Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 juillet 1857 10 juillet 1857
Description : 1857/07/10 (A2,N26). 1857/07/10 (A2,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306254
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 233
dement cette grande œuvre à laquelle la nature elle-même
paraît inviter les hommes, par crainte que ce projet ne bou-
leverse, dit-on, les relations politiques et géographiques du
monde. On a dit que le canal de Suez donnerait aux nations
de la Méditerranée le pas sur nous dans le commerce d'Orient.
On a dit également qu'abréger la distance de l'Inde, c'était aug-
menter le danger d'une attaque. Mais ce sont là des idées d'un
autre âge à jamais passé. Car, quand bien même les nations
de la Méditerranée devraient profiter du canal plus que l'An-
gleterre, le progrès du monde ne peut être entravé pour que
l'Angleterre prospère. Mais la vérité est que tout ce qui profite
aux autres nations doit profiter aussi à la Grande - Bretagne.
Les nations civilisées sont à présent tellement liées par des
emplois de capitaux et par l'échange de produits, que la pros-
périté de l'une doit s'étendre à tout le reste. Tandis que l'An-
gleterre demeure un pays de fer et de charbon, les nations
de la Méditerranée devront dépenser la meilleure partie de
leur gain sur nos marchés. Il faut qu'elles viennent chez nous
chercher les vrais éléments du commerce ; et plus elles gagne-
ront, plus elles dépenseront en achetant nos produits. En
effet, l' Angleterre recueillera en premier lieu l'avantage direct
aussi bien que l'avantage indirect du canal ; car ses possessions
seront rapprochées d'elle ; et quant aux désavantages poli-
tiques, c'est une pure illusion. L'Angleterre tient la clef des
deux extrémités du canal. Tout doit passer sous ses canons
dans la Méditerranée à Gibraltar et à Malte, dans la mer
Rouge à Aden. L'établissement de ce terrain neutre au centre
du monde civilisé affermira plus probablement la paix qu'il
ne créera la guerre. Les nations raisonneront ainsi : s'il vaut
la peine de conserver la paix en Égypte pour l'intérêt du com-
merce, il vaut aussi la peine de la conserver partout. Les
nations, comme les individus, sont les échos l'une de l'autre.
La confiance engendre la confiance. Une possession commune
à tous, comme le canal le sera, doit créer de bons sentiments
communs à tous. Une fraternité de commerce produira une
fraternité de nations. »
Nous n'avons rien à ajouter à l'expression de senti-
ments si loyaux et si éclairés. Le meeting et les journaux
de Bristol ont admirablement compris les véritables in-
térêts du commerce britannique et la grandeur de notre
entreprise. Leur opinion est la vérité même; et il n'est
pas possible qu'un pareil langage ne soit point entendu.
C'est là notre ferme confiance; et avec de tels appuis,
nous sommes assurés que notre persévérance triom-
phera. On ne peut pas impunément braver le vœu una-
nime et parfaitement juste d'une grande nation.
G. WAGENER.
MEETING DE LONDRES
EN FAVEUR DU CANAL DE SUEZ.
24 juin 1857.
(Par voie particulière.)
Sir JAMES DUKE, baronnet, membre du Parlement, est entré
à une heure accompagné par M. de Lesseps, M. Norris,
membre du Parlement, et plusieurs autres gentlemen de dis-
tinction de la Cité.
Sir JAMES DUKE, ayant été unanimement invité à prendre le
fauteuil, s'est levé et a dit : « Messieurs, j'ai à peine besoin
de dire que je suis très-heureux de présider un meeting public
convoqué pour une affaire aussi importante que celle que vous
êtes appelés aujourd'hui à prendre en considération. Je suis
d'autant plus flatté d'être invité à présider ce meeting, à cause
de ma position publique d'un des représentants de la Cité de
Londres, et de gardien, à un certain degré, des intérêts poli-
tiques des habitants de cette importante localité. (Écoutez,
écoutez!) Mais en même temps, je désire qu'il soit bien en-
tendu que, tout en exprimant le plaisir que j'éprouve à être
appelé à la présidence d'un meeting qui doit s'occuper d'une
entreprise si importante, je ne puis avoir l'intention d'exprimer
mon opinion personnelle sur le sujet en question; tout ce que
j'ai à dire, c'est que je serai très-heul'eux de remplir le mieux
possible selon mes forces les fonctions dont j'ai été chargé, et
d'entendre chaque personne qui désirerait faire une observa-
tion sur le sujet. (Ecoutez, écoutez!) La meilleure manière
d'ouvrir la séance sera de lire une lettre qui a été adressée
par lord John Russell au lord maire, lettre que j'ai signée,
ainsi que les deux autres membres du Parlement pour la Cité,
M. Crawford et M. Rothschild. (M. Duke lit ici la lettre des
quatre représentants de la Cité, demandant le meeting à
Guildhall. »
» Le lord maire n'ayant pu, à cause d'autres engagements,
accéder à notre demande, sur le désir d'un grand nombre de
négociants de la Cité, dont les signatures sont apposées à la suite
de la requête, j'ai consenti à prendre le fauteuil aujourd'hui,
et, comme je l'ai déjà dit, je serai heureux d'entendre toute
observation qu'un gentleman présent pourrait désirer de faire
relativement à cette entreprise. (Écoutez , écoutez!) »
M. DE LESSEPS (Voir son discours plus haut).
M. LAXGE a pris la parole, et après quelques mots d'intro-
duction, il a commencé par dire que, en ce qui concerne la par-
tie technique de l'entreprise, il s'en référerait entièrement aux
documents publiés par M. de Lesseps, et qu'il n'entretiendrait
l'assemblée que de quelques conséquences et détails généraux
de l'entreprise. Après avoir rappelé en quelques mots l'histo-
rique du projet de M. de Lesseps, la concession du Vice-roi,
les travaux de la Commission, etc., il a parlé longuement des
avantages commerciaux du canal, de sa supériorité sur la
route du Cap, etc., etc.
« Ce canal, a-t-il dit, évitera la nécessité de construire des
bâtiments aussi immenses que le Grand Oriental, les vapeurs
pouvant faire du charbon à Gibraltar, Malte, Port-Saïd, Aden
et sans doute aussi à l'île Périm, avantage d'autant plus
important que la marine à vapeur tend de plus en plus à
remplacer les navires à voiles pour les longs voyages. La né-
cessité d'une communication rapide et régulière est surtout
ressentie pour les relations avec l'Inde, la Chine et l'Australie,
où la lenteur des voyages a souvent eu les conséquences les
plus funestes. Le succès du projet de l'association pour l'ap-
provisionnement du coton qui veut faire de l'Inde le pays
producteur de cette immense quantité de coton dévorée an-
nuellement par les fabriques anglaises, dépend essentiellement
du succès du canal. »
Après avoir démontré ensuite que les navires à voiles pro-
fiteront largement des avantages de la nouvelle route en utili-
sant les vents périodiques, M. Lange a donné des détails sur
le côté financier du projet et le revenu qui en résulterait pro-
bablement. Il a insisté sur l'importance du commerce avec la
Chine, son immense population, l'intelligence de son peuple
et la politique étroite de son gouvernement; et il a exprimé
des espérances sur les utiles changements que le canal de
Suez opérera infailliblement dans nos relations avec la Chine.
En ce qui concerne les nouvelles routes que le canal ouvrira
dement cette grande œuvre à laquelle la nature elle-même
paraît inviter les hommes, par crainte que ce projet ne bou-
leverse, dit-on, les relations politiques et géographiques du
monde. On a dit que le canal de Suez donnerait aux nations
de la Méditerranée le pas sur nous dans le commerce d'Orient.
On a dit également qu'abréger la distance de l'Inde, c'était aug-
menter le danger d'une attaque. Mais ce sont là des idées d'un
autre âge à jamais passé. Car, quand bien même les nations
de la Méditerranée devraient profiter du canal plus que l'An-
gleterre, le progrès du monde ne peut être entravé pour que
l'Angleterre prospère. Mais la vérité est que tout ce qui profite
aux autres nations doit profiter aussi à la Grande - Bretagne.
Les nations civilisées sont à présent tellement liées par des
emplois de capitaux et par l'échange de produits, que la pros-
périté de l'une doit s'étendre à tout le reste. Tandis que l'An-
gleterre demeure un pays de fer et de charbon, les nations
de la Méditerranée devront dépenser la meilleure partie de
leur gain sur nos marchés. Il faut qu'elles viennent chez nous
chercher les vrais éléments du commerce ; et plus elles gagne-
ront, plus elles dépenseront en achetant nos produits. En
effet, l' Angleterre recueillera en premier lieu l'avantage direct
aussi bien que l'avantage indirect du canal ; car ses possessions
seront rapprochées d'elle ; et quant aux désavantages poli-
tiques, c'est une pure illusion. L'Angleterre tient la clef des
deux extrémités du canal. Tout doit passer sous ses canons
dans la Méditerranée à Gibraltar et à Malte, dans la mer
Rouge à Aden. L'établissement de ce terrain neutre au centre
du monde civilisé affermira plus probablement la paix qu'il
ne créera la guerre. Les nations raisonneront ainsi : s'il vaut
la peine de conserver la paix en Égypte pour l'intérêt du com-
merce, il vaut aussi la peine de la conserver partout. Les
nations, comme les individus, sont les échos l'une de l'autre.
La confiance engendre la confiance. Une possession commune
à tous, comme le canal le sera, doit créer de bons sentiments
communs à tous. Une fraternité de commerce produira une
fraternité de nations. »
Nous n'avons rien à ajouter à l'expression de senti-
ments si loyaux et si éclairés. Le meeting et les journaux
de Bristol ont admirablement compris les véritables in-
térêts du commerce britannique et la grandeur de notre
entreprise. Leur opinion est la vérité même; et il n'est
pas possible qu'un pareil langage ne soit point entendu.
C'est là notre ferme confiance; et avec de tels appuis,
nous sommes assurés que notre persévérance triom-
phera. On ne peut pas impunément braver le vœu una-
nime et parfaitement juste d'une grande nation.
G. WAGENER.
MEETING DE LONDRES
EN FAVEUR DU CANAL DE SUEZ.
24 juin 1857.
(Par voie particulière.)
Sir JAMES DUKE, baronnet, membre du Parlement, est entré
à une heure accompagné par M. de Lesseps, M. Norris,
membre du Parlement, et plusieurs autres gentlemen de dis-
tinction de la Cité.
Sir JAMES DUKE, ayant été unanimement invité à prendre le
fauteuil, s'est levé et a dit : « Messieurs, j'ai à peine besoin
de dire que je suis très-heureux de présider un meeting public
convoqué pour une affaire aussi importante que celle que vous
êtes appelés aujourd'hui à prendre en considération. Je suis
d'autant plus flatté d'être invité à présider ce meeting, à cause
de ma position publique d'un des représentants de la Cité de
Londres, et de gardien, à un certain degré, des intérêts poli-
tiques des habitants de cette importante localité. (Écoutez,
écoutez!) Mais en même temps, je désire qu'il soit bien en-
tendu que, tout en exprimant le plaisir que j'éprouve à être
appelé à la présidence d'un meeting qui doit s'occuper d'une
entreprise si importante, je ne puis avoir l'intention d'exprimer
mon opinion personnelle sur le sujet en question; tout ce que
j'ai à dire, c'est que je serai très-heul'eux de remplir le mieux
possible selon mes forces les fonctions dont j'ai été chargé, et
d'entendre chaque personne qui désirerait faire une observa-
tion sur le sujet. (Ecoutez, écoutez!) La meilleure manière
d'ouvrir la séance sera de lire une lettre qui a été adressée
par lord John Russell au lord maire, lettre que j'ai signée,
ainsi que les deux autres membres du Parlement pour la Cité,
M. Crawford et M. Rothschild. (M. Duke lit ici la lettre des
quatre représentants de la Cité, demandant le meeting à
Guildhall. »
» Le lord maire n'ayant pu, à cause d'autres engagements,
accéder à notre demande, sur le désir d'un grand nombre de
négociants de la Cité, dont les signatures sont apposées à la suite
de la requête, j'ai consenti à prendre le fauteuil aujourd'hui,
et, comme je l'ai déjà dit, je serai heureux d'entendre toute
observation qu'un gentleman présent pourrait désirer de faire
relativement à cette entreprise. (Écoutez , écoutez!) »
M. DE LESSEPS (Voir son discours plus haut).
M. LAXGE a pris la parole, et après quelques mots d'intro-
duction, il a commencé par dire que, en ce qui concerne la par-
tie technique de l'entreprise, il s'en référerait entièrement aux
documents publiés par M. de Lesseps, et qu'il n'entretiendrait
l'assemblée que de quelques conséquences et détails généraux
de l'entreprise. Après avoir rappelé en quelques mots l'histo-
rique du projet de M. de Lesseps, la concession du Vice-roi,
les travaux de la Commission, etc., il a parlé longuement des
avantages commerciaux du canal, de sa supériorité sur la
route du Cap, etc., etc.
« Ce canal, a-t-il dit, évitera la nécessité de construire des
bâtiments aussi immenses que le Grand Oriental, les vapeurs
pouvant faire du charbon à Gibraltar, Malte, Port-Saïd, Aden
et sans doute aussi à l'île Périm, avantage d'autant plus
important que la marine à vapeur tend de plus en plus à
remplacer les navires à voiles pour les longs voyages. La né-
cessité d'une communication rapide et régulière est surtout
ressentie pour les relations avec l'Inde, la Chine et l'Australie,
où la lenteur des voyages a souvent eu les conséquences les
plus funestes. Le succès du projet de l'association pour l'ap-
provisionnement du coton qui veut faire de l'Inde le pays
producteur de cette immense quantité de coton dévorée an-
nuellement par les fabriques anglaises, dépend essentiellement
du succès du canal. »
Après avoir démontré ensuite que les navires à voiles pro-
fiteront largement des avantages de la nouvelle route en utili-
sant les vents périodiques, M. Lange a donné des détails sur
le côté financier du projet et le revenu qui en résulterait pro-
bablement. Il a insisté sur l'importance du commerce avec la
Chine, son immense population, l'intelligence de son peuple
et la politique étroite de son gouvernement; et il a exprimé
des espérances sur les utiles changements que le canal de
Suez opérera infailliblement dans nos relations avec la Chine.
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