Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1857 25 juillet 1857
Description : 1857/07/25 (A2,N27). 1857/07/25 (A2,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530626j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 259
Les arguments politiques de lord Palmerston sem-
blent fondés sur de prétendus dangers que le canal de
Suez ferait courir à l'Inde, ainsi qu'à l'intégrité de
l'Empire Ottoman. La presse anglaise a déjà répondu
elle-même que les maîtres de l'Inde n'ont rien à redou-
ter des puissances méditerranéennes, lorsqu'ils possèdent
Gibraltar, Malte et Aden, et qu'ils viennent de s'emparer
.de Périm. La Turquie est certainement aussi intéressée
que lord Palmerston à maintenir l'Egypte dans la situa-
tion réglée par les traités. Or le Divan considère si peu
le canal de Suez comme une cause de séparation, que
l'ambassadeur anglais est obligé de peser de tout son
poids pour faire suspendre la ratification du projet. Il
est évident pour la Porte, comme pour tout esprit réfléchi,
que l'ouverture de l'isthme, en garantissant l'Egypte
contre toute ambition étrangère, ajoutera une force
nouvelle à l'intégrité de l'Empire, et aura pour la Tur-
quie des conséquences religieuses et économiques du
plus grand intérêt.
Si l'on persiste dans un système d'opposition insou-
tenable, on pourra créer à l'entreprise des difficultés
qui la grandiront encore au lieu de l'affaiblir ; mais
l'exécution en sera poursuivie résolûment et le concours
universel en rendra le succès infaillible. En attendant, il
appartiendra aux classes commerciales de l'Angleterre
de décider si , contrairement à leurs manifestations, les
obstacles doivent venir de leur propre gouvernement.
Elles auront à juger s'il est permis de pratiquer en leur
nom une politique aussi contraire aux principes de libres
communications et de libre échange que la nation a
proclamés à la face du monde, et s'il est possible de
s'obstiner à vouloir empêcher la réunion de deux mers
conduisant directement aux Indes et à la Chine, alors
que d'un autre côté l'on s'efforce de mettre ces vastes
contrées en contact avec les peuples civilisés.
J'en viens aux personnalités , et je m'appliquerai,
en y répondant, à garder la modération , les égards
et la gravité dont on est bien loin de m'avoir donné
l'exemple, en m'attaquant dans une assemblée où 'il ne
m'était pas possible de me défendre.
Lord Palmerston a cru pouvoir affirmer, dans des
termes qu'un langage sérieux ne permet pas de repro-
duire, que j'étais venu en Angleterre pour tendre un
piège à la bourse des Anglais et abuser de la crédulité
des capitalistes assez naïfs pour croire à une entreprise
chimérique. Vous savez, Messieurs, s'il y a rien eu dans
ma conduite ou dans mes paroles qui pût justifier des
imputations de ce genre. Ai-je fait le moindre appel aux
capitaux ? Vous vous rappelez que je vous ai au contraire
déclaré à plusieurs reprises que ce n'était point une
souscription d'actions, mais une expression d'opinion
que je venais solliciter auprès de vous. Si, dans la ré-
partition d'un capital de 200 millions de francs, l'An-
gleterre doit avoir plus tard, comme la France, une
part de 40 millions, c'est une déférence que j'ai cru
devoir à une puissante nation commerçante, directement
intéressée dans l'exécution de la voie nouvelle. Mais
les capitaux anglais font si peu besoin à l'entreprise
dont je suis le promoteur, que, si la part réservée à
l'Angleterre n'était pas entièrement acceptée par elle,
cette part serait à l'instant couverte par les demandes
supplémentaires qui me sont parvenues de diverses
parties du monde.
Voilà, Messieurs, la réponse bien simple et, selon
moi, irréfutable que je fais à lord Palmerston et que
j'adresse à la conscience de tous les honnêtes gens. Vous
me rendrez cette justice que, dans ma réponse, j'ob-
serve envers l'âge et la situation politique du Premier
Lord de la Tiésorerie les devoirs qu'imposent les con-
venances. Je croirais d'ailleurs manquer à la dignité
de mon caractère et au respect que je vous porte, si je
me permettais d'employer envers lui un langage sem-
blable à celui dont il a usé envers moi.
Je devais ces explications à la bienveillante estime
avec laquelle vous m'avez accueilli, et dont je reste pro-
fondément touché et reconnaissant.
Je suis, etc.
FERD. DE LESSEPS. ,
JUGEMENT DE LA PRESSE EUROPÉENNE
SUR LA DÉCLARATION DE LORD PALMERSTON.
M. Ferd. de Lesseps avait bien raison de déclarer que
les attaques de lord Palmerston n'auraient d'autre résul-
tat que de grandir et de fortifier son projet au lieu de
l'affaiblir.
Le jugement prononcé par la presse européenne, à
la première nouvelle de l'incident survenu dans la
Chambre des communes, est déjà la condamnation de
la conduite du Premier Lord de la Trésorerie, condam-
nation formulée en termes encore plus sévères dana
son propre pays que sur le continent.
Nous remercions cordialement les auteurs de tant
d'articles remarquables pour une sympathie si vive qui
honore notre cause. Nous les félicitons des pensées aussi
justes qu'élevées qu'ils expriment, et pour notre part
nous ne voulons rien ajouter à des réponses si péremp-
toires; ce qui précède suffira pour mettre nos lecteurs
en état de se prononcer eux-mêmes et de juger de quel
côté sont le bon droit, la vérité et la modération,
PRESSE ANGLAISE.
Advertiser de Bristol (12 juillet) :
« On verra dans notre compte rendu du Parlement, que jeudi
soir, en réponse à notre honorable membre M. Berkeley, lord
Palmerston a déclaré avec quels sentiments le gouvernement
de ce pays comprend le projet du canal de Suez, dont nous
avons donné une explication complète il y a trois semaines.
Depuis quelque temps déjà on n'ignorait pas que, pour des
raisons inconnues, les ministres de Sa Majesté considéraient
le projet d'unç manière fort soupçonneuse, si ce n'est avec une
hostilité déjà ancienne; et comme un grand nombre des prin-
cipaux commerçants du pays étaient fortement épris en sa
Les arguments politiques de lord Palmerston sem-
blent fondés sur de prétendus dangers que le canal de
Suez ferait courir à l'Inde, ainsi qu'à l'intégrité de
l'Empire Ottoman. La presse anglaise a déjà répondu
elle-même que les maîtres de l'Inde n'ont rien à redou-
ter des puissances méditerranéennes, lorsqu'ils possèdent
Gibraltar, Malte et Aden, et qu'ils viennent de s'emparer
.de Périm. La Turquie est certainement aussi intéressée
que lord Palmerston à maintenir l'Egypte dans la situa-
tion réglée par les traités. Or le Divan considère si peu
le canal de Suez comme une cause de séparation, que
l'ambassadeur anglais est obligé de peser de tout son
poids pour faire suspendre la ratification du projet. Il
est évident pour la Porte, comme pour tout esprit réfléchi,
que l'ouverture de l'isthme, en garantissant l'Egypte
contre toute ambition étrangère, ajoutera une force
nouvelle à l'intégrité de l'Empire, et aura pour la Tur-
quie des conséquences religieuses et économiques du
plus grand intérêt.
Si l'on persiste dans un système d'opposition insou-
tenable, on pourra créer à l'entreprise des difficultés
qui la grandiront encore au lieu de l'affaiblir ; mais
l'exécution en sera poursuivie résolûment et le concours
universel en rendra le succès infaillible. En attendant, il
appartiendra aux classes commerciales de l'Angleterre
de décider si , contrairement à leurs manifestations, les
obstacles doivent venir de leur propre gouvernement.
Elles auront à juger s'il est permis de pratiquer en leur
nom une politique aussi contraire aux principes de libres
communications et de libre échange que la nation a
proclamés à la face du monde, et s'il est possible de
s'obstiner à vouloir empêcher la réunion de deux mers
conduisant directement aux Indes et à la Chine, alors
que d'un autre côté l'on s'efforce de mettre ces vastes
contrées en contact avec les peuples civilisés.
J'en viens aux personnalités , et je m'appliquerai,
en y répondant, à garder la modération , les égards
et la gravité dont on est bien loin de m'avoir donné
l'exemple, en m'attaquant dans une assemblée où 'il ne
m'était pas possible de me défendre.
Lord Palmerston a cru pouvoir affirmer, dans des
termes qu'un langage sérieux ne permet pas de repro-
duire, que j'étais venu en Angleterre pour tendre un
piège à la bourse des Anglais et abuser de la crédulité
des capitalistes assez naïfs pour croire à une entreprise
chimérique. Vous savez, Messieurs, s'il y a rien eu dans
ma conduite ou dans mes paroles qui pût justifier des
imputations de ce genre. Ai-je fait le moindre appel aux
capitaux ? Vous vous rappelez que je vous ai au contraire
déclaré à plusieurs reprises que ce n'était point une
souscription d'actions, mais une expression d'opinion
que je venais solliciter auprès de vous. Si, dans la ré-
partition d'un capital de 200 millions de francs, l'An-
gleterre doit avoir plus tard, comme la France, une
part de 40 millions, c'est une déférence que j'ai cru
devoir à une puissante nation commerçante, directement
intéressée dans l'exécution de la voie nouvelle. Mais
les capitaux anglais font si peu besoin à l'entreprise
dont je suis le promoteur, que, si la part réservée à
l'Angleterre n'était pas entièrement acceptée par elle,
cette part serait à l'instant couverte par les demandes
supplémentaires qui me sont parvenues de diverses
parties du monde.
Voilà, Messieurs, la réponse bien simple et, selon
moi, irréfutable que je fais à lord Palmerston et que
j'adresse à la conscience de tous les honnêtes gens. Vous
me rendrez cette justice que, dans ma réponse, j'ob-
serve envers l'âge et la situation politique du Premier
Lord de la Tiésorerie les devoirs qu'imposent les con-
venances. Je croirais d'ailleurs manquer à la dignité
de mon caractère et au respect que je vous porte, si je
me permettais d'employer envers lui un langage sem-
blable à celui dont il a usé envers moi.
Je devais ces explications à la bienveillante estime
avec laquelle vous m'avez accueilli, et dont je reste pro-
fondément touché et reconnaissant.
Je suis, etc.
FERD. DE LESSEPS. ,
JUGEMENT DE LA PRESSE EUROPÉENNE
SUR LA DÉCLARATION DE LORD PALMERSTON.
M. Ferd. de Lesseps avait bien raison de déclarer que
les attaques de lord Palmerston n'auraient d'autre résul-
tat que de grandir et de fortifier son projet au lieu de
l'affaiblir.
Le jugement prononcé par la presse européenne, à
la première nouvelle de l'incident survenu dans la
Chambre des communes, est déjà la condamnation de
la conduite du Premier Lord de la Trésorerie, condam-
nation formulée en termes encore plus sévères dana
son propre pays que sur le continent.
Nous remercions cordialement les auteurs de tant
d'articles remarquables pour une sympathie si vive qui
honore notre cause. Nous les félicitons des pensées aussi
justes qu'élevées qu'ils expriment, et pour notre part
nous ne voulons rien ajouter à des réponses si péremp-
toires; ce qui précède suffira pour mettre nos lecteurs
en état de se prononcer eux-mêmes et de juger de quel
côté sont le bon droit, la vérité et la modération,
PRESSE ANGLAISE.
Advertiser de Bristol (12 juillet) :
« On verra dans notre compte rendu du Parlement, que jeudi
soir, en réponse à notre honorable membre M. Berkeley, lord
Palmerston a déclaré avec quels sentiments le gouvernement
de ce pays comprend le projet du canal de Suez, dont nous
avons donné une explication complète il y a trois semaines.
Depuis quelque temps déjà on n'ignorait pas que, pour des
raisons inconnues, les ministres de Sa Majesté considéraient
le projet d'unç manière fort soupçonneuse, si ce n'est avec une
hostilité déjà ancienne; et comme un grand nombre des prin-
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