Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1857 10 juillet 1857
Description : 1857/07/10 (A2,N26). 1857/07/10 (A2,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306254
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 227
aux corps politiques d'un pays libre qui, dans d'autres
circonstances, ont déjà eu la gloire de placer au-dessus
de toute considération d'intérêts privés ou de rivalités
nationales, les grands principes de la civilisation et de la
liberté commerciale. »
Nous ne donnons pas les lettres de la Compagnie d es
Indes orientales et de la Compagnie Péninsulaire et
Orientale que cite M. de Lesseps, pour ne pas nous
répéter.
Voici les quelques lignes dont M. Ferd. de Lesseps
a fait précéder la citation de l'article de M. Barthélemy
Saint-Hilaire. On nous excusera de reproduire cette
appréciation si flatteuse pour notre honorable collabo-
rateur :
« Je crois devoir placer à la suite des procès-verbaux
des meetings de l'Angleterre l'appréciation qui vient
d'en être faite dans une publication parisienne ( Journal
de l'isthme de Suez) par mon savant collaborateur
M. Barthélenty Saint-Hilaire, qui comme moi s'est con-
sacré tout entier à la réussite de l'entreprise du canal de
Suez, et dont le nom est aussi honorablement connu en
Angleterre qu'il l'est dans son propre pays. »
Suit l'article de M. Barthélemy Saint-Hilaire sur le Ca-
ractère général des meetings anglais en faveur du canal de
Suez.
M. Ferd. de Lesseps termine ainsi :
« Ce recueil que j'adresse à des hommes politiques
paraîtrait insuffisant si je ne mettais pas sous leurs
yeux les éléments des discussions politiques qui se sont
élevées sur la question du canal de Suez.
» On a dit que l'ouverture de l'isthme africain mena-
çait la puissance anglaise dans les Indes, et l'on a cher-
ché à cette occasion à réveiller les anciennes défiances
de l'Angleterre à l'égard de la France.
v On a représenté le canal de Suez comme une cause
de relâchement des liens qui existent entre l'Egypte et
la Turquie, et comme pouvant provoquer l'indépendance
du Vice-Roi d'Egypte.
» Enfin, au lieu d'avouer une opposition qui ne peut
se dissimuler aujourd'hui, on s'est retranché derrière
des motifs fondés sur de prétendus intérêts de la Tur-
quie, et l'on a attribué cette opposition aux membres
du Divan, qui, de leur côté, la désavouent soit dans
des correspondances qui m'ont été communiquées, soit
dans leurs conversations avec les représentants des divers
gouvernements qui n'ont pas craint de faire connaître
leurs hautes sympathies.
» Ces trois questions des relations de l'Angleterre et
de la France relativement au canal de Suez, de la situa-
tion de l'Egypte à l'égard de la Turquie, et des intérêts
de la Turquie dans le percement de l'isthme de Suez
ont été traitées, la première dans une lettre que j'ai
adressée au début de l'entreprise à M. le vicomte Strat-
ford de Redcliffe, et les deux autres dans des notes que
je reproduis ici afin de compléter les documents soumis
au jugement impartial de mes lecteurs. »
(Suivent les deux notes que nos lecteurs connaissent déjà et
que nous nous abstenons pour ce motif de répéter ici).
Nous terminerons en donnant ici l'addition que
M. Ferd. de Lesseps a faite à son article sur l'Intérêt
de la Turquie au percement de l'isthme de Suez :
CI Les hommes éclairés de la Turquie, loin de s'alarmer
d'une pareille situation, voient au contraire dans les consé-
quences de l'ouverture du canal de Suez un gage de sécurité
pour l'avenir; car ce qu'ils redouteraient par-dessus tout, ce
serait d'être exposés, de la part d'une puissance européenne,
aux éventualités dangereuses que nous venons d'indiquer; et
ils préféreront toujours voir PÉgypte gouvernée d'une manière
exceptionnelle par des princes musulmans, dont l'origine est
turque, et que tant de liens de communauté politique et reli.
gieuse rattachent à la métropole.
» Quant au Vice-roi d'Egypte, Mohammed-Saïd, dans ses
communications avec les hommes d'Etat de la Turquie, et à
l'occasion des susceptibilités que l'on a cherché à éveiller
contre lui, voilà ce qu'il a dit : « Dans l'état actuel, un
» prince gouverneur de l'Egypte qui aurait des arrière-pen-
» sées ne permettrait pas l'exécution du canal de Suez. Toute
n la côte, depuis Damiette jusqu'aux premiers ports de la
f Syrie, est aujourd'hui en dehors de toute surveillance étran-
» gère, ainsi que du mouvement de la navigation européenne.
» Rien n'empêcherait le Vice-roi d'Egypte, dans une circon-
» stance donnée, de préparer des armements, de réunir des
» troupes sans éveiller l'attention du dehors et de lancer ses
» forces sur la Syrie avant que personne ne songeât à l'en em-
» pêcher. Avec le canal de Suez, la situation sera complétement
D changée.
» En outre, les possessions si importantes de la Turquie
» en Arabie peuvent être facilement affamées par l'Egypte
» chargée de les approvisionner en grains; il y existe tou-
» jours des ferments de révolte qu'il serait très-facile à
» l'Egypte d'entretenir et d'augmenter, et qu'elle seule, avec
» les voies présentes de communication, serait en mesure de
» dominer. L'expérience a déjà prouvé que l'éloignement et
» la difficulté 'des transports ne permettent pas à la Turquie
» d'envoyer en Arabie assez régulièrement ni en assez grand
« nombre les forces nécessaires à la prépondérance assurée
» de son pouvoir. Enfin, l'on a parlé d'une barrière que le
» canal élèverait entre l'Égypte et la Turquie. Il suffit de
» connaître le pays pour rester convaincu que physiquement
» la séparation entre la Turquie et l'Egypte est bien plus
n complète par le désert qu'elle ne le sera par le canal, au-
» tour duquel des populations de cultivateurs syriens etégyp-
» tiens viendront se grouper. »
» Ce langage remarquable par sa loyauté, ne l'est pas moins
par sa frappante vérité. n
FERDINAND DE LESSEPS.
PREMIER DISCOURS DE M. F. DE LESSEPS
AU MEETING DE LONDRES.
M. de Lesseps, en montrant la carte du monde, a dit
que la vue de cette carte était le meilleur argument en
faveur de l'entreprise à la tête de laquelle il se trouvait
placé, et qui, toute considérable qu'elle était dans ses
conséquences, était cependant parfaitement simple dans
sa conception et dans son exécution. Il a indiqué que
300 millions d'hommes, ayant la civilisation et l'indus-
trie, se trouveraient par le canal de Suez mis en con-
tact avec 700 millions d'hommes encore barbares, dont
aux corps politiques d'un pays libre qui, dans d'autres
circonstances, ont déjà eu la gloire de placer au-dessus
de toute considération d'intérêts privés ou de rivalités
nationales, les grands principes de la civilisation et de la
liberté commerciale. »
Nous ne donnons pas les lettres de la Compagnie d es
Indes orientales et de la Compagnie Péninsulaire et
Orientale que cite M. de Lesseps, pour ne pas nous
répéter.
Voici les quelques lignes dont M. Ferd. de Lesseps
a fait précéder la citation de l'article de M. Barthélemy
Saint-Hilaire. On nous excusera de reproduire cette
appréciation si flatteuse pour notre honorable collabo-
rateur :
« Je crois devoir placer à la suite des procès-verbaux
des meetings de l'Angleterre l'appréciation qui vient
d'en être faite dans une publication parisienne ( Journal
de l'isthme de Suez) par mon savant collaborateur
M. Barthélenty Saint-Hilaire, qui comme moi s'est con-
sacré tout entier à la réussite de l'entreprise du canal de
Suez, et dont le nom est aussi honorablement connu en
Angleterre qu'il l'est dans son propre pays. »
Suit l'article de M. Barthélemy Saint-Hilaire sur le Ca-
ractère général des meetings anglais en faveur du canal de
Suez.
M. Ferd. de Lesseps termine ainsi :
« Ce recueil que j'adresse à des hommes politiques
paraîtrait insuffisant si je ne mettais pas sous leurs
yeux les éléments des discussions politiques qui se sont
élevées sur la question du canal de Suez.
» On a dit que l'ouverture de l'isthme africain mena-
çait la puissance anglaise dans les Indes, et l'on a cher-
ché à cette occasion à réveiller les anciennes défiances
de l'Angleterre à l'égard de la France.
v On a représenté le canal de Suez comme une cause
de relâchement des liens qui existent entre l'Egypte et
la Turquie, et comme pouvant provoquer l'indépendance
du Vice-Roi d'Egypte.
» Enfin, au lieu d'avouer une opposition qui ne peut
se dissimuler aujourd'hui, on s'est retranché derrière
des motifs fondés sur de prétendus intérêts de la Tur-
quie, et l'on a attribué cette opposition aux membres
du Divan, qui, de leur côté, la désavouent soit dans
des correspondances qui m'ont été communiquées, soit
dans leurs conversations avec les représentants des divers
gouvernements qui n'ont pas craint de faire connaître
leurs hautes sympathies.
» Ces trois questions des relations de l'Angleterre et
de la France relativement au canal de Suez, de la situa-
tion de l'Egypte à l'égard de la Turquie, et des intérêts
de la Turquie dans le percement de l'isthme de Suez
ont été traitées, la première dans une lettre que j'ai
adressée au début de l'entreprise à M. le vicomte Strat-
ford de Redcliffe, et les deux autres dans des notes que
je reproduis ici afin de compléter les documents soumis
au jugement impartial de mes lecteurs. »
(Suivent les deux notes que nos lecteurs connaissent déjà et
que nous nous abstenons pour ce motif de répéter ici).
Nous terminerons en donnant ici l'addition que
M. Ferd. de Lesseps a faite à son article sur l'Intérêt
de la Turquie au percement de l'isthme de Suez :
CI Les hommes éclairés de la Turquie, loin de s'alarmer
d'une pareille situation, voient au contraire dans les consé-
quences de l'ouverture du canal de Suez un gage de sécurité
pour l'avenir; car ce qu'ils redouteraient par-dessus tout, ce
serait d'être exposés, de la part d'une puissance européenne,
aux éventualités dangereuses que nous venons d'indiquer; et
ils préféreront toujours voir PÉgypte gouvernée d'une manière
exceptionnelle par des princes musulmans, dont l'origine est
turque, et que tant de liens de communauté politique et reli.
gieuse rattachent à la métropole.
» Quant au Vice-roi d'Egypte, Mohammed-Saïd, dans ses
communications avec les hommes d'Etat de la Turquie, et à
l'occasion des susceptibilités que l'on a cherché à éveiller
contre lui, voilà ce qu'il a dit : « Dans l'état actuel, un
» prince gouverneur de l'Egypte qui aurait des arrière-pen-
» sées ne permettrait pas l'exécution du canal de Suez. Toute
n la côte, depuis Damiette jusqu'aux premiers ports de la
f Syrie, est aujourd'hui en dehors de toute surveillance étran-
» gère, ainsi que du mouvement de la navigation européenne.
» Rien n'empêcherait le Vice-roi d'Egypte, dans une circon-
» stance donnée, de préparer des armements, de réunir des
» troupes sans éveiller l'attention du dehors et de lancer ses
» forces sur la Syrie avant que personne ne songeât à l'en em-
» pêcher. Avec le canal de Suez, la situation sera complétement
D changée.
» En outre, les possessions si importantes de la Turquie
» en Arabie peuvent être facilement affamées par l'Egypte
» chargée de les approvisionner en grains; il y existe tou-
» jours des ferments de révolte qu'il serait très-facile à
» l'Egypte d'entretenir et d'augmenter, et qu'elle seule, avec
» les voies présentes de communication, serait en mesure de
» dominer. L'expérience a déjà prouvé que l'éloignement et
» la difficulté 'des transports ne permettent pas à la Turquie
» d'envoyer en Arabie assez régulièrement ni en assez grand
« nombre les forces nécessaires à la prépondérance assurée
» de son pouvoir. Enfin, l'on a parlé d'une barrière que le
» canal élèverait entre l'Égypte et la Turquie. Il suffit de
» connaître le pays pour rester convaincu que physiquement
» la séparation entre la Turquie et l'Egypte est bien plus
n complète par le désert qu'elle ne le sera par le canal, au-
» tour duquel des populations de cultivateurs syriens etégyp-
» tiens viendront se grouper. »
» Ce langage remarquable par sa loyauté, ne l'est pas moins
par sa frappante vérité. n
FERDINAND DE LESSEPS.
PREMIER DISCOURS DE M. F. DE LESSEPS
AU MEETING DE LONDRES.
M. de Lesseps, en montrant la carte du monde, a dit
que la vue de cette carte était le meilleur argument en
faveur de l'entreprise à la tête de laquelle il se trouvait
placé, et qui, toute considérable qu'elle était dans ses
conséquences, était cependant parfaitement simple dans
sa conception et dans son exécution. Il a indiqué que
300 millions d'hommes, ayant la civilisation et l'indus-
trie, se trouveraient par le canal de Suez mis en con-
tact avec 700 millions d'hommes encore barbares, dont
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