Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1857 25 juillet 1857
Description : 1857/07/25 (A2,N27). 1857/07/25 (A2,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530626j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 275
de la pose du câble électrique, et l'ingénieur qui dirige la fa-
brication de ce câble.
» Voici en quels termes une correspondance particulière du
Constitutionnel raconte les principaux détails de ce ban-
quet :
(Voir plus loin le banquet de Greenwich.)
» Cette manifestation si profondément significative a été
aussi impuissante sur l'obstination de lord Palmerston, que
l'avaient été précédemment les vœux formellement exprimés
par les principaux représentants des villes manufacturières de
tout le Royaume-Uni. La dépêche télégraphique que nous avons
reçue hier soir nous apprend que la réponse faite par le noble
lord aux interpellations de M. Berkeley a été blâmée avec vé-
hémence par le Daily-News, qui pense que le devoir du gou-
vernement britannique serait de demeurer neutre et réservé,
parce que les déclarations du noble lord pourraient avoir pour
résultat d'engager la France, qui s'est abstenue jusqu'ici, à fa-
voriser le projet en question. La réflexion du Daily -News
est équitable et sensée; et nous aimons à croire que, en ce
qui touche le parti à prendre par le gouvernement français,
sa prévision sera prophétique.
» Lord Palmerston sera-t il sourd aux conseils de la presse
comme il l'a été à la voix des plus éminents négociants de son
pays? Nous comprendrions sa résistance s'il s'agissait d'une
entreprise étroite et patronée par un enthousiasme peu ré-
fléchi. Mais les considérations qui militent en faveur de la
canalisation de l'isthme de Suez sont arrivées à un point
supérieur à toute discussion. L'exécution de ce vaste et beau
projet est une question d'avantages universels et importants
pour les relations de tous les pays. Cela seul, à notre avis, de-
vrait être une raison déterminante pour un gouvernement sin-
cèrement libéral. Bien plus, nulle nation, plus que l'Angle-
terre, ne serait appelée à en retirer une immense utilité. Il ne
faut pas, en effet, de grands efforts d'intelligence pour com-
prendre que celui de tous les peuples qui devra le plus pro-
fiter de l'établissement d'un canal de grande navigation, est le
peuple disposant de la marine la plus importante. En outre,
le canal de Suez diminuerait de moitié la distance qui sépare
l'Angleterre des Indes. Or, de quel prix, en ce moment, l'An-
gleterre ne payerait-elle pas la possibilité de transporter rapi-
dement ses renforts de troupes à Calcutta, en faisant traverser
l'isthme à ses flolles et avec une immense économie de temps
et de dépenses? ><
Même journal (12 juillet) :
u Après avoir reproduit, il y a deux jours, le résumé fort
abrégé et tel que nous l'avions reçu des interpellations qui
viennent d'avoir lieu dans le sein du Parlement britannique à
propos du projet de canalisation de l'isthme de Suez, nous
avons donné hier le texte même de la réponse faite par lord
Palmerston à M. Berkeley. L'opposition systématique dirigée
depuis longtemps par le Premier Lord de la Trésorerie contre
une entreprise qui réunit l'assentiment de l'Europe entière,
est un fait si étrange et si exorbitant qu'il nous a paru indis-
pensable de citer les paroles textuelles du noble et véhément
orateur.
Il En même temps que le membre le plus important du
cabinet britannique s'expliquait ainsi devant le Parlement,'
quelques feuilles anglaises venaient à son aide en cherchant à
influencer l'opinion publique. L'organe officieux de lord Pal-
merston, le Morning-Post, combattait l'idée de M. de Lesseps
par des arguments dont la violence ne dissimulait ni la pau-
vreté ni la mauvaise foi; un autre journal tentait, dans le
même sens, quelques efforts dont, au reste, le ton plein de
réserves et de réticences atteste que ce journal n'est pas par-
faitement convaincu de l'excellence de sa cause.
Il Nous pensons que la persistante hostilité du cabinet bri-
tannique et la polémique des journaux ministériels anglais est
une incitation à la lutte pour tous ceux qui apprécient ce
vaste projet à toute sa haute valeur. Tandis que M. de Les-
seps poursuit l'exécution de ses desseins avec une indomp-
table persévérance et s'associe le concours de toutes les forces
intellectuelles de l'Europe; tandis que tous les gouvernements,
à l'exception de celui de l'Angleterre, se montrent favorables
au projet et que les vingt villes les plus importantes et les
plus manufacturières du Royaume-Uni acclament avec en-
thousiasme l'idée de créer le canal des Deux-Mers, organisent
de retentissants meetings, adressent des pétitions énergique-
ment motivées à la Chambre des lords et à celle des com-
munes, il devient urgent que l'opinion publique et ses or-
ganes viennent avec ardeur participer à ce mouvement, à
cette immense manifestation. Pour vaincre la résistance obsti-
née du premier ministre d'un gouvernement parlementaire,
le principal moyen, la voie la plus efficace consiste à lui
opposer l'expression unanime des vœux du peuple anglais et
de l'adhésion complète de l'Europe.
Il L'importance de la question est si capitale et atteint des
proportions si incalculables, que dès longtemps il est devenu
superflu d'insister sur cet objet. Les prodiges accomplis de-
puis moins d'un demi-siècle par les forces combinées de la
science et de l'industrie ont reculé d'une manière indéfinie
les limites du cercle fécond dans lequel s'agite l'esprit hu-
main. Jamais plus qu'aujourd'hui on ne put dire avec raison
que l'audace provoque et assure le succès. L'audace est deve-
nue une tendance si générale et si naturelle que les desseins
les plus gigantesques n'étonnent et n'intimident qui que ce
soit. Supprimer le temps, anéantir la distance, rendre voi-
sins les points les plus extrêmes du globe, toutes ces mer-
veilles de la vapeur et de l'électricité ont effacé toutes traces
de scepticisme.
r> Récemment , dans le discours prononcé au premier
meeting de Londres, M. de Lesseps, déroulant une carte du
globe sous les yeux de ses auditeurs, s'écriait que l'aspect de
cette carte était le meilleur argument en faveur de l'entreprise;
puis il résumait avec une admirable lucidité les conditions de
réalisation de son projet, aussi simple dans sa conception et
son exécution que considérable dans ses conséquences. Partant
de ce dernier point de vue, il déclarait que 300 millions
d'hommes en possession de tous les bienfaits de la civilisation,
se trouveraient, par le canal de Suez, mis en contact avec
700 millions d'hommes encore barbares, dont le sol et le
climat produisent en abondance les denrées nécessaires au
développement progressif des manufactures européennes, et
à une meilleure alimentation de nos classes laborieuses, qui
viendraient participer plus largement au bien-être.
» Abordant les conditions d'exécution de l'entreprise, il
s'appuyait des opinions approfondies des plus éminents ingé-
nieurs et navigateurs de l'Angleterre , qui ont été unanimes
pour déclarer le projet aussi facile que fructueux.
Il Les discours de M. de Lesseps ont provoqué les plus cha-
leureuses approbations. A Londres, comme à Liverpool,
Manchester, Birmingham, Bristol, Newcastle, Hull, Edim-
bourg, Glasgow, Dublin, Belfast, Cork, etc., etc., l'initiative
française a été l'objet d'adhésions toutes sympathiques ; il ne
pouvait en être autrement d'un appel adressé directement au
bon sens pratique et à l'équité des classes commerçantes d'un
pays si intelligent de toutes ces questions.
n Tel est le projet que lord Palmerston a traité avec le dé-
de la pose du câble électrique, et l'ingénieur qui dirige la fa-
brication de ce câble.
» Voici en quels termes une correspondance particulière du
Constitutionnel raconte les principaux détails de ce ban-
quet :
(Voir plus loin le banquet de Greenwich.)
» Cette manifestation si profondément significative a été
aussi impuissante sur l'obstination de lord Palmerston, que
l'avaient été précédemment les vœux formellement exprimés
par les principaux représentants des villes manufacturières de
tout le Royaume-Uni. La dépêche télégraphique que nous avons
reçue hier soir nous apprend que la réponse faite par le noble
lord aux interpellations de M. Berkeley a été blâmée avec vé-
hémence par le Daily-News, qui pense que le devoir du gou-
vernement britannique serait de demeurer neutre et réservé,
parce que les déclarations du noble lord pourraient avoir pour
résultat d'engager la France, qui s'est abstenue jusqu'ici, à fa-
voriser le projet en question. La réflexion du Daily -News
est équitable et sensée; et nous aimons à croire que, en ce
qui touche le parti à prendre par le gouvernement français,
sa prévision sera prophétique.
» Lord Palmerston sera-t il sourd aux conseils de la presse
comme il l'a été à la voix des plus éminents négociants de son
pays? Nous comprendrions sa résistance s'il s'agissait d'une
entreprise étroite et patronée par un enthousiasme peu ré-
fléchi. Mais les considérations qui militent en faveur de la
canalisation de l'isthme de Suez sont arrivées à un point
supérieur à toute discussion. L'exécution de ce vaste et beau
projet est une question d'avantages universels et importants
pour les relations de tous les pays. Cela seul, à notre avis, de-
vrait être une raison déterminante pour un gouvernement sin-
cèrement libéral. Bien plus, nulle nation, plus que l'Angle-
terre, ne serait appelée à en retirer une immense utilité. Il ne
faut pas, en effet, de grands efforts d'intelligence pour com-
prendre que celui de tous les peuples qui devra le plus pro-
fiter de l'établissement d'un canal de grande navigation, est le
peuple disposant de la marine la plus importante. En outre,
le canal de Suez diminuerait de moitié la distance qui sépare
l'Angleterre des Indes. Or, de quel prix, en ce moment, l'An-
gleterre ne payerait-elle pas la possibilité de transporter rapi-
dement ses renforts de troupes à Calcutta, en faisant traverser
l'isthme à ses flolles et avec une immense économie de temps
et de dépenses? ><
Même journal (12 juillet) :
u Après avoir reproduit, il y a deux jours, le résumé fort
abrégé et tel que nous l'avions reçu des interpellations qui
viennent d'avoir lieu dans le sein du Parlement britannique à
propos du projet de canalisation de l'isthme de Suez, nous
avons donné hier le texte même de la réponse faite par lord
Palmerston à M. Berkeley. L'opposition systématique dirigée
depuis longtemps par le Premier Lord de la Trésorerie contre
une entreprise qui réunit l'assentiment de l'Europe entière,
est un fait si étrange et si exorbitant qu'il nous a paru indis-
pensable de citer les paroles textuelles du noble et véhément
orateur.
Il En même temps que le membre le plus important du
cabinet britannique s'expliquait ainsi devant le Parlement,'
quelques feuilles anglaises venaient à son aide en cherchant à
influencer l'opinion publique. L'organe officieux de lord Pal-
merston, le Morning-Post, combattait l'idée de M. de Lesseps
par des arguments dont la violence ne dissimulait ni la pau-
vreté ni la mauvaise foi; un autre journal tentait, dans le
même sens, quelques efforts dont, au reste, le ton plein de
réserves et de réticences atteste que ce journal n'est pas par-
faitement convaincu de l'excellence de sa cause.
Il Nous pensons que la persistante hostilité du cabinet bri-
tannique et la polémique des journaux ministériels anglais est
une incitation à la lutte pour tous ceux qui apprécient ce
vaste projet à toute sa haute valeur. Tandis que M. de Les-
seps poursuit l'exécution de ses desseins avec une indomp-
table persévérance et s'associe le concours de toutes les forces
intellectuelles de l'Europe; tandis que tous les gouvernements,
à l'exception de celui de l'Angleterre, se montrent favorables
au projet et que les vingt villes les plus importantes et les
plus manufacturières du Royaume-Uni acclament avec en-
thousiasme l'idée de créer le canal des Deux-Mers, organisent
de retentissants meetings, adressent des pétitions énergique-
ment motivées à la Chambre des lords et à celle des com-
munes, il devient urgent que l'opinion publique et ses or-
ganes viennent avec ardeur participer à ce mouvement, à
cette immense manifestation. Pour vaincre la résistance obsti-
née du premier ministre d'un gouvernement parlementaire,
le principal moyen, la voie la plus efficace consiste à lui
opposer l'expression unanime des vœux du peuple anglais et
de l'adhésion complète de l'Europe.
Il L'importance de la question est si capitale et atteint des
proportions si incalculables, que dès longtemps il est devenu
superflu d'insister sur cet objet. Les prodiges accomplis de-
puis moins d'un demi-siècle par les forces combinées de la
science et de l'industrie ont reculé d'une manière indéfinie
les limites du cercle fécond dans lequel s'agite l'esprit hu-
main. Jamais plus qu'aujourd'hui on ne put dire avec raison
que l'audace provoque et assure le succès. L'audace est deve-
nue une tendance si générale et si naturelle que les desseins
les plus gigantesques n'étonnent et n'intimident qui que ce
soit. Supprimer le temps, anéantir la distance, rendre voi-
sins les points les plus extrêmes du globe, toutes ces mer-
veilles de la vapeur et de l'électricité ont effacé toutes traces
de scepticisme.
r> Récemment , dans le discours prononcé au premier
meeting de Londres, M. de Lesseps, déroulant une carte du
globe sous les yeux de ses auditeurs, s'écriait que l'aspect de
cette carte était le meilleur argument en faveur de l'entreprise;
puis il résumait avec une admirable lucidité les conditions de
réalisation de son projet, aussi simple dans sa conception et
son exécution que considérable dans ses conséquences. Partant
de ce dernier point de vue, il déclarait que 300 millions
d'hommes en possession de tous les bienfaits de la civilisation,
se trouveraient, par le canal de Suez, mis en contact avec
700 millions d'hommes encore barbares, dont le sol et le
climat produisent en abondance les denrées nécessaires au
développement progressif des manufactures européennes, et
à une meilleure alimentation de nos classes laborieuses, qui
viendraient participer plus largement au bien-être.
» Abordant les conditions d'exécution de l'entreprise, il
s'appuyait des opinions approfondies des plus éminents ingé-
nieurs et navigateurs de l'Angleterre , qui ont été unanimes
pour déclarer le projet aussi facile que fructueux.
Il Les discours de M. de Lesseps ont provoqué les plus cha-
leureuses approbations. A Londres, comme à Liverpool,
Manchester, Birmingham, Bristol, Newcastle, Hull, Edim-
bourg, Glasgow, Dublin, Belfast, Cork, etc., etc., l'initiative
française a été l'objet d'adhésions toutes sympathiques ; il ne
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