Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juin 1857 25 juin 1857
Description : 1857/06/25 (A2,N25). 1857/06/25 (A2,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530624q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 209
pu annoncer un peu plus haut, nous pouvions dès à
présent juger l'ensemble du mouvement d'opinion qui
vient de se produire en Angleterre. Dix-huit meetings,
tous unanimes en notre faveur, suffisent pour qu'on
puisse apprécier ce mouvement en pleine connaissance
de cause et sans erreur possible.
Ce qui nous frappe d'abord dans tous ces meetings,
c'est la parfaite loyauté qui n'a cessé de s'y produire en
traits vraiment éclatants. L'accueil a été non-seulement
sympathique et chaleureux pour un étranger ; mais de
plus, l'esprit public de l'Angleterre s'est élevé au-dessus
de toutes les considérations d'intérêt national, quelque
légitime d'ailleurs que fût cet intérêt; et la question a
été embrassée dans toute sa grandeur et sa vérité. « Oui,
» l'ouverture de l'isthme de Suez sera utile au commerce
» du monde entier; et c'est là le premier et suprême
» motif qui justifie cette belle entreprise. En second
55 lieu, l'ouverture de l'isthme de Suez sera plus parti-
55 culièrement utile au commerce de la Grande-Bretagne,
55 parce que c'est la Grande-Bretagne qui a dans l'Asie
55 les possessions les plus riches et les plus vastes, les
» relations les plus importantes et les plus étendues. »
Voilà ce que les meetings anglais ont déclaré, subordon-
nant ainsi, avec une magnanimité qui les honore, l'in-
térêt anglais à l'intérêt supérieur de la civilisation et de
l'humanité. Il est même un meeting, celui d'Edimbourg
et de Leith, qui est allé plus loin encore, et qui a dé-
claré que quand bien même les puissances de la Médi-
terranée, la France en tête, retireraient un avantage
relativement plus grand du canal de Suez que l'Angle-
terre, ce ne serait pas un motif de s'abstenir en présence
des avantages évidents que l'Angleterre elle-même en
doit retirer.
Devant toutes ces manifestations si claires doivent
tomber les suppositions peu bienveillantes qui redou-
taient dans l'esprit anglais des tendances étroites. Pour
notre part, ces suppositions nous ont toujours paru sans
le moindre fondement; mais nous sommes heureux que
les faits viennent leur donner un si puissant démenti.
A côté de ce premier caractère des meetings anglais,
nous en voyons un second qui n'est pas moins digne de
remarque et d'estime. Quelque évidente que fût la ques-
tion, et quoique le bon sens suffît à la résoudre, il res-
tait cependant, dans bien des détails, matière à discus-
sion, comme pour toutes les affaires. On vient de voir,
par le récit de ces réunions publiques, ce qu'a été cette
discussion. Les longs extraits que nous avons donnés des
comptes rendus des meetings, d'après les journaux des
différentes localités, démontrent que la question de Suez
a été débattue .dans ces assemblées de commerçants
comme elle pourrait l'être au Parlement. Les armateurs,
les négociants, les manufacturiers, les capitalistes de la
Grande-Bretagne étaient certainement les juges les plus
sévëïes auxquels nous pussions nous adresser. Ils se
sont montrés en même temps les juges les plus compé-
tents et les plus éclairés. De notre part, l'enquête pré-
paratoire, scientifique et technique, avait été poussée aussi
loin qu'elle pouvait l'être ; de leur part, l'enquête com-
merciale et maritime a été aussi approfondie que les in-
térêts du monde entier le réclament. La science avait
prononcé avec l'autorité qui s'attache à ses décisions.
Une autorité, si ce n'est plus haute, du moins plus effi-
cace, vient de prononcer à son tour; c'est l'autorité de
la pratique, attestant que l'ouverture de l'isthme de
Suez, réunissant la Méditerranée à la mer Rouge, ré-
pond à un immense besoin, et que tout retard à l'éta-
blissement de cette communication nouvelle est un tort
véritable fait à toutes les nations civilisées.
Ainsi, compétence et loyauté, voilà ce que nous trou-
vons et ce que nous admirons dans les meetings an-
glais.
Ajoutez-y leur unanimité, qui est une garantie de
plus non pas seulement de la puissance que doivent avoir
leurs résolutions, mais de la vérité désormais indiscu-
table de ces résolutions. Est-il possible à aucun esprit de
bonne foi de croire que dix-huit meetings anglais se
soient trompés sur un intérêt anglais? Et quand tous ont
répondu d'un bout du Royaume-Uni à l'autre avec cette
admirable concordance, ne nous est-il pas permis d'af-
firmer sans la moindre hésitation, en nous appuyant sur
ces adhésions invincibles, que la vérité est, de notre
côté? Ce n'est pas nous ici qui sommes juges dans notre
propre cause, position toujours un peu suspecte, quelque
respectable qu'elle soit dans bien des cas ; ce sont des
juges que rien ne pouvait corrompre et dans l'opinion
desquels aucune divergence ne s'est produite.
Nous ne voulons pas exagérer notre succès; car il se-
rait assez difficile de l'exagérer, puisqu'il a été aussi
complet que possible. Mais nous pouvons à bon droit
nous en sentir honorés. Nous pouvons remercier l'intel-
ligence d'un grand peuple d'avoir si bien compris une
œuvre qui, au fond, est faite pour lui plus que pour
personne, mais qu'on lui représentait comme un danger,
et comme le piège tendu par des rivalités hostiles. Il
n'est rien de tel que la discussion publique pour dis-
siper des nuages pareils ; aussi nous espérons bien sin-
cèrement que la politique entendra enfin cet appel, et
qu'elle n'hésitera point à ratifier ce qu'un journal anglais
nommait récemment avec beaucoup de raison et d'es-
prit : « le PLÉBISCITE sur la question de Suez. 1)
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
M. LE PRINCE DE METTERNICH
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette de Vienne du 27 mai a rendu compte de
la séance de la Société impériale et royale de Géogra-
phie , dont nous avons nous-mêmes parlé dans notre
dernier numéro.
u Après avoir cité, dit la Gazette de Vienne, les nombreux
témoignages de sympathie de la presse, depuis l'ancien Lloyd
de Trieste jusqu'à la Gazette de Trieste, VAustria et la Ga-
-zette d'Augsbourg, le rapport de la Société impériale et royale
de géographie rappelle encore le voyage de M. Krichsen, fait
en 1842 et 1843 par ordre de la députation de la bourse de
pu annoncer un peu plus haut, nous pouvions dès à
présent juger l'ensemble du mouvement d'opinion qui
vient de se produire en Angleterre. Dix-huit meetings,
tous unanimes en notre faveur, suffisent pour qu'on
puisse apprécier ce mouvement en pleine connaissance
de cause et sans erreur possible.
Ce qui nous frappe d'abord dans tous ces meetings,
c'est la parfaite loyauté qui n'a cessé de s'y produire en
traits vraiment éclatants. L'accueil a été non-seulement
sympathique et chaleureux pour un étranger ; mais de
plus, l'esprit public de l'Angleterre s'est élevé au-dessus
de toutes les considérations d'intérêt national, quelque
légitime d'ailleurs que fût cet intérêt; et la question a
été embrassée dans toute sa grandeur et sa vérité. « Oui,
» l'ouverture de l'isthme de Suez sera utile au commerce
» du monde entier; et c'est là le premier et suprême
» motif qui justifie cette belle entreprise. En second
55 lieu, l'ouverture de l'isthme de Suez sera plus parti-
55 culièrement utile au commerce de la Grande-Bretagne,
55 parce que c'est la Grande-Bretagne qui a dans l'Asie
55 les possessions les plus riches et les plus vastes, les
» relations les plus importantes et les plus étendues. »
Voilà ce que les meetings anglais ont déclaré, subordon-
nant ainsi, avec une magnanimité qui les honore, l'in-
térêt anglais à l'intérêt supérieur de la civilisation et de
l'humanité. Il est même un meeting, celui d'Edimbourg
et de Leith, qui est allé plus loin encore, et qui a dé-
claré que quand bien même les puissances de la Médi-
terranée, la France en tête, retireraient un avantage
relativement plus grand du canal de Suez que l'Angle-
terre, ce ne serait pas un motif de s'abstenir en présence
des avantages évidents que l'Angleterre elle-même en
doit retirer.
Devant toutes ces manifestations si claires doivent
tomber les suppositions peu bienveillantes qui redou-
taient dans l'esprit anglais des tendances étroites. Pour
notre part, ces suppositions nous ont toujours paru sans
le moindre fondement; mais nous sommes heureux que
les faits viennent leur donner un si puissant démenti.
A côté de ce premier caractère des meetings anglais,
nous en voyons un second qui n'est pas moins digne de
remarque et d'estime. Quelque évidente que fût la ques-
tion, et quoique le bon sens suffît à la résoudre, il res-
tait cependant, dans bien des détails, matière à discus-
sion, comme pour toutes les affaires. On vient de voir,
par le récit de ces réunions publiques, ce qu'a été cette
discussion. Les longs extraits que nous avons donnés des
comptes rendus des meetings, d'après les journaux des
différentes localités, démontrent que la question de Suez
a été débattue .dans ces assemblées de commerçants
comme elle pourrait l'être au Parlement. Les armateurs,
les négociants, les manufacturiers, les capitalistes de la
Grande-Bretagne étaient certainement les juges les plus
sévëïes auxquels nous pussions nous adresser. Ils se
sont montrés en même temps les juges les plus compé-
tents et les plus éclairés. De notre part, l'enquête pré-
paratoire, scientifique et technique, avait été poussée aussi
loin qu'elle pouvait l'être ; de leur part, l'enquête com-
merciale et maritime a été aussi approfondie que les in-
térêts du monde entier le réclament. La science avait
prononcé avec l'autorité qui s'attache à ses décisions.
Une autorité, si ce n'est plus haute, du moins plus effi-
cace, vient de prononcer à son tour; c'est l'autorité de
la pratique, attestant que l'ouverture de l'isthme de
Suez, réunissant la Méditerranée à la mer Rouge, ré-
pond à un immense besoin, et que tout retard à l'éta-
blissement de cette communication nouvelle est un tort
véritable fait à toutes les nations civilisées.
Ainsi, compétence et loyauté, voilà ce que nous trou-
vons et ce que nous admirons dans les meetings an-
glais.
Ajoutez-y leur unanimité, qui est une garantie de
plus non pas seulement de la puissance que doivent avoir
leurs résolutions, mais de la vérité désormais indiscu-
table de ces résolutions. Est-il possible à aucun esprit de
bonne foi de croire que dix-huit meetings anglais se
soient trompés sur un intérêt anglais? Et quand tous ont
répondu d'un bout du Royaume-Uni à l'autre avec cette
admirable concordance, ne nous est-il pas permis d'af-
firmer sans la moindre hésitation, en nous appuyant sur
ces adhésions invincibles, que la vérité est, de notre
côté? Ce n'est pas nous ici qui sommes juges dans notre
propre cause, position toujours un peu suspecte, quelque
respectable qu'elle soit dans bien des cas ; ce sont des
juges que rien ne pouvait corrompre et dans l'opinion
desquels aucune divergence ne s'est produite.
Nous ne voulons pas exagérer notre succès; car il se-
rait assez difficile de l'exagérer, puisqu'il a été aussi
complet que possible. Mais nous pouvons à bon droit
nous en sentir honorés. Nous pouvons remercier l'intel-
ligence d'un grand peuple d'avoir si bien compris une
œuvre qui, au fond, est faite pour lui plus que pour
personne, mais qu'on lui représentait comme un danger,
et comme le piège tendu par des rivalités hostiles. Il
n'est rien de tel que la discussion publique pour dis-
siper des nuages pareils ; aussi nous espérons bien sin-
cèrement que la politique entendra enfin cet appel, et
qu'elle n'hésitera point à ratifier ce qu'un journal anglais
nommait récemment avec beaucoup de raison et d'es-
prit : « le PLÉBISCITE sur la question de Suez. 1)
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
M. LE PRINCE DE METTERNICH
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette de Vienne du 27 mai a rendu compte de
la séance de la Société impériale et royale de Géogra-
phie , dont nous avons nous-mêmes parlé dans notre
dernier numéro.
u Après avoir cité, dit la Gazette de Vienne, les nombreux
témoignages de sympathie de la presse, depuis l'ancien Lloyd
de Trieste jusqu'à la Gazette de Trieste, VAustria et la Ga-
-zette d'Augsbourg, le rapport de la Société impériale et royale
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