de Trieste cite ici un passage con-
cluant de cette brochure anglaise.
La Gazette de Trieste cite en outre des passages très-remar-
quables d'une brochure de M. Otto de Sancken. Nous ne re-
produisons pas ces passages qui sont trop exclusivement poli-
tiques, mais qui nous ont beaucoup frappés.
Puis la Gazelle de Trieste termine ainsi :
« Depuis que ces lignes ont été écrites, les Anglais ont
donné une nouvelle preuve très-pratique de l'importance
qu'ils attribuent aux projets du canal. La grande forteresse du
golfe Arabique à Aden, qu'ils possèdent depuis vingt ans, ne
leur suffit plus ; dernièrement ils ont occupé sans bruit la
petite île Périm dans le détroit de Bab-el-Mondeb, dont la
possession assure la domination incontestée de l'entrée de la
mer Rouge. »
La Gazette de Cologne du 26 juin reproduit plusieurs de
nos articles et rend compte des divers meetings anglais qui se
sont prononcés en faveur du canal de Suez. En tète de ces
divers articles, M. Frédéric Szarvady a présenté d'excellentes
considérations sur la face nouvelle que donne à la question de
Suez l'unanimité des meetings anglais. Nous extrayons de cet
article remarquable les passages suivants :
u Le meeting de Londres , outre son importance générale, a
encore une signification politique; et ce ne sont plus seule-
ment des négociants, mais ce sont les représentants de la Cité
au Parlement, qui se mettent à la tète du mouvement en
faveur du canal de Suez. Ce meeting a été présidé par M. Duke
(membre du Parlement), celui des députés qui a réuni le plus
grand nombre de voix lors des dernières élections.
Il Cette assemblée est de la plus haute importance pour
nous. Le projet a été discuté dans un certain nombre de
meetings; et les différents intérêts, dont l'avenir s'y rattache,
ont pu exposer leurs doutes qui ont été tous levés; ils ont,
sans exception et à l'unanimité, donné des déclarations éner-
giques en faveur de l'opportunité, l'utilité et l'urgence du per-
cement de l'isthme. La plupart d'entre eux, après une discus-
sion si approfondie de la question dans tous ses détails, ont
cru de leur devoir de recommander l'entreprise à l'appui du
gouvernement anglais; et puisque le meeting de Londres, fai-
sant pour ainsi dire la révision des précédents, s'est égale-
ment prononcé dans ce sens, le cabinet anglais ne pourra
plus faire la sourde oreille et opposer une fin de non-recevoir
aux efforts de M. de Lesseps.
n Toutes les feuilles anglaises donnent des rapports détaillés
sur les meetings et les documents publiés par M. de Lesseps;
et toutes sont d'accord que l'Angleterre n'a rien à craindre de
l'entreprise et autant et plus à gagner que toute autre
nation.
» Il est vrai qu'il y a encore des journaux qui n'osent entrer
en lice pour le canal tant que le gouvernement ne s'est pas
prononcé ouvertement.
» C'est par cette raison que nous avons fait l'observation que
le meeting de Londres n'a pas seulement une signification
commerciale mais aussi une portée politique. On sait que si
des membres du parlement organisent en Angleterre un
meeting, c'est ordinairement dans le but de pouvoir donner
plus de poids à des motions portées devant le parlement.
L'affaire parviendra donc devant le tribunal suprême du pays ;
nous en doutons d'autant moins que d'autres villes ont égale-
ment chargé leurs représentants de parler au parlement en
faveur du canal de Suez.
» On peut dire que l'affaire du canal de Suez se présente
au Parlement armée de ce certificat, qu'au point de vue tech-
nique, scientifique, commercial, politico-économique, il n'y
a en Angleterre qu'une seule voix en faveur du canal. »
La Gazette de Cologne du 5 juillet croit que l'on a exagéré
beaucoup la portée des séditions dans l'armée indienne, et elle
dit à l'appui de son opinion :
«L'armée indienne, forte d'environ 290,000 hommes,
compte dans ses rangs à peu près 250,000 indigènes. Les régi-
ments indigènes qui se sont soulevés et qui ont été licenciés
par les Anglais, ne comptaient au début que 8,000 hommes.
» Le soulèvement se borne, d'après toutes les nouvelles, à
l'armée du Bengale; les troupes des présidences de Madras et
de Bombay n'en sont pas atteintes.
» Mais dans l'armée du Bengale ce n'est qu'une petite partie
qui s'est révoltée. Après plusieurs défaites, la révolte a cherché
un refuge à Dehli, et on peut dire qu'elle est enfermée dans
les murs de cette ville. Même au sein des régiments réroltts,
il s'est manifesté plus d'une fois une disposition contraire Ú la
rébellion.
» L'artillerie indigène à Dehli a dû être contrainte et forcée
pour se joindre aux insurgés. Dans tous les cas il y a quelque
chose de mauvais dans l'organisation de l'armée du Bengale,
qui diffère essentiellement de celles des deux autres prési-
dences; mais les Anglais ne savent pas eux-mêmes quel est ce
mal. Cependant il parait que le gouvernement de l'Inde a un
peu gâté les troupes du Bengale en comparaison avec leurs
camarades. Une circonstance particulière est que l'armée du
Bengale n'est composée que d'individus appartenant aux
classes élevées, c'est-à-dire de brahmanes et de radjpouts.
C'est pour ainsi dire l'élément aristocratique de l'armée in-
dienne. Ces hommes sont excessivement sensibles pour tout
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