Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1857 25 juillet 1857
Description : 1857/07/25 (A2,N27). 1857/07/25 (A2,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530626j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
282 L'ISTHME DE SUEZ,
aujourd'hui exempte de surveillance. Rien de plus facile que
de jeter des troupes en Syrie. L'exécution du canal rendrait
une entreprise de ce genre beaucoup plus difficile.
» Reste la troisième objection : la conservation exclusive
de la domination anglaise aux Indes. Mais ici les apprécia-
tions diffèrent, et ce que lord Palmerston considère comme
désavantageux et menaçant pour cette domination, est envisagé
par le commerce anglais sous un tout autre point de vue.
» On peut se demander, en effet, si des communications
plus rapides avec la mère-patrie et un développement plus
grand de la prospérité des Indes , en rattachant à ce dévelop-
pement les intérêts du commerce de tous les Etats de l'Europe
et surtout de la France qu'on semble redouter, ne contribue-
raient pas à consolider la puissance de la Compagnie des
Indes au lieu de l'affaiblir. C'est ce que les Chambres de com-
merce de l'Angleterre, favorables au percement, auront à
débattre avec leur gouvernement, et si elles sont bien péné-
trées de l'excellence de cette entreprise, son succès définitif
ne nous paraît pas douteux. »
Journal le Nord, de Bruxelles (9 juillet. — Corres-
pondance de Paris) :
« Dans notre monde officiel et financier, dans la diplomatie,
on était curieux de connaître les raisons mises en avant par
lord Palmerston pour repousser le projet de percement de
l'isthme de Suez. Lord Palmerston déclare inexécutable un
projet approuvé par presque toutes les sociétés savantes de
l'Europe, et notamment par l'Institut français. Lord Pal-
merston déclare contraire aux intérêts particuliers de l'Angle-
terre un projet approuvé par les Chambres de commerce et
les Associations commerciales des dix-huit principales villes
du Royaume-Uni, et par de nombreux meetings. Le premier
ministre a trahi la véritable pensée qui pousse le gouverne-
ment anglais à combattre l'établissement du canal de naviga-
tion à travers l'isthme de Suez, c'est que ce canal donnerait
un accès plus facile dans l'empire de l'Inde. Parole impru-
dente et qui doit déterminer l'Europe à insister plus énergi-
quement en faveur de l'exécution du canal de Suez. Le gou-
vernement anglais , qui met une partie de sa marine en
mouvement pour ouvrir la Chine, aurait donc la prétention
de fermer l'Inde à la civilisation européenne!
» On se demande si lord Palmerston, avant de prononcer
un si étrange discours, s'était assuré l'adhésion du gouverne-
ment français. Il faut en douter. Du jour où la France, ap-
puyée par l'opinion publique et les intérêts généraux de l'Eu-
rope , le voudra, le percement de l'isthme de Suez sera exécuté,
le commerce du monde et la civilisation auront conquis l'ac-
cès plus facile dans l'empire de l'Inde. »
Nous remercions la presse de l'ardeur bienveillante
qu'elle a mise à propager autant qu'il a dépendu d'elle
la réponse de M. Ferd. de Lesseps à lord Palmerston.
Sa lettre aux Chambres de commerce et aux associations
commerciales de la Grande-Bretagne a été reproduite
par les journaux suivants :
Le Lloydfrançais, le Constitutionnel, la Presse,
le Journal des Débats le Siècle, le Messager de la
Bourse, Y Union, le Courrier de Paris, le Pays, la
Patrie, Y Univers, la Gazette de France, l'Esta-
fette, le Journal des Chemins de fer, Y Industrie, etc.,
parmi les journaux de Paris. Les journaux des départe-
ments n'ont pas été moins empressés , et nous pouvons
déjà citer le Journal du Havre, le Courrier du Havre,
le Sémaphore de Marseille, le Moniteur de l'Indre,
le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire la
Gazette de Lyon, le Journal de Rouen, le Salut public
de Lyon , etc., etc.
Parmi les journaux étrangers Y Amsterdamsche Cou-
rant (le Courrier d'Amsterdam), le Progrès interna-
tional de Bruxelles, etc., ont publié la lettre de M. de
Lesseps; et nous sommes assurés que dans notre pro-
chaine revue de la presse nous pourrons citer bien
d'autres journaux étrangers.
ERXEST DESPLACES.
SECONDES INTERPELLATIONS
DANS LE PARLEMENT ANGLAIS
SUR LE CANAL DE SUEZ.
Nous empruntons au Times du 18 juillet l'analyse
des interpellations qui ont eu lieu au Parlement anglais
sur le canal de Suez :
« M. GRIFFITHS, au milieu des expressions d'impatience géné-
rale, sollicite l'attention de la chambre sur la question de
savoir si, dans son opinion bien arrêtée, il est avantageux à
l'honneur ou aux intérêts de l'Angleterre qu'elle se montre et
se reconnaisse animée d'une hostilité jalouse à l'égard du
projet d'un canal de navigation à travers l'isthme de Suez; ou
si, au contraire, il ne serait pas plus digne du caractère de
haute impartialité que nous voulons maintenir, d'abandonner
ce sujet, sans parti pris, aux difficultés naturelles, physiques
et d'art, dont l'exécution de cette entreprise peut être en-
tourée.
» LORn PALMERSTON'. L'honorable membre désire savoir si,
dans la réponse que j'ai faite relativement au projet de creuser
un canal de 300 pieds de large et de 30 pieds de profondeur,
entre la Méditerranée et la mer Rouge, j'ai exprimé une opi-
nion précipitée, ou si je n'ai pas, à l'égard des puissances
étrangères, montré plus d'ombrage qu'il ne convenait, quel-
que motivée que pût être cette jalousie. Tout ce que je puis
répondre, c'est que, quelles que soient les objections que j'aie
en aucun temps formulées relativement à ce projet, je me
suis attaché plutôt à les atténuer qu'à les exagérer.
» Ce plan est, selon moi, basé sur des vues contraires aux
intérêts de l'Angleterre, et en désaccord avec sa politique ir-
révocable. Au point de vue politique, il est inadmissible en ce
qui concerne l'Angleterre, surtout ses possessions de l'Inde;
car il est évident que, si un grand canal est creusé depuis la
Méditerranée jusqu'à la mer Rouge, il est d'autres puissances
navales avec lesquelles nous pouvons avoir des difficultés, qui,
relativement à nous, auraient une avance très-importante
pour toutes les opérations qui pourraient être entreprises dans
les mers de l'Inde.
» Il me parait, en outre, que c'est un plan dont l'objet est
de séparer l'Égypte de la Turquie. Or, c'est une séparation
qu'il a toujours été de la politique de la Grande-Bretagne
d'empêcher. Le gouvernement actuel de la France a renoncé à
cette séparation, parce que ce gouvernement, agissant loya-
lement et de concert avec les autres États de l'Europe, s'est
engagé, par le traité de Paris, à maintenir l'intégrité et l'in-
violabilité de l'empire turc. Politiquement donc, je considère
aujourd'hui exempte de surveillance. Rien de plus facile que
de jeter des troupes en Syrie. L'exécution du canal rendrait
une entreprise de ce genre beaucoup plus difficile.
» Reste la troisième objection : la conservation exclusive
de la domination anglaise aux Indes. Mais ici les apprécia-
tions diffèrent, et ce que lord Palmerston considère comme
désavantageux et menaçant pour cette domination, est envisagé
par le commerce anglais sous un tout autre point de vue.
» On peut se demander, en effet, si des communications
plus rapides avec la mère-patrie et un développement plus
grand de la prospérité des Indes , en rattachant à ce dévelop-
pement les intérêts du commerce de tous les Etats de l'Europe
et surtout de la France qu'on semble redouter, ne contribue-
raient pas à consolider la puissance de la Compagnie des
Indes au lieu de l'affaiblir. C'est ce que les Chambres de com-
merce de l'Angleterre, favorables au percement, auront à
débattre avec leur gouvernement, et si elles sont bien péné-
trées de l'excellence de cette entreprise, son succès définitif
ne nous paraît pas douteux. »
Journal le Nord, de Bruxelles (9 juillet. — Corres-
pondance de Paris) :
« Dans notre monde officiel et financier, dans la diplomatie,
on était curieux de connaître les raisons mises en avant par
lord Palmerston pour repousser le projet de percement de
l'isthme de Suez. Lord Palmerston déclare inexécutable un
projet approuvé par presque toutes les sociétés savantes de
l'Europe, et notamment par l'Institut français. Lord Pal-
merston déclare contraire aux intérêts particuliers de l'Angle-
terre un projet approuvé par les Chambres de commerce et
les Associations commerciales des dix-huit principales villes
du Royaume-Uni, et par de nombreux meetings. Le premier
ministre a trahi la véritable pensée qui pousse le gouverne-
ment anglais à combattre l'établissement du canal de naviga-
tion à travers l'isthme de Suez, c'est que ce canal donnerait
un accès plus facile dans l'empire de l'Inde. Parole impru-
dente et qui doit déterminer l'Europe à insister plus énergi-
quement en faveur de l'exécution du canal de Suez. Le gou-
vernement anglais , qui met une partie de sa marine en
mouvement pour ouvrir la Chine, aurait donc la prétention
de fermer l'Inde à la civilisation européenne!
» On se demande si lord Palmerston, avant de prononcer
un si étrange discours, s'était assuré l'adhésion du gouverne-
ment français. Il faut en douter. Du jour où la France, ap-
puyée par l'opinion publique et les intérêts généraux de l'Eu-
rope , le voudra, le percement de l'isthme de Suez sera exécuté,
le commerce du monde et la civilisation auront conquis l'ac-
cès plus facile dans l'empire de l'Inde. »
Nous remercions la presse de l'ardeur bienveillante
qu'elle a mise à propager autant qu'il a dépendu d'elle
la réponse de M. Ferd. de Lesseps à lord Palmerston.
Sa lettre aux Chambres de commerce et aux associations
commerciales de la Grande-Bretagne a été reproduite
par les journaux suivants :
Le Lloydfrançais, le Constitutionnel, la Presse,
le Journal des Débats le Siècle, le Messager de la
Bourse, Y Union, le Courrier de Paris, le Pays, la
Patrie, Y Univers, la Gazette de France, l'Esta-
fette, le Journal des Chemins de fer, Y Industrie, etc.,
parmi les journaux de Paris. Les journaux des départe-
ments n'ont pas été moins empressés , et nous pouvons
déjà citer le Journal du Havre, le Courrier du Havre,
le Sémaphore de Marseille, le Moniteur de l'Indre,
le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire la
Gazette de Lyon, le Journal de Rouen, le Salut public
de Lyon , etc., etc.
Parmi les journaux étrangers Y Amsterdamsche Cou-
rant (le Courrier d'Amsterdam), le Progrès interna-
tional de Bruxelles, etc., ont publié la lettre de M. de
Lesseps; et nous sommes assurés que dans notre pro-
chaine revue de la presse nous pourrons citer bien
d'autres journaux étrangers.
ERXEST DESPLACES.
SECONDES INTERPELLATIONS
DANS LE PARLEMENT ANGLAIS
SUR LE CANAL DE SUEZ.
Nous empruntons au Times du 18 juillet l'analyse
des interpellations qui ont eu lieu au Parlement anglais
sur le canal de Suez :
« M. GRIFFITHS, au milieu des expressions d'impatience géné-
rale, sollicite l'attention de la chambre sur la question de
savoir si, dans son opinion bien arrêtée, il est avantageux à
l'honneur ou aux intérêts de l'Angleterre qu'elle se montre et
se reconnaisse animée d'une hostilité jalouse à l'égard du
projet d'un canal de navigation à travers l'isthme de Suez; ou
si, au contraire, il ne serait pas plus digne du caractère de
haute impartialité que nous voulons maintenir, d'abandonner
ce sujet, sans parti pris, aux difficultés naturelles, physiques
et d'art, dont l'exécution de cette entreprise peut être en-
tourée.
» LORn PALMERSTON'. L'honorable membre désire savoir si,
dans la réponse que j'ai faite relativement au projet de creuser
un canal de 300 pieds de large et de 30 pieds de profondeur,
entre la Méditerranée et la mer Rouge, j'ai exprimé une opi-
nion précipitée, ou si je n'ai pas, à l'égard des puissances
étrangères, montré plus d'ombrage qu'il ne convenait, quel-
que motivée que pût être cette jalousie. Tout ce que je puis
répondre, c'est que, quelles que soient les objections que j'aie
en aucun temps formulées relativement à ce projet, je me
suis attaché plutôt à les atténuer qu'à les exagérer.
» Ce plan est, selon moi, basé sur des vues contraires aux
intérêts de l'Angleterre, et en désaccord avec sa politique ir-
révocable. Au point de vue politique, il est inadmissible en ce
qui concerne l'Angleterre, surtout ses possessions de l'Inde;
car il est évident que, si un grand canal est creusé depuis la
Méditerranée jusqu'à la mer Rouge, il est d'autres puissances
navales avec lesquelles nous pouvons avoir des difficultés, qui,
relativement à nous, auraient une avance très-importante
pour toutes les opérations qui pourraient être entreprises dans
les mers de l'Inde.
» Il me parait, en outre, que c'est un plan dont l'objet est
de séparer l'Égypte de la Turquie. Or, c'est une séparation
qu'il a toujours été de la politique de la Grande-Bretagne
d'empêcher. Le gouvernement actuel de la France a renoncé à
cette séparation, parce que ce gouvernement, agissant loya-
lement et de concert avec les autres États de l'Europe, s'est
engagé, par le traité de Paris, à maintenir l'intégrité et l'in-
violabilité de l'empire turc. Politiquement donc, je considère
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