Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1857 10 août 1857
Description : 1857/08/10 (A2,N28). 1857/08/10 (A2,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530627z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 307
tion du Premier Lord de la Trésorerie : nous serions plus
rapprochés des mers de l'Inde que l'Angleterre.
» D'abord, quand cela serait vrai, serait-ce une raison,
comme l'a si bien dit la Revue d'Edimbourgt pour fermer au
monde entier, aux besoins du commerce moderne, une route
riche et nouvelle? Serait-ce une raison pour nous interdire
l'expansion naturelle de notre navigation méditerranéenne?
Lord Palmerston en serait-il encore à cette maxime célèbre de
lord Chatham : « L'Angleterre serait perdue le jour où elle
se croirait obligée d'être juste envers la France! »
>1 Nous avons été et nous sommes encore les défenseurs dé-
voués et désintéressés de l'alliance anglaise, Mais si, après
l'avoir cimentée dans le feu des batailles, sous les murs de
Sébastopol, nous n'en savions recueillir que des dispositions
comme celles que nous révèle le discours du chef du cabinet
anglais, il nous deviendrait difficile de la défendre. Nous
n'avons jamais entendu l'alliance comme le partage de Mont-
gomery.
Il Cependant qu'ont de sérieux les craintes de lord Pal-
merston? Par son essence, par sa nature, par son organisa-
tion , par son caractère universel, ce canal doit être neutre et
sera neutre; route commune à tous, propriété de tous, il ne
peut être l'instrument de guerre de personne. L'Europe,
l'Egypte y sont intéressées bien plus que l'Angleterre elle-
même, car l'Angleterre est maîtresse de la mer, et tant qu'elle
le sera, le canal maritime n'appartiendra à aucune puissance
européenne, ou il appartiendra à l'Angleterre. Le jour où elle
n'aurait plus la suprématie navale, l'Inde serait perdue, avec
ou sans le canal de Suez.
Il Soyons sérieux. L'Angleterre sait fort bien qu'il ne s'agit
ni de l'indépendance de l'Egypte ni de l'invasion des mers
indiennes par les escadres françaises. Ce sont là des prétextes
mal colorés, des défaites sans consistance, qui s'émiettent au
moindre contact du raisonnement et des faits. Nous sommes
assurés que lord Palmerston ne persévérera pas dans son op-
position , et qu'il cédera aux vœux de l'Europe et à ceux même
de l'Angleterre. A. Hussox. Il
LE MONITEUR DE LA FLOTTE
ET Î.E CANAt, DE SUEZ.
Nous publions les trois articles suivants du Moniteur
de la Flotte, qui continue à soutenir énergiqueinent
notre entreprise.
Article du 23 juillet :
ATTAQUES DE M. STEPHENSON CONTRE LE CAXAL DE SUEZ.
cc De nouvelles interpellations ont eu lieu le 17 de ce mois
dans le Parlement anglais, sur le canal de Suez, et lord Pal-
merston, répondant à M. Darby Griffiths, a répété les décla-
rations qu'il avait déjà faites en réponse à M. Henri Berkeley.
Sa Seigneurie, toujours très-vive dans son langage, l'a été
cependant un peu moins que la première fois; mais elle a
appelé à son aide M. Stephenson, le fils du célèbre ingénieur,
qui est membre du Parlement. M. Stephenson est sans doute
cette autorité mystérieuse dont lord Palmerston se faisait un
appui, sans oser la nommer.
» Or, voici les déclarations de M. Stephenson, au moins
aussi étranges que celles de lord Palmerston, quoiqu'à un
autre point de vue. M. Stephenson est un ingénieur, et il veut
se tenir loin de la politique et dans les questions d'art uni-
quement.
« M. Stephenson, suivant ce qu'il affirme lui-même, con-
n naît le terrain, car il est allé dans le pays. Or, à son avis,
» le canal est impraticable, parce que les deux mers sont de
): niveau; et deux ingénieurs qui ont étudié dans le temps
» avec lui cette question, l'ont abandonnée comme lui, parce
» que l'exécution est impossible. Par suite, M. Stephenson a
» essayé de combiner un plan pour alimenter le canal de Suez
a par l'eau du Nil, et il a reconnu que cette idée était absurde.
n Donc le canal de Suez est une très-mauvaise affaire, et l'ar-
» gent qu'on y pourra mettre court le plus grand risque d'être
» perdu. JI
» Nous ne craignons pas de dire qu'il y a dans les asser-
tions de M. Stephenson autant d'erreurs que de mots, et nous
en donnons facilement les preuves.
» Bien qu'il soit toujours assez délicat de démentir les gens
sur un fait qui leur est personnel, nous n'hésitons pas à dire
que M. Stephenson se trompe sur son propre voyage en
Egypte. Il n'a jamais vu le terrain que doit traverser le canal
de Suez à Péluse, et il n'a pas mis les pieds sur le sol même
de l'isthme. Encore bien moins a-t-il exploré la rade de Pé-
luse. Ce qui est vrai, c'est qu'il est venu en Égypte pour le
chemin de fer, et que c'est lui qui a fait construire à grands
frais ce chemin d'Alexandrie au Caire. Il a donc parcouru le
tracé en quelques jours, et il a ensuite poussé du Caire à
Suez, bien que cette portion dût être confiée à des mains
différentes des siennes, et, il faut l'espérer, moins coûteuses.
» Voilà pour la première assertion de M. Stephenson.
» Il n'est pas plus exact de dire que les deux ingénieurs qui
étaient associés à M. Stephenson pour le canal, aient aban-
donné cette idée. Ces deux ingénieurs sont MM. Talabot et de
Négrelli. M. Paulin Talabot a fait le projet de tracé indirect
que l'on sait et qui a reçu une grande publicité, si d'ailleurs
il n'a pas été très-généralement approuvé. Quant à M. de
Négrelli, il a si peu renoncé au canal de Suez qu'il est encore
actuellement un des membres de la Commission internatio-
nale. Il a toujours été partisan du tracé direct, même quand
il travaillait avec MM. Talabot et Stephenson. M. de Négrelli
a fait avec la Commission internationale le voyage de l'isthme
de Suez, à la fin de 1855. C'est un avantage que n'ont pas ses
deux collègues; et cependant, pour se prononcer en pleine
connaissance de cause, dans des matières de cet ordre, il faut
avoir vu les lieux et les avoir directement étudiés. Rien ne
peut dispenser d'une exploration de ce genre; et se prononcer
si résolument quand on n'a pas vu les choses de ses yeux,
c'est s'exposer à de graves méprises. Mais M. Stephenson au-
rait dû connaître au moins précisément ce qu'ont fait ses col-
lègues. Nous ne savons s'il a à se plaindre d'eux; mais ces
messieurs peuvent trouver qu'ils ont à se plaindre de lui,
puisqu'il est si peu au fait de leurs travaux et de leurs opi-
nions. Du moment qu'on les met en cause devant le Parlement
anglais, encore faudrait-il les représenter sous leur vrai jour;
et nous craignons bien que M. Stephenson ne se soit trompé
à cet égard, comme il se trompe sur son voyage personnel.
» Troisième assertion de M. Stephenson, aussi inadmissible
que les deux autres. Il donne à croire que la Commission in-
ternationale propose d'alimenter le canal des Deux-Mers par
l'eau du Nil. Or, c'est précisément tout le contraire que pro-
pose la Commission. En partant de ce fait, aujourd'hui acquis
à la science, que la mer Rouge et la Méditerranée sont de
niveau, la Commission trouve une grande facilité de travail
dans cette égalité des deux mers, et elle compte demander à
tion du Premier Lord de la Trésorerie : nous serions plus
rapprochés des mers de l'Inde que l'Angleterre.
» D'abord, quand cela serait vrai, serait-ce une raison,
comme l'a si bien dit la Revue d'Edimbourgt pour fermer au
monde entier, aux besoins du commerce moderne, une route
riche et nouvelle? Serait-ce une raison pour nous interdire
l'expansion naturelle de notre navigation méditerranéenne?
Lord Palmerston en serait-il encore à cette maxime célèbre de
lord Chatham : « L'Angleterre serait perdue le jour où elle
se croirait obligée d'être juste envers la France! »
>1 Nous avons été et nous sommes encore les défenseurs dé-
voués et désintéressés de l'alliance anglaise, Mais si, après
l'avoir cimentée dans le feu des batailles, sous les murs de
Sébastopol, nous n'en savions recueillir que des dispositions
comme celles que nous révèle le discours du chef du cabinet
anglais, il nous deviendrait difficile de la défendre. Nous
n'avons jamais entendu l'alliance comme le partage de Mont-
gomery.
Il Cependant qu'ont de sérieux les craintes de lord Pal-
merston? Par son essence, par sa nature, par son organisa-
tion , par son caractère universel, ce canal doit être neutre et
sera neutre; route commune à tous, propriété de tous, il ne
peut être l'instrument de guerre de personne. L'Europe,
l'Egypte y sont intéressées bien plus que l'Angleterre elle-
même, car l'Angleterre est maîtresse de la mer, et tant qu'elle
le sera, le canal maritime n'appartiendra à aucune puissance
européenne, ou il appartiendra à l'Angleterre. Le jour où elle
n'aurait plus la suprématie navale, l'Inde serait perdue, avec
ou sans le canal de Suez.
Il Soyons sérieux. L'Angleterre sait fort bien qu'il ne s'agit
ni de l'indépendance de l'Egypte ni de l'invasion des mers
indiennes par les escadres françaises. Ce sont là des prétextes
mal colorés, des défaites sans consistance, qui s'émiettent au
moindre contact du raisonnement et des faits. Nous sommes
assurés que lord Palmerston ne persévérera pas dans son op-
position , et qu'il cédera aux vœux de l'Europe et à ceux même
de l'Angleterre. A. Hussox. Il
LE MONITEUR DE LA FLOTTE
ET Î.E CANAt, DE SUEZ.
Nous publions les trois articles suivants du Moniteur
de la Flotte, qui continue à soutenir énergiqueinent
notre entreprise.
Article du 23 juillet :
ATTAQUES DE M. STEPHENSON CONTRE LE CAXAL DE SUEZ.
cc De nouvelles interpellations ont eu lieu le 17 de ce mois
dans le Parlement anglais, sur le canal de Suez, et lord Pal-
merston, répondant à M. Darby Griffiths, a répété les décla-
rations qu'il avait déjà faites en réponse à M. Henri Berkeley.
Sa Seigneurie, toujours très-vive dans son langage, l'a été
cependant un peu moins que la première fois; mais elle a
appelé à son aide M. Stephenson, le fils du célèbre ingénieur,
qui est membre du Parlement. M. Stephenson est sans doute
cette autorité mystérieuse dont lord Palmerston se faisait un
appui, sans oser la nommer.
» Or, voici les déclarations de M. Stephenson, au moins
aussi étranges que celles de lord Palmerston, quoiqu'à un
autre point de vue. M. Stephenson est un ingénieur, et il veut
se tenir loin de la politique et dans les questions d'art uni-
quement.
« M. Stephenson, suivant ce qu'il affirme lui-même, con-
n naît le terrain, car il est allé dans le pays. Or, à son avis,
» le canal est impraticable, parce que les deux mers sont de
): niveau; et deux ingénieurs qui ont étudié dans le temps
» avec lui cette question, l'ont abandonnée comme lui, parce
» que l'exécution est impossible. Par suite, M. Stephenson a
» essayé de combiner un plan pour alimenter le canal de Suez
a par l'eau du Nil, et il a reconnu que cette idée était absurde.
n Donc le canal de Suez est une très-mauvaise affaire, et l'ar-
» gent qu'on y pourra mettre court le plus grand risque d'être
» perdu. JI
» Nous ne craignons pas de dire qu'il y a dans les asser-
tions de M. Stephenson autant d'erreurs que de mots, et nous
en donnons facilement les preuves.
» Bien qu'il soit toujours assez délicat de démentir les gens
sur un fait qui leur est personnel, nous n'hésitons pas à dire
que M. Stephenson se trompe sur son propre voyage en
Egypte. Il n'a jamais vu le terrain que doit traverser le canal
de Suez à Péluse, et il n'a pas mis les pieds sur le sol même
de l'isthme. Encore bien moins a-t-il exploré la rade de Pé-
luse. Ce qui est vrai, c'est qu'il est venu en Égypte pour le
chemin de fer, et que c'est lui qui a fait construire à grands
frais ce chemin d'Alexandrie au Caire. Il a donc parcouru le
tracé en quelques jours, et il a ensuite poussé du Caire à
Suez, bien que cette portion dût être confiée à des mains
différentes des siennes, et, il faut l'espérer, moins coûteuses.
» Voilà pour la première assertion de M. Stephenson.
» Il n'est pas plus exact de dire que les deux ingénieurs qui
étaient associés à M. Stephenson pour le canal, aient aban-
donné cette idée. Ces deux ingénieurs sont MM. Talabot et de
Négrelli. M. Paulin Talabot a fait le projet de tracé indirect
que l'on sait et qui a reçu une grande publicité, si d'ailleurs
il n'a pas été très-généralement approuvé. Quant à M. de
Négrelli, il a si peu renoncé au canal de Suez qu'il est encore
actuellement un des membres de la Commission internatio-
nale. Il a toujours été partisan du tracé direct, même quand
il travaillait avec MM. Talabot et Stephenson. M. de Négrelli
a fait avec la Commission internationale le voyage de l'isthme
de Suez, à la fin de 1855. C'est un avantage que n'ont pas ses
deux collègues; et cependant, pour se prononcer en pleine
connaissance de cause, dans des matières de cet ordre, il faut
avoir vu les lieux et les avoir directement étudiés. Rien ne
peut dispenser d'une exploration de ce genre; et se prononcer
si résolument quand on n'a pas vu les choses de ses yeux,
c'est s'exposer à de graves méprises. Mais M. Stephenson au-
rait dû connaître au moins précisément ce qu'ont fait ses col-
lègues. Nous ne savons s'il a à se plaindre d'eux; mais ces
messieurs peuvent trouver qu'ils ont à se plaindre de lui,
puisqu'il est si peu au fait de leurs travaux et de leurs opi-
nions. Du moment qu'on les met en cause devant le Parlement
anglais, encore faudrait-il les représenter sous leur vrai jour;
et nous craignons bien que M. Stephenson ne se soit trompé
à cet égard, comme il se trompe sur son voyage personnel.
» Troisième assertion de M. Stephenson, aussi inadmissible
que les deux autres. Il donne à croire que la Commission in-
ternationale propose d'alimenter le canal des Deux-Mers par
l'eau du Nil. Or, c'est précisément tout le contraire que pro-
pose la Commission. En partant de ce fait, aujourd'hui acquis
à la science, que la mer Rouge et la Méditerranée sont de
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