Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1857 25 juillet 1857
Description : 1857/07/25 (A2,N27). 1857/07/25 (A2,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530626j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
280 L'ISTHME DE SUEZ,
de tous points inexcusable, irait presque jusqu'à vouloir dis-
puter à la France le droit de poursuivre la réalisation d'une
entreprise qu'elle patrone depuis longtemps. — LADEvÈzE. »
Le Musée universel du 18 mai 1857 publie un ar-
ticle intitulé Histoire d'un canal à/aire. Nous extrayons
de cet article très-piquant et très-exact dans tous ses dé-
tails , les passages suivants :
« Presque tous les gouvernements ont nommé des commis-
sions pour étudier, c'est-à-dire pour approuver le projet. La
Hollande se souvient de son ancienne suprématie maritime,
et pense à ses colonies lointaines. L'Autriche, l'Espagne, le
Portugal, le Piémont, la Toscane, les Deux-Siciles, Rome
elle-même, s'apprêtent à soutenir de leurs adhésions cette ré-
volution maritime qui se ferait à leur grand profit.
» Mais, tandis que toutes ces voix s'élèvent comme un
chant d'avenir, voici que là-bas, de l'autre côté de la Manche,
une fausse note se mêle au concert.
» L'Angleterre commerciale et industrielle a parlé; l'indus-
trie et le commerce appellent de leurs vœux la réalisation du
projet européen. C'est là l'Angleterre du présent et de l'avenir,
celle qui marche avec l'humanité.
» Mais une autre Angleterre proteste et se défie : c'est l'An-
gleterre du passé, l'Angleterre politique, attardée au congrès
de Vienne, jalouse de tout ce qui ne porte pas exclusivement
l'estampille britannique, professant le patriotisme du boule-
dogue et refrognée comme la perfide Albion du bon vieux
temps. Celle-là se contenterait du chemin du cap de Bonne-
Espérance et du passage insuffisant de la malle de Suez, pour
que personne ne vînt partager avec elle. N'a-t-elle pas l'état
maritime le plus puissant du monde? Pourquoi appeler la
concurrence de tous quand, dans les conditions actuelles,
toute concurrence est impossible?
« Cette Angleterre joue la peur pour ses possessions des
Indes, afin de conserver un monopole. Elle ne voit pas que
ces Indes seraient un peu plus anglaises et plus faciles à garder,
le jour où un vaisseau partirait de Portsmouth et arriverait
sans rompre charge à Bombay.
» Mais, comme dit Schiller, « laissons le passé être le passé :
les revenants n'ont jamais arrêté personne. » Malgré lord Pal-
merston, lord Strattford de Redcliffe, la Revue d'Édimbourg
et le lIIorning-Post, le canal de Suez se fera, parce que l'in-
térêt du monde entier le réclame : l'Angleterre, je dis la vé-
rité, n'ira pas au rebours de l'humanité. »
PRESSE ALLEMANDE.
Correspondance allemande de Havas :
« Nous trouvons dans la Correspondance allemande de
M. Havas un article sur la déclaration que lord Palmerston
a donnée dans la Chambre des communes au sujet du canal
de Suez. Il y est dit que cette déclaration a produit une grande
sensation à Paris, parce qu'on y trouve une sortie directe contre
le gouvernement français, bien que ce dernier ait observé jus-
qu'aujourd'hui la plus stricte neutralité. a Mais, continue
l'article, il se pourrait bien que lord Palmerston eût une
position très-difficile dans son propre pays, où toutes les villes
commerciales et maritimes se sont prononcées en faveur du
projet. Du moment que les hommes les plus compétents de la
science et du commerce dans toute l'Europe et en Angleterre
meme ont approuvé l'entreprise, il ne suffit pas d'une réfutation
ironique comme la déclaration de lord Palmerston pour écarter
ce projet, considéré comme un bienfait pour le monde civilisé
entier. Aussi il est probable que sous peu de temps lord Pal-
merston parlera sur un autre ton de cette grande entreprise.
D'ailleurs la prise de possession de l'île Périm prouve que le
gouvernement anglais ne compte pas trop sur l'insuccès des
efforts de M. de Lesseps. Quant aux sorties personnelles
contre ce dernier, elles n'ont pas besoin d'une réfutation;
M. de Lesseps n'a rien demandé aux capitalistes anglais, et les
capitaux nécessaires pour la construction du canal se trouve-
raient bien sans le concours de l'Angleterre; nous pouvons
même dire, d'après nos informations, qu'ils sont déjà trouvés. »
Pour les arguments politiques de lord Palmerston, la Corres-
pondance allemande s'en rapporte aux articles du Moniteur de
la Flotte et du Constitutionnel, que nous avons communiqués
à nos lecteurs; en attendant, elle se joint au Daily News, qui
demande si la déclaration de lord Palmerston n'était pas une
provocation à l'adresse de la France qui serait obligée de sortir
de sa neutralité? Et si la France prend l'affaire sous son égide,
le gouvernement anglais pourrait-il résister à son alliée qui
s'appuie sur le monde civilisé entier?
Journal de Francfort (0 juillet) :
« L'incident le plus saillant qui se soit produit dans la
séance de lundi de la Chambre des communes a été la réponse
de lord Palmerston à une interpellation de M. Berkeley, qui
se trouvait à l'ordre du jour et qui était conçue en ces termes.
(Suit la motion de M. Henry Berkeley.)
» La réponse du premier ministre à cette interpellation,
telle que nous l'avons publiée hier d'après une dépêche télé-
graphique de Londres, aurait été que le gouvernement était
opposé à l'entreprise de M. de Lesseps pour percer l'isthme
de Suez, parce que l'on séparerait ainsi l'Egypte de la Tur-
quie et que ce canal constituerait un danger pour l'Inde an-
glaise.
n Comme les journaux anglais qui contiennent le compte
rendu de la séance ne nous sont point encore parvenus, nous
ne pouvons connaître les développements que le noble lord aura
pu donner à sa réponse, et nous sommes vraiment curieux de
savoir de quelle façon il aura pu justifier l'assertion que le canal
ds l'isthme aurait pour résultat de séparer la Turquie de sa
tributaire.
» Quant aux craintes que le gouvernement anglais semble
éprouver relativement à ses possessions de l'Inde par suite de
l'exécution du projet de M. de Lesseps, nous ne les comprenons
pas davantage. Que l'Angleterre, par son instinct de monopole
dont elle a déjà donné tant de preuves, voie d'un œil de mé-
fiance ouvrir ainsi au commerce européen une voie plus directe
vers l'Inde, cela n'est que trop évident; mais il lui siérait mal
de nourrir la prétention que les autres gouvernements euro-
péens intéressés à l'exécution de ce projet sacrifiassent les
avantages importants qu'ils en peuvent retirer aux exigences
d'une jalousie égoïste. Nous savions déjà que lord Redcliffe
avait tout mis en jeu pour faire échouer les efforts de M. de
Lesseps quand il s'agissait d'obtenir la concession du canal; et
cette opposition de l'ambassadeur d'Angleterre près la cour otto-
mane n'avait pour tout le monde d'autre importance que celle
que pouvait lui donner l'opiniâtreté bien connue de son carac-
tère ; mais la déclaration de lord Palmerston à la Chambre des
communes donne à cette opposition la force d'un véto qui
soulèvera bien des récriminations et donnera lieu à de sé-
rieuses réflexions qui ne seront certainement pas à l'avantage
de l'Angleterre. »
Gazette d'Augsbourg (18 juillet) :
« Hambourg, le 13juillet.
» La déclaration lion-équivoque de lord Palmerston après
l'interpellation de M. Berkeley au sujet du canal de Suez a pro-
de tous points inexcusable, irait presque jusqu'à vouloir dis-
puter à la France le droit de poursuivre la réalisation d'une
entreprise qu'elle patrone depuis longtemps. — LADEvÈzE. »
Le Musée universel du 18 mai 1857 publie un ar-
ticle intitulé Histoire d'un canal à/aire. Nous extrayons
de cet article très-piquant et très-exact dans tous ses dé-
tails , les passages suivants :
« Presque tous les gouvernements ont nommé des commis-
sions pour étudier, c'est-à-dire pour approuver le projet. La
Hollande se souvient de son ancienne suprématie maritime,
et pense à ses colonies lointaines. L'Autriche, l'Espagne, le
Portugal, le Piémont, la Toscane, les Deux-Siciles, Rome
elle-même, s'apprêtent à soutenir de leurs adhésions cette ré-
volution maritime qui se ferait à leur grand profit.
» Mais, tandis que toutes ces voix s'élèvent comme un
chant d'avenir, voici que là-bas, de l'autre côté de la Manche,
une fausse note se mêle au concert.
» L'Angleterre commerciale et industrielle a parlé; l'indus-
trie et le commerce appellent de leurs vœux la réalisation du
projet européen. C'est là l'Angleterre du présent et de l'avenir,
celle qui marche avec l'humanité.
» Mais une autre Angleterre proteste et se défie : c'est l'An-
gleterre du passé, l'Angleterre politique, attardée au congrès
de Vienne, jalouse de tout ce qui ne porte pas exclusivement
l'estampille britannique, professant le patriotisme du boule-
dogue et refrognée comme la perfide Albion du bon vieux
temps. Celle-là se contenterait du chemin du cap de Bonne-
Espérance et du passage insuffisant de la malle de Suez, pour
que personne ne vînt partager avec elle. N'a-t-elle pas l'état
maritime le plus puissant du monde? Pourquoi appeler la
concurrence de tous quand, dans les conditions actuelles,
toute concurrence est impossible?
« Cette Angleterre joue la peur pour ses possessions des
Indes, afin de conserver un monopole. Elle ne voit pas que
ces Indes seraient un peu plus anglaises et plus faciles à garder,
le jour où un vaisseau partirait de Portsmouth et arriverait
sans rompre charge à Bombay.
» Mais, comme dit Schiller, « laissons le passé être le passé :
les revenants n'ont jamais arrêté personne. » Malgré lord Pal-
merston, lord Strattford de Redcliffe, la Revue d'Édimbourg
et le lIIorning-Post, le canal de Suez se fera, parce que l'in-
térêt du monde entier le réclame : l'Angleterre, je dis la vé-
rité, n'ira pas au rebours de l'humanité. »
PRESSE ALLEMANDE.
Correspondance allemande de Havas :
« Nous trouvons dans la Correspondance allemande de
M. Havas un article sur la déclaration que lord Palmerston
a donnée dans la Chambre des communes au sujet du canal
de Suez. Il y est dit que cette déclaration a produit une grande
sensation à Paris, parce qu'on y trouve une sortie directe contre
le gouvernement français, bien que ce dernier ait observé jus-
qu'aujourd'hui la plus stricte neutralité. a Mais, continue
l'article, il se pourrait bien que lord Palmerston eût une
position très-difficile dans son propre pays, où toutes les villes
commerciales et maritimes se sont prononcées en faveur du
projet. Du moment que les hommes les plus compétents de la
science et du commerce dans toute l'Europe et en Angleterre
meme ont approuvé l'entreprise, il ne suffit pas d'une réfutation
ironique comme la déclaration de lord Palmerston pour écarter
ce projet, considéré comme un bienfait pour le monde civilisé
entier. Aussi il est probable que sous peu de temps lord Pal-
merston parlera sur un autre ton de cette grande entreprise.
D'ailleurs la prise de possession de l'île Périm prouve que le
gouvernement anglais ne compte pas trop sur l'insuccès des
efforts de M. de Lesseps. Quant aux sorties personnelles
contre ce dernier, elles n'ont pas besoin d'une réfutation;
M. de Lesseps n'a rien demandé aux capitalistes anglais, et les
capitaux nécessaires pour la construction du canal se trouve-
raient bien sans le concours de l'Angleterre; nous pouvons
même dire, d'après nos informations, qu'ils sont déjà trouvés. »
Pour les arguments politiques de lord Palmerston, la Corres-
pondance allemande s'en rapporte aux articles du Moniteur de
la Flotte et du Constitutionnel, que nous avons communiqués
à nos lecteurs; en attendant, elle se joint au Daily News, qui
demande si la déclaration de lord Palmerston n'était pas une
provocation à l'adresse de la France qui serait obligée de sortir
de sa neutralité? Et si la France prend l'affaire sous son égide,
le gouvernement anglais pourrait-il résister à son alliée qui
s'appuie sur le monde civilisé entier?
Journal de Francfort (0 juillet) :
« L'incident le plus saillant qui se soit produit dans la
séance de lundi de la Chambre des communes a été la réponse
de lord Palmerston à une interpellation de M. Berkeley, qui
se trouvait à l'ordre du jour et qui était conçue en ces termes.
(Suit la motion de M. Henry Berkeley.)
» La réponse du premier ministre à cette interpellation,
telle que nous l'avons publiée hier d'après une dépêche télé-
graphique de Londres, aurait été que le gouvernement était
opposé à l'entreprise de M. de Lesseps pour percer l'isthme
de Suez, parce que l'on séparerait ainsi l'Egypte de la Tur-
quie et que ce canal constituerait un danger pour l'Inde an-
glaise.
n Comme les journaux anglais qui contiennent le compte
rendu de la séance ne nous sont point encore parvenus, nous
ne pouvons connaître les développements que le noble lord aura
pu donner à sa réponse, et nous sommes vraiment curieux de
savoir de quelle façon il aura pu justifier l'assertion que le canal
ds l'isthme aurait pour résultat de séparer la Turquie de sa
tributaire.
» Quant aux craintes que le gouvernement anglais semble
éprouver relativement à ses possessions de l'Inde par suite de
l'exécution du projet de M. de Lesseps, nous ne les comprenons
pas davantage. Que l'Angleterre, par son instinct de monopole
dont elle a déjà donné tant de preuves, voie d'un œil de mé-
fiance ouvrir ainsi au commerce européen une voie plus directe
vers l'Inde, cela n'est que trop évident; mais il lui siérait mal
de nourrir la prétention que les autres gouvernements euro-
péens intéressés à l'exécution de ce projet sacrifiassent les
avantages importants qu'ils en peuvent retirer aux exigences
d'une jalousie égoïste. Nous savions déjà que lord Redcliffe
avait tout mis en jeu pour faire échouer les efforts de M. de
Lesseps quand il s'agissait d'obtenir la concession du canal; et
cette opposition de l'ambassadeur d'Angleterre près la cour otto-
mane n'avait pour tout le monde d'autre importance que celle
que pouvait lui donner l'opiniâtreté bien connue de son carac-
tère ; mais la déclaration de lord Palmerston à la Chambre des
communes donne à cette opposition la force d'un véto qui
soulèvera bien des récriminations et donnera lieu à de sé-
rieuses réflexions qui ne seront certainement pas à l'avantage
de l'Angleterre. »
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« Hambourg, le 13juillet.
» La déclaration lion-équivoque de lord Palmerston après
l'interpellation de M. Berkeley au sujet du canal de Suez a pro-
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